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12 Clinicien plus • mai 2014
Experts-conseils
Œdème de la langue
1L’œme lingual peut
avoir plusieurs cau-
ses. L’œdème aigu de
la langue ou angio-
œdème est rare, mais
peut causer une ob-
struction respiratoire
pouvant nécessiter
une intervention ur-
gente. Langio-œme
peut être causé par une allergie (alimentaire, médica-
menteuse, etc.). Les sites les plus fréquemment impliqués
dans l’angio-œdème sont la langue, les lèvres, le visage
et la gorge. L’angio-œdème héréditaire (AOH) passe sou-
vent longtemps inaperçu, puisque les symptômes ressem-
blent à ceux de pathologies plus fréquentes comme les
allergies. Un indice important est l’absence de réponse
de l’AOH aux antihistaminiques et aux corticostéroïdes,
ce qui le distingue de l’allergie. Le diagnostic se fait sur
une base clinique. Après que le patient est stabilisé, cer-
taines investigations, tels les niveaux de complément,
peuvent aider à clarifier la cause exacte1. La déficience en
inhibiteur de la C1 estérase est associée à l’AOH. Les
niveaux sériques de C4 et C2 sont habituellement dimi-
nués chez ces patients, particulièrement durant les
attaques, et ce, à cause de l’activation constante de C1 et
de l’utilisation subséquente de ses substrats C4 et C22.
Lœdème lingual (la macroglossie) peut aussi être
causé par :
une inflammation de la langue (glossite);
la présence de substances anormales (telles que des
protéines amyloïdes) dans la langue;
• l’acromégalie;
• l’hypothyroïdie;
des syndromes congénitaux comme le syndrome de
Down, les mucopolysaccharides, etc.;
la chéilite granulomateuse, qui est un œdème
idiopathique de la (les) lèvre(s) persistant et
esthétiquement dérangeant. C’est une des
manifestations de la granulomatose orofaciale, une
entité clinique caractérisée par un œdème oral et
facial dans le contexte d’une inflammation
granulomateuse en absence de maladie systémique
telles la maladie de Crohn et la sarcoïdose. La
chéilite granulomateuse peut survenir seule ou faire
partie du syndrome de Melkersson-Rosenthal qui
inclut la paralysie faciale et la langue repliée ou
plicatile;
le syndrome de Gleich (angio-œdème inexpliqué
avec taux d’éosinophiles élevés);
des tumeurs bénignes ou malignes qui infiltrent les
tissus de la langue, tels l’hémangiome ou le
lymphangiome;
des tumeurs malignes, tels le carcinome épider-
moïde, le rhabdomyosarcome ou des métastases.
Références :
1. WIKIPEDIA. Angioedema, [En ligne], 2014.
[http://en.wikipedia.org/wiki/Angioedema] (Consulté le 20 février 2014).
2. NCBI. Chapter 167 Immunologic Tests,
[http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK275/] (Consulté le 20 février
2014).
Dr Ted L. Tewfik a pondu à cette question.
Quel est le diagnostic
différentiel pour l’œme de la
langue chez une fille de
13 ans?
Question posée par
Dr Michel Leclerc,
Beaumont (Québec)
L’œdème aigu de la langue ou angio-œdème est rare,
mais peut causer une obstruction respiratoire
pouvant nécessiter une intervention urgente.
14 Clinicien plus • mai 2014
Experts-conseils
Quelle est la meilleure cme
pour les peaux sèches, plus
spécifiquement, pour les mains
et les pieds?
Question posée par
Dre Renée Dionne,
Gatineau (Québec)
Sécheresse des mains et des pieds
2Malheureusement, il n’y a pas de ponse pcise à cette question. Les principes
actifs hydratants des crèmes peuvent être groupés en différentes catégories. Les
principaux sont les occlusifs, les humectants et les émollients.
Le trolatum et la diticone (silicone), des occlusifs, ainsi que le glycérol, un
humectant, sont des principes actifs communs, rs et ts efficaces. Ces compos
sont souvent combinés. Les produits avec silicone sont utiles tout particulièrement
pour les mains dans le sens où le silicone offre une certaine protection contre les
irritants externes.
Un autre type d’hydratants, les ramides (Epiceram®, CeraVe®, CUTIBase®,
Cetaphil®, etc.) sont de plus en plus utilisés et semblent prometteurs, surtout dans les
soins compmentaires de l’ecma. Toutefois, ils peuvent être plus chers que les
produits hydratants traditionnels.
Lorsque l’étiologie occasionnant la cheresse de la peau n’est pas précie, il
peut être préférable d’avoir recours à des produits contenant plusieurs ingdients
agissant selon difrents mécanismes. Cependant, il est bien d’éviter les crèmes con-
tenant des ingdients potentiellements allernes, tels le parfum, les parabènes, la
méthylisothiazolinone, la lanoline, etc., pour éviter les allergies cutanées.
De nombreux produits développés par les compagnies visent certaines parties
scifiques du corps. Toutefois, puisqu’il existe plusieurs facteurs contributoires à la
sécheresse de la peau, trouver un produit efficace peut être une question de préférence
et surtout, pendre de l’utilisation quotidienne du patient. En effet, celle-ci est sou-
vent influencée par la texture et l’apparence du produit.
Bibliographie :
1. Anderson PC, Dinulos JG. Are the new moisturizers more effective? Curr Opin Pediatr 2009; 21(4):486-90.
2. Draelos ZD. Modern moisturizer myths, misconceptions, and truths. Cutis 2013; 91(6):308-14.
3. Kraft JN, Lynde CW. Moisturizers: what they are and a practical approach to product selection. Skin Therapy
Lett 2005; 10(5):1-8.
4. Nolan K, Marmur E. Moisturizers: reality and the skin benefits. Dermatol Ther 2012; 25(3):229-33.
Dr Simon Nigen et David Stephen, sident, ont pondu à cette question.
Les produits avec silicone sont utiles tout
particulièrement pour les mains dans le sens où
le silicone offre une certaine protection contre les
irritants externes.
Clinicien plus • mai 2014 15
Experts-conseils
La physiotrapie thoracique
joue-t-elle un rôle chez les
adultes atteints de maladie
pulmonaire obstructive
chronique (MPOC) et de
pneumonie? Si oui, lequel?
Question posée par
Dr Sani Frank,
Edmonton (Alberta)
Physiothérapie thoracique
4Il existe peu de données sur ce sujet, mais certaines études récentes suggèrent
que, en présence d’exacerbation de la MPOC à la suite d’une infection respi-
ratoire, la physiothérapie respiratoire avec la toilette bronchique et la réadap-
tation (mobilisation) précoce du patient pouvaient être associées à une
amélioration de la tolérance à l’effort du patient au départ de l’hôpital et à la
prévention de récidives d’exacerbations1.
Référence :
1. Babu AS, Noone MS, et coll. The effects of 'on-call/out of hours' physical therapy in acute exacerbations
of chronic obstructive pulmonary disease: a randomized controlled trial. Clin Rehabil 2010; 24(9):802-9.
Dr Louis-Philippe Boulet a pondu à cette question.
Que recommandez-vous pour
traiter la xérostomie (bouche
sèche) chez les patients âs
ne démontrant pas datteinte
du syndrome de Sjögren?
Question posée par
Dr Krish Dhunnoo,
Edmonton (Alberta)
Traitement de la xérostomie
3La première étape du traitement de la xérostomie chez le patient âgé qui ne
souffre pas du syndrome de Sjögren est de réviser la médication prise par le
patient. Plusieurs médicaments de prescription et en vente libre peuvent provo-
quer de la xérostomie. La composante anticholinergique est en cause dans ce
symptôme, car elle diminue la production de salive. Il faut donc tenter de dimi-
nuer les doses ou de cesser, si possible, le médicament avec composante anti-
cholinergique. Par la suite, il faut rifier s’il s’agit de rostomie ou si le
patient n’a pas un problème d’hydratation. La sécheresse buccale est une plainte
fréquente chez les patients avec restriction liquidienne.
Si, après ajustement de la médication et de l’hydratation (selon les comor-
bidités), le patient demeure incommodé par la xérostomie, on peut essayer
d’augmenter le flot salivaire par la mastication d’aliments durs, acidulés. Il
existe des médicaments qui peuvent stimuler la production salivaire. Ils sont à
base de pilocarpine, et leur usage est limité à la xérostomie post-radique et au
syndrome de Sjögren. Dans les cas graves, ils peuvent être tentés, mais il fau-
dra surveiller les impacts possibles sur le plan cardiovasculaire. Finalement, il
existe des substituts salivaires qui offrent un soulagement temporaire.
Dre Lucie Boucher a répondu à cette question.
16 Clinicien plus • mai 2014
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Quel est le diagnostic et le traitement de la mence frontale? Qu’en
est-il de l’aide pour la famille?
Question posée par Dre Michelle Lamoureux, Sherbrooke (Québec)
La démence frontale
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Cette forme de démence débute vers la fin de la cinquantaine. Les manifes-
tations cliniques sont des changements de la personnalité associés à des
changements du comportement (apathie ou désinhibition), à des problèmes
de langage, à une atteinte du jugement et des stéréotypies, le tout de façon
progressive jusqu’à la démence globale. Certains patients présentent des
signes extrapyramidaux ou des signes du motoneurone inférieur. La durée
de la maladie varie entre quatre à huit ans. Le diagnostic est avant tout
clinique et s’effectue à l’aide d’une évaluation neuropsychologique, plus pré-
cisément une imagerie, surtout pour éliminer une lésion sous-jacente. La
résonance magnétique cérébrale peut montrer de l’atrophie surtout bifrontale
associée ou non à une atrophie temporale. La tomoscintigraphie par émission
de positrons (ou PET scan) au fluorodéoxyglucose peut être sensible tôt dans
la maladie. Des tests génétiques peuvent être considérés pour les formes fa-
miliales, mais ils sont controversés vu l’absence de traitement curatif.
Le traitement
Dans cette maladie, on retrouve un ficit sérotoninergique et dopaminergique
et non cholinergique, d’où l’inefficaci des anticholinesrasiques, contraire-
ment à la maladie d’Alzheimer. Le traitement est donc limité au traitement des
troubles de comportement avec des neuroleptiques (de préférence atypiques)
administrés à petites doses. Si les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la
rotonine (ISRS) peuvent aider à diminuer la désinhibition, en ce qui a trait à
l’agitation, la trazodone, qui est un antidépresseur sérotoninergique atypique, a
été efficace. On peut aussi utiliser des interventions non pharmacologiques en
évitant les facteurs qui déclenchent l’agitation.
Et bien r, pour offrir de l’aide aux familles par une approche individualie,
on peut se tourner vers les CLSC et les sociétés de démences (p. ex., le site Web
www.theaftd.org), et ce, pour retarder l’institutionnalisation de leur proche.
Dre Nicole Khairallah a pondu à cette question.
18 Clinicien plus • mai 2014
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Eczéma et crème de vitamine B12
6
L’eczéma est une maladie caractérisée par un dysfonc-
tionnement de la barrière cutanée avec inflammation et
prurit. Un des facteurs impliqués dans l’inflammation et
dans le prurit est l’oxyde nitrique (NO), protéine impli-
quée dans la prolifération des kératinocytes, la fonction
des cellules T, ainsi que la vasodilatation, l’érythème et
l’œdème. La vitamine B12 est un piégeur de NO efficace.
Il semblerait donc que cette vitamine soit une option de
traitement efficace de l’eczéma.
Il existe actuellement deux études alisées sur ce sujet.
Elles ciblent le traitement de la dermatite atopique (DA).
La première a été publiée en 2004 par Stücker et coll., et
la seconde, en 2009, par Januchowski1,2.
L’étude de Stücker et coll. est un essai clinique à dou-
ble aveugle, à répartition aléatoire et contrôlé par placebo
avec comparaison intra-individuelle gauche/droite effec-
tué sur 49 participants âgés de 18 à 70 ans. L’étude a
réparti au hasard deux crèmes préparées, dont l’une était
un placebo et l’autre était la crème contenant de la vita-
mine B12 (0,07 %). Chaque participant appliquait chacune
des deux crèmes sur une moitié de son corps. Sur 49 parti-
cipants, 41 % ont complél’étude, car huit d’entre eux
ont dû abandonner en raison de non-conformité avec les
gles de l’étude, de térioration et de réactions non dési-
rables liées à la crème de vitamine B12. Les auteurs
notaient l’amélioration des participants en utilisant le score
Six Area, Six Sign Atopic Dermatitis severity score
(SASSAD) modifié sur une riode de huit semaines. Ils
ont seulement inscrit les patients ayant une dermatite
atopique chronique qui n’utilisaient pas d’autres traite-
ments ou d’autres crèmes en même temps. Ils ont noune
baisse significative des scores de dermatite avec l’utili-
sation de la crème de vitamine B12 en comparaison aux
résultats de l’utilisation du placebo. La baisse est devenue
de plus en plus évidente à toutes les deux semaines de suivi
jusqu’à ce qu’à la fin de l’étude, soit huit semaines plus
tard. Il y avait aussi une évaluation d’efficacité par les
patients et les investigateurs qui a démontré une efficacité
supérieure de la crème de vitamine B12 sur le placebo1.
L’étude menée par Januchowski était une étude de
conception similaire, mais elle a été réalisée en utilisant
22 enfants âgés de 6 mois à 18 ans. Il n’y avait pas mention
du stade de la maladie de ces participants et s’ils utilisaient
d’autres traitements durant l’étude. Vingt-et-un patients ont
termi l’étude, un ayant abandonné en raison de réaction
cutanée liée aux deux crèmes. L’auteur a noté l’améliora-
tion de l’eczéma des participants sur une période de quatre
semaines en utilisant une version modifiée de l’échelle
SCOring of Atopic Dermatitis (SCORAD). L’auteur a
remarqué des baisses similaires dans les scores de dermatite
comme dans l’étude prédente. Les baisses étaient aussi
progressivement plus significatives aux suivis de deux et
de quatre semaines. L’auteur a également encouragé l’uti-
lisation de la crème de vitamine B12 comme une option de
traitement pour les enfants étant don qu’ils représentent
une population plus difficile à traiter2.
Tenant compte des études discutées, il semble que la
crème à la vitamine B12 pourrait être un traitement effi-
cace de l’eczéma atopique. Par contre, il est certainement
prématuré de recommander ce traitement chez les patients
eczémateux. La faiblesse de ces études demeure le petit
nombre de patients étudiés, et beaucoup de questions
restent encore sans réponse. Ainsi, comme l’eczéma est
une maladie chronique, il est nécessaire d’avoir une idée
de l’innocuité à long terme de cette crème.
Références :
1. Stücker M, Pieck C, et coll. Topical vitamin B12--a new therapeutic
approach in atopic dermatitis-evaluation of efficacy and tolerability in a
randomized placebo-controlled multicentre clinical trial. Br J Dermatol
2004; 150(5):977-83.
2. Januchowski R. Evaluation of topical vitamin B(12) for the treatment of
childhood eczema. J Altern Complement Med 2009; 15(4):387-9.
Dr Simon Nigen et George Christodoulou, résident, a pondu
à cette question.
Aux États-Unis, des decins recommandent une crème de vitamine B12 (0,07 %) dans le traitement de
lecma. Connaissez-vous des études faites sur cette théorie?
Question posée par Dre Hélène Thibeault, Saint-Boniface (Québec)
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