OÙ EN EST LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE? à Jean Ménéchal Collection Psychologie Clinique dirigée par Sylvain BOUYER et Olivier DOUVILLE Approche du sujet, la psychologie clinique s'intéresse à chaque personnalité singulière en situation, en tenant compte de son évolution, de ses réponses subjectives et de ses interactions. Démarche particulière, la psychologie clinique ne saurait se réduire à un domaine, un objet, un cadre théorique ou un ensemble de techniques spécifiques. On la trouve à l' œuvre dans différents champs professionnels - travail, santé, éducation - et diverses disciplines - psychologie sociale, développementale, interculturelle, pathologique. .. -. À ce titre, elle est largement redevable à la psychanalyse, dont la théorie et la pratique lui donnent sens. Ouverte aux praticiens et aux théoriciens qui s'en réclament, la collection Psychologie Clinique propose, en continuité avec la revue éponyme, des ouvrages synthétiques sur une question psychologique de l'homme dans sa double inscription intrapsychique et sociale: aussi bien des livres qui font le tour d'une question clinique, des textes qui présentent un problème d'actualité sur lequel le clinicien a des contributions à apporter que des ouvrages qui explorent une pratique clinique d'intervention, de recherche etlou de soin. La collection Psychologie Clinique s'adresse aux pratici~ns et aux universitaires, et plus largement aux lecteurs concernés par une réflexion ou une pratique sur l'homme au singulier. Comité scientifique Sylvain Bouyer, Nancy Nathalie Dumet, Lyon Marie-Claude Mietkiewicz, Nancy Olivier Douville, Nanterre Benjamin Jacobi, Aix-Marseille Marie-Jean Sauret, Toulouse Sous la direction de Marie-Claude Mietkiewicz et Sylvain Bouyer OÜ EN EST LA PSYCHOLOGIE CLINIQUE? à Jean M énéchal L'Harmattan 5-7, rue de l'École-Polytechnique 75005 Paris FRANCE L'Harmattan Hongrie Hargita u. 3 1026 Budapest HONGRIE L'Harmattan Italia Via Bava, 37 10214 Torino ITALlE @L'Hannatlan,2003 ISBN: 2-7475-3861-3 Les auteurs Christine ARBISIO Maître de Conférences en psychologie clinique, Université de Franche-Comté, Besançon SidiASKOFARÉ Maître de Conférences en psychanalyse, Université Toulouse-Le-Mirail Marie-Frédérique BACQUÉ Maître de Conférences en psychologie pathologique, Université Charles de Gaulle, Lille lean-Marie BARTHÉLÉMY, Professeur en psychopathologie et psychologie clinique, Université de Savoie, Chambéry Michèle BERTRAND Professeur émérite en psychologie sociale, Université de Franche-Comté, Besançon Norbert BON Psychologue clinicien, Psychanalyste, Nancy Odile BOURGUIGNON Professeur en psychopathologie, Université René Descartes, Paris Sylvain BOUYER Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Nancy 2 Christian BRASSAC Maître de Conférences en psychologie sociale de la cognition, Université Nancy 2 Anne BRUN Maître de Conférences en psychopathologie, Université Lumière, Lyon Bernard BRUSSET Professeur en psychopathologie, Université René Descartes, Paris Jacqueline CARROY Professeur en histoire de la psychologie, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Paris Marie-Claude CASPER Maître de Conférences en psychologie sociale clinique, Université Louis Pasteur, Strasbourg Catherine CHABERT Professeur en psychologie clinique, Université René Descartes, Paris Jean-Pierre CHARTIER Directeur de l'Ecole de Psychologues Praticiens, Paris-Lyon Jean-François CHIANTARETTO Professeur en psychopathologie, Université Denis Diderot, Paris Albert CICCONE Professeur en psychologie clinique, Université Lumière, Lyon lack DORON Professeur en psychologie pathologique et clinique, Université Victor Segalen, Bordeaux Olivier DOUVILLE Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Paris 10, Nanterre Bernard DUEZ Professeur en psychologie clinique, Université Lumière, Lyon Nathalie DUMET Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Lumière, Lyon André FLIELLER Professeur en psychologie différentielle, Université Nancy 2 Brigitte GIUMMELLY Psychologue clinicienne, Haptothérapeute, Metz 8 Benjamin JACOBI Professeur en psychologie clinique, Université de Provence, Aix-Marseille Émile JALLEY Professeur honoraire en psychologie clinique et épistémologie, Université Paris-Nord Michel LAPEYRE Maître de Conférences en psychanalyse, Université Toulouse-Le-Mirail Édith LECOURT Professeur en psychologie clinique, Université René Descartes, Paris Vladimir MARINOV Professeur en psychopathologie, Université Paris-Nord Denis MELLIER Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Lumière, Lyon Marie-Claude MIETKIEWICZ Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Nancy 2 Jean-Pierre MIN AR Y Maître de Conférences en psychologie sociale, Université de Franche-Comté, Besançon Annick OHAYON Maître de Conférences en psychologie différentielle, Université Vincennes Saint-Denis Isabelle ORGIAZZI BILLON-GALLAND Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Pierre-Mendès France, Grenoble Bernard PACHOUD Maître de Conférences en psychopathologie, Université Denis Diderot, Paris Marion PÉRUCHON Maître de Conférences en psychologie clinique, Université René Descartes, Paris 9 Marie-Lorraine PRADELLES-MONOD Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Louis Pasteur, Strasbourg Nadine PROÏA-LELOUEY Maître de Conférences en psychologie clinique et pathologique, Université de Caen Basse-Normandie Pascal ROMAN Maître de Conférences en psychologie clinique, Université Lumière, Lyon Marie SANTIAGO-DELEFOSSE Maître de Conférences en psychologie clinique, CNAM, Paris Marie-Jean SAURET Professeur en psychanalyse, Université Toulouse-Le-Mirail Alain SA VET Maître de Conférences en psychologie clinique et pathologique, Université Toulouse-Le-Mirail Benoît SCHNEIDER Maître de Conférences en psychologie du développement, Université Nancy 2 Nicole SILVESTRE Responsable du département de Psychologie, Institut Mutualiste Montsouris, Paris André SIROTA Professeur de psychologie clinique et de psychopathologie sociale, Université Paris 10, Nanterre Helena TENENBAUM Psychologue clinicienne, Psychanalyste, Nancy Valérie TOUVENOT Psychologie clinicienne, Haptothérapeuthe, Dijon Catherine WIEDER Maître de Conférences en psychologie clinique, Université de Franche-Comté, Besançon 10 Sommaire Traboules ou de l'amitié... Introduction à Jean .15 (17) Histoire d'un colloque et naissance d'une collection Marie-Claude Mietkiewicz, Sylvain Bouyer ..19 La psychologie clinique en questions Sylvain Bouyer, Marie-Claude Mietkiewicz .23 Chapitre 1 Le sujet de la psychologie clinique (27) Psychologie clinique à l'hôpital: comment transmettre et à qui? Marie-Frédérique Bacqué, Nicole Sylvestre .31 L'intérêt de la référence psychanalytique dans le travail du psychologue clinicien en institution psychiatrique Vladimir Marinov .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41 Une démarche clinique pour le sujet de la plainte Benjamin Jacobi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47 Psychologie clinique et médiations plastiques à visée thérapeutique Anne Brun. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53 Pour une psychologie clinique du sujet incarné Nathalie Dumet. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 De la présence du sujet dans la pratique clinique Brigitte Giummelly, Valérie T ouvenot. Entre psychologie et psychanalyse He lena Tenenbaum ....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .65 73 Pour une nouvelle approche de la psychologie clinique Nadine Pro ïa - Le 10 uey. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .81 Chapitre 2 Pour une théorie du sujet (85) Actualité de la phénoménologie psychologie clinique Bernard et ses implications pour la P ae ho ud. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91 Patiences et persévérance de la clinique: le développement de la méthode phénoméno-structurale Jean-Marie Barthélémy. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .97 La méthode du cas et la psychologie clinique: entre nostalgie et renouvellement Jaek Do ron 10 1 Éléments pour une psychologie clinique de l'activité cognitive Christian Brassae. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .111 Malaise face à la psychologie clinique M a ri 0 n P é rue ho n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119 Des limites de la psychologie clinique: penser la complexité clinique Édith Leeourt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .125 Du lit au divan: le sujet retourné de la psychanalyse Norbert Bon. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 3 La psychologie clinique et la question de l'écart entre théorie et pratique Denis M ellier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . .. .139 Théorie de la méthode et pratique des dispositifs: la méthode projective dans le champ de la psychologie clinique Pas e aiR 0 man. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 Psychologie clinique en milieu médical et psychologie de la santé Marie Santiago-Delefosse 12 .155 Le groupe en psychologie clinique: un site de recherche-participante André Siro ta. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .167 Anthropologie clinique: le fil à retordre de l'identité Olivier Douville. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .181 Enjeux scientifiques, politiques et éthiques d'une théorie du singulier Sidi Askofaré, Michel Lapeyre et Marie-Jean Sauret .189 Quelle place pour la psychanalyse en psychologie clinique? Catherine Chabert 203 La psychanalyse, fonction limite de la psychologie clinique Bernard Duez 211 « Ce que tes aïeux t'ont laissé en héritage, si tu le veux posséder, gagne-le» Catherine Wieder Chapitre 3 La transmission de la psychologie 221 clinique (227) Écrire la clinique psychanalytique: projeter, refouler et symboliser Jean- Pierre Chartier .231 Le modèle freudien du cas dans l'écriture du psychologue clinicien Jean-François Chiantaretto .239 À propos de la réalité "irréelle" de la notion de revues à comité de lecture à partir de l'analyse de leur organigramme Émile J alley. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . ..247 Nouveaux débouchés, nouveaux champs d'intervention: de la psychologie clinique aux psychologues cliniciens Benoît Schneider. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .255 Une chance historique pour la psychologie clinique Bernard Brusset . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .263 L'enseignement de la psychologie clinique: contenus et enjeux I sabe lIe Orgiazzi Billon-Galland. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .273 13 La psychologie clinique telle qu'elle s'enseigne à l'Université: polyphonie symphonique ou cacophonique? A la in S av et. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279 Une histoire de la psychologie clinique? Jacqueline Carroy et Annick Ohayon .283 Enseigner la psychologie clinique: du domaine à la démarche, l'expérience d'un passage? Marie-Claude Casper 291 Psychanalyse, psychologie clinique: quel arrimage? Marie-Lorraine Pradelles-Monod .297 Un dispositif original: la "Formation à Partir de la Pratique" (FPP) à Lyon 2 Albert Ciccone. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . .303 Chapitre 4 Le statut scientifique de la psychologie clinique (313) Psychologie du singulier et recherche clinique And ré F lie II e r . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3 1 7 Le statut épistémologique de la psychologie clinique: critères de "scientificité" Michèle Bertrand, Christine Arbisio et Jean-Pierre Minary .325 Chapitre 5 La psychologie clinique et l'éthique (335) Éthique et clinique Odile Bourguignon Bib lio grap hie. ..339 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..345 14 Tra60uks Ou 'De (Jamitié àJean 9{çr,11£!f11er aéœm6re 2001 Cher Jean, 9{pus Jlécri5 nlaurons au fir pas eu vraiment fe temps ae nous connaître. de Pamitié, Comme je brode, sur fa toife) à points comptés. Le temps nous a rattrapés et nous fui devons des comptes. Ve notre métier dlenseignant qui attire fa [umière, fa poussière, Penvie et £es sarcasmes) nous ne renierons que peu. 9{j £es moments graves, ni resforfanteries, ni res enivrements ni £es/iumiûations, ni £es intuitions ni £es tâtonnements, ni £es erreurs ni res errances. Pas même Pinfinie soûtude. I[ g a lés coups que [Ion réussit et ceu~ que [Ion reçoit, £es effusions et £es tra/iisons égafement partagées, £es attendri5sements et £es dégoûts, £esfau~-sembrants et £es émervei[fements, £es bravoures, £es sacrifices, res compromis et pourtant fa fierté. Ce que nous avons récuséet combattu, cIest fe cgnismej ce que nous en aVons dénonci, clest fe dévoiement, [Iusurpation, lés impostures. Ce que nous en avons savouré, ce sont res jeunes esprits qui par nous parfois slévei[fent. i£t puis) un jour, un coffègue, un ami) :Fiabre. 9{pus nlavions pas fe goût des tropliées. 9{pus en avons eu beaucoup. 9{ptre parcours au pags des universités ressembfe trop à un vagabondage pour en tirer des préceptes ou en imposer une géograp/iie. Vans fe sifence qui, aujourdl/iui, mlétreintl je ressenspourtant comme un devoir de coœre, de réminiscence, de gratitude aussi. .9Lu-delà des péripéties, des épreuves, des secousses et des cgcres [ongs de notre vie de prof, j'ai besoin de comprendre que[ a été fe sens de nos apprentissages ou de ces initiations. Leçons singuûères, parfois quémandées, souvent subies j rencontres et passages qui fondent tout à fa fois Pel\jJérience, Parrogance et [I/iumiûté j traces tantôt fégères,tantôt profondes, qui si[[onnent fe passé et façonneront mes fendemains. Unef~nkœ~~~co~~nonkw!f~~ que[ques maîtres aussi, ceu~ que nous eûmes en commun, ceu~ et ce[£esqui méritent notre respect, rares Iiommes et femmes fiab£es eu~ aussi, et feurs discip£es, des inconnus qui nous ont souri) des détracteurs qui nous ont b£essés et des amis au~quers nous devons rires et tendresses. rru savais rester} avant tout} un homme discret. Ve toi} nous aVons appris [Jenaurance} fa méticufosité} eimportance ae ce qui ne se voit pas et se prépare en amont j sans aoute aussi} peut-être} cette forme aJégoïsme au mascuûn qui permet ae se concentrer sur [Jessentie~ quitte à ne pas être compris aans [Je~écution aes aétaifs. rru nous avais forcés à constater fa soûtuae} avivée par tous £es gestes et £esgrimaces quJimposent nos fonctions. Je commence à comprencfre fe coût} £es sacrifices} parfois aussi £es ravages qu Joccasionne} pour £es sentiments} £es amitiés} cet acfiarnement à rester au faîte ae son artisanat. grâce à toi} en pensant à toi} notre petite 6ancfe ae copains discrets avions évité par notre sens au aevoir quefques erreurs et goûté aes naïvetés qui nous font aujouraJhui ne pas tom6er aans fe cynisme. Vans ce aue[ mi[fénaire ae fa vie et ae fa mort} seu(e eamitié fournit einte[[igence} [Jacfiarnement nécessaires à fa aéfense ae fa vie. Je te nomme pour te raccrocher à fa [umière au jour} pour tJagripper à ce qui me rassure} pour remonter Vers [Jair} vers une ouverture} pour cana[i5er fa vérité aans ce trop étroit passage... rre retenir sJest essoufjfé. CJestimpossi6(e}mêmesi cette amitié et cette perte me ûvrent à einsonaa6(e... Les trajets} £es itinéraires} £espi5tes} je résous eerrance. run ta~ sJarrête quefques seconaes. f£t nous a[ûons ae rrg'V en rrg'V vers [Jinconnu}vers (Jespaceprivifégié au rêve et ae fafiction} foin aes parcours ûnéaires ae fa réaûtél foin ae [Jhistoirel au cœur au récit} fà où notre amitié survitl aevant ce viae qui se rempût ae viae. Pour survivre. f£t pour cegoût mafaaij ae construire ae fa viel quancf même... Que[(e est cette cfwse étrange qui nous arrive? !faire (e aeui[ ? f£t pui51 aétacfté ae tout} se permettre un sourire. Le sang finit ae sécher. Sur fe soCae mes tempêtes ne reste p[us} au foncf ae fa nuitl que £es p[i5 froi5sés au vent et quefques cicatrices invi5ib£es. 1:,st-ce e-n écfw à mes rêveriesl ou au~ murmures ae fa pénombre qu June voi~ entonne (e seu[ refrain qui mJapai5el entencfu autrefois aJun autre ami Egonnaisl aans fe tliéâtre aésuet sur fa co(ûne surpfombant (ef(euve: « 9{g, crainspoint} croisseulément» ? Pourquoi? Pourquoil aans fe fonc£ sJaccrocher à fa vie ? Pour voir et attencfre ce que nous ne savons ni voir ni entenare. Pour une fraîcheur nouve[(el et triompherl ne serait-ce qu June minutel une seconcfel ae e orcûnaire aes jours} de {lusure aes cfwsesJ au poids des ha6itudes} ae tout ce qui} jour après jourl efface (e monde autour de nous) nous rencf indifférents. On nous {la tant répété que nous nJétions que des pantins aveug£es} produits ae nos contel(tes! f£t pourtantl on sJaccroche et parfois on abandonne. Que[fe est fa nature ae cette mofécu(e au paro;rysme de (Jincertain et ae [Jinefja6(e1 travai[ au retrait et ae fa 60nne aistance ? Jlmitié) jJécrirai ton nom sur £es murs aes rrra6ou£es. rru sais} Jean} tu vas beaucoup nous manquelj fà où tout reste à aire. Catherine 16 INTRODUCTION Histoire d'un colloque et naissance d'une collection Marie-Claude Mietkiewicz, Sylvain Bouyer "Où en est la psychologie clinique ?". Cette question, telle que nous la posons aujourd'hui dans ce livre, s'inscrit dans une histoire. Son parcours nous a conduits de la rédaction d'un manuel destiné aux étudiants qui débutent une formation en psychologie à cet ouvrage, sorte d' "état des lieux", même si, comme nous nous plaisons à le répéter, nous n'avons pas l'intention de rendre les "clés" à un quelconque "propriétaire" et de partir après le constat... Ce constat partagé, loin d'être définitif ou de se vouloir un aboutissement, est une étape dans un cheminement que nous souhaitons poursuivre en psychologie clinique. C'est pourquoi ce livre est le premier volume d'une nouvelle collection, "Psychologie clinique", co-éditée par la revue éponyme et L'Harmattan. Mais inscrivons d'abord la présente publication dans son histoire. Il y a déjà quelques années, nous avons commis ensemble un volume de la "Collection Premier Cycle" aux PUF; notre objectif était alors de proposer une Introduction à la psychologie clinique (publiée en 1998) à des étudiants qui entreprenaient leurs études en psychologie et abordaient cette discipline universitaire sans y avoir été initiés au cours de leur scolarité secondairel. Nous avons fondé notre démarche sur notre pratique clinique et sur notre expérience d'enseignants, et plus particulièrement sur celle que nous avons acquise auprès d'étudiants du DEUGde psychologie. Nous nous sommes alors appuyés sur leurs représentations et leurs questions pour leur proposer une introduction à la psychologie clinique2. Ce faisant, et pour répondre à notre objectif pédagogique, nous avons été amenés à laisser de côté bien des développements et à passer sous silence maintes questions: nous aurions pourtant aimé les soulever au fur et à mesure que nous les rencontrions et en débattions entre nous. Aussi n'était-ce pas par un simple effet de style que nous terminions par une courte page intitulée "Pour ne pas conclure..." : 1 Jacqueline Carroy et Annick Ohayon, dans leur contribution au présent ouvrage, attestent d'ailleurs de la multiplication des manuels au cours des dernières années; elles montrent aussi que cette accélération des publications est loin de s'inscrire dans un contexte de stabilisation des paradigmes qui feraient consensus au sein de la communauté scientifique 2 Nous hésitons d'ailleurs toujours à désigner sous ce terme une sous-discipline de la psychologie, et nous préférons le caractériser par une approche de "l' homme au singulier", pour reprendre le sous-titre de notre manuel nous y faisions le constat de quelques interrogations en suspens. Sans doute insatisfaits - frustrés? - d'avoir ainsi écarté, au nom de la pédagogie, certaines interrogations, essentielles à nos yeux dans le contexte actuel, nous n'avons pas résisté longtemps à en formuler quelques-unes dans un texte que nous avons soumis à la revue Psychologie clinique. Volontairement provocant, l'article, publié en mars 1999 sous le titre "La psychologie clinique existe-t-elle ?", propose une réflexion critique sur le terme de "psychologie clinique". Pour en tenter une définition, nous nous sommes centrés successivement sur un domaine propre, un objet particulier, une méthode spécifique ou une théorie de référence qui permettraient de la déterminer. Chacune de ces propositions soulève maintes interrogations qui nous ont amenés à refuser de confondre psychologie clinique, psychopathologie et psychologie de la santé, à récuser l'idée que les tests projectifs ou l'entretien sont les outils propres de la psychologie clinique et à questionner la référence au modèle théorique de la psychanalyse, qui reste à nos yeux la plus productive de sens. Les positions que nous défendons sont articulées à des préoccupations éthiques et déontologiques; elles affirment une volonté de centrer la psychologie clinique sur le Sujet et elles s'étayent sur des réflexions relatives aux pratiques des psychologues cliniciens et aux travaux des chercheurs. Peut-être arrivés à une limite de notre réflexion et pouvant difficilement avancer encore sans y être aidés, ne souhaitant pas en tout cas en rester là, nous sollicitons très explicitement les réactions de nos pairs. Nous adressons ainsi un exemplaire de notre article (après accord du Directeur de publication de la revue, Olivier Douville, acquis à l'intérêt d'un large débat sur les questions que nous soulevions) à quelques dizaines de collègues psychologues cliniciens - parmi nos connaissances dans l'Hexagone - et enseignants-chercheurs - plusieurs collègues de la "spécialité" dans chaque université française -. Un courrier invitant à discuter, critiquer, compléter nos options est joint à cet envoi. Les premières réactions nous parviennent rapidement: quelques lignes vite griffonnées ou plusieurs pages soigneusement argumentées, des mots brefs échangés à la fin d'une réunion ou une longue conversation téléphonique, on nous répond. On nous répond qu'on partage l'une ou l'autre de nos analyses, qu'on s'inscrit en faux contre une de nos propositions, qu'on nous suit mais seulement jusqu'à un certain point; on nous félicite et l'on nous encourage; on nous reproche aussi d'avoir oublié une donnée essentielle ou d'avoir éludé une question de fond; 20 on nous accuse d'avoir simplifié à outrance une interprétation ou d'avoir caricaturé la position d'un auteur. . . Et c'est là que naît l'idée d'un colloque; colloque au sens étymologique du terme, pour "parler ensemble", ce que la communauté universitaire a parfois (souvent ?) tendance à oublier. Cette idée qui nous séduit, nous la soumettons à trois collègues, répondants de la première heure, Olivier Douville, Jean Ménéchal et André Sirota. Nous nous rencontrons tous les cinq, et c'est dans un bar parisien, entre Pont-Neuf et Église Saint-Eustache que s'élabore la première esquisse du colloque. Les avis divergent sur la date (il est difficile de déterminer quelle est la période la plus favorable de l'année et de tenir compte de toutes les manifestations annoncées), sur le lieu (il est compliqué de décider si Paris, par sa position centrale, est définitivement le meilleur choix), sur la durée (il n'est pas aisé d'anticiper sur l'éventuelle lassitude des participants à suivre deux jours de débats). Les opinions convergent sur la forme (communications brèves qui laissent la place à de vrais temps de débats) et sur les propositions de relance (rédaction d'une ébauche de courrier et établissement en commun de la liste des destinataires). Et, quand au bout de quelque deux heures de discussions et plusieurs bières amicalement partagées, nous nous quittons, nos notes bien rangées, en nous promettant de nous revoir bientôt, nous ne savons pas que Jean manquera à la prochaine rencontre, que nous ne le reverrons pas et que ce projet de colloque commencé avec lui deviendra un colloque à sa mémoire. Nous sommes tentés d'écrire "Saloperie de Crabe", comme d'autres ont chanté "Putain de Camion" ; mais le texte écrit par Catherine Wieder en exergue de cet ouvrage saura mieux exprimer notre émotion, en sublimant notre cri. Nous avons donc continué, et le colloque a eu lieu à Nancy les 01 et 02 décembre 2001. Il a répondu à nos attentes: les communications présentées ont été copieusement discutées, des points de vue quelquefois divergents se sont exprimés, des échanges parfois âpres mais toujours cordiaux ont eu lieu. Et le temps est venu de laisser une trace heuristique de ces discussions. Le lecteur trouvera dans ces pages non seulement le contenu des interventions remaniées pour leur présentation écrite et prenant en compte les différentes réactions qu'elles ont pu susciter lors de leur exposé oral -, mais aussi les contributions d'auteurs qui avaient souhaité s'associer à notre réflexion mais avaient été empêchés de participer à ce colloque. Nous avions prévu, dans un premier temps, de publier ces textes dans un 21 numéro spécial de la revue Psychologie clinique. Mais l'intérêt général des débats qu'ils ouvrent nous a incités, après discussion avec le Directeur de la revue et le Directeur de L'Harmattan, à proposer la création d'une nouvelle collection, "Psychologie clinique", co-éditée par la revue éponyme et L'Harmattan. Ce livre en est le premier ouvrage; il devrait rapidement être suivi d'autres textes. 22