3/26/13 7:31 PMLes apports de Mehdi Belhaj Kacem
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Vendredi 15 mars 2013
"L'effet Meillassoux" repoussé, pour le meilleur!
Si comme moi vous éprouvez une légère frustration à ne pas trouver le dernier MBK dans votre librairie favorite, dites vous bien que
l'ouvrage est repoussé; tout d'abord parce qu'il ne sera plus édité chez Léo Scheer. Ensuite, parce que Mehdi y travaille encore, et qu'il y
sera question du mal, à la suite de ses deux grands penseurs, Schelling et Schürmann. Il ne nous en fallait pas plus pour être patient, et
attendre le colloque de la semaine prochaine pour de plus amples précisions!
Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem
Vendredi 8 mars 2013
Amour, amitié et sollicitude chez Heidegger
Je vous retranscris ici un article provenant d'un excellent blog, tenu par un professeur de CPGE, et les questions que je lui adresse sur la
question de l'amour chez Heidegger:
adresse du site : http://francoisloiret.blog.fr/2013/02/09/l-amour-chez-heidegger-15517407/
L'amour chez Heidegger.
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Binswanger a prétendu rectifier l'analytique existentiale poursuivi dans Être et Temps au motif que cette dernière aurait été aveugle à la
relation moi /toi. Plus précisément, il regrette l'absence dans le même ouvrage d'une attention portée à l'amitié et à l'amour. Heidegger
aurait porté tout le poids de l'analytique sur l'angoisse en négligeant l'amitié et l'amour conformément à son orientation privilégiée sur le
souci. Dans le
Séminaire de Zürich
, Heidegger répond brutalement qu'un tel reproche n'a pas lieu d'être et résulte d'une absence d'écoute
ou de lecture de la voix de l'ami qui parle dans
Être et Temps
. Il déclare en effet : « Le souci entendu comme il faut n'est en rien
distinguable de l' « amour » - c'est au contraire le nom pour la constitution ekstatique-temporelle du trait fondamental du Dasein, à savoir
l'entente de l'être. L'amour se fonde aussi décisivement dans l'entente de l'être que le souci compris anthropologiquement »(
Séminaire de
Zürich
, p.262). Tous ceux qui prétendent ou ont prétendu que l'ouvrage fondamental de Heidegger passait à côté de l'amitié et de l'amour
feraient bien de lire l'étude consacrée par Christian Sommer aux sources d'
Être et Temps
:
Heidegger, Aristote et Luther, les sources
aristotéliciennes et néo-testamentaires d'Être et Temps
. Une étude précise des cours consacrés par Heidegger à Aristote et Augustin entre
1920 et 1926 lève le voile sur bien des propos cryptiques du philosophe de Todnauberg. Elle permet de comprendre en quoi il est bien
question de l'amitié et de l'amour dans
Être et Temps
, même si les mots n'y sont pas prononcés. En d'autres termes, elle permet de saisir
combien la colère de Heidegger contre Binswanger était tout à fait justifiée. Contrairement à ce que pourrait laisser croire une lecture
pressée, il est bien question d'amour et d'amitié dans
Être et Temps
dès qu'il est question de sollicitude, de
Fürsorge
. Parlant du Mitsein
authentique, excellent, bon, Heidegger écrit : « La résolution à soi-même place le Dasein dans la possibilité de laisser être les autres dans
leur pouvoir être le plus propre et d'ouvrir celui-ci dans la sollicitude qui devance et libère. Le Dasein résolu peut devenir conscience
d'autrui » (
Être et Temps
). La sollicitude arrache l'autre à l'assistance, aux ragots, aux équivoques de l'amitié du On et le libère pour son
soi-même authentique. Or cette sollicitude libératrice est fondamentalement amour, amitié. Pour le comprendre, il suffit d'abord de se
reporter à la correspondance avec Hannah Arendt. Dans la lettre du 13 mai 1925, Heidegger écrit à celle qui était alors son étudiante :
« Être en proie à l'amour = être rabroué à son existence la plus propre.
Amo
, à savoir
volo ut sis
, a pu dire saint Augustin : je t'aime je
veux que tu sois ce que tu es » (p.36). Aimer, c'est « être rabroué à son existence la plus propre », c'est-à-dire être rapporté à l'être soi-
même authentique. L'amour, dans la lettre, est libération du soi-même authentique, éviction du bavardage et de la curiosité du On.
L'amant rend l'aimé au soi qu'il est. Il ne faut pas comprendre par le soi qu'il est factivement, le On-même, mais le Soi qu'il a à être.
L'amour ne décharge pas l'aimé du souci, mais l'en charge. La résolution à aimer est résolution qui ouvre le passage de la préoccupation au
souci et le souci est pour chaque Dasein son être-même. Chez Heidegger, le souci n'est pas souci de soi puisque le souci est ce qui
justement libère le soi tout en en abritant la possibilité. La lettre à Hannah Arendt reprend un motif déjà présent dans l'interprétation des
textes d'Augustin en 1921. Dans le cours consacré à Augustin et le néoplatonisme, Heidegger commentant Augustin écrit : « L'amour
authentique a la tendance fondamentale de se diriger vers le
dilectum ut sit
», et plus loin, « L'amour qu'on partage dans le monde
commun a pour sens d'aider l'autre qu'on aime à accéder à l'existence, de manière à ce qu'il se trouve lui-même » (
Philosophie de la vie
religieuse
, p.333). Il est donc impossible de prétendre que la sollicitude dans
Être et Temps
puisse exclure l'amour, elle est même dans
son être amour. La « destruction » opère ici une déthéologisation de la
dilectio
augustinienne puisque chez Augustin l'amour de l'autre
n'est envisageable comme amour véritable que sur le fondement de la
dilectio Dei
qui est évacué chez Heidegger. Cet amour libérateur, cet
amour qui soustrait l'aimé à la tyrannie du On et le rend à son pouvoir-être, n'est cependant pas seulement compréhensible comme une
répétition destructrice de la théologie d'Augustin, il est aussi une répétition destructrice de la
philia
aristotélicienne comme le montre le
patient travail de Christian Sommer. L'être-avec-les-autres authentique chez Heidegger est bien amitié. Lorsque Derrida prétend dans
Politique de l'amitié
que Heidegger « ne parle pas de l'amitié, du concept ou essence générale de l'amitié, mais de l'ami, de quelqu'un, d'un
Dasein au singulier dont seule la voix (un objet partiel, dirait peut-être un psychanalyste) ouvre en quelque sorte l'écoute du Dasein »
(p.356), il bavarde au sens précis Heidegger entend le bavardage : il se tient non auprès de la chose même, mais des énoncés. Ce que
l'on nomme trop souvent la « scrupuleuse attention » porté par Derrida aux textes s'avère être trop souvent du bavardage. Derrida bavarde
autour de l'ami et en vient à des déclarations totalement arbitraires du type : « Cette voix n'est pas amicale » (p.357). La prétendue
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attention au texte se réduit à un Witz, rien de plus. Mais quittons le bavardage de Derrida, auquel s'applique de manière très précise tout
ce que Heidegger dit du
Gerede
, pour en venir à l'amitié chez Heidegger. Le passage allégué par Derrida est le suivant : « L'écoute
constitue même l'être ouvert primaire et authentique du Dasein pour son pouvoir être le plus propre, en tant qu'écoute de la voix de l'ami
que chaque Dasein porte auprès de soi » (
Être et Temps
). Or quelle est cette voix de l'ami que Derrida n'entend pas car malgré tout ce qu'il
écrit de l'amitié, il est rarement dans la disposition aimante de l'écoute amicale et du même coup demeure dans l'
Heimlichkeit
, dans la
banalité du convenu. Quelle est donc cette voix que ne peut pas entendre celui qui demeure On, celui qui demeure attaché aux énoncés à
la mode du On qu'il a entendu outre atlantique et qu'il transporte avec lui ? La voix de l'ami est la voix du
Gewissen
, la voix de la
conscience. « Le Dasein résolu peut devenir conscience d'autrui » dit le passage d'
Être et Temps
allégué plus haut. La voix de l'ami est bien
la voix amicale de celui qui par son discours étrange (
unheimlich
) m'arrache à la familiarité des bavardages du On. Elle n'est pas la voix
inamicale de celui dont le discours bavard me reconduit constamment aux idées à la mode du On. La destruction fait taire le bavardage, la
déconstruction laisse le bavardage s'amplifier, c'est pourquoi elle est caractérisée par les mots slogans du bavardage : « logocentrisme »,
« carnocentrisme », « phallocentrisme ». Certains, qui se plaisent dans le bavardage, prennent ces mots-slogans pour des concepts : tant
pis pour eux. Comme l'a montré avec précision Sommer, la voix de l'ami qui ouvre amicalement, mais violemment, chaque Dasein a son
soi-même propre, est la voix du philosophe et même du philosophe existential. Il s'agit en fait ici d'une répétition destructrice de l'
Ethique
à Nicomaque
d'Aristote comme le montrent encore une fois les cours de 1924-1926. Le
Gewissen
, la conscience, est la répétition
destructrice de la
Phronesis
, quant à la résolution, elle est la répétition destructrice de la
prohairesis
. Le philosophe au sens de Heidegger
en 1927 n'est pas un
philosophos
, il est un
phronimos
. Les critiques répétées de l'attitude théorétiques depuis le début des années 1920
s'accomplissent dès 1925 dans un transfert du
phronimos
aristotélicien. Le
phronimos
chez Heidegger n'est plus le politique, il n'est plus
Périclès, il est le philosophe existential. Quant au
philosophos
, il est celui que le l'appel du souci, la voix de la conscience, n'a pas atteint.
En effet l'attitude théorétique qu'est la
Sophia
n'est qu'une modification de la préoccupation et demeure fermée au souci. Pourquoi
demeure-t-elle fermée au souci ? Parce que la temporalité de la Sophia demeure celle du On, à savoir le présent. La
Sophia
en privilégiant
le présent constant absolutise la temporalité du On au lieu de la défaire et de libérer la temporalité existentiale. La voix du
philosophos
nous dit : deviens immortel autant que possible. Elle est en fait fidèle au On puisque le On est bien immortel. Heidegger souligne en effet
que si le On dit bien « On meurt », il faut comprendre par que personne ne meurt. Le On s'est toujours déjà soustrait à la mort. Le
philosophe existential, au contraire, l'ami amical mais ferme, l'ami qui ne verse pas dans la sensiblerie du On, nous adresse cet appel
froid : « deviens mortel autant que possible ». La voix amicale de l'ami qu'est le philosophe existential libère le Dasein pour le choix de la
vie authentique. Ce choix relève de la résolution anticipative de sa mort singulière par le Dasein. Cette résolution anticipative n'est rien
d'autre que la répétition de la
prohairesis
. Résolu, je me saisi anticipativement en saisissant anticipativement ma mort et je suis alors sur le
chemin du soi-même propre, de l'existence authentique. La résolution est une reprise volontative et existentiale de la prohairesis. C'est
pourquoi Heidegger parle de « choix », de « décision » pour Aristote, il ne saurait jamais être question de « choix », ni même de
« préférence », ni de décision, mais d'examen dans le premier cas, de conclusion d'un raisonnement dans le second cas (sur ces derniers
points, lire le très bel ouvrage d'Anne Merker :
Une Morale pour les mortels
). Mais quelle cette existence authentique dont nous entretient
l'ami philosophe ? Les recoupements opérés par Sommer nous montrent qu'il s'agit en fait d'une répétition destructrice de la vie heureuse,
de la vie bonne, de la vie excellente chez Aristote. Des indications s'en trouvent d'ailleurs dans
Être et Temps
. La caractérisation de l'être-
au-monde quotidien et donc inauthentique par la médiocrité laisse penser que l'être-au-monde authentique ne peut être que l'existence
excellente, et il en est bien ainsi. La résolution est un se décider pour l'existence excellente. Mais cette existence excellente n'est pas
l'existence vouée à la
théoria
, car l'attitude théorétique n'est pas une attitude dévoilante, elle est une attitude recouvrante. La résolution est
un se décider pour l'existence philosophique. En ce sens, Hannah Arendt a tout à fait entendu l'appel de l'ami et de l'amant : elle s'est bien
décidée pour l'existence philosophique. Il en va de même pour Hans Jonas, Hans Georg Gadamer, Karl Löwith et bien d'autres. Tous ceux
là, au contraire de ce que laisse croire le bavardage de Derrida, ont bien entendu l'appel amical de l'ami philosophe, de l'ami qui ne peut
être que philosophe. Mais comme l'écrit Heidegger à Arendt, l'ami du philosophe existential a à poursuivre son propre chemin. Aussi ne
peut-il éviter les questions troublantes. Jusqu'où pouvait aller la sollicitude de l'ami philosophe pour celle qui fut sa compagne fidèle ? A
Elfriede, Heidegger écrit le 24 janvier 1922 : « Mais « si moi aussi je peux pour une fois donner mon avis », eh bien voilà, le fait est que
telle que je t'aime et te connais, je vois en tes études quelque chose qui sous sa forme actuelle, peut être encore balbutiante- t'empêche
d'accéder à la totalité féminine que tu peux trouver dans la vie que tu mènes avec moi et les enfants » (
Lettres à sa femme Elfriede
, p.166).
Elfriede reçoit une fin de non recevoir à son souhait de poursuivre ses études d'économie jusqu'à la thèse. Le philosophe aimant lui ouvre
comme possibilité d'être celle d'épouse et de mère. Il ne s'agit pas ici au nom d'une modernité satisfaite d'elle-même de considérer
ironiquement la possibilité d'être épouse et mère, le problème n'est pas du tout là. Le problème est plutôt que l'amour fini du philosophe
aimant et époux a peut être plus verrouillé le devenir soi-même de son épouse qu'il ne l'a délivré.
François Loiret
QUESTIONS :
"D'abord, merci pour cet excellent article;
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J'ai quelques questions à vous poser; j'espère que vous les excuserez si vous les estimez inconséquentes.
on pensait déjà effectivement beaucoup de bien de l'ouvrage de Christian Sommer. Mais je suis également convaincu que pour thématiser
en particulier la question de l'amour, l'ouvrage de Didier Franck, "Heidegger et le christianisme", a permis de mettre en valeur un autre
accès. En effet, autant votre propos rend bien compte de l'accès au Heidegger des années 20, avant le tournant, autant sa pensée
ontologico-historiale se comprend peut être autrement (même si surtout après 45, Heidegger tient à faire valoir l'unité de sa pensée et
réinterprète Sein und Zeit à l'aune de le pensée de l'Ereignis). Il semble en effet que le cours de 1936 sur Schelling, pense l'amour
différemment, à travers la question de l'"ajointement" et de la "Fugue" - thème qui sera pleinement déployé dans les Beiträge et les autres
Traités impubliés. Bien sûr, Heidegger, dans son second cours sur Schelling, n'a pas manqué de ramener la philosophie de la "volonté de
l'amour" schellingienne à un énième avatar de l'oubli de l'être, inscrit comme il se doit dans la métaphysique de la subjectivité. Cela dit, il
nous semble que cet auteur en particulier est celui qui va particulièrement inspirer la pensée de l'être dans les années 30 (avec, et c'est
plus inattendu, Anaximandre); de fait, Schelling sera à notre sens aussi l'auteur par lequel la mystique rhénane (en particulier Eckhart et
Silésius) va travailler de fond en comble la pensée heideggerienne, à travers les thèmes de la Gelassenheit, de la pauvreté, de l'attente, etc.
Y trouvez-vous comme nous une autre preuve du fait que l'amour bien compris serait au centre de toute la démarche du penseur de
l'Ereignis?
_Heidegger n'y va-t-il pas un peu fort, dans ces séminaires où il semble infantiliser les intervenants? En effet, on ne peut pas dire non plus
que l'amour saute aux yeux dans son oeuvre, y compris à travers sa manière très spécifique d'expliciter la sollicitude!
_Le traitement que vous réservez aux travaux de Derrida me semble quelque peu inapproprié; il s'en faudrait de beaucoup pour que des
thèmes comme le logocentrisme -qui n'a d'ailleurs jamais été présenté comme un quelconque concept- se laissent réduire à un pur
bavardage au sens effectivement précis que vous faites bien de rappeler. La pensée de la différance n'est certainement pas étrangère aux
questions fondamentales, et ne se contente pas d'être un simple commentaire oisif.
_Sommes nous en droit de trouver la "sollicitude" heideggerienne quelque peu froide. Non pas que nous soyons particulièrement épris de
la "familiarité gluante" décrite dans Être et temps; mais le pathos de la distance qui s'en dégage semblerait presque frôler l'indifférence. "Je
veux que tu sois", certes! Mais prends tes distance et assumer de ton côté celui que tu as à être...
_Excusez ma faible connaissance de l'éthique à Nicomaque; mais si Heidegger reprend, comme c'est si bien avéré (notamment par le
fameux rapport Natorp) en grande partie les concepts aristotéliciens, sa fidélité n'est-elle cependant pas limitée? Il nous semblait en effet
qu'in extremis, Aristote choisissait pas le Sophos comme modèle de la vie excellente? Ne fait-il pas à son tour de la vie théorétique ce
modèle?
_La pensée heideggerienne permet-elle une distinction claire entre les notions d'amour et d'amitié? Il semblerait au contraire qu'elle ne
pense toujours que dans la dimension de la philia? Par ailleurs, y'a t-il des passages de la Gesamtausgabe où il serait visiblement question
de l'eros?
_J'avoue ne pas comprendre la dernière phrase de votre article, qui n'est certes pas un jugement de valeur; mais je ne vois pas comment
vous pouvez affirmer que le "devenir soi-même" de son épouse aurait pu être "verrouillé"; il me semblait aussi que Heidegger était
particulièrement attentif à la condition de la femme, bien plus qu'il n'en était coutume à l'époque en tout cas.
Bien cordialement, un lecteur dijonnnais"
Par Souverain Casanier Publié dans : martin heidegger
Jeudi 7 mars 2013
Anecdote : MBK vu par ..Iacub. Et réponse, cinglante...
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3/26/13 7:31 PMLes apports de Mehdi Belhaj Kacem
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Il est des individus qui font l'actualité d'une façon incroyablement poisseuse. Désolé de transmettre encore un de ces "buzz" dégueulasse
jusqu'ici, mais là c'était un peu tentant.
Un petit coup d'oeil rétrospectif dans un essai précédent de Mehdi Belhaj Kacem pouvait nous donner une petite idée de qui se cachait
sous ce nom, qui ressemble fort à un pseudo
'(...) La brave Mlle Iacub trouve, dans
Le Monde
, que mon livre est un "supplice". Pauvre chérie. Tous mes livres sont des supplices. On se
demande à quoi a servi à Mlle Iacub de travailler pendant vingt ans sur les séxualités "d'avant-garde" si c'est pour en arriver, après avoir
défendu jusqu'aux pédophiles, à trouver
so choking
mon seul et unique livre, au milieu d'une telle bacchanale spitiruelle auto-proclamée.
C'est que Mlle Iacub représente le type même d'un sens purement cosmétique du scandale intellectuel. Un supplice! DIable! J'avoue l'avoir
pris comme le plus haut hommage possible. Quiconque d'un peu informé en la matière sait bien que certaines des plus intenses extases
érotiques s'obtiennent par le supplice raffiné. Il faut faire, aujourd'hui, des livres dans cet esprit, c'est-à-dire de ce temps. Adorno disait
que les autres romanciers réfléchissent, avec plus ou moins de talent ou de génie, la réalité; mais que Beckett, lui , c'
est
la réalité. C'est la
même chose avec toutes les Iacub du monde : elle parle
de
la pornographie, mais elle ne fait pas
de ses livres
de la pornographie
métaphysique, ce que s'honorent d'être les miens, dés mon entrée en la matière (
Esthétique du chaos
). C'est pourquoi on lit les livres de
Mlle Iacub, qui ressemblent à tant d'autres, comme des catalogues La Redoute. Elle n'incorpore pas son temps au concept, elle se contente
de le réflechir. Elle ne fait de ses livres une incorporation de l'art contemporain, elle décore son livre de références et d'illustrations "art
contemporain chic". Même son usage de la philosophie est purement décoratif. Et elle ne fait ce que font, malheureusement, quatre-ving-
dix pour cent des "philosophes" de notre temps : de la décoration et de la réflexion méta-journalistique."
Mehdi Belhaj Kacem,
La conjuration des Tartuffes,
Léo Scheer, Paris, 2011, pp. 102-103
Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem
Mercredi 6 mars 2013
Conclusion de "l'inexistence divine" de Meillassoux.
"Dire que Dieu existe, c'est en faire le pire des maîtres. Toutes
les analyses sur l'aliénation, sur la réactivité inexpugnable de toute
religion sont, sur ce point, parfaitement ajustées. La religion invente
un maître digne de ce nom, pour le confondre avec le Bien lui-même.
C'est elle, et elle seule, qui inverse les valeurs: la maladie, le
meurtre, l'extermination deviennent les manifestations
mystérieuses et destinales d'un Bien ainsi défiguré par de telles
théogonies.
C'est bien parce que le blasphème envers Dieu consiste à
l'identifier au Créateur de ce monde en fusionnant le dieu véridique
qui n'est qu'amour, au dieu religieux qui n'est que puissance, que
les meilleurs des croyants ont toujours tenté, dans des
raisonnements d'une subtilité tragique (car la subtilité est toujours
la gestion d'une impasse), de dégager Dieu de l'existence, d'en faire
un être d'une telle transcendance qu'il était hors de l'être, au-delà
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