La Grèce a également entrepris une importante réforme des systèmes d'imposition et de retraite, et a
adopté un cadre juridique pour la nouvelle agence du revenu autonome et le fonds de privatisation et
d'investissement. Les mesures adoptées jusqu'à présent constituent ainsi un paquet substantiel.
Aucun gouvernement européen n'a fait autant de réformes structurelles que la Grèce ces dernières
années.
La performance économique positive récente de la Grèce est encourageante. L'économie grecque a
démontré un niveau de résilience remarquable en 2015, avec une consommation privée soutenue et
une contribution positive des exportations nettes. Bien que le PIB ait été négatif en fin d'année 2015,
le résultat était tout de même de près de 1 point de pourcentage de mieux que ce qui était prévu dans
les prévisions antérieures.. Le taux de chômage a commencé à diminuer. Et 75.000 emplois ont été
créés en 2015. Même si elles sont loin d'être suffisantes,. nous continuons de penser que la croissance
va reprendre au second semestre de cette année, et qu'elle augmentera en 2017
Ainsi, dans l'ensemble, la performance économique récente de la Grèce devrait servir de preuve que
les efforts ont commencé à porter leurs fruits.
Dans le même temps, ces résultats ne doivent pas être considérés comme une opportunité pour la
complaisance ou le retour en arrière. Car des risques substantiels demeurent. Ceux qui soutiennent
que ces efforts ne sont pas valables risquent de mettre en danger la chance de progresser. La
poursuite de ces signes positifs requiert de l'élan et la mise en œuvre des réformes, de sorte qu'elles
puissent avoir un effet positif de long terme..
Clôturer cette première revue du programme nous permettra de passer à la prochaine phase de ce
processus de stabilisation – à la phase de mise en œuvre. Ceci est absolument essentiel pour ancrer
dans la durée le retour de la confiance, ainsi que les changements structurels nécessaires pour soutenir
la stabilité de long terme de l'économie grecque. Ce sera un critère d'évaluation économique et
politique pour les autres membres de la zone euro, la Banque centrale européenne et la Commission
Nous sommes maintenant dans une transition vers la deuxième revue du programme cet automne, où
la mise en œuvre de la législation primaire déjà adoptée sera parmi les aspects les plus importants.
Cela inclut l'opérationnalisation du fonds de Privatisation et de l'Investissement et l'Agence
indépendante du revenu, en continuant à travailler pour traiter les prêts non performants, et reprenant
les conclusions de l'examen du marché du travail, qui sera difficile et sur lequel nous espérons
travailler ensemble.
La Grèce a besoin de développer à court terme une stratégie de croissance robuste. C'est un des
enjeux de cette deuxième revue pour soutenir la reprise économique. Cela nécessite une approche
coordonnée sur plusieurs fronts, et une vision cohérente pour la voie à suivre. La capacité à développer
et attirer des investissements et des capitaux est centrale. Cela signifie améliorer le cadre de
l'investissement, au-delà de ce qui a déjà été fait, l'environnement des affaires et la compétitivité. Les
sources de financement et le développement des actifs pour stimuler l'investissement et attirer les
investissements directs étrangers seront aussi à examiner de près.
Je tiens à souligner, à cet égard, que la Grèce bénéficie largement des financements de l’UE. Et cet
argent vient directement soutenir l’économie réelle et la poursuite de priorités concrètes. Entre 2014 et
2020, l’Union européenne investira plus de 35 milliards d’euros à la Grèce, à travers des Fonds
structurels et pour le secteur agricole de l’UE. Ce montant inclut une réduction du taux de
cofinancement national et un feu vert pour accélérer le versement des financements. Ceci vient en plus
des projets qui seront financés par le Plan Juncker pour l'Europe. Combiné avec l’a purement des
arriérés de l’État prévus dans les nouveaux et les futurs décaissements, ceci constitue déjà un puissant
moteur en faveur de l’économie.
Je crois aussi que les mesures dans le domaine de la fiscalité seront essentiellespour lutter contre la
fraude et l’évasion fiscales, mettre fin aux traitements spéciaux, et améliorer la collecte de l’impôt
(générant plus de recettes que l’État pourra dépenser au profit de la population). En tant que
Commissaire européen, je me bats pour une fiscalité plus juste pour les citoyens et les entreprises. La
Grèce doit aussi faire cette révolution! C'est un enjeu économique et démocratique.
Enfin, les réformes devraient encourager une plus grande équité au sein de la société: veiller à ce que
chacun paie sa juste part en contrepartie des avantages d’un système de protection sociale plus fort et
plus stable; tout en veillant à ce que les plus vulnérables soient protégés de manière adéquate.
C'est un effort collectif, de toutes et de tous, qui doit permettre que les réformes législatives se
traduisent par des changements réels sur le terrain, pour le peuple grec et les entreprises. Mon
plaidoyer pour la stabilité économique et les réformes aujourd’hui ne porte donc pas sur les détails
techniques. Il est, et peut-être plus encore qu'avant, sur les individus.
J’ai beaucoup de respect pour le peuple grec et les sacrifices qu’il a consentis pendant cette période
très difficile. Et je suis impressionné par sa résilience et la dignité dont il a fait preuve.