Correction Bac Blanc décembre 2016 (proposition)
Dissertation
Sujet de sociologie : quels sont les déterminants de la mobilité sociales en France ?
L’introduction
Sujet : Quels sont les déterminants de la mobilité sociale en France ?
Accroches possibles : « ascenseur social bloqué », trajectoire sociale ascendante de la Ministre de
l’Education nationale, le temps du déclassement ? ( Camille Peugny, Louis Chauvel), enquête PISA….
Présentation des termes : mobilité sociale et ses formes + reproduction sociale ( car c’est le pendant de la
mobilité et traiter de la mobilité au sens large c’est nécessairement aborder la question de la reproduction)
+ expliciter la notion de « déterminant »
Problématique possible : Comment, dans la société française contemporaine, la sociologie peut-elle
expliquer les différentes trajectoires sociales intergénérationnelles empruntées par les individus ou les
groupes ?
L’analyse des documents : quelles conclusions ? pour quelle(s) utilisation(s) possible(s) ?
Document 1 ( table de destinée !)
- proposer les lectures rigoureuses de situation de mobilité ( en dehors de la diagonale)
- proposer les lectures rigoureuses de situation de reproduction ( sur la diagonale )
- comparer les données de 1977 à celles de 2003 pour montrer que la reproduction est moins forte
globalement.
- possibilité d’utiliser la colonne ensemble pour mettre en évidence la mobilité structurelle (même si
le document 2 est plus pertinent pour cela)
Document 2 (diagramme en bandes)
- transformation de la structure socioprofessionnelle depuis 1962 : attention à la lecture des données :
plusieurs évolutions marquantes et chiffrées étaient attendues : CSP en déclin démographique ( 1,
2 et 6), CSP en expansion ( 5,3,4).
Document 3
- les enfants de cadres sont plus diplômés que les autres (+ données chiffrées)
- A diplôme équivalent, la part des enfants devenus cadres 3 ans après est plus élevée pour les
enfants de cadre : la différence s’explique sans doute par le capital social !
- Attention : on ne peut pas dire que 23 % des enfants de cadres sont en situation de déclassement
( vu dans plusieurs copies ) : ils sont peut-être devenus professions libérales ( CSP 31 : prof
intermédiaires ) : avocat, notaire, médecin…
Document 4
- mise en évidence de la démocratisation à partir de l’ensemble mais aussi des deux autres catégories
proposées (avec des données chiffrées)
- L’écart se rétrécit entre les enfants de cadres et PI et ceux des ouvriers et employés : il passe de 40
points à environ 25-30 points : il y a donc un rattrapage, une réduction des inégalités, davantage
d’égalité des chances.
- L’écart reste important : lecture génération 86-90.
Proposition de plan
I. Les transformations de la structure des emplois entraînent une mobilité
« forcée »
1. mobilité structurelle et mobilité nette
2. Les transformations de la structure sociale…( s’appuyer sur le doc 3)
3. …expliquent une mobilité structurelle ascendante (expliquer le mécanisme, le « déversement »)
II. Les rôles de la famille dans la mobilité sociale
1. La famille est source de reproduction… (socialisation primaire + théorie des capitaux de
P.Bourdieu : eco /soc /cult /symb)
2. …mais elle peut aussi permettre la promotion sociale de ses membres. (profils dissonants chez
B.Lahire, stratégies de réussite des familles, soutien, sacrifices, importance donnée à la réussite
scolaire, au goût de l’effort….)…
3. … ainsi qu’être à l’origine de déclassement. (l’instabilité familiale génère parfois de l’anomie,
manque de soutien et de suivi, surinvestissement qui mène à l’échec, déscolarisation,
« méshéritiers »…)
III. Les rôles de l’école dans la mobilité sociale
1. L’école doit permettre à tous d’atteindre le statut social de son choix : elle doit offrir des
perspectives de mobilité (école méritocratique, démocratisation / massification, programmes de
discrimination positive, réussites paradoxales)
2. … mais elle est accusée de favoriser la reproduction sociale… (Bourdieu : l’école légitime les
inégalités, capital culturel, valorisation de la culture légitime, « classique », niveau de langue,
discipline scolaire…démocratisation ségrégative). « l’école transforme ceux qui héritent en ceux
qui méritent »
1
P.Bourdieu.
3. Stratégies rationnelles des familles (Boudon) et déclassement malgré la réussite scolaire (le
paradoxe d’Anderson)
Proposition d’ouverture : Malgré les différentes mesures engagées depuis les années 80 pour
permettre la réussite de tous les élèves et leur offrant les mêmes perspectives d’insertion sociale et
malgré la volonté politique affichée de la Ministre : les statistiques restent impitoyables. En effet, les
enfants des catégories les plus favorisées accèdent nettement plus que les autres aux filières les plus
sélectives, les plus prisées et les plus rentables sur le marché du travail. Des générations massivement
diplômées vivent aujourd’hui la frustration de détenir un diplôme dévalorisé qui les expose au
déclassement dans un contexte économique marqué par un chômage important : cette frustration ne
risque-t-elle pas de trouver un écho politique particulier à l’approche de l’élection présidentielle ?
[Cette frustration ne risque-t-elle pas de déboucher sur la recherche d’un bouc émissaire ? Cette
frustration ne risque-t-elle pas de mettre en péril la cohésion sociale ? ]
Possibilité d’ouvrir sur les résultats de l’enquête PISA ( programme international de suivi des acquis)
qui place la France au dernier rang en terme d’équité.
1
« L’école confère aux privilégiés le privilège suprême de ne pas apparaître comme des privilégiés » P.Bourdieu
Sujet d’économie : l’augmentation des facteurs travail et capital est-elle la seule source de
croissance économique ?
Accroche : croissance française 2016 autour de 1.2 % ; conséquences du Brexit sur la croissance
française ; crise des subprimes et mécanismes de croissance pour la relance….
Présentation : croissance + indicateur ; facteurs de production
Problématique possible : Si les facteurs de production traditionnels constitutifs de la combinaison
productive à l’échelle microéconomique suffisent à expliquer la production dans l’entreprise, par
extension sont-ils suffisants pour expliquer la croissance à l’échelle macroéconomique ?
I. Les facteurs de production au cœur de la dynamique de la croissance
économique.
1. De la fonction de production à l’échelle microéconomique à la croissance économique
- combinaison productive
- facteurs de production
- caractéristiques des facteurs
2. Facteur travail et augmentation du PIB sur le long terme
- Quantité de travail (aspect quantitatif) : population active ; nombre d’heures travaillées / d’heures
de travail disponible, dépend de plusieurs paramètres ( démographie ; réglementation ; chômage)
- Qualité de la main d’œuvre ( aspect qualitatif) : capital humain ; productivité différente ;
formation…
Le document 1 établi une corrélation positive entre la croissance de la population active et le PIB
en volume.
Le document 2 peut être mobilisé pour montrer que parfois la contribution (en points) du travail
est importante (ex : Espagne)
3. Accumulation de capital et croissance
- capital = capital fixe + capital circulant (au sens strict : capital fixe, FBCF)
- c’est l’investissement qui permet l’accumulation du capital
- les formes de l’investissement : matériel / immatériel ; de capacité (croissance extensive) / de
productivité (croissance intensive) / de remplacement ; public / privé
- présentation possible du multiplicateur d’investissement et des effets de l’investissement aussi bien
du côté de l’offre que du côté de la demande.
Documents mobilisables : document 4 +document 1 (contribution élevée du capital : RU et Italie)
II. Le progrès technique : résidu indispensable pour résoudre l’équation
de la croissance
1. Le modèle de Solow : résidu, productivité globale des facteurs et progrès technique exogène
- Rappel du modèle de croissance exogène de R.Solow ( « manne du ciel ») en s’appuyant sur les
données du document 1 pour montrer que dans la plupart des cas, les facteurs K et L n’expliquent
pas la majorité de la croissance : croissance intensive.
- Présenter le lien entre progrès technique et PGF via la typologie des innovations de Schumpeter
(progrès technique : ensemble d’innovations : produit / procédé /organisationnelle / marché /
(matières premières) )
Doc 3 : corrélation positive entre croissance de la DIRD et croissance du PIB
2. Du progrès technique à la croissance : quels mécanismes économiques ?
- Possibilité d’introduire ici la typologie des innovations (Schumpeter)
- Progrès technique gains de productivité : baisse des prix / hausse des salaires / investissements
avec les profits / davantage de PO pour les investissements publics.
- Développer et montrer la maîtrise des mécanismes qui conduisent à la croissance : on peut dire
beaucoup de choses ici ! (pouvoir d’achat ; compétitivité ; extension des marchés ; demande
globale ; investissement public ; formation du K humain….) Presque trop .
3. Théories de la croissance endogène et croissance autoentretenue
- explication de l’apparition du progrès technique produit par le système économique lui-même
(endogène)
- pour certains économistes des années 1980 ( Romer, Barro, Lucas) c’est l’accumulation de
différentes formes de capital qui permet l’apparition du PT : capital technique / technologique /
public /humain.
- Cette accumulation favorise les externalités, les rendements croissants (repousse l’état stationnaire,
rend caduque la loi des rendements décroissants sur le long terme)
- Modèle de croissance autoentretenue : croissance accumulation de différentes formes de capital
progrès technique croissance.
Ouverture : Soutenabilité de la croissance ? Politiques publiques de soutien à la croissance ?
Réflexion plus philosophique sur la nécessité de la croissance ( décroissance / changement de modèle).
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