Par Krys3000 (Groupe « The Trust » - http://www.cours-en-ligne.tk/) Page 2
sont récessives, ça ne sert à rien de faire ça, mais efficace dans la recherche de suppresseurs (mutation affectant un autre gène
restaurant ainsi une fonction normale – voir plus loin).
La dissection génétique est un procédé dont le but sera donc de trouver TOUT les gènes qui contrôlent un phénotype donné,
sachant que plusieurs mutations du MEME gène peuvent donner des phénotypes différent, et à l’inverse, des mutations de
gènes DIFFERENTS peuvent donner le même phénotype. Pour savoir dans quel cas on est, on va avoir recours à des analyses :
Analyses de complémentation pour les mutations récessives :
o Si on croise deux mutants homozygotes, et que chacun possède une mutation dans un gène différent, le gène
1 et le gène 2, les croisements vont annuler les deux mutations étant donné leur récessivité, puisque chacun
apportera la version dominante sauvage de la mutation de l’autre.
o Si on croise deux mutants homozygotes, et que ça se passe dans le même gène, le gène 1 va donner une
mutation effective à chaque fois, alors que le gène 2 n’en aura jamais.
Un groupe de complémentation = groupe au sein duquel les mutants ne complémentent pas. Les mutants complémentent entre
groupes et en général, un groupe correspond à un gène.
Analyses de recombinaison pour les mutations dominantes : on calcule le taux de recombinaison entre loci mutants
quand ils sont présents chez le même individu, ce qui nous permet d’estimer la distance génétique.
Ces analyses permettent de savoir combien de gènes participent à une voie particulière. Pour savoir maintenant à quel niveau le
gène agit sur la voie, on peut faire des analyses d’épistasie : on cherchera donc si l’effet d’un gène dit « épistatique » masque ou
modifie l’effet d’un autre dit « hypostatique ». Pour cela, on croise deux mutants homozygotes au phénotype visible, et, s’il y a
épistasie, le ratio de descendance obtenu ne suivra pas les fréquences classiques du dihybridisme (9-3-3-1).
Alors, pour connaitre l’ordre des deux, il faut prendre un mutant homozygote pour les deux gènes : si celui-ci à un phénotype
identique à l’un des mutants homozygote pour un seul gène, alors c’est ce gène la qui sera en amont dans la voie.
Afin de pousser plus loin l’analyse de la voie génétique, on peut procéder à une nouvelle mutagénèse. L’objectif, c’est de
rechercher des nouvelles mutations qui aggravent (les enhancers) ou atténuent voire font disparaitre (les suppresseurs) la
mutation de base.
Il existe 3 formes de suppresseurs :
- Interaction suppressor : Suite à la première mutation, la protéine A change de forme et ne peut plus se lier à la protéine
B. La deuxième mutation change la forme de la protéine B, et l’interaction est restaurée.
- Bypass suppressor : Suite à la première mutation, une voie génétique est coupée. La deuxième mutation permet
d’emprunter une autre voie pour contourner la mutation.
- High-copy suppressor : Suite à la première mutation, la protéine A, très exprimée et qui interagit normalement
transitoirement avec la protéine B, devient instable est n’est plus foldée. La deuxième mutation surexprimée la
protéine B afin qu’elle stabilise la A par son interaction.
On est capable ensuite de déterminer la localisation exacte de la mutation par séquençage, utilisation de SNPs (ph : [snips]) ou
récupération d’informations par PCR Inverse :
• Introduction de transposon dans une séquence inconnue
• Coupure de cette séquence par une enzyme de restriction n’ayant pas de site dans le transposon
• Ligase permettant de faire un ADN circulaire
• Coupure au niveau du transposon, permettant d’avoir une séquence connue de chaque côté de la séquence inconnue
• PCR sur le brin, puis séquençage et comparaison avec une base de données.
II – GÉNÉTIQUE INVERSE
Il va s’agir de déterminer la ou les fonctions d’un gène déjà identifié. L’approche est inverse, on analyse par bioinformatique
(recherches de motifs connus dans les banques) ou biochimie/biologie moléculaire c'est-à-dire qu’on invalide le gène, on le
remplace ou on le mute et on regarde ce que ça donne.
A l’époque ou le séquençage n’existait pas, on partait souvent d’une protéine connue et on déterminait tout les génomes
possibles pour cette séquence d’acides aminés avant d’utiliser la méthode d’Edman pour connaitre les extrémités N-Term. De
nos jours, le spectromètre de masse permet d’obtenir, à partir d’une protéine inconnue clivée en peptides, la séquence des
acides aminés qu’elle contient et, en comparant à une base de donnée (logiciels qui vont aligner la structure, rechercher des
motifs et prédire des structures) identifier la protéine. Cela permet d’orienter les tests de Biochimie et Biologie Moléculaire qui
vont suivre.