Les ministres des Finances de la zone euro valident le plan d

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Grèce / Zone euro
Les ministres des Finances valident le plan de sauvetage de la Grèce
(MFI / 04.05.10) La Grèce, surendettée, va bénéficier d'un plan de sauvetage sans
précédent. L’accord conclu lors d'une réunion des ministres des Finances de la
zone euro, le 2 mai dernier, à Bruxelles, accorde une aide conjointe de l'Union
européenne et du Fonds monétaire international, à hauteur de 110 milliards
d'euros. En contrepartie, le gouvernement grec s'engage à appliquer un plan
d'austérité qui implique de douloureux sacrifices pour la population.
A l'unanimité, les pays-membres de la Zone euro ont accepté de financer le
programme d'aide à la Grèce. L'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire
international (FMI) ont accordé un prêt de 110 milliards d’euros échelonné sur trois
ans. Quant à la participation des pays-membres de la monnaie unique, elle s'élèvera à
80 milliards d'euros.
Ce soutien financier s’est effectué sous certaines conditions : Athènes devra respecter
son programme d'ajustement négocié avec l'UE et le FMI. Celui-ci prévoit, entre
autres, un gel des salaires et des retraites dans la fonction publique, la suppression des
13e et 14e mois de salaires... Le gouvernement s'engage aussi à augmenter la TVA,
fixer l'âge minimum de départ à la retraite à soixante ans…
Un risque de récession
L'UE, qui a salué ces réformes, les considère comme nécessaires pour ramener la
confiance et la stabilité. Ces mesures d'austérité permettront à la Grèce de réduire son
déficit public de 11 % d'ici 2013. L'objectif, à terme, est de passer sous la barre
des 3 % du produit intérieur brut en 2014. Et donc de respecter les règles européennes
du Pacte de stabilité et de croissance.
Mais s'il a pour objectif de redresser les déficits publics, ce plan drastique adopté par la
Grèce présente aussi le risque de voir le pays plonger dans la récession. Un effet
pervers du plan d'austérité grec, qui aura en outre un effet immédiat sur la croissance
en réduisant le pouvoir d'achat des Grecs (diminution des salaires des fonctionnaires,
hausse des impôts et des taxes dont la TVA), et en pesant sur la consommation des
ménages.
Et de dissuasion des touristes étrangers
La hausse des prix pourrait aussi dissuader les touristes étrangers, alors que ce secteur
est un des moteurs de la croissance grecque. Les coupes claires dans la dépense
publique vont donc s'ajouter à la baisse de la demande privée. Le pays a déjà connu en
2009 une récession de 2 % du PIB. Avec ce plan d'austérité, la récession devrait
encore s'aggraver en 2010, estimée à quelque - 4 %.
Ce n'est qu'en 2012, selon les prévisions du gouvernement, que la Grèce pourrait
renouer avec la croissance. L'année prochaine, l'inflation pourrait même être négative,
signe d'une profonde détérioration de l'activité économique. Les experts estiment que
la Grèce aura besoin d'aide européenne pour moderniser son économie durant cette
période de dépression particulièrement difficile à surmonter.
Avec Grégoire Lory, correspondant de RFI à Bruxelles
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