Séminaire épicurien J.-F Balaudé 1 Fribourg mars-avril 2008
Philosophie
Porphyre, Lettre à Marcella, 31 (fr. 221 Us.)
« Vide est le discours de ce philosophe, qui ne conduit à la guérison d’aucune affection humaine :
tout comme nous n’avons nul besoin d’une médecine qui ne nous débarrasse pas des maladies
corporelles, de la même manière nous n’avons nul besoin d’une philosophie qui ne nous débarrasse
pas de l’affection de l’âme. »
Sextus Empiricus Contre les moralistes, 169 (fr. 219 Us.)
Ils [sc. les dogmatiques] déclarent transmettre une certaine technique de vie (technè tou biou)
, et pour
cette raison Épicure a dit que la philosophie est une activité qui procure la vie heureuse au moyen de
discours et de raisonnements.
Epicure, S. V., 27 et 41
« Pour les autres occupations, après maturation, le fruit vient péniblement, mais pour la philosophie,
l’agrément se rencontre avec la connaissance ; car la jouissance ne vient pas après l’apprentissage,
mais apprentissage et jouissance vont de pair. »
« Il faut à la fois rire, vivre en philosophe, diriger sa propre maison, et encore nous servir de tout ce
qui nous est propre, et ne jamais cesser de prononcer les formules issues de la droite philosophie. »
Epicure, Lettre à Ménécée, 122
« Que personne, parce qu’il est jeune, ne tarde à philosopher, ni, parce qu’il est vieux, ne selasse de
philosopher ; car personne n’entreprend ni trop tôt no trop tard de garantir la santé de l’âme. Et celui
qui dit que le temps de philosopher n’est pas encore venu, ou que ce temps est passé, est pareil à
celui qui dit, en parlant du bonheur, que le temps n’est pas venu ou qu’il n’est plus là. En sorte qu’il
faut philosopher lorsqu’on est jeune et lorsqu’on est vieux, dans un cas pour qu’en vieillissant l’on
reste jeune avec les biens, par la reconnaissance que l’on éprouve pour ce qui est passé, dans l’autre
cas, pour que l’on soit jeune et vieux en étant débarrassé de la crainte de ce qui est à venir. Il faut
donc avoir le souci de ce qui produit le bonheur, puisque, s’il est présent, nous avons tout, tandis
que, s’il est absent, nous faisons tout pour l’avoir. »
Epicure, S. V., 54
« Il ne faut pas faire le philosophe, mais philosopher réellement ; car nous n’avons pas besoin d’une
apparence de santé, mais de la santé véritable. »
- Cicéron, De fin., I, 42 : « Ceux qui placent le souverain bien dans la vertu et qui, éblouis par l’éclat
de ce mot, ne comprennent pas ce que réclame la nature, se trouveront délivrés d’une grande erreur,
quand ils auront bien voulu écouter Epicure. Vos vertus, en effet, avec toute leur excellence et toute
leur beauté, si elles ne produisaient pas du plaisir, qui les trouverait méritoires et dignes d’être
recherchées ? Si l’on fait cas du savoir des médecins, ce n’est pas pour l’amour de la médecine elle-
même, mais pour la santé qu’il procure ; dans l’art du pilote, ce qui donne du prix à la possession
d’une méthode pour bien naviguer, c’est son utilité et non pas l’art lui-même. Il en est de même pour
Par cette expression, qu'on peut aussi traduire par "art de vivre", Sextus désigne l'ensemble des procédés rationnels que
les philosophes proposent de suivre pour atteindre le bonheur, cf. Esquisses Pyrrhoniennes, III, 239-249.