III) ENTRE POUVOIRS PUBLICS, OPINION PUBLIQUE
ET ASSOCIATIONS DE DEFENSE DE LA FEMME,
OUVRONS LE DEBAT.
Les pouvoirs publics qui mènent, en étroite collaboration avec le secteur associatif, une politique de
prévention et de traitement des violences faites aux femmes, ont ressenti la nécessité de mener
rapidement une réflexion sur ce phénomène des publicités mettant en scène des comportements
d’exclusion et de domination à l’égard des femmes.
Une étude du gouvernement a porté son interrogation sur l’état d’évolution des moeurs et des
exigences qui en découlent en termes de respect de la personne humaine. L’étude de la publicité
doit être menée au regard de l’impératif social de prévention de la violence et de lutte contre les
discriminations à l’égard des femmes.
Il appartient à l’ensemble du corps social de s’interroger sur l’engagement d’une responsabilité
collective à l’égard de phénomènes sociaux tels que les violences dont la prégnance semble être le
symptôme d’une crise profonde des repères.
Certes, le lien entre représentation de la violence et incitation à la violence est délicat à établir,
d’autant que l’image publicitaire se donne à voir dans un cadre précis (panneaux spéciaux dédiés à
l’affichage, signalétique télévisuelle, etc.), dont certains pensent qu’il suffit à décoder le message et
à montrer que l’on n’est pas dans l’univers de la réalité.
De même, il est également souvent allégué que le recours à la violence n’est pas une exclusivité de
la création publicitaire, qu’elle est également présente, et de plus en plus, dans les contenus
rédactionnels de magazines, dans des clips vidéos, des émissions de télévision ou des émissions de
radios destinées particulièrement aux jeunes.
Le caractère de mass média de certains supports confère à ces images une légitimité et une force qui
se trouvent confortées, pour certaines d’entre elles, par leur association à la marque de luxe qu’elles
représentent. Hypersexualité féminine ou « porno chic », femmes objets, femmes esclaves, femmes
violées ou femmes violeuses sont banalisées par la fréquence de leur utilisation. Il en est de même
des atteintes aux droits des femmes et des représentations stéréotypées que ces images évoquent.
Un certain nombre d’associations féministes concernant les représentations des femmes dans la
publicité ont mené des actions contre des campagnes publicitaires qui présentaient des images
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