Economie
La BCE reste sous pression
La croissance du secteur privé de la zone euro s’est effritée le mois
dernier, sans pour autant être alarmante car l’indicateur avancé
reste néanmoins en phase de croissance, ce qui est le cas depuis
maintenant plus de trois ans. Si, dans son ensemble, il y a une
sorte de stabilité à un niveau bas avec une croissance de 0,3%
du PIB induite au troisième trimestre, les données indiquent que
l’économie est plutôt en train de perdre de l’élan que d’en gagner.
Autre constat : l’inflation a calé en août, se maintenant à 0,2%.
Ce résultat est plutôt décevant dans la mesure où la contribution
négative des prix de l’énergie s’est moins fait sentir qu’en juillet.
La faiblesse provient de l’inflation sous-jacente, qui est ressortie
à 0,8%. Le fait qu’elle soit plus basse qu’il y a un an devrait
préoccuper la BCE. Bien que celle-ci ait opté pour le statu quo,
de nouvelles mesures sont attendues d’ici à la fin de l’année, plus
probablement lors de la réunion de décembre, avec a minima
une prolongation du Quantitative Easing (QE).
Boom post-Brexit
Contre toute attente, certains signaux économiques font plus
que de la résistance en ce début de période post-Brexit. Ainsi, le
nombre de demandeurs d’emploi a étonnement baissé en juillet
et le taux de chômage est resté stable à 4,9%. Ensuite, les ventes
au détail ont été au beau fixe ce mois-là. De plus, en écho au net
rebond du secteur manufacturier britannique, l’activité dans les
services a connu une hausse surprise en août. Il s’agit même du
gain mensuel le plus spectaculaire depuis la création de l’enquête
auprès des directeurs d’achat. Enfin, même le secteur de la
construction reprend des couleurs. L’euphorie risque de n’être
que passagère et ne devrait pas empêcher une forte décélération
économique du pays si l’on en croit le consensus de marché
(-0,1% au T3 2016), laissant ainsi la porte ouverte à une nouvelle
initiative de la part de la Banque d’Angleterre.
En route vers les 50-60 dollars le baril ?
En amont d’une réunion informelle de l’OPEP et des pays
non-membres du cartel prévue fin septembre, l’Arabie saoudite et
la Russie ont conclu un accord de coopération en vue de stabiliser
le marché pétrolier. Celui-ci pourrait passer par un gel des niveaux
de production. A ce stade, seul un groupe de travail est constitué.
Tout comme en février dernier, il s’agit de donner une impulsion
positive mais, à l’époque, celle-ci ne fut pas suivie d’effet compte
tenu de l’échec du sommet de Doha. Toutefois, il semble que le
climat soit plus constructif. Ainsi, le ministre iranien du pétrole
a assuré “soutenir toute décision pour stabiliser le marché
pétrolier”, à un moment où le pays a quasi regagné sa part de
marché d’avant les sanctions. De plus, Téhéran a confirmé sa
présence à la prochaine réunion informelle alors qu’elle était
absente à Doha. Accord ou pas, il semble y avoir consensus
sur l’objectif d’une fourchette de prix comprise entre 50 et 60
dollars par baril. “Ce prix fait que les pays de l’OPEP auront des
revenus satisfaisants et en même temps, leurs concurrents ne
pourront pas augmenter leur production”, a ajouté le ministre
iranien du pétrole.
2
Perspectives
économiques
Croissance
écono mique
(évolution
annuelle du
PIB)
Inflation
(évolution
annuelle
des prix à la
consommation)
2016 2017 2016 2017
Monde 2,9% 3,2% 2,9% 3,2%
Zone euro 1,5% 1,2% 0,3% 1,3%
Allemagne 1,5% 1,2% 0,4% 1,5%
France 1,3% 1,1% 0,3% 1,2%
Belgique 1,3% 1,1% 1,8% 1,8%
Royaume-Uni 1,6% 0,6% 0,7% 2,2%
Etats-Unis 1,5% 2,2% 1,3% 2,2%
Japon 0,5% 0,7% -0,1% 0,7%
Russie -0,7% 1,3% 7,2% 5,5%
Brésil -3,5% 1,0% 8,6% 5,5%
Chine 6,5% 6,3% 2,0% 2,0%
Inde 7,5% 7,7% 4,9% 5,3%
Afrique du Sud 0,2% 1,1% 6,5% 5,9%
Tableau 1 (Données au 01/09/2016)
Graphique 1 (Données au 30/06/2016)
Croissance économique mondiale modérée avec léger risque à la baisse
Source : Thomson Reuters Datastream, Fathom Consulng
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