http://www.wat.tv/video/474383/1974-1975-pub-dim.html
Cependant le mérite de la femme au foyer persiste dans l’inconscient collectif, tandis que
l’autre modèle de la femme indépendante tente timidement de se développer. Cette confrontation va
déterminer le début du travail du BVP (bureau de vérification de la publicité).
On le verra plus tard, mais d’une manière générale, le BVP préconise en premier lieu une
l’autodiscipline résonnée plutôt qu’une réglementation contraignante. Il recommande d’éviter
l’usage abusif de l’image de la femme pour des produits vendus indifféremment aux hommes et aux
femmes. De plus la femme ne doit plus servir d’objet publicitaire sans rapport avec l’utilisation du
produit.
Régulièrement pourtant, ce problème resurgit avec l’emploi de femmes dénudées sans
aucune justification (voiture, yaourt,…). Ce problème a pris de l’ampleur avec l’accès des femmes
aux études supérieurs, aux travails salarié et aux postes à responsabilités. Le fossé s’est donc creusé
entre l’image que la publicité renvoi (docile, soumise,…) et la perception qu’elles pouvaient avoir
d’elles-mêmes.
3. 1980 : La Superwoman
Les femmes ont lutté pour leurs droits et les ont acquis. Les femmes veulent prouver leurs
compétences dans les carrières professionnelles et leur modèle devient celui de la superwoman
décidée à être sur tous les fronts et parfaite sur chacun d’eux.
Les années 86-87 marquent un nouveau tournant grâce à trois campagnes très symboliques.
- Rodier d'abord, grande campagne de l'agence BDDP dont la directrice associée et
directrice de la création est Marie-Catherine Dupuy. "Elles assurent en Rodier" : une Vie Active
mais avec l'humour en plus.
Une caricature, certes, mais qui a permis de faire évoluer les mentalités", note Marna
Benitah, directrice commerciale de TBWA. La femme Rodier, c'est la nouvelle féministe. Elle n'est
pas anti-mec mais elle est infidèle, allumeuse et cultivée, Elle est pleine de santé, c'est une star
nouvelle vague. Ce nouveau style de féminité se combine avec la réhabilitation des rôles de mère,
femme au foyer et simplement femme. On peut être sans complexe femme et cuisinière, mère,
amante et bosseuse.
- Les superwoman affichent leur volonté de tout pouvoir faire : Lessieur en fera sa devise «
Je veux tout ». Avec cette seconde grande campagne, Lesieur est entré dans le langage courant,
signe que cette communication correspond à une vérité sociologique. Véritable profession de foi
des années 86-90, "Elles veulent tout" symbolise cette prise de conscience (masculine) d'une force
invincible.
- Prise de conscience identique dans le "C'est elle qui commande" de la campagne des Trois
Suisses, lancée en 1987. Cette campagne met en scène des femmes d'aujourd'hui avec leurs
contraintes, leurs exigences et leurs caprices. "Puisque son patron joue au patron, elle fait son
shopping au bureau. C'est elle qui commande".
Les années quatre-vingt vont voir arriver une deuxième vague féministe des Etats-Unis. On
passe d’un féminisme libertaire à un féminisme radical. La sexualité, qui était un moyen
d’émancipation devient le facteur de domination des hommes qu’il faut réduire. En même temps,
elles doivent prouver leur égalité face aux hommes si ce n’est agir comme un homme, ce qui
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