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INTRODUCTION
L’orthographe, une affaire aussi vieille que l’écriture. Très subjective dès les débuts, pour ne
pas dire « personnalisée », peu à peu fixée par les imprimeurs médiévaux, aujourd’hui
rigoureusement normalisée non seulement par les lois, mais surtout conservée dans les
cerveaux humains. Les linguistes dénoncent en vain le caractère arbitraire de l’orthographe :
pour la majorité des cultures qui réjouissent de l’écriture, l’orthographe représente de nos
jours une partie précise de leurs langues, pas trop observée tout le temps, ce qu’il faut avouer,
mais en principe, l’orthographe demeure invariable héritage de nos pères, absolument
intangible.
L’intention de la présentation ci-soumise est surtout esquisser un image de l’orthographe
« nouvelle » qui est le fruit de la dernière tentative de réforme en France et effectuer une
approche d’applications de l’orthographe dite sur un échantillon de six numéraux du journal
français Le Monde paru en trois périodes
UN SIÈCLE POUR UNE RÉFORME
Les problèmes de l’orthographe et ses réformes constituent un vrai serpent de mer émergeant
de temps à temps sur la surface de la mer de l’orthographe française. Les premières tentatives
de régulariser l’usage de certains phénomènes orthographiques trouvent ses racines déjà dans
la proposition de la réforme de 1893.
Au vingtième siècle, les efforts poursuivent. En 1988, suite à une enquête menée par la revue
L’école libératrice, on s’est montré que 90 % des instituteurs souhaitent une réforme de
l’orthographe. En février prochain, l’Appel de Dix linguistes est publié dans Le Monde pour
moderniser l’écriture. Le mois suivant, sondage au Lire révèle qui est responsable des
aménagements orthographiques : selon le Premier ministre, c’est le peuple, selon d’autres
politiques, ce sont les états généraux des usagers. Jusqu’ici, le public est plutôt favorable à la
reforme. Suite à la parution du livre Que vive l’ortografe !, les opinions changent rapidement.
Octobre 1989 accueil le Conseil supérieur de la langue française, fraichement établi par le
Premier ministre Michel Rocard et le Groupe du travail de neuf experts rassemblé pour
réfléchir à cinq points mis en avant par l’AIROE, le groupe de Nina Catach. Au bout de cinq
mois du travail, les résultats du Groupe sont présentés aux académiciens qui les approuvent à
l’unanimité le mois suivant. Enfin, le 6 décembre 1990, les Rectifications de l’orthographe de
la langue française sont publiées au Journal officiel.