APPRENDRE, SE FORMER : D E L ’ A P P E T E N C E AU REINVESTISSEMENT DES S AVO I R S COMMEN T NAIT ET S ’ENTRETIEN T L’APPETEN CE POUR LES A PPRENTISSAG ES ? SUR LES CHEMINS D E L’APPRENTISSAG E : QUELS PROCESSUS ET QUELS F REIN S ? ACTES DES RDV DE L’EDUCATION 21 OCTOBRE 2015 CEMEA Guadeloupe Association reconnue d’utilité publique par décret de Juillet 1966 Rue de la ville d’Orly – BERGEVIN – BP 25 97110 Pointe à Pitre Tél. 0590 82 20 67/ Fax. 0590 21 02 72/ GSM. 0690 75 95 61 [email protected] Contenu Une journée d’étude annuelle ................................. 3 La cinquième édition ................................................ 4 Programme de la journee ........................................ 4 Une conférence animée par Philippe Goémé 6 Entrer dans un processus d’apprentissage… quelles conditions sont nécessaires ? …………7 Quel est le contrat, souvent implicite, passé entre l’institution, l’apprenant et son entourage ?......... 8 Comment maintenir les objectifs en termes d’apprentissage ?.......................................... 9 Restitution des ateliers ............................................ 12 Atelier 1 – Le désir d’apprendre : besoins et freins 13 Fils Rouges préliminaires ..................................... 13 Contenu de l’atelier 1 .......................................... 14 Atelier 2 - Ecole et temps périscolaire................... 15 Fils Rouges préliminaires ..................................... 15 Contenu de l’atelier 2 .......................................... 16 Atelier 4 – La posture d’éducateur ...................... 17 Fils Rouges préliminaires ..................................... 17 Contenu de l’atelier 4 .......................................... 17 2 LES RENDEZ -VOU S DE L’EDU CATION Les CEMEA UNE JOURNEE D’ETUDE ANNUELLE Le concept ‘Les rendez-vous de l’éducation’ consiste en une journée de réflexion, organisée annuellement, qui invite l’ensemble des acteurs de l’éducation à se rencontrer autour d’une thématique éducative. C’est une journée articulée conférence et d’ateliers. autour d’une Objectifs (Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active) Sont un mouvement de personnes engagées dans des pratiques autour des valeurs et des principes de l’Éducation Nouvelle et des méthodes d’éducation active, pour transformer les milieux et les institutions par la mise en action des individus. Association éducative complémentaire de l’enseignement public, reconnue d’utilité publique depuis 1966, agréés par les grands ministères de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, de l’Action sociale, de la Culture et de la Communication, des Affaires étrangères, les CEMEA sont porteurs depuis plus de 70 ans, d’une large expérience sociale et collective. - Créer un cadre de collaboration favorisant la rencontre et l’échange des acteurs d’éducation d’horizons divers ; - Apporter une expertise et accompagner les transformations sociales à travers la réflexion et leur mise en œuvre sur les territoires ; - Approfondir une question d’éducation en posant ses problématiques, en dégagent des méthodes et en définissant des perspectives Les CEMEA enrichissent leurs actions à partir - Penser l’éducation, la scolarité et leurs différents temps, espaces et acteurs à la lumière de l’éducation globale et de l’innovation. L’ambition des CEMEA est de nourrir aussi bien les pratiques de formation que les comportements sociaux de la philosophie de l’Education nouvelle. Toutefois, le but des CEMEA n’est pas seulement d’inventorier, d’analyser, de découvrir ou de diffuser des techniques, mais d’agir dans et sur les territoires, dans les champs qui sont les nôtres : Les actions et innovations avec l’école, Les loisirs du jeune et de l’enfant, Les actions éducatives, culturelles et internationales, Les formation à l’animation volontaire, La formation professionnelle, L’ouverture au monde et la mobilité. Publics cibles Cet événement s’adresse aux enseignants, élus et responsables territoriaux, parents, animateurs, responsables associatifs, éducateurs, psychologues et médecins, étudiants et travailleurs sociaux. d’espaces de recherche et de rencontres articulés avec l’organisation de manifestations publiques et, les prolongent à travers des publications écrites ou audiovisuelles, outils de développement, de réflexion et d’innovation. C’est l’ensemble de cette déclinaison ancrée dans les pratiques au quotidien qui constitue notre personnalité, qui fait notre spécificité et notre force. Les CEMEA défendent l’idée qu’il y a UNE éducation qui doit être globale et cohérente ; la mobilisation de l’ensemble de la communauté éducative est nécessaire à la mise en cohérence de tous les temps et les lieux d’éducation de l’enfant. 3 LA CINQUIEME EDITION En matière d’éducation, ce qui se passe avec l’adolescent n’est pas fondamentalement différent de ce qui se passe avec des enfants ou dans ce que l’on nomme « l’éducation d’adultes ». La reconnaissance de l’apprenant comme sujet engage l’éducateur à connaître les conditions qui permettent de favoriser l’appropriation des savoirs, la construction et l’émancipation des personnes dans leur globalité. D’un côté, de grands mouvements pédagogiques défendent le principe de la séparation de l’instruction et de l’éducation. Ce clivage n’est pas sans conséquence sur la vie de l’apprenant. D’un autre côté, comment faire fi des aspirations de publics dans la société numérique ou dans des situations sociales défiant le postulat qu’ « il faut travailler pour réussir » ou peu à l’aise dans les cadres formels de l’apprentissage ? C’est dans cette tension que prend naissance la pédagogie au sens de son innovation, sa bienveillance et ses projets. Les CEMEA, mouvement d’éducation populaire porteur des concepts de l’Education Nouvelle et parce que la notion du savoir est un enjeu fort, cherchent à faire approfondir les notions d’intérêt, de situation, d’expérience personnelle, d’expérimentation, d’action, d’activité, d’agir et de faire au sein de tout apprentissage avec les participants à cette journée. PROGRAMME DE LA JOUR NEE MATINEE Ouverture protocolaire de la journée : Monsieur le Vice-président de l’Université des Antilles, Didier DESTOUCHES Monsieur le Directeur de l’ESPE Guadeloupe, Lambert Félix PRUDENT Madame la représentante de Monsieur le Recteur, Patricia FREINET Monsieur le Président des CEMEA Guadeloupe, Jean Pierre PICARD Conférence « Comment naît et s’entretient l’appétence pour les apprentissages ? Sur les chemins de l’apprentissage : quels processus et quels freins ? » animée par Philippe GOEME Travaux en 4 ateliers : Le désir d’apprendre : besoins et freins. Quelles pratiques ? Où se situent les contraintes ? Apprendre ou se former seul, apprendre ou se former à plusieurs : quelle compréhension pour quelle socialisation ? Ecole et temps périscolaire : donner sens aux apprentissages par l’activité ? La posture de l’Educateur : principal acteur des apprentissages ? APRES-MIDI Suite et fin des ateliers Restitution des travaux en ateliers Synthèse des travaux par Philippe GOEME et clôture de la journée 4 OUVERTURE DES 5EMES RENDEZ -VOU S DE L’EDU CATION RETRANSCRIPTION DU D ISCOURS D’OUVERTURE DU PRESIDE NT DES CEMEA GUADELOUPE Madame l’Inspectrice représentant Monsieur le Recteur de l’Académie de Guadeloupe, Monsieur le Président de l’Université, Monsieur le Directeur de l’ESPE, Mesdames, Messieurs en vos grades et qualités, Au nom de l’Association des CEMEA Guadeloupe, je suis très heureux de vous accueillir et je vous souhaite la bienvenue. Je remercie Monsieur le Président de l’Université d’avoir mis à notre disposition des locaux nous permettant de travailler dans les meilleures conditions possibles, Monsieur Philippe Goémé qui participera à l’ensemble de nos travaux et je vous remercie tous de votre présence. Les Rendez-vous de l’Education, qui en sont à leur 5ème édition, ont pour objectif de favoriser la rencontre et la réflexion collective d’un très large public d’acteurs de l’éducation autour d’une thématique centrale. Depuis leur création, les CEMEA réfléchissent et agissent pour qu’avance cette idée que « Tout être humain est susceptible de progrès, il en a le désir et la possibilité », c’est-à-dire que tout individu, tout au long de sa vie, peut progresser et apprendre, tant à l’école que hors de l’école, dans toutes les situations de la vie, sans opposer l’Ecole aux loisirs, ni au milieu familial ni au monde du travail. Le thème choisi cette année est une question prégnante à laquelle nous sommes confrontés en permanence : Apprendre, se former : de l’appétence au réinvestissement. La question « Comment apprendre ? » a un double sens. Elle interroge aussi bien les enseignants, les formateurs, les éducateurs sur leurs pratiques professionnelles que les publics auxquels ils s’adressent : enfants, adolescents, élèves, étudiants, jeunes et adultes en formation. Apprendre à quelles conditions ? Comment donner sens aux apprentissages ? Comment l’envie d’apprendre est-elle suscitée ? Comment rendre les apprentissages efficients ? Voilà quelques questions non exhaustives sur lesquelles je vous propose de réfléchir, de confronter des analyses, des points de vue et surtout de partager des pratiques. Je vous souhaite une bonne journée, des travaux fructueux et je vous remercie de votre attention. Jean Pierre PICARD, Président des CEMEA Guadeloupe 5 DEUX TEMPS FORTS UNE CONFERENCE ANIMEE PAR PHILIPPE GOEME Ce premier temps fort de la journée va permettre de poser quelques repères théoriques auxquels se reporter pour alimenter la réflexion générale, et celle des ateliers en particulier. PRÉSENTATION DE PHILLIPE GOÉMÉ Professeur de sciences économiques et sociales ; Co-fondateur, coordinateur et enseignant au Pôle Innovant Lycéen jusqu’en juin 2013 ; Président de la FESPI (Fédération des Etablissements Scolaires Publics Innovants) jusqu’en 2012 et toujours membre du bureau. Actuellement Formateur à l’ESPE Créteil en charge des formations transversales ; Rattaché à l’OUIEP (Observatoire Universitaire International Education et Prévention), responsable des formations ; Chargé de mission, par le Département Innovation du MEN pour l’accompagnement national de Structures de Retour à l’Ecole (SRE). Publications les plus significatives des huit dernières années - Article sur le rôle du tutorat 2006 « MAIE*» Paris (2006) - « Le temps et les adolescents », «MAIE» Paris (2007) - « Le rôle des espaces dans le processus de retour à l’École », - « Le projet personnel de l’élève » revue du CETREQ (Québec, 2006) - « Les enjeux politique de raccrochage », revue les Cahiers Pédagogiques, (mars 2012) - « Raccrocher, c’est toronner », revue NRAS, - Avec A Maurin, « Le faire équipe » revue « Vers l’Education Nouvelle », (2010) - Avec D Toubert et C Montandon « L’accompagnement d’une équipe de collège pour la prévention du décrochage scolaire », dans le cadre d’une recherche action FESPI/fondation de France, 2011 - Avec S Bonniere “La régulation de la vie collective au Pôle Innovant Lycéen”, in « l’autorité éducative, la construire et l’exercer » ; dirigée par B Robbes, collection Repère pour agir, SCEREN/CRDP - Avec A Maurin, « La nécessité de l’innovation pour agir contre le décrochage », revue « Vers l’Education Nouvelle », (2013) - Avec M A Hugon, et P Taburet, « Décrochage scolaire, des pistes pédagogiques pour agir », SCEREN, collection « Repères pour agir ». - Avec S Bonniere « Quelles évaluation pour les élèves en raccrochage » Revue VEN octobre 2014 - Avec Eric de Saint Denis, « Etre enseignant, vers de nouvelles professionnalités ? », Revue AFAE, décembre 200014 - « Lutter contre le décrochage, agir pour l’Ecole », Revue Dialogue, GFEN, octobre 2014 - « Quelles nouvelles pratiques professionnelles imposent la lutte contre le dérochage ? » Les cahiers Dynamiques, ENPJJ, juin 2015 - Avec JC Pettier « Climat scolaire : préférer l’accompagnement à la formation » CRAP, juin 2015 6 ENTRER DANS UN PROCE SSUS D’APPRENTISSAGE … QUELLES CONDITIONS S ONT NECESSAIRES ? Philippe MEIRIEU dit que tout le monde voudrait savoir, mais par forcément apprendre1. L’acte consistant à apprendre peut-être long, douloureux, semé d’embuche, de désillusions et de renoncement2. Il faut donc, si l’on accepte l’idée que la pédagogie existe, se poser deux questions fondatrices lorsque l’on est en position de transmettre, de mettre d’autres personnes en situation d’apprentissage. Premièrement, quelle stratégie pédagogique je vais devoir développer pour favoriser l’apprentissage, en tenant compte des objectifs fixés, des savoirs et compétences à aborder, des particularités du public et de ses capacités supposées ? Deuxièmement, quelles conditions doivent être réunies initialement et tout au long du processus engagé pour que la dynamique d’apprentissage puisse s’instaurer et se maintenir ? C’est ce deuxième aspect que nous allons plus particulièrement évoquer ici. Comment concourir à créer le cadre indispensable à l’entrée dans une dynamique d’apprentissage ? Il est en effet illusoire de penser que l’on entre dans un phénomène aussi complexe hors de toutes contingences extérieures. L’objet de cette contribution ne sera pas de donner directement des solutions, mais de fournir des pistes de réflexion pouvant être exploré par chacun en fonction du cadre de son intervention (structure, public, attendu institutionnel). La question du cadre permettant l’entrée dans l’apprentissage n’est pas nouvelle. Elle est inhérente à toutes démarches cherchant à développer un milieu propice à celui-ci. Ce qui est nouveau c’est que les espaces éducatifs formels, comme l’Ecole mais pas seulement, sont directement confrontés à un écart à la norme attendue. L’accueil de publics requérant des formes particulières de prise en charge se développe. L’éloignement de la norme scolaire, criante au collège, est significatif d’une massification qui n’a su être une démocratisation et en est un symptôme parlant. De même, la sortie prématurée du système scolaire d’environ 12% d’une classe d’âge (les décrocheurs…ou décrochés) montre bien le décalage pouvant exister entre la proposition institutionnelle et les besoins réels au moment où le diplôme est devenu si important. Le constat est clair : il ne suffit pas de créer une situation de transmission de savoir ou de savoir-faire dans un espace éducatif formel (école ou autre), pour que 1 2 Meirieu, Ph. (1989). Apprendre… oui, mais comment ? Paris : Ed. ESF, 4e éd Perrenoud, Ph. (2004).Qu’est-ce qu’apprendre ? Enfance & Psy, n° 24, 9-17 ACTES DES RDV DE L’EDUCATION 21 OCTOBRE 2015 CEMEA Guadeloupe Association reconnue d’utilité publique par décret de Juillet 1966 Rue de la ville d’Orly – BERGEVIN – BP 25 97110 Pointe à Pitre Tél. 0590 82 20 67/ Fax. 0590 21 02 72/ GSM. 0690 75 95 61 [email protected] le processus d’apprentissage se mette en place. Même si l’envie de savoir et la capacité de progrès existent, certaines conditions initiales doivent être réunies. QUEL EST LE CONTRAT, SOUVENT IMPLICITE, PASSE ENTRE L’INSTITUTION, L’APPRENANT ET SON ENTOURAGE ? On ne s’engage pas dans un processus long, couteux et complexe comme l’apprentissage sans que le contrat initial qui lie les différents partis, soit défini clairement, et non pas de façon implicite. La question des objectifs qu’assignent et que s’assignent l’Ecole est à ce titre éclairante. Les objectifs de l’institution scolaire, car l’Ecole est une institution et non seulement un service public de formation, sont-ils, sur tous les plans et à tous moments les mêmes que ceux des élèves et ceux des familles ? A la question « pourquoi aller à l’Ecole », les réponses peuvent être diverses, entre pragmatisme (le diplôme est devenu le principal vecteur d’intégration sociale et professionnelle, hors de la reconnaissance d’une qualification ou d’un niveau, il est devenu extrêmement compliqué d’espérer accéder facilement à l’emploi) et humanisme (l’Ecole est un lieu de transmission d’une culture émancipatrice devant permettre de former grâce à un rapport construit à la culture, la formation d’un individu autonome dans ses choix). Plus quotidiennement, à quel moment les apprentissages et leur modalités sont non seulement présentés, mais aussi expliqués afin de pouvoir être questionnés légitimement par les élèves. Derrière le fameux « à quoi cela sert » se cache bien une demande de légitimation, induite par un manque de clarté dans le contrat qui s’établit au quotidien entre les enseignants et les enfants. Il est indispensable que les modalités d’apprentissage (formes et contenus) soient non seulement présentées mais partagées. Il ne s’agit pas de négocier celles-ci mais de reconnaitre comme légitimes toutes questions et remises en cause pouvant se poser à ce propos. Il faut donc travailler sur l’adhésion, même si celle-ci est empreinte de doute, plutôt que sur la conformation. Cela pose la question du statut et de la sphère de compétence reconnue de chacun. On sait, par exemple, que la relation entre l’Ecole et la famille est une longue et douloureuse histoire. Or, il est difficile de construire une cohérence éducative si la place de chaque acteur n’est pas, non seulement clairement définie, mais aussi incarnée dans un mode de fonctionnement visible au quotidien. Cela implique que les sphères de compétences et les attendus vis-à-vis des différents partenaires éducatifs soient, non seulement définis, explicités, mais aussi déclinés dans un fonctionnement intégrateur. L’exemple des élèves revenant dans une structure de raccrochage préparant au baccalauréat est assez éclairant. L’objectif affiché de ces jeunes et de leur famille est, bien sûr, l’obtention du diplôme. Celui des équipes est aussi la remise dans une logique d’apprentissage, celle-ci pouvant, se suffire à elle-même (qu’est-ce qu’un diplôme au regard du développement intellectuel d’un adolescent ?). Il n’y a bien sûr pas de contradiction entre les deux. Pour autant, l’ordre des priorités n’est pas le même. Alors que les jeunes 8 vont être très demandeurs, dès le départ, d’une préparation objective aux épreuves en réclamant du scolaire « pur et dur », les équipes vont plutôt tendre à favoriser un retour progressif dans une posture rendant possible la réinscription dans une dynamique intellectuelle. Il faudra donc qu’existe des instances de médiation entre les jeunes, l’équipe et les familles, en l’occurrence le tutorat, pour que les attentes divergentes en apparence puissent se recouper. COMMENT MAINTENIR LES OBJECTIFS EN TERMES D’APPRENTISSAGE ? Nous avons cité plus haut P. Mérieux qui différencie l’envie d’apprendre et l’envie de savoir. La question va donc être de savoir comment entretenir l’engagement dans le processus d’apprentissage, une fois le contrat initial passé. Régulièrement, les adultes rappellent l’utilité de ce qui est enseigné. Quasiment tous les élèves, même les plus en difficulté, sont d’ailleurs capables de vous réciter l’importance de la maitrise du français, des maths ou de l’anglais. Cette fonctionnalité reconnue ne suffit pas pour autant à créer forcément une dynamique d’apprentissage. Il s’agit donc de différencier l’utilité du sens. Le sens de l’apprentissage renvoie à la place qu’il va prendre dans le cadre du développement de la personne. Cela peut être lié à son parcours et à sa construction intellectuels et culturels (les enfants ont envie d’apprendre à lire et écrire car cette compétence leur semble indispensable pour communiquer et comprendre le monde qui les entoure) mais aussi au lien qu’il pourra établir entre ce savoir nouveau et d’autres. Cette mise en résonnance des savoirs entre eux permet de donner une cohérence au-delà des contenus spécifiques. Cela peut se faire automatiquement chez certains enfants, mais cela peut aussi être travaillé dans le cadre de temps spécifiques d’accompagnement permettant de révéler les liens présents mais non visibles entre les différents temps de formation. Un ancien Proviseur, G Longhi, disait qu’il fallait parfois descendre du vélo pour se regarder pédaler…cela peut aussi servir à demander son chemin et mieux savoir où nous mènent nos efforts. Une proposition d’apprentissage sera d’autant mieux acceptée qu’elle semblera correspondre, dans ses modalités, aux spécificités de l’enfant concerné. L’individualisation et la différenciation, comme modalités pédagogiques, peuvent, durant certaines activités (il n’est pas question dire que les moments collectifs ne sont pas aussi porteurs) favoriser l’investissement dans le processus en cours et le rendre efficace. Mais, au-delà, il serait intéressant de se poser la question en terme de personnalisation : comment un enfant se sent-il reconnu en tant que tel par l’institution, dans ses particularités, ses difficultés, ses possibilités ? Les objectifs de cette personnalisation sont de trois ordres. Tout d’abord, il s’agira de permettre au jeune de devenir acteur de sa formation et de pouvoir questionner son parcours. Cela signifie qu’il doit pouvoir, à partir du bilan accompagné, intervenir sur les priorités de ses apprentissages à venir, repérer ses points forts et faibles, et recevoir en échange des propositions de remédiations expliquées et justifiées. 9 Deuxièmement, l’élève doit pouvoir interroger le cadre de l’apprentissage. L’organisation des cours, leur contenu, ne va pas de soi. Il y a une légitimité à pouvoir poser des questions, non pour la remettre en cause, mais au contraire pour se l’approprier. Ainsi, les adultes se doivent de rester disponibles, et plus que cela, susciter les questions des élèves dans un cadre institué permettant aux enfants d’exprimer leur étonnement, leur doute, leur incompréhension. Enfin, on ne marche pas longtemps si l’on ne sait pas où l’on va. Il est donc indispensable qu’existent des moments ou l’élève peut faire le point sur sa progression, non pas en termes de manques, mais en termes d’écart à combler. En partant de ce qui est réussi (et non pas des échecs), l’apprenant doit pouvoir intégrer ce qu’il doit engager pour progresser. Cela ne signifie pas une vague consigne générale, mais une analyse fine et une proposition adaptée. Il s’agit bien là d’une aide à la construction d’une démarche d’autonomie : quand je sais ce qui me manque, ce que je peux engager, je suis deviens autonome dans mon parcours. Un exemple : le conseil de progrès au Pôle innovant Lycéen, structure de raccrochage. Toutes les 6/7 semaines, (avant chaque vacances), les lycéens sont invités à participer à un conseil de progrès. Il est préparé de la façon suivante : tous les élèves de la classe ont eu un rendez-vous pour faire le bilan avec le tuteur sur tous les plans (posture, travail, projet…). Le jour du conseil, les élèves remplissent un brouillon dont les deux premières colonnes portent sur ce qui a été réalisé pendant la séquence, et ce qui serait nécessaire pour la prochaine, concernant chaque matière. Lorsqu’ils ont remplis ces colonnes, ils vont voir l’enseignant concerné qui fait le bilan avec l’élève, validant ou non ce que l’élève a écrit. Lorsqu’ils sont d’accords, il met son appréciation dans la troisième colonne. Le soir, tous les élèves, les enseignants et les parents sont réunis dans la même salle et ce sont les élèves qui font leur bilan, les professeurs se taisent, hormis celui qui dirige la séance, les parents interviennent individuellement après leur enfant s’ils le souhaitent. D’autres variables influents sur la dynamique d’apprentissage auraient pu être développés, comme le rapport aux autres, on n’apprend pas tout seul, ou, plus globalement, le climat scolaire qui favorise, non seulement le bien-être mais aussi la réussite académique. La question de l’activité elle-même mériterait d’être développée et traitée car bien évidemment, la question des pédagogies mises en œuvre est fondamentale. Néanmoins, derrière la question des conditions nécessaires à l’entrée dans les apprentissages se cache la question de la conception que l’on porte du statut de l’enfant. Considérer qu’il n’est pas un espace vierge, mais qu’au contraire, il doit être pris en compte dans sa globalité, environnement inclus, et qu’il doit pouvoir être partie prenante de son parcours social et intellectuel correspond déjà à une certaine conception humaniste de l’individu. 10 Philippe GOEME, Octobre 2015, Guadeloupe 11 RESTITUTION DES ATEL IERS CONTRIBUTIONS AUX PROBLEMATIQUES POSEES PAR LA THEMATIQUE Depuis leur création en 1937, les CEMEA réfléchissent et agissent pour qu’avance cette idée que « tout être est susceptible de progrès, il en a le désir et la possibilité », c’est-à-dire que tout individu, tout au long de sa vie, peut progresser et apprendre, tant à l’école que hors de l’école, dans toutes les situations de la vie, sans opposer l’Ecole aux loisirs, ni au milieu familial ou au monde du travail. Pour chaque atelier sont proposées des questions, interrogations, problématiques liées à chaque thématique afin de faire émerger des échanges de pratiques, des pistes de réflexion et des leviers de transformation au plus près de la réalité. Une restitution des travaux des ateliers est réalisée par les rapporteurs d’ateliers. Ateliers Le désir 1 d’apprendre, besoins et freins Apprendre ou se former seul, 2 apprendre ou se former à plusieurs 3 4 Ecole et temps périscolaire La posture de l’Educateur Evaluation 25 100% 21 20 90% 20 80% 17 70% 15 60% 15 50% 40% 10 30% 20% 5 10% 0% 0 Mouture Exploration Leviers Niv. globale globale et de diverses d'actions de animation situations dégagés satisfaction éducatives Participation Atelier 1 Atelier 2 Atelier 3 Atelier 4 Peu ou pas satis. Satisfait Participation aux ateliers 12 Moyt satisfait ATELIER 1 – LE DESIR D’APPRENDRE : BESOINS ET FREINS FILS ROUGES PRELIMINAIRES CONDITIONS DU PLAISIR D’APPRENDRE ET D’APPRENTISSAGE – DEPLAISIR D’APPRENDRE – PROJET DE SOI – ENJEUX ACTUELS DES APPRENTISSAGES QUELLES PRATIQUES ? OU SE SITUENT LES CO NTRAINTES ? Apprendre est souvent perçu comme un « état » fermé, clos sur le passé, à l’opposé d’un processus. Pourtant, l’apprentissage, tout en étant douloureux et prometteur, c’est un voyage d’errance et de tâtonnement au cours duquel on dépasse le connu et on aborde des territoires nouveaux à explorer. Au présent, apprendre ne se conjugue pas avec plaisir et les souvenirs de l’école sont souvent teintés d’ennui. Au passé, oui, on est content d’avoir appris. Au conditionnel, certes, il serait heureux qu’on ait appris. Contre l’oubli que l’élève, l’adulte, l’étudiant, le stagiaire est d’abord un apprenant ; contre l’enfermement dans le fatalisme de la « malchance » d’être un mauvais élève, le découragement, les sentiments d’extériorité, d’infériorité, d’impuissance, de décrochement par rapport au savoir enseigné : comment créer le désir d’apprendre ? Le désir d’apprendre n’est pas innée mais apprendre est un droit inaliénable. C’est un processus qui mobilise les capacités de motivation, de curiosité, la recherche, l’intérêt et les aspirations, l’appétence, l’imagination et l’organisation mentale, le registre des représentations. Est-ce la motivation qui fait la réussite éducative ou l’inverse ? A quelle condition un apprenant peut-il demander du savoir ? Pour Grégory Bateson, les différents stades d’apprentissage sont : - Stage zéro : chaque apprenant participe à la communication plutôt qu’il en est à l’origine ou l’aboutissement des savoirs - Stade 1 : Aptitude à changer de comportement en fonction d’une information - Stade 2 : Apprendre à apprendre : changement réel où l’on travaille explicitement sur le processus et les règles du jeu Ces différents stades d’apprentissage conduisent à augmenter les capacités d’apprentissage des apprenants et à agir sur leur milieu. Comment donner sens aux apprentissages ? Le consumérisme des savoirs, l’utilitarisme scolaire et social (Googlisation des savoirs, la géolocalisation qui remplace la géographie, correcteurs automatique de l’orthographe, etc.), la société des compétences et de l’employabilité ne poussent-ils pas à savoir sans apprendre, sans susciter du plaisir et sans un engagement de l’apprenant ? Quels sont les freins de l’accessibilité, de l’adhésion, de la mobilité vers les apprentissages ? Comment surmonter ces obstacles ? Il existe nombres de formations et de dispositifs d’apprentissage. Comment interpréter l’absence d’adhésion ? 13 CONTENU DE L’ATELIER 1 Pour amorcer le débat… Que faire face à l’élève qui ne veut pas apprendre ? Comment faire naître le désir d’apprendre ? « Comment faire boire un cheval qui n’a pas soif ? » (Freinet) Constats et éléments d’analyse apprendre c’est prendre des risques les décrocheurs ne constituent pas une population homogène (différencier, proposer des chemins différents) difficile de savoir ce qui se passe dans la tête de l’élève difficile de mobiliser les parents distants de l’école le temps de l’institution n’est pas le temps pédagogique, il est différent. Le temps de l’institution ne permet pas la mise en œuvre d’innovations. les malentendus sur ce qu’est apprendre Des actions à mener faire verbaliser créer un climat de confiance, créer un groupe solidaire différencier, individualiser (entretiens individuels avec les élèves), spécifier l’intervention en fonction de la singularité de l’élève pédagogie du détour aider l’élève à trouver sa place créer un espace de sécurité psychologique car apprendre c’est prendre des risques entrer dans la logique de l’élève pour éviter les malentendus utiliser l’évaluation de façon positive et formative aide aux devoirs valoriser l’enfant, la réussite met en confiance faisceau de solutions s’appuyer sur les zones d’excellence de l’élève : valorisation de l’estime de soi pluralité complémentarité des intervenants (éducateurs spécialisés, enseignants, etc.) mettre les élèves en situation de produire double culture valorisée : école et famille travail en équipe et projet plus de maîtres que de classes (CF expérience à l’école de Petit Bourg), prise en charge collective de la difficulté aider les parents, comment les réconcilier avec l’école ? Les limites… des moyens humains et financiers insuffisants la formation des enseignants limites sociologiques et capitale culturel : des élèves moins familiarisés que d’autres avec le discours de l’école 14 ATELIER 2 - ECOLE ET TEMPS PERIS COLAIRE FILS ROUGES PRELIMINAIRES L’ACTIVITE – COEDUCATION – COMPLEMENTARITE ESPACES/TEMPS D’APPRENTISSAGE DONNER SENS AUX APPR ENTISSAGES PAR L’ACTIVITE ? On oppose souvent les temps libérés à l’école comme étant le lieu d’une activité libre et spontanée, où les acquisitions se feraient sous forme jouées, en opposition à un lieu où apprendre serait un acte sérieux ; trop souvent cloisonnées dans des tranches horaires artificielles, sans lien affirmé avec le rythme naturel de la journée, avec les rythmes biologiques des acteurs, aux rythmes culturels, comme un supermarché des activités. « La déperdition est réelle entre le savoir à prendre et apprendre. » D’un côté, le constat du faible rendement des apprentissages scolaires est assez général : au sortir du lycée, après sept ans d’enseignement, bien peu d’élèves maitrisent une langue vivante, un raisonnement formel complexe, une expression écrite aisée. De l’autre, les témoignages recueillis auprès d’adultes, de stagiaires en formation et d’anciens mauvais élèves attestent la facilité à apprendre et la rapidité, la force et l’intensité des apprentissages acquis sur le terrain professionnel et/ou expérientiel et dans la dynamique de leurs engagements extrascolaires, associatifs, de service volontaire, etc. « La sélection scolaire s’opère sur les résultats d’activités que l’on n’apprend guère à effectuer en classe. » P. Meirieu « Les meilleures situations d’apprentissage sont celles où on apprend en agissant » mais cela donne l’impression qu’il faudrait agglomérer l’activité aux apprentissages et inversement. Quel sens donné à l’activité et à l’apprendre ? Les savoirs enseignés à l’école sont-ils trop complexes pour être directement articulés à des pratiques sociales de référence, des situations sociales vécues au quotidien ? Evalue-t-on les activités périscolaires selon les cadres de référence du domaine scolaire ? Le projet d’activité ne diffère-t-il pas du projet d’apprendre de l’école ? Comment raccrocher des savoirs didactiques à ce qui a du sens dans l’environnement socioculturel de l’apprenant, à des aptitudes et des attitudes sociales ? L’activité est un lieu de formation à la vie sociale, est un espace de formation individuelle, fait partie intégrante de l’éducation globale, un espace de transmission culturelle. Du fait du poids des habitudes et des représentations, les activités périscolaires et extrascolaires ont pour fin en soi ou objectif obligé une production stéréotypée : une chanson ou un jeu appris, le souvenir à rapporter à la maison, la démonstration d’une maitrise technique (savoir construire un camion en objets recyclés…). Qu’en fait-on ? 15 CONTENU DE L’ATELIER 2 Constats et éléments d’analyse Qu’est-ce qui existe Les nouvelles activités périscolaires (NAP) o Morne-A-L’eau : Beaucoup de devoirs, pas assez d’activités manuelles / Grille d’émotion utilisée pour connaitre le ressentis des enfants. o Le Moule : activités sportives et culturelles. Pas de devoir. o Pointe-à-Pitre : activités sportives et culturelles proposées en lien avec le projet d’école. o Sainte-Rose : activités et devoir. Entrée par le jeu pour apprendre dans un autre cadre. o Saint-François et la Désirade : Lien entre temps scolaire et périscolaire effectif / Temps d’échange pour établir de la cohérence et trouver de bonne articulation et une complémentarité. Avoir des ambitions à la hauteur des moyens. Comment cela fonctionne… Fréquentation des NAP beaucoup plus importante dans le tiers des communes qui ont adopté le dispositif « Hamon ». Le Moule - Changement d’organisation : La 1ère année : NAP, 45 min par jour 4 fois par semaine puis 1 heure 3 fois par semaine. Les années suivantes la collectivité a adopté le dispositif « Hamon » : NAP durant une demi-journée (le jeudi). Quels sont les aspects positifs : o Multiplicité des activités proposées dans certaines collectivités. o Plaisir des participants (notamment les enfants défavorisés). Quelles sont les difficultés o Méfiance, manque de communication entre les différents acteurs (animateur, enseignant) o Composition des groupes d’enfants, gestion de l’hétérogénéité. o Rôle du directeur qui doit favoriser les contacts entre les différents intervenants (EN et PEDT) - Certains directeurs ne prennent pas part à la réforme. o Méconnaissance des enjeux et finalités des NAP par les parents. o Manque de formation des animateurs. Propositions concrètes Pratiques éducatives proposées : Favoriser la complémentarité entre les activités scolaires et périscolaires. Par exemple : école : formes géométriques / NAP : cerf-volant ; écriture article de journal ou correspondance scolaire / NAP : transcription numérique ; lecture textes dramatiques / NAP : Théâtre ; Mise en œuvre et condition de mise en œuvre : o Développer un véritable échange entre équipes enseignantes et animateurs ; o Tenir compte du rythme chronobiologique des enfants (fatigabilité, âge,…). Autres idées développées : Importance du rôle de l’IEN qui devrait faciliter l’échange entre les différents acteurs institutionnels mais surtout au sein des écoles (enseignants/animateurs). - Fin juin : rencontres des différents intervenants afin de communiquer le planning des NAP et définir des actions éducatives communes - Utilisation d’un cahier de liaison comme à Morne-àl’Eau - Expliquer aux familles les enjeux des nouveaux rythmes scolaires - Envisager des temps pour les familles moins réceptives. 16 ATELIER 4 – LA POSTURE D’EDUCATEUR FILS ROUGES PRELIMINAIRES RELATION EDUCATI VE – EDUQUER, INSTRUIRE AUJOURD’HUI - LE METIER D’EDUCAT EUR PRINCIPAL ACTEUR DES APPRENTISSAGES ? La profession d’Educateur requiert de plus en plus d’aptitudes et de flexibilité dans la dispense de connaissances, dans la démarche éducative, dans la relation éducative, dans la maitrise des outils et des sources de savoir, dans l’appréhension de la situation globale de l’apprenant. Depuis plus de cent ans, la primauté est donnée au cours magistral : l’apprenant passif, au risque de décrochages en cours de route. Dans le même temps, on observe une certaine méfiance et une ambivalence dans l’intervention de l’Educateur. Méfiance aux apprentissages puisqu’il vient de l’adulte et ne repose que sur lui. Ambivalence puisque l’Educateur symbolise un modèle, le garant de la transmission et de la reproduction des schémas culturels, garant de l’achèvement des programmes. Alors qu’il s’agit d’un pôle indispensable des apprentissages, l’Educateur est-il le passage obligé pour l’éduqué ? L’Educateur peut-il être simplement être le cadre et l’organisateur d’un processus d’apprentissage ? La réponse provient-elle uniquement des institutions de formation ? La mise en réseau et la coopération des acteurs de la coéducation fonctionne-t-elle dans la mise au jour des enjeux de la profession ? Les études ne donnent aucune science infuse. Que font et disent les acteurs de l’éducation pour entendre, associer, aider, réassurer, reconnaître les apprenants ? CONTENU DE L’ATELIER 4 Pour amorcer le débat… Plusieurs problématiques sur les rythmes scolaires et l’exhaustivité des questionnements de l’Educateur dans ses missions ont pu être déterminées grâce à l’analyse de Philipe Goémé et aux apports de Jean Pierre Picard lors de son passage lors du temps de travail réservé en ateliers. Ces apports ont démontré qu'apprendre ne résume pas en une chasse gardée par les instances du milieu scolaire mais concerne une problématique qui se pose au sein de la famille, entre pairs, via Internet, etc. Dans un premier temps, nous avons défini le rôle de l'éducateur, en tant qu'acteur d'apprentissage parmi tant d’autres… L’atelier a permis de confronter les pratiques et cultures professionnelles en partant de « Comment et pourquoi on apprend ». Peut-on dire que le système actuel est conçu pour 17 cliver l'éducation entre les élèves dits en difficultés et les élèves dits normaux ? La violence à l'école, les ressources éducatives des enfants aux moyens modestes, la dégradation du climat scolaire sont-ils de nouvelles données ? La recherche de solutions pour entrer dans les normes/attendus d'apprentissage et la recherche d’une bonne cohérence entre tous les acteurs de la cité c’est à dire parents, membres d'association, élus sont des préoccupations quotidiennes de l’Educateur. Nous nous accordons tous à dire que nous sommes tous des éducateurs avant tout par définition professionnelle. Et en dehors ? Peut-être n’avons-nous pas tous la même vision et sommes tous confronter à des difficultés différentes mais en finalité, seul l’intérêt de l'enfant prime et l'épanouissement des apprenants. Les difficultés rencontrées… … par les classes relais à renforcer l'équipe pédagogique en place. L’enseignant n'a pas le temps de travailler au cas par cas avec les enfants en difficultés. A chaque étape de la scolarité il y'a une méthode d'apprentissage mais c'est au collège qu'arrive la période de crise. Les propositions émergeant des travaux de l’atelier… Ici, il s’est agi d’explorer la question de la prise en charge de l’apprenant dans sa globalité : l’accompagner, l’aider à s'adapter à son environnement et à mobiliser les ressources disponibles et mobilisables, l’aide à la concrétisation de son projet futur, connaître son vécu. Directement liées à la posture de l’Educateur en tant qu’acteur de l’éducation dans une dynamique de coéducation, sept propositions ont émergé : 1234567- améliorer la relation parent/école aider à la parentalité mettre en place l'école des parents qui contribuera à l'échange des expériences un espace d’écoute entre les acteurs pour de nouvelles formes pédagogiques une collaboration avec les parents et les enseignants l’analyse de l’éducateur doit être prise en compte la qualification des encadrants en milieu scolaire et périscolaire 18 19