1993 par Pasricha et confirmé par le même auteur [25]
dans une étude pilote portant sur 10 patients. Une
étude contrôlée [26] a ensuite montré que la toxine
botulique A, à la dose de 80 U (Botox
R
), améliorait de
façon significative le score symptomatique des mala-
des par rapport au placebo. Ces résultats cliniques
étaient corroborés par la diminution significative de la
pression du SIO et une amélioration de la vidange
œsophagienne en scintigraphie. Cependant, si 19
malades sur 21 étaient améliorés 1 mois après le
traitement, la moitié seulement étaient encore en rémis-
sion à 6 mois. De nombreuses études ont ensuite rap-
porté des résultats comparables [27]. L’efficacité de la
toxine botulique A varie de 64 à 100 % un mois après
une première injection, mais la réponse à 6 mois est
médiocre, entre 40 et 68 %, souvent après des injec-
tions répétées. Le délai moyen de la rechute clinique
varie entre 7,1 mois pour Annese [28] et 15,6 mois
pour d’Onofrio [29]. La qualité et la durée de la
réponse après plusieurs injections ont été peu étudiées.
Chez des sujets de plus de 60 ans, Wehrmann [30] a
trouvé que la réponse à une deuxième injection de
toxine botulique était plus prolongée alors que d’autres
auteurs dans une population de malades non sélection-
nés, ne trouvaient aucune différence. Pour Kolbasnik
[31], les patients non améliorés après une première
injection ne répondaient pas non plus à une seconde.
Un âge supérieur à 50 ans, une achalasie vigoureuse
et la diminution précoce de la pSIO au-dessous de 20
mmHg [31, 32] semblent prédictifs d’une bonne
réponse soutenue.
Les effets secondaires observés sont des douleurs
rétrosternales modérées, rapidement résolutives et pas
plus fréquentes qu’après l’injection de placebo. Des
complications plus graves sont exceptionnelles et la
responsabilité de la toxine botulique n’est pas bien
établie. En cas de chirurgie après échec de la toxine
botulique, la dissection pourrait être plus difficile et le
risque de plaie de l’œsophage plus élevé que chez les
malades jamais traités [33].
Le traitement endoscopique repose sur la dilatation
pneumatique.
Seule une dilatation forcée donne de bons résultats. On
utilise des ballons gonflés à l’air, indéformables à forte
pression. Deux types sont actuellement commerciali-
sés : le ballon de Witzel de 40 mm de diamètre est fixé
sur un endoscope et gonflé sous contrôle de la vue en
rétrovision dans la grosse tubérosité gastrique ; les
ballons Rigiflex, disponibles en 3 calibres de 30, 35 et
40 mm sont les plus utilisés ; ils coulissent sur un fil
guide mis en place en endoscopie et sont gonflés sous
contrôle en scopie. Après une première dilatation avec
un ballonnet de 30 ou 35 mm, une deuxième séance
peut être effectuée avec un ballonnet de plus gros
calibre en cas de résultat insuffisant. La durée et la
pression de dilatation ne sont pas standardisées.
Les résultats de la dilatation pneumatique sont excel-
lents ou bons dans 60 à 80 % des cas [34]. L’appré-
ciation objective du résultat est difficile : l’abaissement
de la pSIO à moins de 40 % de la pression initiale
parait le meilleur témoin d’efficacité ; le diamètre de la
jonction œsogastrique lors de la déglutition sur le
transit baryté, le temps de transit œsophagien mesuré
en scintigraphie sont presque toujours améliorés après
dilatation mais pas toujours corrélés au résultat clini-
que.
Les résultats à long terme sont plus mal connus mais
semblent se détériorer [35]. Dans les séries publiées, le
suivi est souvent court et l’estimation de la récidive est
très variable selon qu’elle repose sur la nécessité du
recours à un nouveau traitement, sur une évaluation
globale du degré de satisfaction, ou sur un score
symptomatique reproductible et validé [35].
Parmi les paramètres susceptibles de prévoir une
bonne réponse, un âge supérieur à 40 ou 45 ans est le
plus souvent trouvé [36, 37] alors qu’une achalasie
symptomatique depuis plus de 5 ans, un méga-
œsophage évolué ou l’utilisation d’un ballon ≥35 mm
n’ont été qu’occasionnellement cités. La chute de la
pression de repos du SIO au-dessous de 10 mm Hg ou
au-dessous de 40 % de la pression initiale [37] est
associée à un meilleur pronostic, mais ce paramètre,
seulement retrouvé a posteriori, ne permet pas de
sélectionner les bons candidats à la dilatation.
Les complications sont rares, dominées par la perfora-
tion œsophagienne, qui survient dans 2 à 6 % des cas.
Une fièvre isolée ou des douleurs dans les suites immé-
diates de la dilatation pneumatique doivent la faire
rechercher systématiquement. Elle peut être différée de
quelques heures en cas de dilacération muqueuse,
secondairement transmurale. C’est une complication
potentiellement grave pouvant mettre en jeu le pronos-
tic vital. Elle justifie la mise en observation des patients,
à jeun, pendant au moins 4 heures après la dilatation.
Les principaux facteurs de risque identifiés sont des
ondes de contraction œsophagienne de grande ampli-
tude supérieure à 70 cm H2O) [38] et une pression de
dilatation supérieure à 10 PSI [39]. Metman et al. [40]
n’ont decouvert aucun facteur de risque particulier
mais deux de leurs patients âgés de plus de 90 ans
sont décédés et ils soulignent la prudence nécessaire
chez les patients âgés ou avec des comorbidités impor-
tantes. Après traitement médical ou chirurgical de la
perforation, le pronostic fonctionnel à long terme n’est
généralement pas différent de celui des malades traités
sans complications.
Le traitement chirurgical consiste en une myotomie du
cardia selon Heller. La longueur de la myotomie, en
particulier sur le versant gastrique du SIO, est un point
Mini-revue
Hépato-Gastro, vol. 12, n° 3, mai-juin 2005
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