Septembre 2016 Financial News Sommaire En bref 1 Economie 2 La BCE reste sous pression Marchés des actions Marchés obligataires 5 Dichotomie ‘risk-on/risk-off’ Perspectives mondiales : quo vadis ? 3 Stabilité et timide progression aux Etats-Unis et en Europe Marchés des changes 7 Matières premières 7 Glossaire 8 En bref Perspectives mondiales : quo vadis ? Le vote britannique favorable au Brexit a fait pschitt. Le monde ne s’est pas effondré. Les marchés financiers sont au beau fixe, convaincus que globalement, les banques centrales ne sont pas prêtes à durcir leur politique et continueront à persévérer dans la voie actuelle. En apparence, l’économie mondiale ne va pas si mal : les Etats-Unis et l’Europe restent ancrés dans une phase de croissance. La Chine progresse malgré plusieurs clignotants à surveiller. Dans les pays émergents, l’orage n’a finalement pas éclaté. La remontée des prix des matières premières a redonné une bouffée d’oxygène. Même le Royaume-Uni, dont tous les spécialistes avaient annoncé un ralentissement brutal, déjoue tous les pronostics avec plusieurs indicateurs en progression notable. On parle même d’un boom ‘post-Brexit’. Alors, tout va très bien Madame la Marquise ? Pas tant que cela à en croire les mises en garde du Fonds monétaire international (FMI) sur la croissance mondiale et les experts de la Banque des règlements internationaux (BRI) sur la trinité des risques. La directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a appelé les pays du G20 à ‘prendre des mesures énergiques afin d’éviter le piège d’une croissance faible’. Dans une note avant la tenue d’un sommet du G20, la patronne du FMI a mis en garde contre le risque d’une croissance décevante pendant longtemps. Certes, celle-ci devrait être de l’ordre de 3% mais l’année 2016 sera la 5e année d’affilée où l’accroissement de la richesse mondiale restera en deçà de la moyenne réalisée entre 1990 et 2007 (3,7%). Et 2017 ne s’annonce guère mieux en la matière. En cause : un affaiblissement généralisé. L’Empire du Milieu reste le principal vecteur de la croissance mondiale. Sa contribution comptera pour près de 40% de la hausse du PIB mondial (soit 1,2% des 3,1% attendus par le FMI). Pour sa part, dans son rapport annuel, la BRI (la banque centrale des banques centrales) s’inquiète pour l’avenir en pointant trois types de risque décrits comme suit par le chef du département économique et monétaire de l’institution : une croissance de la productivité anormalement molle, faisant planer un doute sur l’amélioration des niveaux de vie ; une dette mondiale historiquement élevée, soulevant des risques pour la stabilité financière ; et une marge de manœuvre extrêmement réduite pour l’action des pouvoirs publics. A cela viennent se greffer les incertitudes politiques qui entretiennent un épais brouillard. De nombreux enjeux politiques nous attendent et augmentent les facteurs de risque. Une chose est sûre. Le brouillard politique a une influence économique directe : il incite les chefs d’entreprise à modérer, voire à reporter leurs investissements. Il y a donc encore pas mal de pain sur la planche avant de se retrouver sur le chemin d’une croissance solide et durable. Sommaire Economie La BCE reste sous pression La croissance du secteur privé de la zone euro s’est effritée le mois dernier, sans pour autant être alarmante car l’indicateur avancé reste néanmoins en phase de croissance, ce qui est le cas depuis maintenant plus de trois ans. Si, dans son ensemble, il y a une sorte de stabilité à un niveau bas avec une croissance de 0,3% du PIB induite au troisième trimestre, les données indiquent que l’économie est plutôt en train de perdre de l’élan que d’en gagner. Autre constat : l’inflation a calé en août, se maintenant à 0,2%. Ce résultat est plutôt décevant dans la mesure où la contribution négative des prix de l’énergie s’est moins fait sentir qu’en juillet. La faiblesse provient de l’inflation sous-jacente, qui est ressortie à 0,8%. Le fait qu’elle soit plus basse qu’il y a un an devrait préoccuper la BCE. Bien que celle-ci ait opté pour le statu quo, de nouvelles mesures sont attendues d’ici à la fin de l’année, plus probablement lors de la réunion de décembre, avec a minima une prolongation du Quantitative Easing (QE). Boom post-Brexit Contre toute attente, certains signaux économiques font plus que de la résistance en ce début de période post-Brexit. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi a étonnement baissé en juillet et le taux de chômage est resté stable à 4,9%. Ensuite, les ventes au détail ont été au beau fixe ce mois-là. De plus, en écho au net rebond du secteur manufacturier britannique, l’activité dans les services a connu une hausse surprise en août. Il s’agit même du gain mensuel le plus spectaculaire depuis la création de l’enquête auprès des directeurs d’achat. Enfin, même le secteur de la construction reprend des couleurs. L’euphorie risque de n’être que passagère et ne devrait pas empêcher une forte décélération économique du pays si l’on en croit le consensus de marché (-0,1% au T3 2016), laissant ainsi la porte ouverte à une nouvelle initiative de la part de la Banque d’Angleterre. En route vers les 50-60 dollars le baril ? En amont d’une réunion informelle de l’OPEP et des pays non-membres du cartel prévue fin septembre, l’Arabie saoudite et la Russie ont conclu un accord de coopération en vue de stabiliser le marché pétrolier. Celui-ci pourrait passer par un gel des niveaux de production. A ce stade, seul un groupe de travail est constitué. Tout comme en février dernier, il s’agit de donner une impulsion positive mais, à l’époque, celle-ci ne fut pas suivie d’effet compte tenu de l’échec du sommet de Doha. Toutefois, il semble que le climat soit plus constructif. Ainsi, le ministre iranien du pétrole a assuré “soutenir toute décision pour stabiliser le marché pétrolier”, à un moment où le pays a quasi regagné sa part de marché d’avant les sanctions. De plus, Téhéran a confirmé sa 2 présence à la prochaine réunion informelle alors qu’elle était absente à Doha. Accord ou pas, il semble y avoir consensus sur l’objectif d’une fourchette de prix comprise entre 50 et 60 dollars par baril. “Ce prix fait que les pays de l’OPEP auront des revenus satisfaisants et en même temps, leurs concurrents ne pourront pas augmenter leur production”, a ajouté le ministre iranien du pétrole. Croissance économique mondiale modérée avec léger risque à la baisse Source : Thomson Reuters Datastream, Fathom Consulting Graphique 1 (Données au 30/06/2016) Perspectives économiques Croissance écono­mique (évolution annuelle du PIB) Inflation (évolution annuelle des prix à la consommation) 2016 2017 2016 2017 Monde 2,9% 3,2% 2,9% 3,2% Zone euro 1,5% 1,2% 0,3% 1,3% Allemagne 1,5% 1,2% 0,4% 1,5% France 1,3% 1,1% 0,3% 1,2% Belgique 1,3% 1,1% 1,8% 1,8% Royaume-Uni 1,6% 0,6% 0,7% 2,2% Etats-Unis 1,5% 2,2% 1,3% 2,2% Japon 0,5% 0,7% -0,1% 0,7% Russie -0,7% 1,3% 7,2% 5,5% Brésil -3,5% 1,0% 8,6% 5,5% Chine 6,5% 6,3% 2,0% 2,0% Inde 7,5% 7,7% 4,9% 5,3% Afrique du Sud 0,2% 1,1% 6,5% 5,9% Tableau 1 (Données au 01/09/2016) Sommaire Marchés des actions Stabilité et timide progression aux Etats-Unis et en Europe Le marché américain a eu du mal à aller de l’avant (S&P 500 : -0,1%) à mesure que les attentes des investisseurs augmentaient concernant la prochaine hausse des taux de la Fed avant la fin de 2016. Sur le Vieux Continent, les actions de la zone euro (Eurostoxx 50 : +1,1%) ont progressé sur fond d’une croissance économique pour la région modérée mais sans surprise. Après avoir été malmenées dans la foulée de la publication des tests de résistance bancaire, les actions financières se sont redressées et comptent parmi les plus fortes hausses au côté des entreprises cycliques. Les secteurs plus défensifs ont été moins performants. Comme prévu, la Banque d’Angleterre (BoE) a assoupli sa politique monétaire et réamorcé son programme de rachat d’actifs dans le sillage du vote du Brexit. Malgré le fait que l’institution ait coupé sérieusement à la baisse ses prévisions de croissance pour 2017 (de +2,3% à +0,8%), le coup de pouce monétaire a quelque peu stimulé les actions britanniques. Avancée notable en Asie et dans les pays émergents Après la forte hausse de juillet, le marché boursier japonais a été plus modéré en août. Le yen s’est quelque peu déprécié en fin de période, ce qui a été bénéfique à l’indice. Les marchés émergents (MSCI EM :+2,31%) ont prolongé leur tendance à la hausse. Le contexte d’une politique monétaire encore très accommodante au niveau mondial pousse les investisseurs vers les actifs offrant du rendement. De plus, des résultats d’entreprises meilleurs que Evolution du marché des actions prévu ont fourni un soutien supplémentaire. Les actions chinoises ont terminé le mois en forte hausse (Hong Kong : +4,96%, Shanghai : +3,56%) sur fond d’anticipation de plus d’assouplissement de la part de Banque populaire de Chine (PBOC) en vue de stabiliser la deuxième plus grande économie au monde. ZONE EURO - Négatif + La valorisation des actions de la zone euro reste très correcte par rapport aux autres régions développées. + Malgré quelques remous boursiers, les derniers tests de résistance bancaire montrent un secteur globalement plus solide. Le sentiment de marché s’est amélioré récemment à leur égard. + En soutien à l’action des banques centrales, celles-ci et le FMI prônent des politiques fiscales souples. Cela pourrait redonner du tonus à la croissance. - Les dernières données macroéconomiques, bien qu’assez stables, indiquent un léger tassement. Cette évolution est peu propice à des révisions bénéficiaires à la hausse. - Les risques politiques se multiplient sur le Vieux Continent dans les prochains mois : gestion du Brexit, impasse politique en Espagne, référendum constitutionnel en Italie, échéances électorales aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. - L’inflation demeure beaucoup trop basse. Le risque déflationniste persiste. Devise 1 mois Depuis le 01/01/2016 1 an 3 ans Monde USD -0,1% 3,4% 4,5% 5,3% Zone euro EUR 1,1% -7,5% -7,5% 3,6% Allemagne EUR 2,5% -1,4% 3,2% 9,3% France EUR 0,0% -4,3% -4,6% 4,1% Belgique EUR 2,6% -4,0% 2,6% 9,9% Royaume-Uni GBP 0,8% 8,6% 8,5% 1,9% Etats-Unis USD -0,1% 6,2% 10,1% 10,0% JPY 1,9% -11,3% -10,6% 8,0% Pays émergents USD 2,3% 12,5% 9,2% -1,3% Russie RUB 1,4% 11,9% 13,8% 13,0% Brésil BRL 1,0% 33,6% 24,2% 5,0% Chine (Hong Kong) CNY 5,0% 4,8% 6,0% 1,9% Inde INR 1,4% 8,9% 8,3% 15,2% Afrique du Sud ZAR 0,8% 1,0% 4,3% 6,9% Japon Tableau 2 (Données au 31/08/2016) 3 Sommaire ETATS-UNIS - Neutre + La Fed se montre davantage confiante sur la situation économique pour envisager plus ouvertement un nouveau relèvement de ses taux d’intérêt. + Malgré un taux de chômage au plus bas, les pressions salariales restent contenues et l’inflation est stable. Evolution rassurante. + Dans son cycle de normalisation prudente de la politique de taux d’intérêt, la Fed cherche à ménager les marchés financiers et le taux de change du dollar. Attitude bienveillante donc. - Les actions américaines sont de plus en plus chères d’un point de vue historique, sur la base de ratios de valorisation absolus et relatifs par rapport aux autres régions. - La productivité de la main d’œuvre est en berne depuis quelques années, ce qui pourrait peser sur les marges bénéficiaires des entreprises en haut de cycle conjoncturel. - L’économie américaine présente un certain nombre de faiblesses comme le manque de dépenses d’investissement, une certaine volatilité de la consommation privée et un nouveau trou d’air des indicateurs avancés. JAPON - Négatif + Le doublement de la part allouée au rachat des fonds indiciels cotés en Bourse (ETF) par la Banque du Japon constitue un facteur de soutien. + Le plan de relance et la politique fiscale validés par le gouvernement restent pro-cycliques. Le financement de ces mesures se fera par le biais de nouveaux emprunts spécifiques (‘construction bonds’). + Une série d’indicateurs économiques sont en légère amélioration par rapport à il y a quelques mois. La Réserve fédérale relèvera sans doute ses taux dans les prochains mois. - Le gouvernement et la Banque du Japon ont clairement un problème de crédibilité auprès des investisseurs. - L’inflation est retombée en territoire négatif, ce qui raviverait le spectre de la déflation si la situation devait se prolonger. - Il s’agit de la région où les révisions bénéficiaires à la baisse sont les plus fortes ces derniers mois (cherté du yen). MARCHES ÉMERGENTS - Positif + Le sentiment de marché reste très favorable aux marchés émergents avec des flux de capitaux en forte hausse. Une tendance destinée à se poursuivre dans la mesure où les gérants d’actifs sont encore sous-exposés sur la région. + Bon nombre de pays peuvent se permettre de mener une politique monétaire expansionniste grâce à des revenus à l’exportation plus élevés (matières premières) et des devises plus stables (moins d’inflation). + La valorisation reste bon marché par rapport aux autres régions du monde. Les attentes de bénéfices sont plutôt stables et au-dessus de la moyenne mondiale. - Des signes de faiblesse persistent ou apparaissent. L’essoufflement des échanges mondiaux, dû notamment au ralentissement chinois, porte de rudes coups au transport maritime. L’activité en Australie, qui exporte beaucoup vers la Chine, connaît un trou d’air inattendu. - Un risque de stagnation séculaire dans les pays industrialisés ne serait pas compatible avec une croissance harmonieuse dans les marchés émergents. D’où prudence. - Ces dernières années, on assiste à une explosion de l’endettement privé. Le renouvellement du stock, surtout pour les émetteurs fragiles, pourrait être un facteur de risque. Marché d’actions mondiales dans le vert cette année (performance en base 100) Source : Thomson Reuters Datastream, Fathom Consulting Graphique 2 (Données au 31/08/2016) 4 Source : Thomson Reuters Datastream, Fathom Consulting Graphique 3 (Données au 31/08/2016) Sommaire Marchés obligataires Dichotomie ‘risk-on/risk-off’ Le mois passé a été largement positif pour les marchés de crédit alors que, par rapport à fin juillet, les taux d’intérêt à 10 ans sur les Bunds allemands (-0,06% contre -0,12%) et les Treasuries américains (1,57% contre 1,46%) se sont quelque peu tendus. Même évolution concernant les obligations du gouvernement japonais (-0,07% contre -0,17%). Seuls les Gilts britanniques (0,64% contre 0,69%) ont vu leur rendement s’effriter en raison de l’assouplissement monétaire de la part de la Banque d’Angleterre. Par conséquent, les titres souverains ont cédé du terrain dans la zone euro (-0,40%) ainsi qu’outre-Atlantique (-0,54%). En revanche, les obligations d’entreprises de qualité d’investissement ont bénéficié d’un contexte monétaire porteur caractérisé par les rachats de la BCE. En Europe, elles ont de nouveau enregistré un mois de rendements absolus et relatifs positifs (+0,06%). Ce constat est encore plus valable pour les obligations à haut rendement qui enregistrent sur le plan mondial une performance record (+1,99%). La faible volatilité de marché et une corrélation de plus en plus positive entre toutes les classes d’actifs poussent les investisseurs à aller chercher du rendement à n’importe quel prix. Il n’est dès lors pas étonnant non plus de voir la dette des marchés émergents être au beau fixe, et ce d’autant plus que le rythme de relèvement des taux d’intérêt américains sera tout sauf rapide et vigoureux. Ainsi, les trois principales composantes du marché ont à nouveau affiché des gains variables. L’indice souverain en dollars américains (+1,74%) devance les emprunts d’entreprises émergentes (+1,46%) alors que les émissions en monnaie locale (+0,50%) ne progressent que modestement. Taux d’intérêt 3 mois 2 ans 10 ans Zone euro -0,3% -0,6% -0,1% Allemagne -0,3% -0,6% -0,1% France -0,3% -0,6% 0,2% Belgique -0,3% -0,6% 0,2% Royaume-Uni 0,8% 0,8% 1,6% Etats-Unis 0,4% 0,1% 0,7% Japon 0,0% -0,2% 0,0% Russie 9,3% 8,7% 8,2% Brésil 14,1% 12,4% 12,1% Chine 2,8% 2,4% 2,8% Inde 6,8% 6,8% 7,1% - 8,0% 9,0% 1 an 3 ans Afrique du Sud Tableau 3 (Données au 01/09/2016) Devise 1 mois 3 mois Depuis le 01/01/2016 Obligations d’Etat - zone euro EUR -0,4% 2,6% 6,0% 8,1% 7,7% Obligations d’Etat - Etats-Unis USD -0,5% 2,1% 5,2% 5,3% 4,0% Obligations d’entreprises de bonne solvabilité EUR 0,1% 3,5% 9,3% 8,4% 3,3% Evolution des marchés obligataires Obligations à haut rendement USD 2,0% 5,3% 13,6% 8,9% 4,5% Pays émergents devises fortes USD 1,7% 6,9% 14,6% 14,0% 9,2% Pays émergents devises locales USD 0,5% 3,8% 6,3% 7,3% 3,3% Tableau 4 (Données au 31/08/2016) 5 Sommaire OBLIGATIONS ETATIQUES - Négatif + Malgré la faiblesse des rendements absolus, les pays périphériques présentent encore des opportunités de placement mais aussi des risques politiques. + En zone euro, le déséquilibre flagrant entre l’offre et la demande d’emprunts d’état devrait assez bien contenir tout risque d’une remontée soudaine des taux d’intérêt à long terme. + Avec la baisse continue des taux d’intérêt, le différentiel de rendement obligataire joue en faveur du marché américain par rapport aux titres européens. - La position attentiste actuelle de plusieurs banques OBLIGATIONS A HAUT RENDEMENT - Négatif + Malgré un rapport rendement-risque moins attractif, cette catégorie d’obligations offre en moyenne des performances positives sur un horizon de placement de plusieurs années. + Le marché se montre très complaisant envers les obligations à haut rendement. Mais tant que les banques centrales (BCE, BoE, BoJ) gardent globalement le pied sur l’accélérateur, l’engouement pour le rendement se poursuivra. + Le taux de défaut aux Etats-Unis a ralenti en juillet par rapport aux trois mois précédents. Ce ralentissement a été plus marqué dans le secteur des matières premières à la suite du rebond des prix depuis le début de l’année. - Les valorisations sont devenues plus tendues et les ‘spreads’ se centrales témoigne de ce qu’elles souhaitent davantage de mesures politiques de soutien à l’activité économique. Cela induit une légère remontée des taux d’intérêt à long terme. - Les faibles niveaux des rendements nominaux incitent les gouvernements à se financer à plus long terme, ce qui accroît la maturité moyenne et donc le risque de duration. - D’un point de vue fondamental, les taux d’intérêt actuels sont peu justifiés. L’investisseur est exposé à un risque asymétrique où, à court terme, il aurait plus à perdre qu’à gagner. OBLIGATIONS D’ENTREPRISES - Positif + La quête globale de rendement restera forte dans les mois à venir en raison du rythme et de la direction du ‘QE’ opéré par les banques centrales. Une accentuation des assouplissements quantitatifs est envisagée par le marché. + Les obligations non admises au programme d’achat de titres du secteur des entreprises de la BCE offrent plus de valeur à capter. C’est le cas des obligations du secteur financier et des émetteurs privés non-européens ayant des emprunts libellés en euros. + Avec la faiblesse des taux d’intérêt, le différentiel de rendement obligataire joue en faveur du marché américain par rapport aux titres européens. - Les ‘spreads’ de crédit en Europe se sont bien contractés et se situent en-dessous de leur moyenne dans une perspective historique. - Davantage d’emprunts privés (35% des titres éligibles au programme d’achat de la BCE) offrent des rendements à l’échéance négatifs. Cela atténue fortement le gain espéré de la diversification obligataire dans le chef des gérants d’actifs. - Plusieurs facteurs dont un ralentissement de l’économie pourraient peser sur la performance à moyen terme. 6 sont fortement contractés (plus de 3,5% de recul de la prime de risque sur le marché américain par rapport à la mi-février). De plus, 20% des émissions en euros ayant un rating BB offre un rendement inférieur à 1%. - La combinaison d’une croissance mondiale ténue, en particulier dans les pays industrialisés, et d’un secteur bancaire européen peu rentable en raison de taux d’intérêt faibles ou négatifs n’est pas de très bon augure pour l’avenir. - La corrélation positive historique entre les obligations à haut rendement et les actions semble être perturbée. Depuis le début de l’année, les actions sont à la traîne alors que le haut rendement flambe en Europe. Cela pourrait signifier des temps plus difficiles à venir. DETTE EMERGENTE - Positif + Malgré la perspective d’une hausse des taux d’intérêt américain, un officiel de premier plan de la Fed s’est montré rassurant sur le rythme et l’ampleur du cycle de resserrement. + Les investisseurs étrangers continuent d’injecter de l’argent dans les actifs émergents avec un afflux record au cours des deux derniers mois. Surtout les obligations libellées en devises fortes se taillent la part du lion. + Si le pipeline de nouvelles émissions est richement garni, l’appétit l’est tout autant compte tenu de la faiblesse des rendements souverains. - La croissance et le commerce mondial sont peu dynamiques - - et les prix des matières premières vont probablement rester modérés pendant un certain temps. Cela laisse peu de catalyseurs positifs pour l’avenir. Les risques extrêmes semblent contenus pour l’instant. Toutefois, un retournement de tendance des matières premières et un yuan chinois plus faible pourraient vite faire resurgir de nouvelles tensions. Ces dernières années, on assiste à une explosion de l’endettement privé. Le renouvellement du stock, surtout pour les émetteurs fragiles, pourrait être un facteur de risque. Sommaire Marchés des changes Evolution Type Dernier cours de change 1 mois 3 mois Depuis le 01/01/2016 1 an Etats-Unis EUR/USD 1,12 0,1% -0,2% -2,7% 0,5% Royaume-Uni EUR/GBP 0,85 -0,5% -9,5% -13,2% -14,0% Russie EUR/RUB 72,97 1,0% 1,7% 8,1% -1,2% Norvège EUR/NOK 9,29 1,6% 0,4% 3,4% -0,1% EUR/JPY 115,40 -1,2% 6,8% 13,2% 17,8% Cours de change Japon Brésil USD/BRL 3,23 0,7% 11,9% 22,8% 12,2% Chine USD/CNY 6,68 -0,7% -1,4% -2,8% -4,5% Inde USD/INR 66,96 0,0% 0,4% -1,2% -0,7% Afrique du Sud USD/ZAR 14,73 -5,8% 6,6% 5,0% -9,9% Depuis le 01/01/2016 1 an Tableau 5 (Données au 31/08/2016) Matières premières Matières premières Matières premières Pétrole Brent Or Argent Denrées alimentaires Dernier cours (USD) Evolution 1 mois 3 mois 180,21 -0,4% -3,2% 2,3% -10,8% 46,18 12,6% -4,4% 29,2% -9,9% 1.308,97 -3,1% 7,7% 23,3% 15,3% 18,66 -8,3% 16,6% 34,7% 27,5% 338,42 -1,7% -6,3% 1,0% -6,1% Tableau 6 (Données au 31/08/2016) 7 Sommaire Glossaire Banque centrale : institution chargée par un pays ou une union monétaire de diriger la politique monétaire, surveiller la stabilité des prix, superviser la solvabilité des banques et leur respect des réglementations, jouer le rôle de prêteur en cas de crise économique. Obligations de bonne qualité de crédit (ou ‘Investment grade’) : obligations émises par des émetteurs (par exemple des entreprises) présentant un faible risque de ne pas parvenir à assurer leurs engagements (par exemple, le paiement du nominal à l’échéance et des coupons). Dépréciation/appréciation d’une monnaie : diminution/ augmentation de la valeur d’une monnaie d’un pays (ou d’une union monétaire) par rapport à d’autres monnaies. Spread : écart entre 2 taux d’intérêts (par exemple court terme et long terme, américains et européens…). Il existe aussi un spread de crédit lorsque on parle de l’écart entre le taux d’une obligation (par exemple d’entreprise) et le taux d’une obligation d’Etat dite ‘sans risque’ (par exemple le taux des obligations d’Etat allemandes). Hard/local currency : à l’inverse des devises fortes (hard currency) comme le dollar (voire l’euro), des investissements peuvent être libellés dans des devises locales (local currency) comme le réal brésilien, le yuan chinois, le baht thaïlandais, le won coréen... 16.09.2016 - Editeur responsable : Bart Beeusaert, Banque Nagelmackers S.A., Avenue de l’Astronomie 23, 1210 Bruxelles - FSMA 025573 A Inflation/déflation : hausse/baisse généralisée et sur plusieurs mois des prix des biens et services d’un pays (ou d’une union monétaire). Marchés/pays émergents : pays dont l’économie est en phase de sortie du sous-développement et ont un fort potentiel de croissance économique. On les retrouve principalement en Asie-Pacifique hors Japon, Europe de l’Est, Moyen-Orient, Amérique latine et Afrique. Obligations à hauts rendements (ou ‘High Yield’) : obligations émises par des émetteurs (par exemple des entreprises) présentant un risque de ne pas parvenir à assurer leurs engagements (par exemple, paiement du nominal à l’échéance et des coupons). Elles offrent généralement un plus haut coupon que les obligations de bonne qualité de crédit, raison pour laquelle on les qualifie d’obligations ‘à hauts rendements’. Prime de risque : supplément de rendement exigé par un investisseur afin de compenser un niveau de risque supérieur. Small Caps/Mid Caps/Large Caps : la capitalisation boursière d’une société se calcule en multipliant les prix de l’action par leur nombre en circulation. Les sociétés qui ont une capitalisation boursière moins importante sont appelées les ‘small caps’, par opposition aux plus grosses, appelées ‘large caps’. Les ‘mid caps’ étant les capitalisations intermédiaires. Taux directeurs : taux d’intérêt fixés par la Banque centrale d’un pays ou d’une union monétaire (BCE, FED). Ces taux permettent principalement aux institutions bancaires privées d’emprunter et de prêter des capitaux à court terme à leur Banque centrale. Marché baissier (bear market) : période pendant laquelle la Bourse semble orientée durablement à la baisse. Les Bourses (actions, obligations, matières premières) baissent de 20% ou plus. Les investisseurs sont pessimistes en raison de la situation économique difficile, des nouvelles négatives sur les bénéfices des entreprises ou d’un choc financier. Marché haussier (bull market) : période pendant laquelle la Bourse semble orientée durablement à la hausse. Les Bourses augmentent généralement sans corrections intermédiaires de 10%. Les investisseurs sont optimistes et achètent beaucoup d’actions, en vue de plus-values importantes. La présente newsletter a été rédigée avec le soin nécessaire, notamment à partir de sources soigneusement sélectionnées, mais sans garantie que les informations citées soient actuelles, précises, exhaustives, correctes et adaptées en toutes circonstances. Les informations citées sont toujours susceptibles de modification sans avertissement. Le contenu de la présente newsletter ne peut en aucun cas être considéré comme un conseil financier ou d’investissement, comme un conseil juridique ou fiscal, ni comme une offre de produits et/ou de services bancaires et/ou d’assurances. Le contenu de la présente newsletter se veut purement informatif et le preneur d’informations est lui-même responsable de toute utilisation éventuelle de ces informations. 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