Etre ou ne pas être une héroïne… Photo Krap Etre ou ne pas être une héroÏne… Création d’après Le courage de ma mère de George Tabori (Editions théâtrales) Traduit de l’allemand par Maurice Taszman 1/14 Etre ou ne pas être une héroïne… « Qui tente de s’approcher de son propre passé enseveli doit faire comme un homme qui fouille. Il ne doit pas craindre de revenir sans cesse à un seul et même état de choses - à le disperser comme on disperse la terre, à le retourner comme on retourne le royaume de la terre. » Walter Benjamin, Images de pensée, ed. Christian Bourgois 2/14 Etre ou ne pas être une héroïne… ■ Etre ou ne pas être une héroÏne… Création théâtrale d'après Le courage de ma mère de George Tabori, Editions Théâtrales Mise en scène Florence Bermond Avec Arben Bajraktaraj Christophe Chêne-Cailleteau Jutta Wernicke-Sazunkewitsch Marionnetiste Ombline de Benque Traduction Maurice Taszman Assistant mise en scène Christian Lapeyroux Approche Chorégraphique Katia Petrowick Scénographie Alexandra Epée Lumières Thomas Veyssiére Photo Krap Administration Noël Lafon Conseil développement projet Marie-Charlie Pignon - MCP Factory Création 2014 Cette pièce s’inscrit dans le sillage d’un théâtre contre l’oubli. La Louve aimantée cherche ce qui est en jeu au cœur du non-dit et questionne la place de l’individu dans l’Histoire. Un fils raconte l'histoire vécue par sa mère : un aller-retour inimaginable vers l'enfer. Il brise le silence en révélant une situation féroce et pleine d’humour. Un jour de l’été 44, Elsa Tabori est emmenée dans un convoi avec des milliers de personnes : direction Auschwitz. Par un concours de circonstances aussi inattendues qu’inespérées elle sera libérée le jour même… Résidences Avril 2013 - Les Temps Modernes - Taverny Septembre 2013 - Les 6000, Fontaine l’Abbé Janvier 2014- Les Temps Modernes - Taverny Avril 2014 – La Maison du Comédien Maria Casarès Septembre 2014 – Centre Culturel de Taverny Partenaires Centre Culturel de Taverny Confluences – Paris Théâtre de Bligny Théâtre de Cambrai Maison Heinrich Heine – Paris Forum Culturel autrichien - Paris Florence Bermond fonde en 2005 la Compagnie la Louve aimantée, essentiellement tournée vers les écritures contemporaines. Le regard aux aguets, la Louve développe, à la suite d’une analyse précise de la dramaturgie, un théâtre sensible et organique. Elle dissèque le texte, saisit ses mouvements intérieurs, s’empare de son sens et le révèle par le corps des acteurs. Vérité de geste et souffle accentuent ce qui est inscrit à la source des mots. Depuis 2009, ses créations s’inscrivent au coeur d’une réflexion sur la démocratie dans la société contemporaine. ETRE OU NE PAS ETRE UNE HEROINE… (2014) d’après le courage de ma mère de George Tabori tente de percevoir ce qui est en jeu au cœur du non-dit familial et guette la capacité de chacun à s’en accommoder. L’atelier de recherche co-dirigé avec le chorégraphe Daniel Dobbels d’après PYLADE de Pier Paolo Pasolini (2013) examine à travers le rapport danse/théâtre, la place du citoyen ordinaire dans l’Histoire en marche. L’écriture collective de la création DEMOCRATIE(S) AU FEMININ PLURIEL (2011) observe les rapports de domination imposés aux femmes. Un chœur de dix huit femmes témoigne de leurs révoltes, différences et soif de reconnaissance. DEMOCRATIE(S) Textes d’Harold Pinter (2009) s’interroge sur la véritable nature d’états «démocratiques» capables du pire afin de maintenir leurs pouvoirs économiques et politiques. La Louve aimantée incite le spectateur à être alerté par ce qu’il traverse au cours de la représentation. Elle recherche un théâtre qui bouleverse et invite le public à partager une expèrience inattendue et poétique. 3/14 Etre ou ne pas être une héroïne… ■ Dans le sillage… de la Louve aimantée Pour évoquer le passé sous forme d’image Il faut s’abstraire de l’action présente, Il faut savoir attacher du prix à l’inutile, Il faut vouloir rêver… Henri BERGSON, Matière et Mémoire Être ou ne pas être une héroïne… s’inscrit dans le sillage d’un théâtre des survivances. Il incite à la compréhension de la vie contemporaine à travers les traces laissées par le passé. Il y a quelque chose de plus fort que l’individu, quelque chose qui nous dépasse et nous concerne tous : notre place dans l’Histoire, si modeste soit-elle. Il m’apparaît essentiel de partager cette mémoire commune, d’essayer de discerner quels sont les liens entre le monde d’aujourd’hui et celui du passé. Il me semble d’une part crucial de s’interroger sur notre Histoire, sur la place de chacun dans cette Histoire, et d’autre part, d’observer les rouages d’une société contemporaine qui va de plus en plus vite et semble chercher l’apaisement au moyen d’une production industrielle sans limites et d’une consommation insatiable. George Tabori, défenseur d’un humour salvateur, aimait dire que « le rire est ce qui est au plus proche de la catastrophe », ce texte recèle cet humour sur un sujet qui n’a jamais été traité auparavant de cette manière là. Grâce au rire, se dessine en transparence ce qui paraît irracontable. Cette création tente de percevoir ce qui est en jeu au « coeur du silence ». À l’intérieur de la société, de la famille ou de nous-même le non-dit peut être très profondément enfoui. L’histoire vraie et singulière d’Elsa Tabori scrute le coeur de ce silence. Cette révélation permet la résilience nécessaire à l’imaginaire du narrateur. Elle lui offre la possibilité de comprendre et d’appréhender ce qui a pu peut être se passer. 4/14 Etre ou ne pas être une héroïne… Etre ou ne pas être une héroÏne…est le fruit d’un processus collectif de création. J’ai choisi de travailler avec trois acteurs (1 femmes et 2 hommes) et une marionnette ( représentant la mère agèe) qui vont interpréter tour à tour la mère, le fils et les autres personnages de l’histoire. Au préalable, nous avons mené ensemble un travail de recherche et de documentation au sujet de la seconde guerre mondiale. Par la rencontre avec des témoins de cette période, nous essayons de percevoir quel était le quotidien de ces Héros "ordinaires", immergés dans un climat de guerre. Par l'étude de "Si c'est un homme" de Primo Lévi et "Ecorces" de George Didi-Hubermann, nous tentons d'appréhender les rouages d'un systéme industriel d'extermination. Nous observons ce qui demeure en mémoire aujourd'hui, quelles traces restent de ce qui s'est réellement passé. Enfin, l'analyse dramaturgique du texte "Le courage de ma mère" permet de saisir ce qui est en jeu au coeur des situations évoquées par George Tabori et amorce le travail sur le plateau avec les acteurs. Après cette étape préparatoire, les acteurs abordent physiquement le texte de Tabori. Cette approche sensible et organique permet à l'acteur de se libérer et d'ouvrir l'espace imaginaire. A partir de contraintes et de consignes physiques précises l'acteur explore un champ inconscient en lien profond avec le texte de Tabori. Cette étape entraine l'émergence de sensations et de souvenirs. Elle permet le surgissement de gestes justes et inattendus. Répétition Résidence 2013 - Photo Krap L’espace scénique est défini par un sol construit avec des matériaux naturels (terre, bois, herbe). Il se transforme très progressivement au cours de la pièce. Cette surface laisse apparaître peu à peu les traces d'un passé enfoui et parfois oublié. La nature a repris ses droits cependant les évènements qui se sont déroulés à cet endroit se sont inscrits dans les profondeurs de la terre. Personne ne peut empêcher leur apparition surprenante et inéluctable. L'univers sonore de ETRE OU NE PAS ETRE UNE HEROINE…associent un travail à partir de sons organiques et une partition instrumentale actuellement en cours d’élaboration. 5/14 Etre ou ne pas être une héroïne… ■ Les traces d’une histoire Le Fils - Ce qui suit maintenant est ce que j’appelle l’histoire d’amour. La Mère - N’as-tu pas honte de raconter cela ? Le Fils - Si, et c’est pourquoi je le raconte. George TABORI, Le Courage de ma mère Les crocs acérés par l’écriture de George Tabori, la Louve aimantée s’attaque au texte Le Courage de ma mère. Une onde de choc traverse la meute de la Louve aimantée à la lecture de cette oeuvre unique. L’histoire vraie de cette héroïne « ordinaire » : Elsa Tabori nous fait pénétrer au coeur du non-dit en révélant une situation féroce et pleine d’humour. Ce récit dialogué entre une mère et son fils nous aspire dans un étonnant souffle de vie. À travers l’évocation du présent et du passé (2013, 1979, 1944, 1925) le secret refait surface. Le fils/auteur nous confie la mémoire de cette histoire en faisant revivre sa mère sur le plateau et en apportant son interprétation des faits. La mère devient actrice de sa propre vie entre fiction et réalité. Chaque fragment de ce puzzle permet la mise à jour de ce qui est demeuré caché, dévoilant les mécanismes à même de briser le silence. Le point de départ de cette histoire se situe en 44 à Budapest. Une femme, Elsa Tabori, sort de chez elle et est arrêtée parce qu’elle est juive. Elle est conduite à la gare où sont regroupés quatre mille personnes. Emmenée dans un premier convoi, elle vit dans le wagon une scène sexuelle avec un inconnu. Le train arrive hors de la ville et les déportés sont rassemblés dans une ancienne usine. Contre toute attente, Elsa Tabori s’ennuie et cherche des partenaires pour jouer aux cartes. C’est alors qu’elle tombe nez à nez avec Kelemen un ami de son mari. Il semble au bord de la folie et dans un mouvement d’exultation pousse Elsa Tabori hors de l’usine. Seule dans la cour, face à l’officier allemand, elle explique qu’elle n’a rien à faire dans cet endroit. Malgré les sarcasmes de ses subalternes et afin d’assurer toute son autorité, l’officier allemand accepte de croire Madame Tabori. Il ordonne qu’elle soit raccompagnée en ville par le prochain train. Tard dans la soirée, elle arrive enfin chez sa soeur pour jouer aux cartes. Elle ne dira jamais ce qu’elle a vécu et vu ce jour là… 6/14 Etre ou ne pas être une héroïne… Extrait du texte « LE FILS - Huit mille soixante yeux observaient sa marche et, croyait-elle, la condamnaient ; elle les avait abandonnés, même si c'était Kelemen qui l'avait poussée au-dehors, et elle était devenue une traîtresse quiconque a survécu à ces morts-là est un traître. Elle se sentait nue et je la vois devant moi, nue, traversant la cour, cette nudité devient la mesure de son courage. Qui jamais a vu ma mère dans toute sa nudité ? Même pas son mari qui de préférence l'aimait dans l'obscurité. Et moi, je ne l'ai vue nue qu'une seule fois, à ma naissance et là, j'avais les yeux clos. Elle était déjà au milieu de la cour lorsque l'Allemand la vit s'approcher à demi-cachée par les Chemises vertes. Leurs yeux s'unirent de manière étrange. Il est vrai que ma mère se serait voulue invisible, enfouie sous terre, mais à présent le seul endroit sûr au monde était son regard à lui. Sa tête était vide, elle n'avait pas la moindre idée de comment expliquer son insolence. Les Chemises vertes avaient remarqué que le regard de l'Allemand s'était rivé au loin. Ils se retournèrent. Le plus petit d'entre eux, celui dont la moustache pendait sous le nez comme de la morve, se mit à aboyer : « Damnée sorcière juive, qu'as-tu à chercher ici, dehors ? » « Excusez-moi, Monsieur », dit-elle à l'Allemand. « Fous le camp » cria le morveux. « Un petit instant », dit l'Allemand, l'interrompant; mais la chemise verte ne pouvait plus s'arrêter : sa vie durant il avait voulu gueuler sur des femmes comme ma mère et être son propre maître, mais toute la journée il avait eu des ordres à exécuter de cet Allemand qui sentait la lavande et n'élevait jamais la voix. Maintenant, ils en avaient assez l'un de l'autre et dans cet affrontement ma mère flaira son salut. MORVEUX.- Fous le camp salope ou je te pète la gueule. L'OFFICIER ALLEMAND.- Un petit instant, s'il vous plaît. S'il y a quelqu'un qui crie ici, ce sera moi. MORVEUX.- Elle n'a rien à faire ici. L'OFFICIER.- C'est moi qui décide. (s’adressant à la mère avec une politesse appuyée) Que puis-je faire pour vous ? LE FILS.- Ils ne s'étaient pas quittés des yeux le moindre instant comme s'ils étaient liés l'un à l'autre par un cordon invisible. LA MÈRE.- (au petit bonheur) De fait, je ne devrais pas être ici. Les Chemises vertes gloussent, L'OFFICIER.- (poli) Qu'entendez-vous par ici ? LA MÈRE.- J'ai un passeport protecteur de la Croix-Rouge. L'OFFICIER.- Oh vraiment ? LE FILS.- Les Chemises vertes éructaient de rire. Le morveux se tapotait la tête pour indiquer à quel point ma mère était timbrée. Quelques-uns de ces passeports avaient été délivrés il y a un mois, reconnus par la Gestapo mais très vite des faussaires s'étaient mis à l'ouvrage et, à la fin de la première semaine, quelque quarante mille de ces passeports étaient en circulation et, de ce fait, dépréciaient les passeports d'origine. 7/14 Etre ou ne pas être une héroïne… LE MORVEUX.- (rit) Elle est bonne. L'OFFICIER.- Qu'est-ce qui vous fait rire ? (le rire s'éteint) Si la dame dispose d'un passeport authentique, il n'y avait pas lieu de l'arrêter. LA MERE.- (d'une voix de fillette) C'est aussi ce qu'il me semble, Monsieur. LE MORVEUX.- Ces passeports ! Ils sont tous faux. L'OFFICIER.- C'est ce que nous verrons sous peu. Pourrais-je le voir, s'il vous plaît ? LA MÈRE.- (comme une fillette de 12 ans) Malheureusement, je ne l'ai pas sur moi. LE FILS.- Le morveux poussa un hennissement, fit un saut en l'air et, ce faisant, il se tapa le genou comme une caricature d'Hitler. L'OFFICIER.- (tranchant) Cessez cela. (silence) Mais si vous avez un passeport, chère Madame, vous devriez toujours l'avoir sur vous. LA MÈRE.- Je sais. Je le regrette infiniment, mais je n'y puis rien changer. L'OFFICIER.- Qu'entendez-vous par, vous n'y pouvez rien changer ? LE MORVEUX.- Oui, qu'entendez-vous par vous n'y pouvez rien changer ? LA MERE.- Voici : mon mari et moi avons un passeport pour nous deux; mon mari est en prison, encore un de ces malentendus, mais laissons cela à l'heure qu'il est ; en tout état de cause il a le passeport sur lui ; moi-même je sors à peine : je ne m'y risquerais pas sans passeport ; mais ce matin, ma soeur Martha a appelé, elle ne se sentait pas bien ; elle est épileptique ; elle m'a demandé de venir la voir pour une petite partie de rami ; je ne pouvais pas dire non, sans plus ; je veux dire, qui ne répondrait pas à l'appel de sa sœur unique lors d'une attaque de la maladie, sans le réconfort d'une petite partie de rami, la seule chose qui lui fasse un peu de bien ? LE MORVEUX.- (interrompt) Cela, n'importe qui peut le dire. L'OFFICIER.- (perd patience) Cette dame n'est pas n'importe qui. Personne n'est n'importe qui. Chacun d'entre nous est quelqu'un. Compris ? LE MORVEUX.- (intimidé) Oui, oui, compris. LE FILS.- Alors, cet Allemand vint à l'autre extrémité de la table et fixa ma mère dans les yeux comme à travers un trou de serrure. L'OFFICIER.- Dites-vous la vérité ? LA MÈRE.- Oui. L'OFFICIER.- Savez-vous ce qu'il adviendra de vous si d'aventure vous aviez menti ? LE FILS.- Oui, dit-elle ; et elle le regarda fermement dans les yeux comme à travers le même trou de serrure ; il n'y avait plus rien d'autre que ces deux paires d'yeux et son regard à elle, voilé d'une très ancienne douleur qui semblait lui signifier : alors mon fils que pourrais-tu me faire ? Me couper les seins ? Me pendre, me donner en pâture aux oiseaux ? Me brûler vive ? Que pourrais-tu me faire de pire que ma course, nue, à travers cette cour ? L'OFFICIER.- Bien. Installez cette dame dans le train, qu'elle retourne en ville. Et veillez à ce qu'il lui soit servi un repas chaud. LE FILS.- Il ne put supporter la reconnaissance dans ses yeux et se détourna rapidement. LA MÈRE.- Oui, c'est vrai. » 8/14 Etre ou ne pas être une héroïne… George Tabori (1914- 2007) « Le rire est ce qui est au plus proche de la catastrophe ! » G. Tabori Artiste aux multiples facettes, se jouant des frontières, le dramaturge George Tabori était une figure du théâtre mondial, dont la route avait croisé celles d'Elia Kazan, de Charlie Chaplin ou de Bertolt Brecht. Né à Budapest en 1914, dans une famille d'intellectuels juifs, George Tabori passe quelques mois en Allemagne en 19321933, où il assiste à l'arrivée au pouvoir d'Hitler. « Berlin était devenu trop petit pour nous deux », raillera-t-il bien plus tard. En 1935, il gagne Londres, où il vit comme traducteur puis s'engage dans l'armée britannique. Il passe ensuite plus de vingt-cinq ans aux Etats-Unis. Il y devient scénariste à Hollywood, travaillant pour Alfred Hitchcock (la Loi du silence) ou Joseph Losey (Cérémonie secrète), et fréquentant Greta Garbo et Marilyn Monroe, mais aussi les écrivains allemands exilés Bertolt Brecht et Thomas Mann. Au début des années 50, c'est Elia Kazan qui met en scène à New York sa première pièce, Flight into Egypt. Plus tard, en 1968, il signe lui-même la mise en scène de son oeuvre The Cannibals, qui se déroule à Auschwitz, et fait scandale deux ans plus tard avec Pinkville, où il s'engage contre la guerre du Vietnam. Invité par les Allemands à venir monter la pièce chez eux, il quitte alors définitivement les Etats-Unis et s'installe en 1971 en Allemagne, où il vivra jusqu'à sa mort. Fondateur d'un laboratoire de théâtre alternatif à Brême, il met en scène Kafka ou Beckett - sa version d'En attendant Godot est très remarquée à Munich en 1983 – ainsi que ses propres textes, comme le Courage de ma mère, Jubilée, Mein Kampf (farce). Source article de René SOLIS paru dans LIBERATION 28/07/2007 Crédit photo : Herlinde Koelbl 9/14 Etre ou ne pas être une héroïne… ■ La meute Florence Bermond Metteure en scène Florence Bermond fonde en 2005 la Compagnie de théâtre la LOUVE AIMANTEE. Elle met en scène sa première création, Troubles au Vingtième Théâtre et reçoit pour ce spectacle le Prix coup de cœur du Spectacle Vivant au Festival Ici et Demain de la Ville de Paris. Depuis elle a conçu et mis en scène les créations Démocratie(s) d’après des textes d’Harold Pinter (2009), et Démocratie(s) au féminin pluriel, création collective (2011). Elle s'engage dans la mise en scène au théâtre en suivant l'enseignement Photo Sarah Robine d'Anatoli Vassiliev, Galin Stoev (ARTA) et Boris Rabey (Gitis de Moscou). Sa formation d'acteur à l'Ecole Balachova-Gregh, les études au Conservatoire National Supérieur de Danse (12 ans de pratique) ainsi que son cursus à l’UFR d'Art et Archéologie de la Sorbonne-Paris IV complètent son parcours artistique. Florence Bermond défend un théâtre humaniste et exigeant à la portée de tous. Sa relation au public est au cœur de son processus de création. En 2001 et 2002, elle s'implique dans les Rencontres Internationales de Haute-Corse dirigées par Robin Renucci. Aux frontières du théâtre, de la danse et d'un univers inspiré par la forme cinématographique, elle recherche un théâtre qui bouleverse. Sa rencontre avec la cinéaste Chantal Akerman marque et influence son approche de la mise en scène. Au cinéma, elle est assistante à la mise en scène notamment pour les films de Tim Burton, Manuel Gomez Perreira et Bertrand Tavernier. Florence Bermond poursuit son travail de réflexion sur les processus de création de la scène contemporaine à l'Université de Saint-Denis - Paris 8, et elle co-dirige en 2013 avec le chorégraphe Daniel Dobbels un atelier de recherche, au Forum du Blanc Mesnil, articulé autour du rapport Danse / Théâtre d'après la pièce Pylade de Pier Paolo Pasolini. 10/14 Etre ou ne pas être une héroïne… Arben Bajraktaraj Comédien Né au Kosovo, il a suivi les formations du Studio d’Art Dramatique de Maribor en Slovénie et de l’Acting International, sous la direction de Robert Cordier à Paris. Après avoir participé à la création de plusieurs spectacles en Slovénie, il décide de s’installer en France, où il joue, entre autres, dans Roberto Zucco de B.M.Koltès mis en scène par R. Cordier, Les Brigands de Schiller, créé au Théâtre des Célestins à Lyon par N. Veuillet, La Furie des Nantis de E. Bond, créé au CDN de Châteauroux par G. Lidvan. Au cinéma, il a travaillé avec Tony Gatlif pour son film Liberté et avec Xavier Beauvois Des Dieux et des hommes. Il tourne également avec Claude-Michel Rome dans Les Insoumis, Jacques Nolot dans la Chatte à deux têtes, Pierre Larry dans Au bout du Quai, Jérôme de Missolz dans La Mécanique des Femmes, et le jeune réalisateur Franck Vestiel dans Eden Log. Christophe Chêne-Cailleteau Comédien Il développe une approche du burlesque auprès de Norbert Aboudarham et joue dans la trilogie animalière Le chat de Shcrödinger, les pigeons de Penzias et Wilson, les pouces du panda. Christophe aborde également la danse théâtre avec Patrice Bigel qui le met en scène dans : Biographie : un jeu de Max Frisch, Push Up de Roland Schimmelpfennig et Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino présenté à Paris et au Festival International de Florence "Intercity" en Italie. Il joue dans Démocratie(s) de Harold Pinter, création mis en scène par Florence Bermond et dans Ossyane d’après Amin Maalouf au Théâtre 13, mis en scène par Grégoire Cuvier. ; Des couteaux dans les poules de David Harrower et Zone de combat de Hugues Jallon mis en scène par Melchior Delaunay. Jutta Wernicke-Sazunkewitsch Comédienne Née en Allemagne, elle étudie et pratique le théâtre, la danse à Francfort, Heidelberg et Berlin. Elle interprète les textes contemporains de Evgueni Grichkoviets, Yvan Viripaev, Israël Horowitz sur scène, André Breton et Robert Musil au cinéma. Elle a été dirigée par Serge Sandor, Jivili Montivilaite, Yves Lorelle, Ania Fedorova, Monica Rusz et Maria Koleva. Sous la direction de Delphine Augereau, Cie de l’Acte, elle interprète les témoignages recueillis de femmes sans papiers. En collaboration avec le Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, elle travaille avec Bénédicte Lasfargues (Cie Méliades). 11/14 Etre ou ne pas être une héroïne… Ombline de Benque Marionnettiste Plasticienne Formée aux arts plastiques à l’école ATEP de Paris, c’est en passant son diplôme sur le thème «la marionnette et son double » qu’elle rapproche ses visions des arts plastiques et de la marionnette. Alain Recoing l’accueille au Théâtre aux Mains Nues pour suivre une formation d’acteur marionnettiste. Sa rencontre avec Philippe Genty à l’ESNAM est décisive dans sa recherche sur le théâtre visuel. Depuis 2001, avec la Cie Stratégies du Poisson, elle explore différentes formes d’écriture scénique, créations, installation, performances… En 2006 et 2007, elle est lauréate des« Pépinières Européenne pour Jeunes Artistes » sur un projet de mise en scène en Roumanie à Sibiu. Dés 2009 elle confronte et échange son travail avec la danseuse Katia Petrowick au sein de la Cie L’Embellie Musculaire. Plusieurs spectacles et performances naîtrons: SYSTEME A.R.T, Cong Cong Cong, Les Soyeuses, Le Vestiaire et PULL OVER. Alexandra Epée Scénographe Après un baccalauréat scientifique options Arts-Plastiques, Théâtre et Danse à Amiens, Alexandra continue son cursus dans le domaine des Arts-Appliqués. Elle intègre, en 2006, l’École Nationale Supérieure des Arts-Décoratifs de Paris, section scénographie. Dès lors, ses travaux s’articulent autour du rapport entre corps, espace et environnement. Ses projets prennent place, aussi bien sur la scène, que dans l’espace urbain comme sur le parvis de la Bibliothèque nationale de France en 2009 ou pour le Festival International des Jardins de Chaumont-sur-Loire en 2013. Elle travaille pour le théâtre comme assistante au scénographe Julien Peissel pour Home Sweet Home, spectacle du CFPTS, au théâtre de Gennevilliers en juin 2012 ou comme scénographe pour Feu la mère de Madame, cie Hocemo Théâtre, au Théâtre de Belleville hiver 2013/2014. Elle réalise aussi des projets pour l’évènementiel, le cinéma ou l’univers du luxe en s’attachant toujours à multiplier et diversifier les moyens d’expression Christian Lapeyroux Assistant mise en scène Il joue dans, Massacre à Paris de Christopher Marlowe, mise en scène Christian Esnay, Théâtre de Gennevilliers ; Sainte Jeanne des abattoirs, de Brecht, mise en scène Catherine Marnas, Nouveau Théâtre de Montreuil ; Read Bear (Barberousse) d’Akira Kurosawa, création de John Malpede, Los Angeles Poverty Département ; Une micro histoire économique du monde dansée, de Pascal Rambert, mise en scène Pascal Rambert, Théâtre de Gennevilliers. Il met en scène : Samuel Beckett, Va et Vient, Gare au théâtre Vitry-sur-Seine. 12/14 Etre ou ne pas être une héroïne… Katia Petrowick Danseuse et Chorégraphe Katia a suivi la formation d'interprète contemporaine au Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris (CNSM). Elle est par la suite interprète pour Marilèn Breuker, Stéphanie Chêne, Eric Senen, Dominique Boivin et Dominique Rebaud. De mai 2010 à juin 2013, elle danse pour Luc Petton dans la pièce Swan pour laquelle elle est nommée Jeune Talent Danse Adami et performe pour la chorégraphe Kataline Patkai dans le duo Rock Identity. En parallèle, elle se forme en clown au Centre National des Arts du Cirque en 2008 et devient en 2013 Claude, clownesse pour le trio La Mort... ça m’intéresse pas ! mise en scène de Stéphanie Constantin. Depuis mai 2009, elle co-dirige la compagnie L'Embellie Musculaire avec la marionnettiste Ombline de Benque. Thomas Veyssiére Concepteur Lumières Il devient régisseur éclairagiste pour le spectacle de rue (Cie Dernière minute, Cie KMK), il crée la projection d’images géantes (Sté Contre-Jour). En 2002, il organise Watt Out, une exposition de sculpture d’éclairage. Il réalise plusieurs réaménagements lumière (Pavillon Noir - Aix-en-Provence, Fondation 93 - Montreuil, Comme une image - St Ouen) et conçoit la lumière de nombreux spectacles (danse, théâtre, cirque). De 2002 à 2007, il conçoit la lumière de «Roman Fleuve» de la Cie KMK (installation plastique évolutive sur l’eau). Parallèlement, il travaille également comme régisseur lumière pour le Ballet Preljocaj. 13/14 Etre ou ne pas être une héroïne… ■ Calendrier de création 2013 Conception/ Répétitions Janvier Résidence de conception- 8 jrs – Taverny Ateliers et recherche Ateliers avec les collégiens et lycéens de la ville Avril Résidence : Travail avec les acteurs et la chorégraphe : 5jrs Taverny Mai Résidence de conception - 4 jrs – Maison du comédien Maria Casarès Septembre Résidence travail avec les acteurs et la chorégraphe - 4 jrs – Les 6000 à Fontaine l’Abbé Lecture publique à Taverny: 6 avril Lecture publique 24 mai: Maison Heinrich Heine * Avril Résidence de création 30 jrs - Maison du Comédien Maria Casarès* Septembre Résidence de création Théâtre Jean Vilar /Ile Saint Denis -Ateliers avec les lycéens de la ville de Ruffec -Performance - Lectures Présentation fin de résidence 29 et 30 avril Maison Maria Casarès Ateliers avec les habitants Ateliers avec les collégiens et lycéens de la ville de Taverny de Taverny Présentations publiques 2014 Création Ateliers et recherche Janvier – Février-Mars Résidence de création - 5 jrs – Taverny Recherche diffusion sonore et scènographie Ateliers d’écriture Taverny « Mes Mots Rient » Présentations publiques Lecture publique Samedi 1er mars Octobre/Novembre/ Décembre Représentations en Ile de France et Poitou Charentes 1ére représentation ■ Contacts Mail: [email protected] Mob: + 33 (0) 6 70 66 61 67 Site web : www.lalouveaimantee.fr (en construction) 14/14