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Présentation d'Épicure
La Grèce au temps d’Épicure__________________________________________________1
Éléments biographiques ______________________________________________________3
Œuvre d’Épicure :___________________________________________________________3
Bibliographie_______________________________________________________________4
La Grèce au temps d’Épicure
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Traditionnellement, on considère que le siècle de Périclès2 constitue l’acmé de la civilisation
grecque.
Les guerres médiques ont lieu entre 499-477.
! En 495, bataille de Marathon
! En 490, bataille de Salamine
Les Grecs parviennent à vaincre les Perses.
La ligue de Délos (fondée en 478) créée pour protéger la Grèce des Perses se transforme rapi-
dement en Empire sous la domination d’Athènes.
Il s’ensuit une série de conflits entre Athènes et les cités environnantes. Le conflit le plus im-
portant se déroule contre Sparte, durant la guerre du Péloponnèse3. Athènes est vaincue.
Durant ce siècle de Périclès, l’Acropole est construite, c’est l’époque des tragiques (Sophocle,
Eschyle, Euripide), des grands philosophes (dont Socrate), du sculpteur Phidias4.
Les querelles en Grèce permettent aux Macédoniens (Nord de la Grèce) de s’emparer du pou-
voir : Philippe II, puis Alexandre le Grand.5 Aristote est le précepteur d’Alexandre. L’empire
d’Alexandre disparaît à sa mort. Ses généraux s’arrachent les différents territoires.
La démocratie athénienne, aussi imparfaite qu’elle fut, a vécu. Il ne reste qu’un simulacre de
vie publique.
Épicure a 18 ans lors de la mort d’Alexandre.
« Festugière6 a bien résumé cette extraordinaire remise en question des valeurs, dont la philo-
sophie hellénistique (celle des IIIe et IIe siècles avant JC eut pour tâche d'être le greffier : « Pour
1 - 341 à 270 à 71 ans.
2 495-429.
3 434-404.
4 Parthénon.
5 356-323.
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le citoyen libre des petites cités helléniques jalouses de leur indépendance, [...] rien, écrit-il,
n'était plus constant que l'horreur de la tyrannie: et voici qu'on obéit à des tyrans et que, peu à
peu, par l'effet de la lente dissolution morale qu'engendre la tyrannie, on s'accoutume à cette
obéissance. [...] Pour l'artisan d'Athènes, rien n'était mieux assuré que le sentiment de la supério-
rité du Grec sur le Barbare et voici que Grecs et Barbares ne devaient plus former qu'un même
peuple, respirant le même air, jouissant du même Soleil, participant à une même famille unique
qui comprendrait tous les hommes». la morgue grecque s'était éteinte en même temps que la li-
berté : de cette double mort l'épicurisme constitue, pour une part essentielle, la sanction. »7
Cette disparition de la spécificité grecque (démocratie) s’accompagne paradoxalement d’une
extension de la civilisation grecque sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Cela perdure à Ro-
me jusqu’à l’ère chrétienne : l’élite parle le grec, le Nouveau Testament est écrit dans la langue
grecque. Cette extension est largement syncrétique : mélange des cultures, des croyances reli-
gieuses, modification de la langue grecque.
Le rêve platonicien (cf.la République) n’a donc plus d’objet, et on doit bien constater une in-
flexion dans les écoles grecques. La plupart sont regroupées à Athènes. Platon, et son disciple in-
fidèle Aristote, sont concurrencés par d’autres écoles.
! Les cyniques : « Socrate devenu fou » d’après une boutade de Platon.
! Les sceptiques avec Pyrrhon d’Élis.
! Les stoïciens.
! L’atomisme avec Démocrite contemporain de Socrate, puis Nausiphane, maître
d’Épicure.
Les deux dernières Écoles sont les plus fécondes. Même si l’on peut comparer certains points
de doctrine : l’αταραξια épicurienne et απαθεια stoïcienne, il y a un point d’opposition nette :
la place de l’homme dans la cité.
Les stoïciens agrandissent la Cité (πολις) à l’ensemble du monde (cosmopolitisme). « rien
d’humain ne m’est étranger »8
Les épicuriens renoncent à toute action dans la cité, et privilégient l’amitié comme fondement
d’un lien social de proximité. De manière générale, la société est organisée par l’utilité selon les
épicuriens.
Les stoïciens accepteront les charges publiques, les épicuriens les fuiront.
6 FESTUGIERE, Épicure et ses dieux, Paris, PUF, 1968, p. 121.
7 SALEM, Épicure, Lettres, Paris, Nathan, 1992, p. 18.
8 Stoïcien romain.
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Éléments biographiques
Œuvre d’Épicure :
Des 300 textes évoqués ou répertoriés par DL9, il ne reste que trois lettres :
! À Hérodote sur la Physique.
! À Pythoclès (météores : astronomie).
! À Ménécée (éthique).
+ Quelques maximes figurant dans DL.
+ 81 sentences (fragments) trouvées au Vatican à la fin du XIXe siècle.
Ces trois lettres se trouvent dans DL, c’est pour cela qu’elles ont été conservées.
9 IIIe après J.-C.
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Il faut ajouter quelques fragments de Démocrite, comme inspirateur de l’atomisme, le poème
latin de Lucrèce, disciple d’Épicure, le De rerum natura. Enfin de nombreux témoignages indi-
rects, par des citations ou de résumés de doctrine, mais ils sont souvent rapportés par des adver-
saires de l’épicurisme. Pour être complet, on a retrouver des manuscrits plus ou moins calcinés à
Herculanum dont le traité sur la nature, mais ils sont actuellement inutilisables.
L’ensemble est donc très maigre.
Bibliographie
En dehors des éditions scolaires, deux ouvrages de référence :
DIOGENE LAËRCE, Vies et doctrines des philosophes illustres, Livre de Poche, 1999.
LONG et SEDLEY, Les philosophes hellénistiques, vol. 1, G.-F., 2001.
Commentateurs :
BRUN, Épicure et les épicuriens (1961), Paris, 1993.
HADOT, P., Qu’est-ce que la philosophie antique ?, Paris, Gallimard, 1995.
RODIS-LEWIS, Épicure et son école, Paris, Gallimard, 1975.
SALEM, Épicure, Lettres, Paris, Nathan, 1992.
Remarques générales sur la Lettre à Ménécée :
Cette lettre résume l’une des trois parties10 de la philosophie épicurienne.11
! La canonique est ce qui permet de justifier la doctrine : les critères de la vérité, c’est la
théorie de la connaissance.
! La physique concerne la description de la nature.
! L’éthique porte sur le « choix et le refus », les « modes de vie et la fin ».
L’éthique est donc l’exposé de ce qu’il convient de faire ou d’éviter en fonction du mode de
vie que l’on s’est fixé, c’est aussi la réflexion qui porte que le mode de vie le meilleur pour nous-
mêmes.
On peut donc comprendre l’urgence à déterminer la fin (le but) de la vie humaine, et les
moyens à utiliser pour obtenir cette fin.
10 Cette tripartition est sans doute une formalisation scolaire plus qu’une distinction systématique d’Épicure. No-
te de Balaudé dans DL, p. 1210.
11 cf. DL ; X, 29 sqq.
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