ANTIQUITÉ PLATON Dialectique Avec les sophistes, la dialectique

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GLOSSAIRES PAR AUTEURS
Antiquité
ANTIQUITÉ
PLATON
Dialectique
Idée
Avec les sophistes, la dialectique est
devenue un art de la querelle. Elle
s'assure comme objectif de rendre plus
forte la thèse la plus faible, ou de faire
triompher l'apparence sur la vérité.
Redéfinie par Platon, la dialectique
devient un art d’interroger et de
répondre, ou encore un art du discours
vrai qui nous conduit vers les chemins
de la science. Elle est par conséquent la
technique la plus haute qui permet à
notre raison de se libérer des sujétions
du sensible et d'accéder au savoir vrai.
Ce mot est la traduction des termes
grecs idèa et eidos, dont les racines
étymologiques expriment l'idée de voir.
Dans les dialogues de jeunesse, l'idèa
est le caractère générique qui demeure
identique dans une multiplicité de
choses. Dans les dialogues de la
seconde période, le caractère générique
devient l'essence de la chose puisqu'il
en est la détermination fondamentale.
Enfin, dans les dialogues de la maturité,
l'Idée est une essence séparée de la
chose sensible, indépendante de notre
esprit et appartenant au monde
intelligible .
Doxa (opinion)
Le terme vient du verbe dokéô, qui
signifie «croire ». II est opposé dans la
langue grecque à la science (épistamai :
savoir). Pour Platon, l'opinion est une
connaissance conjecturale qui porte sur
les apparences.
Épistèmè (science)
le terme désigne la science de l'être ou
de l'essence. Si l'opinion a pour objet la
réalité sensible, l'épistèmè, acquise par
la seule pensée, a pour objet la
connaissance des Idées.
Essence
C'est ce que Platon appelle encore «
l'être véritable » ou « l'être vraiment être
». Elle est ce qui est identique à soi, car
elle reste dans le même état sans jamais
connaître le devenir des choses,
c'est-à-dire la génération et la
corruption.
Réminiscence ou Anamnèse
Le terme est lié à la théorie de la
métempsycose,
c'est-à-dire
à
la
croyance en l’immortalité et en la
réincarnation de notre âme. Platon
entend, par le terme de «réminiscence »,
l'opération par laquelle notre âme, à
partir des sensations actuelles, reconnaît
les Idées qu'elle a connues dans une vie
antérieure. Savoir n'est que se
ressouvenir.
Sophistes (Sophistique)
Professeurs proches des rhéteurs et des
orateurs. Leur métier consistait à
apprendre aux jeunes gens la
convenance sociale et l'habileté dans
l'usage du discours.
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Antiquité
ARISTOTE
insectes sont une espèce du genre
animal.
Accident
Forme
L'accident désigne ce qui peut
apparaître ou disparaître dans un sujet,
sans que celui-ci soit pour autant
détruit. Aristote différencie cependant
deux usages du terme. «Accident» se dit
d'abord de ce qui est affirmé d'un être
avec vérité, mais n'est pourtant ni
nécessaire, ni constant. Ce premier sens
est fort proche de la notion de
contingence. «Accident » se dit aussi de
ce qui, fondé en essence dans un objet,
n'entre cependant pas dans sa substance.
Dans ce cas, l'accident a le sens
d'«attribut ».
« Forme » traduit le grec eidos. Chez
Platon, il a le sens d'« Idée », mais, dans
la philosophie d'Aristote, il désigne le
principe
de
détermination
ou
d'organisation de la matière. En effet, la
forme confère une essence déterminée à
la matière qui, sans cela, serait restée
indéterminée. Par ailleurs, la forme a
une priorité ontologique sur la matière,
dans la mesure où elle lui préexiste. Elle
possède aussi une priorité du point de
vue de la connaissance, puisque la
matière n'est vraiment connue que par la
forme.
Acte
Genre
La notion d'acte (énergeia) a au moins
deux sens pour Aristote. L'acte est
d'abord la forme par opposition à la
matière. Mais c'est aussi l'activité,
l'action (ergon), par opposition à la
puissance (dunamis). Comme par
ailleurs l'activité s'achève toujours dans
une fin qui est à la fois un achèvement
et une perfection, le terme réalisé de
l'acte est appelé par Aristote entéléchie
(entélés :qui accomplit sa fin).
Catégorie
Étant donné que l'être se dit de plusieurs
façons, il est possible de désigner les
classes de prédicats qu'on peut affirmer
d'un sujet quelconque. Il s'agit de la
substance, de la quantité, de la qualité,
de la relation, du lieu, du temps, de la
situation, de l'action, de la passion et de
l'avoir.
Espèce
L'espèce est la forme visible qui désigne
ce qui est compris dans l'extension ou
dans la classe du genre. Ainsi, les
Le genre est ce qui est attribué
essentiellement à des choses multiples
et qui contient de multiples espèces.
Ainsi, « animal » englobe les oiseaux,
les hommes, les insectes.
Matière
Par opposition à la forme, la matière
(ulè) est indéfinie, informe et sans
limites. En tant que puissance, elle est
dite « matière première » puisqu'elle va
être spécifiée et actualisée par la forme.
Lorsqu'elle est déterminée par celle-ci,
elle est alors «matière seconde ».
Mouvement
Le
mouvement
(kinèsis)
est
essentiellement la réalisation de ce qui
est en puissance. Dès que cette
réalisation est achevée, le mouvement
cesse dans la mesure où il est parvenu à
son terme. Cependant, il n'est pas
seulement le passage d'un état à un
autre; il est aussi le changement en
général (métabolè). Mais lorsqu'il s'agit
de le définir avec plus de précision,
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Aristote distingue alors plusieurs
espèces de mouvements selon les
catégories. Sous l'angle de la catégorie
de substance, le mouvement est celui de
la génération et de la corruption; sous
celle de la quantité, on parlera
d'accroissement et de diminution, etc.
c'est elle qui reçoit ou supporte la
forme. Mais si nous envisageons à
présent le composé en tant que sujet
individuel, le substrat sera la substance
elle-même, puisque c'est elle qui reçoit
les accidents.
Syllogisme
Puissance
La puissance (dunamis) désigne l'être à
son état virtuel ou potentiel. Cette
virtualité peut prendre deux formes. Elle
peut être une « puissance active », un
pouvoir de produire un mouvement ou
d'arriver à une forme de développement.
Lorsque cette puissance active se
manifeste, elle passe à l'acte et réalise ce
qui est conforme à sa fin parfaite et
achevée (par exemple, quand la chenille
se transforme en papillon). Elle peut
être enfin une simple « puissance
passive », c'est-à-dire une simple
possibilité pour un être à devenir ceci
ou cela en recevant une forme.
Substance
Selon Aristote, si l'on fait abstraction de
ses différents modes, l'être absolument
parlant s'identifie à la substance (ousia).
On peut dire en effet que seule la
substance, la chose singulière ou
concrète, est un être, tandis que
l'accident est toujours une manière
d'être. Mais, alors que les substances
sensibles possèdent encore le défaut de
ne pouvoir réaliser leur forme (eidos) en
dehors d'une matière, la véritable
substance ne peut être qu'éternelle et
immobile. Elle est Forme, Acte pur, ou
encore appelée « Pensée de la pensée ».
Substrat
« Substrat » est la traduction du terme
upokeimenon, qui signifie : « ce qui est
lacé dessous ». Dans le composé de
forme et de matière qui définit une
réalité, il s'agit de la matière, puisque
Le syllogisme est la formulation d'un
raisonnement déductif. À partir d'un
ensemble de propositions premières
admises, appelées « prémisse majeure »
et « prémisse mineure », il conduit la
pensée à déduire une troisième
proposition appelée « conclusion »,
logiquement impliquée dans les deux
premières.
ÉPICURE et LUCRÈCE
Aponia
L'aponia est l'absence de douleur
corporelle,
composante
physique
indispensable du bonheur.
Ataraxie (ataraxia) :
L'ataraxie est l'absence de trouble ou
d'agitation de l'âme. Cet état
psychologique est obtenu, selon les
épicuriens, par la recherche de plaisirs
statiques ou paisibles et par la
satisfaction des seuls désirs naturels.
Épicure tient cette tranquillité de l'esprit
pour la composante spirituelle du
bonheur .
Atome
Selon Démocrite, les atomes sont des
grandeurs matérielles, en nombre infini
et indivisibles. Ces êtres invisibles sont
pesants, selon Épicure. Ils se déplacent
et se meuvent dans le vide. C'est leur
union qui permet de rendre compte de la
formation des corps, de leurs propriétés
et de leurs qualités sensibles. Épicure
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leur attribue aussi une certaine
spontanéité qui les fait dévier de leur
trajectoire (parenklisis; aussi clinamen).
sage. II ne s'agit donc pas de verser dans
les plaisirs mobiles et changeants,
comme le souhaitaient les partisans
d'Aristippe.
Canonique
Sensation
Épicure appelle « canonique » la partie
de sa philosophie qui concerne la
théorie de la connaissance et que ses
prédécesseurs préféraient désigner par
le nom de « logique ». Le canon est,
pour l'épicurisme, la règle ou l'équerre
de l'architecte indispensable à la
construction de tout édifice : elle fait de
la sensation et de l'affection la seule
source du savoir et le critère unique de
la vérité.
La sensation ou aisthèsis est la
représentation sensible, directe et
immédiate de ce qui apparaît. Par ellemême, la sensation ne peut nous
décevoir et possède un caractère
d'évidence. Tout ce qui est perçu ou
senti, loin d'être subjectif ou même
relatif, est vrai. Toute connaissance du
monde extérieur ne peut donc provenir
que de la sensation.
Clinamen
Simulacre (eidolon)
Le clinamen ou « déclinaison » désigne
le mouvement spontané des atomes
dans l'infinité du vide, par lequel les
atomes sont capables de s'éloigner de la
simple trajectoire verticale qui doit être
la leur, en vertu de leur poids ou de la
pesanteur.
Cette
déviation
rend
possibles les rencontres et la formation
des multiples corps de la nature. Cette
liberté en quelque sorte mécanique des
atomes sert de fondement physique à la
liberté humaine et permet aux
épicuriens d'expliquer l'existence du
libre arbitre chez l'homme.
Le terme d'eidolon désigne en grec
l'image ou la représentation de quelque
chose. II est utilisé par les atomistes
pour expliquer comment l'image d'un
corps matériel est reproduite dans la
pupille de notre Oeil ou dans un miroir.
Pour les épicuriens, et notamment
Lucrèce, les eidola désignent des
émanations matérielles et invisibles qui
se détachent sans interruption des corps.
Cela permet d'expliquer nos différentes
sensations, qui se font toujours par
contact, mais aussi la possibilité de faire
des erreurs en raison de la modification
des simulacres dans les milieux
traversés.
Hédonisme
L'hédonisme (du grec hédonè, qui
signifie « le plaisir ») est la doctrine qui
définit le plaisir comme le Souverain
Bien de l'être humain. Elle fait donc de
la recherche du plaisir le principe de la
morale, tandis que pour l'eudémonisme,
l'activité morale a pour finalité la
recherche du bonheur. En distinguant
les désirs naturels et nécessaires de tous
les autres, Épicure oriente l'hédonisme
vers un ascétisme. Seul le plaisir en
repos correspond en effet à l'état
d'équilibre harmonieux que recherche le
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Antiquité
LES STOÏCIENS
Assentiment
Le terme sunkatathésis signifie l'accord
ou la compréhension de l'objet par
l'entendement. Si le premier degré de la
connaissance vraie est la représentation
compréhensive, le second degré en est
l'« assentiment ». II s'agit d'un accord
volontaire que la raison ou le jugement
du sage donne à une représentation
compréhensive.
Compréhension
La « compréhension » (katalepsis) est le
troisième degré de la connaissance
vraie. Zénon illustrait ce stade en
fermant le poing sur ce qu'il tenait.
Hégémonique
Hégémonikon
désigne
la
partie
directrice de l'âme. II acquiert dans la
philosophie
stoïcienne
un
sens
technique, puisque l'âme est dirigée par
une partie dominante qui est la raison.
Incorporels (asomata)
Elles sont indifférentes sur le plan
moral, parce qu'elles ne sont pas reliées
à la fin de l'homme qui est de vivre
conformément à la nature.
Représentation
Le mot phantasia vient du grec
phainomai qui signifie « j'apparais ».
Tout comme la lumière, la «
représentation » se révèle à chacun de
nous et nous dévoile ce qui l'a
engendrée. Ainsi, selon les stoïciens, la
« représentation » est le point de départ
de toutes nos connaissances. Elle est
une affection provoquée sur nos organes
sensoriels par un objet externe.
Lorsque
la
représentation
est
caractérisée par sa netteté, qu'elle forme
en quelque sorte dans l'âme une
empreinte en conformité avec la chose,
alors elle est dite par les stoïciens «
représentation
compréhensive
ou
cataleptique ».
Tendance (tonos)
La tendance est le mouvement de l'être
qui a pour finalité sa conservation. Dès
leur naissance tous les êtres vivants lui
obéissent et distinguent ce qui est ou
non conforme à leur nature.
En procédant à l'identité de l'être au
corps et en considérant le corps comme
ce qui agit et pâtit le stoïcien se trouvait
devant une difficulté pour parler du
temps, du lieu ou du vide. II ne pouvait
s'agir de pur néant car il avait affaire à
des objets de notre pensée. Pour
résoudre le problème, il a fait du temps
(chronos), du lieu (topos), du vide
(kénon) et de l'exprimable (lekton) des
« incorporels », attributs d'une réalité
fondamentale qui est le corps.
Indifférents (adiaphora)
Les
stoïciens
désignent
par
« indifférents » les choses qui ne sont ni
bonnes ni mauvaises, mais neutres.
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