Portrait d’E.
Création théâtrale de la Compagnie le Cygne
Écriture : Suzanne Guillemin
Mise en scène : Émilie Le Borgne
Interprète : Agnès Delume
Contact : Emilie Le Borgne
Adresse : 5 Place du Commerce
44000 NANTES
Tél. : 06 80 38 92 98
Courriel : [email protected]
Site internet : http://portraitde.free.fr
Compagnie le Cygne
Adresse : 52 RUE GABRIEL PERI C 61
94 200 IVRY SUR SEINE
Tél. : 06 11 02 14 34
n° siret : 37 93 86 41 00 00 11
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Création théâtrale
Mise en scène : Emilie Le Borgne
Portrait d’E.
E. E. E.
E .E. E.
La violence ne va pas sans l’imagination
Conan Doyle
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Mise en scène : Emilie Le Borgne
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E. E. E.
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ERZSEBET
BÁTHORY
l’origine du projet
L’idée de ce projet est née de la lecture des minutes du procès d’Erzsebet Báthory [voir extrait en
annexe]. Cette comtesse hongroise née en 1560, cousine éloignée du Roi de Hongrie, doit sa renommée
aux accusations du procès mené contre elle en 1611 – elle aurait fait torturer à mort plusieurs dizaines
voire plusieurs centaines de jeunes lles. Condamnée à être emmurée dans son château, elle y survivra
jusqu’en 1614.
De ces chefs d’accusation vont découler des livres, des légendes, des variations la plus connue de
toutes étant celle selon laquelle Erzsebet Báthory aurait fait tuer ses victimes pour se baigner dans leur
sang et garder ainsi la beauté éternelle.
Quand on cherche à connaître l’histoire réelle d’Erzsebet, les éléments échappent. Il n’est pas rare que
les encyclopédies citent les bains de sang comme des faits avérés. Vérité et ction s’entremêlent sans
qu’on puisse aboutir désormais à une connaissance exacte de la réalité de cette affaire.
Ce personnage n’en demeure que plus ambigu - et théâtral. Erzsebet Báthory a pu assassiner plusieurs
dizaines de personnes, comme elle peut ne pas l’avoir fait – et peu importe à présent : sa dénonciation
ou sa réhabilitation attesteront toujours moins des faits réels que de l’expression de nos sensibilités sur
ces faits potentiels. C’est en cela qu’Erzsebet m’a immédiatement semblée propre à devenir un person-
nage de théâtre.
En effet, le spectacle peut avoir lieu à partir du moment où il est unique pour chacun, chacun peut
se le raconter, se le mentir, se le modeler. Le théâtre fait en sorte que les personnages comme Erzsebet
Báthory restent ouverts et non résolus dans leur énigme : en nous permettant de porter nos différents
points de vue sur eux, il refuse de donner une interprétation arrêtée et univoque. Le jour ne se fera plus,
et c’est à cette révélation contradictoire qu’il nous amène : il met paradoxalement en lumière le fait que
l’éclaircissement de la réalité ne peut avoir lieu.
Qu’est-ce qui fait un spectacle ? Que vient-on y chercher ? Le spectacle n’explique pas : il convoque
les sensations originelles, organiques, ce qui à la fois nous dépasse et a toujours sommeillé en nous – il
n’est pas le commentateur ou l’accompagnateur du réel dans la mesure il développe une réalité
qui lui est propre.
C’est pourquoi il n’importe plus de retrouver la réalité d’Erzsebet. Si elle disparaît en devenant visible au
monde, c’est qu’elle relève du spectacle invitant à l’identication et au fantasme, se vaporisant dans
le don qui en est fait au public. Détachée de la réalité, elle devient théâtrale.
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Mise en scène : Emilie Le Borgne
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E. E. E.
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violence et imagination
Ayant déjà eu l’occasion de travailler sur des gures féminines tyranniques mais aussi sur Barbe
Bleue, j’ai eu l’envie, à travers Erzsebet Báthory, de m’interroger sur ce qui fait notre attrait pour les
histoires violentes – et plus précisément sur ce qui fait que l’horreur est propre à éveiller notre imagina-
tion.
Il est en effet intéressant d’observer le nombre de variations que peut compter cette affaire dont on dé-
tient au nal peu de traces avérées. Si cette émulation tient justement en partie au peu de marques que
l’Histoire a laissé des faits (s’ils ont jamais eu lieu), elle tient tout autant à la violence dont ils témoignent,
qui n’est pas sans générer une certaine forme de fascination.
À travers ce thème se dégageait alors aussi à mes yeux la possibilité de travailler sur notre capacité de
projection : plus une histoire nous échappe, plus elle appelle notre interprétation personnelle – explorer
cette thématique sur un plateau de théâtre me paraissait être également l’occasion d’interroger la pos-
ture du spectateur.
De fait, ce phénomène d’appropriation d’une réalité qui n’est pas nécessairement la nôtre est omni-
présent aujourd’hui. Relayé par les médias, qui nous délivrent non seulement des informations, mais
également les réactions de tout un chacun à ces mêmes informations, il semblerait que c’est au quo-
tidien qu’on nous invite à repenser par nous-mêmes tout ce qui se passe autour de nous alors que
les événements n’ont jamais été aussi virtuels et transformables. C’est cette coïncidence du sujet avec
cet aspect du monde contemporain qui m’a nalement poussée à concrétiser mon envie de créer un
spectacle sur Erzsebet.
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LE PROJET
ERZSEBET
constitution du projet et de l’équipe
Après m’être documentée sur les différentes adaptations théâtrales de l’histoire d’Erzsebet
Báthory, je me suis aperçue que la plupart des auteurs cherchaient plus à proposer une interprétation
des actes commis par elle qu’à aborder l’ambiguïté du personnage à proprement parler. C’est la raison
pour laquelle j’ai eu l’envie de travailler en collaboration avec un auteur dramatique sur cet aspect plus
précis.
Suzanne Guillemin est une jeune auteur sortant de la formation en écriture de l’Ensatt, dont les sujets
de prédilection tournent autour du fait divers et de la force d’attraction de la violence. Je lui ai proposé
d’écrire une pièce sur Erzsebet, dans l’idée d’aboutir à un spectacle qui soit le résultat d’un dialogue
constant entre l’auteur et le metteur en scène – spectacle qui travaillerait sur le processus d’identica-
tion et de projection du spectateur.
Au cours de mes différents travaux de mise en scène en effet, j’ai toujours cherché à explorer comment
donner la possibilité au spectateur d’être actant, de participer à ce qui se passe sur scène d’une façon
qui puisse être instinctive et spontanée que ce soit en créant des accidents sur le plateau, ou en in-
cluant une part d’aléatoire dans ce qui s’y déroulait. Aborder une légende irrésolue comme l’est celle
d’Erzsebet me donne l’opportunité d’explorer une nouvelle manière d’impliquer le spectateur dans ce à
quoi il assiste.
Ayant par ailleurs déjà travaillé en tant que comédienne avec Agnès Delume en 2008 lors de la création
de la Déesse aveugle de Ernst Toller, j’ai souhaité proter de cette création pour approfondir ma colla-
boration avec la Compagnie Le Cygne, consacrée à la création de textes rares ou encore non portés à
la scène, et lui proposer d’être l’interprète de ce projet.
Travailler en équipe réduite (une auteur, une comédienne, une metteur en scène) m’a paru d’emblée
très protable dans le cadre d’un projet d’écriture suivi de la création de la pièce : cela permet en effet à
mes yeux de mettre en place un dialogue direct entre la scène et le plateau, en répartissant de manière
équilibrée les espaces de création.
l’écriture de la pièce
Erzsebet Báthory n’ayant pas comparu lors du procès au cours duquel seuls ses complices sont
poursuivis, lui consacrer un solo était l’occasion de confronter en imagination le personnage à ses actes
supposés. Pour cela, Suzanne Guillemin a eu l’envie de se pencher plus précisément sur la relation am-
biguë qui unissait la comtesse à György Thurzó, grand palatin de Hongrie en charge de l’enquête autour
d’Erzsebet.
Cousin éloigné de cette dernière, Thurzó aurait également été son amant quelques années avant le
scandale. C’est la raison pour laquelle le grand palatin aurait ralenti les procédures judiciaires inhérentes
à l’affaire au même titre qu’il aurait négocié que la comtesse ne soit jamais réellement poursuivie, et
qu’elle soit enfermée à vie dans son château – au lieu d’être jugée et exécutée comme l’aurait voulu la
loi. Néanmoins, lorsque l’enquête avance et que Thurzó est dans l’obligation de se rendre au château de
Csejthe, ce qu’il y voit - jeunes lles mortes ou mourantes - ne lui fait plus douter de la nécessité d’un
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