Travailler ensemble à la construction d`un avenir solide pour la Grèce

Travailler ensemble à la construction d’un avenir solide pour la Grèce:
Discours devant le Parlement Hellénique
Athènes, le 18 juillet 2016
Commission européenne - Discours - [Seul le texte prononcé fait
foi]
Chers Présidents,
Chers membres,
Mesdames et messieurs,
C'est pour moi un honneur et une occasion bienvenue de me présenter ici devant vous, près d'un an
après l'accord accord conclu l'été dernier.Un accord qui a confirmé que nous nous tenons ensemble,
côte à côte, dans la solidarité. Et que nous avons clarifié définitivement la question de la place de la
Grèce dans la zone euro.
Je suis un fervent défenseur de l'Europe, de la Grèce et de la zone euro depuis de nombreuses
années. Tant au cours de mon mandat de membre du Parlement européen, durant les jours et les nuits
de négociations dans les réunions de l'Eurogroupe et de l'ECOFIN en tant que ministre français des
Finances, puis en tant que Commissaire européen. Je reste fermement convaincu que la place de la
Grèce reste au cœur de l'Union européenne et de la zone euro. Et que, même dans les moments
difficiles, nous pouvons faire plus ensemble, dans la solidarité et la responsabilité, plutôt que
séparément.
Je continue, aux côtés du Président Juncker et de la Commission dans son ensemble, d'être un ami à la
Grèce. Je continuerai à travailler sans relâche pour aider la Grèce à maximiser son potentiel, pour
ramener l'espoir et des emplois à sa population, pour consolider la croissance, les investissements et
les possibilités pour ses entreprises, et pour réussir à l'intérieur de l'UE, où la Grèce est à toute sa
place.
Nous sommes tous confrontés à des temps difficiles. Alors que la longue crise financière et économique
– l'une des pires de notre histoire moderne – est derrière nous, des faiblesses subsistent et de
nouveaux défis sont apparus. La jeunesse grecque, tout comme les jeunes à travers l'Europe et même
plus loin à l'étranger, ont besoin de croire qu'eux aussi auront accès à une bonne éducation, à de
vraies opportunités, à des services de base ; qu'ils auront non seulement au travail, mais que cet
emploi sera décent ; et qu'ils ne seront pas appauvris une fois à la retraite, après des années de
travail.
Et c'est à nous, décideurs politiques, de veiller à ce que ces aspirations fondamentales puissent devenir
réalité. Le défi est double : d'abord, faire en sorte que tous dans le spectre politique travaillent
ensemble à cette fin avec un même cap– respecter les engagements pris et œuvrer à la stabilité
économique et sociale à long terme pour ces nouvelles générations. Et deuxièmement, veiller à ce que
les changements entrepris soient durables.
Un an après le début de son programme d'aide financière dans le cadre du mécanisme européen de
stabilité, la Grèce est maintenant à un moment critique : il est temps de tourner cette page et d'aller
au-delà de la gestion de crise.
Il y a des réussites à saluer. Tout d'abord, de nombreuses réformes ont été adoptées pour moderniser
l'État et l'économie. Comme vous, je crois que ces deux piliers – une administration efficiente et
efficace, capable de fournir des services essentiels, et une économie qui est plus robuste et qui attire
les investissements pour la croissance à long terme – sont les deux piliers sur lesquels l'avenir de la
Grèce pourra se construire. Et les efforts de ces derniers mois témoignent de la capacité de la Grèce à
prendre des décisions difficiles dans cette direction.
Il suffit de prendre quelques exemples récents : la Grèce a adopté plusieurs réformes pour soutenir
l'environnement des affaires et accroître la compétitivité. Cela a aidé le pays à se renforcer de manière
significative dans l'indice de la Banque mondiale "Doing Business". Les procédures ont été simplifiés,
afin d'atténuer le poids administratif sur les entreprises et pour faciliter le commerce. Le secteur
bancaire a connu une consolidation importante : il a été restructuré, et entièrement recapitalisé ;
même si le travail doit se poursuivre sur les prêts non performants. Et des restructurations sectorielles
ont commencé.
La Grèce a également entrepris une importante réforme des systèmes d'imposition et de retraite, et a
adopté un cadre juridique pour la nouvelle agence du revenu autonome et le fonds de privatisation et
d'investissement. Les mesures adoptées jusqu'à présent constituent ainsi un paquet substantiel.
Aucun gouvernement européen n'a fait autant de réformes structurelles que la Grèce ces dernières
années.
La performance économique positive récente de la Grèce est encourageante. L'économie grecque a
démontré un niveau de résilience remarquable en 2015, avec une consommation privée soutenue et
une contribution positive des exportations nettes. Bien que le PIB ait été négatif en fin d'année 2015,
le résultat était tout de même de près de 1 point de pourcentage de mieux que ce qui était prévu dans
les prévisions antérieures.. Le taux de chômage a commencé à diminuer. Et 75.000 emplois ont été
créés en 2015. Même si elles sont loin d'être suffisantes,. nous continuons de penser que la croissance
va reprendre au second semestre de cette année, et qu'elle augmentera en 2017
Ainsi, dans l'ensemble, la performance économique récente de la Grèce devrait servir de preuve que
les efforts ont commencé à porter leurs fruits.
Dans le même temps, ces résultats ne doivent pas être considérés comme une opportunité pour la
complaisance ou le retour en arrière. Car des risques substantiels demeurent. Ceux qui soutiennent
que ces efforts ne sont pas valables risquent de mettre en danger la chance de progresser. La
poursuite de ces signes positifs requiert de l'élan et la mise en œuvre des réformes, de sorte qu'elles
puissent avoir un effet positif de long terme..
Clôturer cette première revue du programme nous permettra de passer à la prochaine phase de ce
processus de stabilisation – à la phase de mise en œuvre. Ceci est absolument essentiel pour ancrer
dans la durée le retour de la confiance, ainsi que les changements structurels nécessaires pour soutenir
la stabilité de long terme de l'économie grecque. Ce sera un critère d'évaluation économique et
politique pour les autres membres de la zone euro, la Banque centrale européenne et la Commission
Nous sommes maintenant dans une transition vers la deuxième revue du programme cet automne, où
la mise en œuvre de la législation primaire déjà adoptée sera parmi les aspects les plus importants.
Cela inclut l'opérationnalisation du fonds de Privatisation et de l'Investissement et l'Agence
indépendante du revenu, en continuant à travailler pour traiter les prêts non performants, et reprenant
les conclusions de l'examen du marché du travail, qui sera difficile et sur lequel nous espérons
travailler ensemble.
La Grèce a besoin de développer à court terme une stratégie de croissance robuste. C'est un des
enjeux de cette deuxième revue pour soutenir la reprise économique. Cela nécessite une approche
coordonnée sur plusieurs fronts, et une vision cohérente pour la voie à suivre. La capacité à développer
et attirer des investissements et des capitaux est centrale. Cela signifie améliorer le cadre de
l'investissement, au-delà de ce qui a déjà été fait, l'environnement des affaires et la compétitivité. Les
sources de financement et le développement des actifs pour stimuler l'investissement et attirer les
investissements directs étrangers seront aussi à examiner de près.
Je tiens à souligner, à cet égard, que la Grèce bénéficie largement des financements de l’UE. Et cet
argent vient directement soutenir l’économie réelle et la poursuite de priorités concrètes. Entre 2014 et
2020, l’Union européenne investira plus de 35 milliards d’euros à la Grèce, à travers des Fonds
structurels et pour le secteur agricole de l’UE. Ce montant inclut une réduction du taux de
cofinancement national et un feu vert pour accélérer le versement des financements. Ceci vient en plus
des projets qui seront financés par le Plan Juncker pour l'Europe. Combiné avec l’a purement des
arriérés de l’État prévus dans les nouveaux et les futurs décaissements, ceci constitue déjà un puissant
moteur en faveur de l’économie.
Je crois aussi que les mesures dans le domaine de la fiscalité seront essentiellespour lutter contre la
fraude et l’évasion fiscales, mettre fin aux traitements spéciaux, et améliorer la collecte de l’impôt
(générant plus de recettes que l’État pourra dépenser au profit de la population). En tant que
Commissaire européen, je me bats pour une fiscalité plus juste pour les citoyens et les entreprises. La
Grèce doit aussi faire cette révolution! C'est un enjeu économique et démocratique.
Enfin, les réformes devraient encourager une plus grande équité au sein de la société: veiller à ce que
chacun paie sa juste part en contrepartie des avantages d’un système de protection sociale plus fort et
plus stable; tout en veillant à ce que les plus vulnérables soient protégés de manière adéquate.
C'est un effort collectif, de toutes et de tous, qui doit permettre que les réformes législatives se
traduisent par des changements réels sur le terrain, pour le peuple grec et les entreprises. Mon
plaidoyer pour la stabilité économique et les réformes aujourd’hui ne porte donc pas sur les détails
techniques. Il est, et peut-être plus encore qu'avant, sur les individus.
J’ai beaucoup de respect pour le peuple grec et les sacrifices qu’il a consentis pendant cette période
très difficile. Et je suis impressionné par sa résilience et la dignité dont il a fait preuve.
SPEECH/16/2562
Pendant toute cette période, leur soutien à l’Union européenne, à la zone euro, et pour maintenir le
cap de notre projet européen commun est resté ferme.
C'est un puissant message à envoyer à un moment où certains ont commencé à mettre en cause
notre projet commun. La Commission européenne compte sur la Grèce pour continuer à pousser plus
loin l'intégration européenne.
L'Eurogroupe a conclu un accord avec la Grèce. Et je crois – nous pensons – que les Européens doivent
aussi tenir leurs promesses face aux progrès accomplis par la Grèce ces derniers mois. L'accord de
l'Eurogroupe conclu en mai dernier doit donc servir de base pour nous permettre d'atteindre une
conclusion intelligente et mutuellement bénéfique sur les questions liées à la soutenabilité du dette
grecque. Ça me semble souhaitable économiquement et possible politiquement.
La Grèce a les ressources nécessaires pour s’épanouir — les personnes et les entreprises désireuses et
capables d’innovation. Ces personnes et ces entreprises doivent être encouragées et soutenues; ainsi
que leur capacité à contribuer à la croissance de l’économie réelle. C'est maintenant le moment des
choix stratégiques pour que les politiques portent leurs fruits.
Sur tous ces fronts, la Commission continuera d'offrir son expertise et son expérience pour produire et
soutenir des solutions crédibles et solides qui aideront la Grèce à retrouver la confiance des marchés,
et au final à y accéder de nouveau.
Mais atteindre cet objectif requiert encore plus le soutien de tous les acteurs grecs – des autorités, du
parlement et ses membres, de la communauté business et leurs expériences, des partenaires sociales.
Et aussi que tous agissent ensemble pour le bénéfice de la Grèce.
Ne vous méprenez pas, une Grèce unifiée en interne sera vue comme plus forte, plus crédible, et
engendra plus de confiance à l'extérieur, vis-à-vis des partenaires internationaux et face aux exiges qui
nous testent.
Enfin la perspective d'un retour de la croissance cette année et des investissements est réaliste:
essayons de ne pas casser de nouveau cette reprise.
Essayons de travailler ensemble pour construire un futur solide pour la Grèce.
Personnes de contact pour la presse:
Annika BREIDTHARDT (+ 32 2 295 61 53)
Audrey AUGIER (+32 2 297 16 07)
Renseignements au public: Europe Direct par téléphone au 00 800 67 89 10 11 ou par courriel
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