MARIE HELENE FERRARI
La Mort et le mourant
Analyse linéaire et repérage, mise en valeur de la structure puis schéma
et
axes de commentaires
Marie-Hélène Ferrari
25/05/2009
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Plus qu’un commentaire je voudrais que vous tiriez de ce texte
une méthode de classement qui vous permette ensuite de tirer du sens du texte
Les alexandrins, décasyllabes, octosyllabes ou heptasyllabes des Fables sont des vers classiques en ce qu’ils respectent, pour ce qui est de leur 5 composition interne et de leur articulation à la syntaxe, les règles de la versification en usage au XVIIe siècle. Là où La Fontaine est en revanche 6 moins « classique », c’est que la plupart des fables sont écrites en vers mêlés, c’est-à-dire qu’elles mélangent sans régularité apparente des vers 7 de mesure différente. Ce travail d’orfèvre n’est pas pour rien dans la vivacité des textes où la longueur des vers n’est pas déterminée par le 8 respect d’un patron métrique extérieur qu’il s’agirait de suivre une fois pour toute, mais semble obéir aux nécessités du texte lui-même. Le récit 9 et ses péripéties, les dialogues, l’articulation de l’ensemble, la distinction récit/morale favorisent en effet des ruptures et de multiples contrastes 10 que les vers, par leur différence de longueur, mettent en évidence. 11
Dès lors, on se saurait se contenter des passages à la ligne et de la présence des majuscules aux initiales de vers, qui nous signalent tout au plus 12 qu’il s’agit bien de vers et en respectent le nombre. La monotonie visuelle, l’« arythmie pour l’œil » qui en résulte ne montrent rien de la richesse 13 de composition, et les fables perdent alors toute distinction entre elles, et toute singularité relativement à d’autres textes. 14
Le texte rendant visible, dans sa dimension spatiale (blancs, longueurs et nombre des vers, passages à la ligne...), le rythme propre à chaque 15 fable, la différence entre vers courts et vers longs doit donc être perceptible afin de garantir la physionomie particulière de chaque texte. 16
Il semblerait d’ailleurs qu’en certains endroits la mise en page soit particulièrement signifiante et que La Fontaine ait su exploiter les possibilités 17 mimétiques d’une combinaison judicieuse entre la présentation typographique et l’utilisation des vers mêlés dans une forme brève. Par exemple, 18 dans La grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf, le texte étonnamment difforme « s’enfle et se travaille », et se dégonfle, 19 conjointement aux efforts de l’héroïne, et les vers de la morale se rétrécissent, en passant de l’alexandrin à l’octosyllabe, au fur et à mesure que 20 descend le rang social évoqué à la rime (grands seigneurs, ambassadeurs, pages), et en proportion inverse de l’importance des personnages visés 21 (bourgeois- petit prince- marquis). 22
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La Mort et le Mourant
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La Mort ne surprend point le sage ;
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Il est toujours prêt à partir,
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S'étant su lui-même avertir
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Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage.
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Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
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Qu'on le partage en jours, en heures, en moments,
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Il n'en est point qu'il ne comprenne
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Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
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Et le premier instant où les enfants des rois
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Ouvrent les yeux à la lumière,
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Est celui qui vient quelquefois
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Fermer pour toujours leur paupière.
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Défendez-vous par la grandeur,
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Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse,
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La mort ravit tout sans pudeur
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Un jour le monde entier accroîtra sa richesse.
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Il n'est rien de moins ignoré,
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Et puisqu'il faut que je le die,
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Rien où l'on soit moins préparé.
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Un mourant qui comptait plus de cent ans de vie,
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Se plaignait à la Mort que précipitamment
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Elle le contraignait de partir tout à l'heure,
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Sans qu'il eût fait son testament,
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Sans l'avertir au moins. Est-il juste qu'on meure
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Au pied levé ? dit-il : attendez quelque peu.
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Ma femme ne veut pas que je parte sans elle ;
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Il me reste à pourvoir un arrière-neveu ;
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Souffrez qu'à mon logis j'ajoute encore une aile.
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Que vous êtes pressante, ô Déesse cruelle !
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- Vieillard, lui dit la mort, je ne t'ai point surpris ;
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Modification du mécanisme
d’extraction
: dérivation du nom commun au nom
propre : procédé habituel de lF, faire d’un débat un exemple et un apologue,
puisque les deux personnages deviennent des allégories
Voila le thème stoïque par excellence, revoir la leçon sur Sénèque. Sage est
postposé, donc mis en valeur, on note l’affirmonégative, l’affirmation passe par
le Non auquel s’oppose au vers 4 « toujours ». Le 5 voit sa capacité
argumentative renforcée par l’allitération en « S » et le double renvoi à lui par le
pronom personnel, « S » et le renforcement « lui-même ».
7/ Le style émotif et l’anaphore de « temps » renvoie le narrateur à la condition
humaine, c’est sa voix que l’on entend ici, et la valeur discursive de ce « hélas «
vient confirmer la valeur discursive de « on » pronom d’empathie . L’auteur
implique le lecteur dans son propos en s’aliénant sa sympathie
Trois vers (8/10) pour développer par insistance que la mort frappe n’importe
quand, on note la parataxe qui indique accumulation et désordre, et comme
dans le premier vers, l’affirmo négative, n’en est point etc s’oppose a toujours,
en hypotypose de la vérité, quoi qu’on refuse, on meurt quand mm.
Deuxième point, la mort frappe n’importe qui, et ne fait pas de distinction entre
riches et pauvres, on note l’isotope de la hierarchie, premier, rois, lumière, suivi
de l’isotope du regard avec l’oxymore, ouvrir et fermer les paupières ?
Leçon philosophique a tirer dans un premier temps : choisir les vertus que l’on
cultive au regard de la mort, le reste ne sert de rien, la encore parataxe, et
antithese entre grandeur, beauté, jeunesse, avec le verbe ravir
Le propos était double, et donne une définition du sage : d’abord on peut mourir
n(‘importe quand, et dans n’importe quelle condition, il ne faut pas craindre la
mort, ensuite, il faut s’y préparer par une vie digne et pleine de vertu. La leçon
est exactement la même que celle de Sénèque dont ce texte est le pendant
direct
La F va revenir à des méthodes plus familières des fables : le cour récit nous
allons chercher la scène, la pause, l’ellipse, le sommaire,les personnages,
adjuvants et opposants, . ON trouve aussi deux thèses en présence,
Le personnage du mourant va être décrit de façon péjorarive par l’humour
Il a de mauvaises raisons, des prétextes futils et des arguments de peu de
portée, qui ne sont pas convaincants
Vous devez mettre l’humour en valeur, mais
aussi l’angoisse bien réelle du personnage
Tu te plains sans raison de mon impatience.
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Eh n'as-tu pas cent ans ? trouve-moi dans Paris
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Deux mortels aussi vieux, trouve-m'en dix en France.
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Je devais, ce dis-tu, te donner quelque avis
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Qui te disposât à la chose :
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J'aurais trouvé ton testament tout fait,
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Ton petit-fils pourvu, ton bâtiment parfait ;
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Ne te donna-t-on pas des avis quand la cause
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Du marcher et du mouvement,
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Quand les esprits, le sentiment,
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Quand tout faillit en toi ? Plus de goût, plus d'ouïe :
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Toute chose pour toi semble être évanouie :
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Pour toi l'astre du jour prend des soins superflus :
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Tu regrettes des biens qui ne te touchent plus
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Je t'ai fait voir tes camarades,
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Ou morts, ou mourants, ou malades.
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Qu'est-ce que tout cela, qu'un avertissement ?
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Allons, vieillard, et sans réplique.
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Il n'importe à la république
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Que tu fasses ton testament.
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La mort avait raison. Je voudrais qu'à cet âge
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On sortît de la vie ainsi que d'un banquet,
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Remerciant son hôte, et qu'on fit son paquet ;
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Car de combien peut-on retarder le voyage ?
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Tu murmures, vieillard ; vois ces jeunes mourir,
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Vois-les marcher, vois-les courir
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A des morts, il est vrai, glorieuses et belles,
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Mais sûres cependant, et quelquefois cruelles.
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J'ai beau te le crier ; mon zèle est indiscret :
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Le plus semblable aux morts meurt le plus à regret.
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Grang âge, un des premiers arg de la mort est que cet homme
était très âgé et que mm lui refuse de mourir
Vous notez le jeu entre le « je » et le « tu » accusateur du
dialogue, et très présent qui montre l’opposition dialogique et
que vous devez intégrer dans vos relevés
concernant « débattre »
Reprise des arguments stupides du mourant, qui est le propre du
débat, la réfutation
Le mourant est décrit par les privatifs, l’auteur en fait un mort
qui s’ignore, mais qui n’a déjà plus de vie, isotopie de l’inutilité,
de la négation de la solitude
Cette privation, outre de la constituer en être qui abandonne
progressivement son statut de vivant doit être un avertissement,
or le mourant ne l’a pas considéré comme tel, l’aveuglement est
dénoncé ici.
La fin de cette fable va modifier les propos de Sénèque et
apporter des propos nouveaux de deux sortes : premièrement il
faut mourir dignement, avec une sorte de légèreté,
deuxièmement, par l’exemple et l’antithèse de la jeunesse et de
la mort, il va faire comprendre que regretter de mourir est
anticiper la mort, et qu’il y a une forme d’obscénité dans cette
attitude
Valeur épicurienne de l’auteur qui concluent la morale
Le
s objectifs de première sont prioritaires pour ce qui concerne la distinction des modes argumentatifs, persuader, convaincre
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moyens rhétoriques classiques, à vous de les mettre en valeur, et c’est ce qui constit
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Voici un schéma pour vous le faire comprendre
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Les deux allégories (mort et
mourant)vont s'inscrire dans
une narration apologétique
LF dans un premier temps va
reprendre la position
développée par les stoiciens,
et vue dans "de la crainte de la
mort" de Sénèque. Vous l'avez
aussi vu sur le texte de Victor
Hugo "condamné à mort"
la mort parlant au mourant va
échanger des arguments, nous
sommes devant "débattre"
le péjoratif va être un
instrument majeur pour
discréditer le mourant (vieux,
ayant profité de tout ect)
Le tout formant un apologue puisque le lecteur est amené à être
persuadé indirectement par le récit de cette histoire
s objectifs de première sont prioritaires pour ce qui concerne la distinction des modes argumentatifs, persuader, convaincre
, déliberer. Ce texte vous propose les trois
moyens rhétoriques classiques, à vous de les mettre en valeur, et c’est ce qui constit
ue la difficulté majeur de ce texte
Les deux allégories (mort et
mourant)vont s'inscrire dans
une narration apologétique
le péjoratif va être un
instrument majeur pour
discréditer le mourant (vieux,
ayant profité de tout ect)
cette première partie
comprend une these, est
directe, c'est convaincre
LF va faire un usage
remarquable ici du "je" Qui par
polysémie argumentative
pourra appartenir à la mort
comme à l'auteur, et
permettre les présents de
vérité générale et les subjectifs
Annonce du
thème
Convaincre, repris
e
de la classique
rhétorique
debattre
Le tout formant un apologue puisque le lecteur est amené à être
persuadé indirectement par le récit de cette histoire
, déliberer. Ce texte vous propose les trois
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