« Le monde de la finalité est en totalité un FRAGMENT du monde irrationnel de l’absence de finalité. »1
F. Nietzsche, 1880/1881
« Il aurait fallu trouver, de la fragrance de géranium de sa musique
non une explication matérielle, mais l’équivalent profond, la fête inconnue et colorée
(dont ses œuvres semblaient les fragments disjoints, les éclats aux cassures écarlates) »
M. Proust, 1908-1923
« Concevoir l’histoire de la philosophie comme une sorte d’enculage ou,
ce qui revient au même, d’immaculée conception.
[Nietzsche] c’est impossible de lui faire subir à lui un pareil traitement.
Des enfants dans le dos, c’est lui qui vous en fait. »
G. Deleuze, 1973
« Il ne voulait pas composer un autre Quichotte – ce qui est facile – mais le Quichotte.
Inutile d’ajouter qu’il n’envisagea jamais une transcription mécanique de l’original ;
il ne se proposait pas de le copier. Son admirable ambition était de reproduire quelques pages
qui coïncideraient – mot à mot et ligne à ligne – avec celles de Miguel de Cervantes. »2
J.-L. Borges, 1939
« Héraclite a tout piqué à Nietzsche. »
Anonyme, sd
1 « Die Welt der Zweckmäßigkeit ist als Ganzes ein STÜCK der unzweckmäßigen vernunftlosen Welt. » (1880/81, 10 [B37] — IV, p. 658).
Nous posons d’ores et déjà une règle typographique qui vaudra pour tous les fragment(s) que nous prélèveront, dans le corps de la thèse et
dans son annexe, à partir des Œuvres philosophiques complètes de Nietzsche éditées par Giorgio Colli et Massimo Montinari (Paris :
Gallimard, 1967-1997 pour l’édition française en 14 volumes et 18 tomes) : 1) les citations sont entre guillemets ; 2) elles sont en italiques
(les citations déjà dans le texte ou soulignées par l’auteur sont en romain) ; 3) Aucune partie n’est soulignée par nous ; ‘[…]’ en début ou fin
de citation signifie que le fragment(s) a été prélevé d’une phrase (nous considérons une phrase comme étant terminée par un point, un point
virgule, un point d’exclamation, un point d’interrogation) ; ce même signe, au milieu d’une citation, signifie qu’une partie en a été ôtée ;
4) Pour les fragment(s) tirés d’œuvres finalisées, nous renvoyons au tome des Œuvres philosophiques complètes avec le numéro de page, le
titre de l’œuvre d’où a été extrait le fragment(s), sa date et, éventuellement, le numéro de paragraphe et/ou le titre de chapitre correspondant.
Prenons un exemple : ‘1882, GS [Livre 3, 200] — V, p. 308’ renvoie à l’aphorisme 200 du livre 3 du Gai savoir (1882), qui se trouve à la
page 308 du tome V des Œuvres philosophiques complètes. Nous indiquons les abréviations des œuvres dans la présentation générale que
nous proposons plus loin (cf., dans la troisième partie de la présente thèse, les notes, à partir de la note 1, p. 305 jusqu’à la note 2, p. 308).
Lorsqu’il s’agit d’un fragment posthume, nous renvoyons directement à sa numérotation, indexée par année, dans lesdites œuvres. Ainsi,
notre citation : ‘1880/81, 10 [B37] — IV, p. 658’ renvoie au fragment(s) numéroté 10 [B37] de l’année 1880/81 situé à la page 658 du tome
IV. Sur l’organisation des fragments posthumes dans l’édition de Colli et Montinari des Œuvres philosophiques complètes de Nietzsche, cf.
p. 458 de la troisième partie de la présente thèse. Nous citerons donc cette édition uniquement par le numéro du tome et la page
correspondante. La liste des traducteurs de chaque tome se trouve note 4, p 381 de la troisième partie de la présente thèse
- Précisons un point de rédaction : les règles typographiques dans une thèse veulent habituellement que les citations entre guillemets
comprises dans le texte soient dans le même corps que le texte en question (le plus souvent en romain donc). Nous les mettons,
volontairement, en italiques, pour surligner leur statut de citation. De plus, il est de règle de séparer du texte les citations de plus de quatre
lignes et de ne les point mettre en italiques. Ne considérant pas que le statut de la citation soit une question de longueur, nous les
présentons, quelle que soit celle-ci, de la même manière que les autres. Nous nous expliquerons, au fur et à mesure de la présente thèse, sur
le statut de la citation (et notamment dans le chapitre 2.1.3.2. Mais qu’avons-nous fait ? [Was haben wir gemacht ?] de la troisième partie de
la présente thèse).
- Précisons enfin un point de vocabulaire : lorsque le lecteur trouvera le terme fragment écrit, même au singulier, « fragment(s) », c’est que
l’auteur de la présente thèse parlera alors du concept qu’il s’agit, avec ladite thèse de construire : le concept de fragment(s) que nous ne
pouvons pas bien entendu, au tout début de la présente thèse, résumer en quelques mots dans la présente note.
2 « No quería componer otro Quijote —lo cual es fácil— sino el Quijote. Inútil agregar que no encaró nunca una transcripción mecánica del
original; no se proponía copiarlo. Su admirable ambición era producir unas páginas que coincidieran palabra por palabra y línea por línea
con las de Miguel de Cervantes. »