CELLULE D'ANALYSE DE POLITIQUES ECONOMIQUES DU CIRES (CAPEC) Thème central : « CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIÈRE ET VIABILITÉ DES UNIONS MONÉTAIRES » « Les origines des crises et les conséquences sur les économies nationales » -------------------------Pr. Albert ONDO OSSA Laboratoire d’Economie Appliquée Libreville (Gabon) PLAN D’INTERVENTION I- Caractéristiques de La nouvelle économie internationale II- Caractéristiques des crises financières III- Les conséquences des crises financières IV- Les solutions envisagées V- Les enseignements pour les pays africains I- CARACTÉRISTIQUES DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE INTERNATIONALE - Circulation très rapide d’un volume massif de capitaux internationaux ; - Intégration de la production et de la commercialisation des biens et services. HISTOIRE DES FLUX INTERNATIONAUX DE CAPITAUX - Episodes de défauts ; - De crises financières. Les crises financières : rupture survient dans le système financier Manifestation : incapacité des marchés à organiser efficacement les transferts de fonds des emprunteurs vers les agents qui ont des opportunités d’investissements productifs. Conséquence : une forte contraction de l’activité économique. Caractéristiques des crises financières - de fortes baisses du prix des actifs ; - la défaillance de nombreuses sociétés financières et non financières. SÉQUENCE : Au départ un choc défavorable : - le dégonflement d’une bulle spéculative (boursière ou immobilière) ; - une politique de change ou une politique monétaire inadaptées ; Conséquences : accentuation du recul de l’activité et des prix. DES PROBLÈMES STRUCTURELS dans le secteur bancaire, qui empêchent l’ajustement de l’économie après le choc et provoquent : - une baisse de tous les prix, qui ne stimule pas la demande comme dans le modèle traditionnel de rééquilibrage concurrentiel, du fait de la rigidité des taux d’intérêt nominaux ; - hausse des taux d’intérêt ; - hausse des taux d’endettement réels ; - une chute de la production. RISQUE SYSTÉMIQUE phénomène complexe qui évoque à la fois : - l’éventualité que le risque de défaut d’un participant se propage au-delà d’un segment du marché financier (système bancaire, marché boursier, marché des titres négociables, marché des changes…) - à tout l’ensemble, en raison de son intégration jusqu’à l’économie réelle et celle que le choc initial se propage par contagion mimétique. LES CRISES FINANCIÈRES DIFFÈRENT GÉNÉRALEMENT - par leur origine ; - par leur capacité de nuisance LES DEUX DERNIÈRES CRISES - Crise asiatique de 1997 ; - Crise américaine 2008. LA CRISE ASIATIQUE A RÉVÉLÉ LEURS FAIBLESSES STRUCTURELLES : - Faible productivité ; - Fragilité du système bancaire ; - Faiblesse du cadre législatif. LA FAIBLE PRODUCTIVITÉ La croissance de ces pays s’explique plus par une augmentation des facteurs de production (capital et travail) que par des gains de productivité LA FRAGILITÉ DU SYSTÈME BANCAIRE - une réglementation du secteur bancaire trop laxiste ; Persuadés que l’Etat jouera le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de difficultés, les opérateurs (résidents et non résidents) considèrent que les banques locales sont sûres, ce qui accroît les risques pris par ces dernières. - l’inefficacité des réformes du secteur bancaire mises en place au début des années 90 LA FAIBLESSE DU CADRE LÉGISLATIF Aucune disposition ne permet de régler le problème du paiement des dettes des entreprises en difficulté ou en faillite. LA CRISE FINANCIÈRE AMÉRICAINE DE 2008 Causes : - des secteurs financiers nationaux fragiles ; - une mauvaise gestion des affaires privées et publiques ; - un système mondial déficient. LA NÉCESSITÉ DES DISPOSITIFS DE PRÉVENTION Questionnement préalable : - Comment prévenir la déflation ? - Le surendettement est-il un facteur décisif de déclenchement du processus déflationniste ? - Qu’advient-il du pilotage budgétaire et - Comment contrer le ralentissement de l’activité ? Plusieurs options ont été envisagées •procéder à un contrôle étroit des marchés financiers, autrement dit un contrôle des mouvements de capitaux en vue de limiter des phénomènes de contagion ; •imposer des règles strictes aux investisseurs pour limiter la prise de risque excessive ; •exiger des banques centrales qu’elles incluent la stabilité des marchés financiers dans leurs objectifs prioritaires ; •enfin ordonner la fermeture des paradis fiscaux par lesquels transitent près de 50 % des mouvements internationaux de capitaux. QUATRE PROPOSITIONS ONT SOUVENT ÉTÉ AVANCÉES POUR RÉDUIRE LE RISQUE SYSTÉMIQUE 1°) l’instauration d’une zone cible tripolaire (yen, dollar, euro) soumise à des révisions périodiques des cours-pivot en fonction des différentiels d’inflation, de manière à assurer un ancrage réel des trois devises et partant une stabilité réelle des devises périphériques ; 2°) le contrôle des mouvements de capitaux à court terme, en vue de réduire le volume des transferts de capitaux et limiter l’instabilité financière engendrée par les bulles spéculatives (ponction fiscale sur les revenus des placements à court terme des non-résidents, taxe TOBIN sur les transactions réalisées sur les marchés des changes, …) ; 3°) la coopération internationale des banques centrales, en vue d’une gestion préventive des crises ; 4°) le contrôle prudentiel des banques, de manière à homogénéiser les informations détenues par les différents acteurs et amener les institutions financières à une meilleure évaluation des risques. QUELQUES LEÇONS POUR LES PAYS AFRICAINS Elles concernent notamment : - le choix du régime de change ; - le rôle crucial des banques ; - le rythme des réformes ; - le risques de contagion de telles crises. PAR RAPPORT AU CHOIX DU RÉGIME DE CHANGE Il apparaît dangereux pour un pays en développement de fixer son taux de change, à moins d’en avoir les moyens. PAR RAPPORT AU RÔLE DE L’ACTIVITÉ BANCAIRE si la crise asiatique a été si profonde, c’est essentiellement parce que la crise de change a été suivie d’une crise financière et d’une crise bancaire. PAR RAPPORT AU CALENDRIER DES RÉFORMES Il apparaît important de veiller au cadre dans lequel s’effectue la libéralisation économique. Lorsqu’une économie souffre de nombreuses distorsions, le fait d’en supprimer quelquesunes peut paradoxalement conduire à aggraver la situation. ENFIN, PAR RAPPORT AUX RISQUES DE CONTAGION Il ne faut jamais perdre de vue que même les économies apparemment saines peuvent faire l’objet d’attaques spéculatives et connaître une crise de confiance généralisée provoquée par des événements qui interviennent à l’autre bout du monde : c’est l’effet domino. LA GRANDE LEÇON 1°) Le manque de coordination apparaît à l’évidence comme la principale cause de l’instabilité financière internationale PROPOSITION Le système monétaire et financier international actuel ne peut fonctionner convenablement et juguler les crises que si : 1°) les politiques macroéconomiques mises en œuvre par les pays partenaires sont stables et équilibrées ; 2°) si ces pays acceptent de résoudre les problèmes macroéconomiques communs par des politiques coordonnées. Je vous remercie !