La Mort et le Mourant
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La Mort ne surprend point le sage ;
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Il est toujours prêt à partir,
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S'étant su lui-même avertir
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Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage.
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Ce temps, hélas ! embrasse tous les temps :
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Qu'on le partage en jours, en heures, en moments,
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Il n'en est point qu'il ne comprenne
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Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine ;
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Et le premier instant où les enfants des rois
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Ouvrent les yeux à la lumière,
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Est celui qui vient quelquefois
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Fermer pour toujours leur paupière.
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Défendez-vous par la grandeur,
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Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse,
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La mort ravit tout sans pudeur
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Un jour le monde entier accroîtra sa richesse.
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Il n'est rien de moins ignoré,
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Et puisqu'il faut que je le die,
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Rien où l'on soit moins préparé.
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Un mourant qui comptait plus de cent ans de vie,
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Se plaignait à la Mort que précipitamment
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Elle le contraignait de partir tout à l'heure,
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Sans qu'il eût fait son testament,
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Sans l'avertir au moins. Est-il juste qu'on meure
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Au pied levé ? dit-il : attendez quelque peu.
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Ma femme ne veut pas que je parte sans elle ;
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Il me reste à pourvoir un arrière-neveu ;
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Souffrez qu'à mon logis j'ajoute encore une aile.
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Que vous êtes pressante, ô Déesse cruelle !
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- Vieillard, lui dit la mort, je ne t'ai point surpris ;
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Modification du mécanisme
: dérivation du nom commun au nom
propre : procédé habituel de lF, faire d’un débat un exemple et un apologue,
puisque les deux personnages deviennent des allégories
Voila le thème stoïque par excellence, revoir la leçon sur Sénèque. Sage est
postposé, donc mis en valeur, on note l’affirmonégative, l’affirmation passe par
le Non auquel s’oppose au vers 4 « toujours ». Le 5 voit sa capacité
argumentative renforcée par l’allitération en « S » et le double renvoi à lui par le
pronom personnel, « S » et le renforcement « lui-même ».
7/ Le style émotif et l’anaphore de « temps » renvoie le narrateur à la condition
humaine, c’est sa voix que l’on entend ici, et la valeur discursive de ce « hélas «
vient confirmer la valeur discursive de « on » pronom d’empathie . L’auteur
implique le lecteur dans son propos en s’aliénant sa sympathie
Trois vers (8/10) pour développer par insistance que la mort frappe n’importe
quand, on note la parataxe qui indique accumulation et désordre, et comme
dans le premier vers, l’affirmo négative, n’en est point etc s’oppose a toujours,
en hypotypose de la vérité, quoi qu’on refuse, on meurt quand mm.
Deuxième point, la mort frappe n’importe qui, et ne fait pas de distinction entre
riches et pauvres, on note l’isotope de la hierarchie, premier, rois, lumière, suivi
de l’isotope du regard avec l’oxymore, ouvrir et fermer les paupières ?
Leçon philosophique a tirer dans un premier temps : choisir les vertus que l’on
cultive au regard de la mort, le reste ne sert de rien, la encore parataxe, et
antithese entre grandeur, beauté, jeunesse, avec le verbe ravir
Le propos était double, et donne une définition du sage : d’abord on peut mourir
n(‘importe quand, et dans n’importe quelle condition, il ne faut pas craindre la
mort, ensuite, il faut s’y préparer par une vie digne et pleine de vertu. La leçon
est exactement la même que celle de Sénèque dont ce texte est le pendant
direct
La F va revenir à des méthodes plus familières des fables : le cour récit nous
allons chercher la scène, la pause, l’ellipse, le sommaire,les personnages,
adjuvants et opposants, . ON trouve aussi deux thèses en présence,
Le personnage du mourant va être décrit de façon péjorarive par l’humour
Il a de mauvaises raisons, des prétextes futils et des arguments de peu de
portée, qui ne sont pas convaincants
Vous devez mettre l’humour en valeur, mais
aussi l’angoisse bien réelle du personnage