Compléments d’intégration propriétés de l’intégrale sur un segment, intégrales impropres () Compléments d’intégration 1 / 56 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 2 / 56 Plan 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 3 / 56 Dans tout le cours, on suppose toujours que a 6 b lorsqu’on parle du segment [a, b]. Comme dans le chapitre méthodes de calcul de primitives et d’intégrales, on admet que toute fonction continue sur un intervalle possède une primitive sur cet intervalle. () Compléments d’intégration 4 / 56 Intégrale d’une fonction continue sur un segment Définition Soit f une fonction continue sur un segment [a, b] (a 6Zb). On appelle intégrale de f sur le segment [a, b] le nombre réel noté f et défini par [a,b] Z f = F (b) − F (a) où F désigne une primitive quelconque de f sur [a,b] [a, b]. () Compléments d’intégration 5 / 56 Remarque: Z f représente l’aire algébrique de la région du plan délimitée par [a,b] l’axe (Ox), la courbe représentative de f et les droites d’équations x = a et x = b, en affectant d’un signe + les parties situées au dessus de l’axe (Ox) et d’un signe − les parties situées en dessous. () Compléments d’intégration 6 / 56 Proposition (linéarité) L’application C([a, b], R) −→ R Z f 7−→ f [a,b] est une forme linéaire sur l’espace vectoriel C([a, b], R) des fonctions continues sur le segment [a, b]. Autrement dit, pour toutes fonctions f et g continues sur [a, b] et tout réel λ, on a Z Z Z (λf + g ) = λ f + g. [a,b] () [a,b] Compléments d’intégration [a,b] 7 / 56 Démonstration. Soit λ ∈ R et f et g deux fonctions continues sur [a, b]. On note F et G des primitives respectives de f et g sur [a, b]. La fonction λF + G est alors une primitive de λf + g sur [a, b]. On a alors Z (λf + g ) = (λF + G )(b) − (λF + G )(a) [a,b] = λF (b) + G (b) − λF (a) − G (a) = λ(F (b) − F (a)) + (G (b) − G (a)) Z Z =λ f + g. [a,b] () [a,b] Compléments d’intégration 8 / 56 Proposition (positivité) Si f est une fonction continue et positive sur le segment [a, b], alors son intégrale sur [a, b] est positive, autrement dit, Z f > 0 =⇒ f > 0. [a,b] () Compléments d’intégration 9 / 56 Démonstration. On note F une primitive de f sur [a, b]. On a Z f = F (b) − F (a). [a,b] La fonction F est continue et dérivable sur [a, b], donc d’après le théorème des accroissements finis, il existe c ∈]a, b[ tel que F 0 (c) = Donc F (b) − F (a) F (b) − F (a) , donc f (c) = b−a b−a Z f = F (b) − F (a) = (b − a)f (c) [a,b] Puisque Zf est positive sur [a, b] et puisque b − a > 0, on a (b − a)f (c) > 0 et ainsi f > 0. [a,b] () Compléments d’intégration 10 / 56 Corollaire Si f et g sont deux fonctions continues sur [a, b] telles que f 6 g , alors on a Z Z f 6 g [a,b] [a,b] Démonstration. Soit f et g deux fonctions continues sur [a, b] telles que f 6 g . La fonction g − f est Ralors positive et continue sur [a, b]. D’après la proposition précédente, on a [a,b] (g − f ) > 0 ce qui donne, avec la R R linéarité de l’intégrale, [a,b] f 6 [a,b] g . () Compléments d’intégration 11 / 56 Corollaire Pour toute fonction f continue sur [a, b], on a Z Z |f |. f6 [a,b] [a,b] () Compléments d’intégration 12 / 56 b Z f (x) dx Lien avec la notation a Rappel : Soit f une fonction continue sur un intervalle I . Pour tous réels a et b appartenant à I , l’intégrale de f entre a et b est le nombre réel Z b f (x) dx par a Z b f (x)dx = F (b) − F (a) a où F désigne une primitive quelconque de f sur I , et ce quel que soit l’ordre des réels a et b. () Compléments d’intégration 13 / 56 Proposition Soit f une fonction continue sur un intervalle I . Pour tous réels a et b appartenant à I , on a Z f si a 6 b Z b [a,b] Z f (x) dx = a − f si a > b. [b,a] Z Remarque: Si a > b, b f (x) dx n’est pas l’intégrale de f sur un a segment : certaines propriétés de l’intégrale ne passent pas avec cette notation, en particulier, les propriétés de positivité et de croissance ne sont pas conservées. Dans la pratique, si a > b, pour comparer des intégrales Z a Z b f (x) dx. entre a et b, il est conseillé d’utiliser − f (x) dx à la place de b () Compléments d’intégration a 14 / 56 Exercice 1 Soit f la fonction définie par Z sin(x)/2 ∀x ∈ R, f (x) = √ cos(x)/2 et dt 1 − t2 Montrer que f est de classe C 1 sur R et calculer sa dérivée. () Compléments d’intégration 15 / 56 Proposition (relation de Chasles) Soit f une fonction continue sur un intervalle I . Pour tous réels a , b et c appartenant à I tels que a 6 b 6 c, on a Z Z Z f = f + f. [a,c] () [a,b] [b,c] Compléments d’intégration 16 / 56 Plan 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 17 / 56 Fonctions continues par morceaux sur un segment Définition On appelle subdivision de [a, b] toute famille finie (xi )06i6n strictement croissante d’éléments de [a, b] telle que a = x0 < x1 < · · · < xn = b. Exemple: 1; 2; 52 ; 3, 2; 4 est une subdivision de [1, 4]. Remarque: [ Si (xi )06i6n est une subdivision de [a, b], alors on a [a, b] = [xi−1 , xi ]. 16i6n () Compléments d’intégration 18 / 56 Définition Soit f une fonction à valeurs réelles définie sur le segment [a, b]. On dit que f est continue par morceaux si, et seulement si, il existe une subdivision (xi )i∈[[0,n]] de [a, b] telle que f soit continue sur chacun des intervalles ouverts ]xi−1 , xi [ (1 6 i 6 n) et prolongeable par continuité sur chacun des intervalles fermés [xi−1 , xi ]. Une telle subdivision est dite adaptée à la fonction f . Remarque: Une fonction continue est un cas particulier de fonction continue par morceaux. () Compléments d’intégration 19 / 56 Proposition Si f et g sont deux fonctions continues par morceaux sur [a, b] et λ un réel, alors λf + g et fg sont deux fonctions continues par morceaux sur [a, b]. () Compléments d’intégration 20 / 56 Intégrale d’une fonction continue par morceaux Définition Soit f une fonction continue par morceaux sur le segment [a, b] et (xi )06i6n une subdivision adaptée à f . Pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, on note fi le prolongement par continuité de f sur le segment [xi−1 , xi ]. On définit alors l’intégrale de f sur [a, b] par Z Z Z Z f = f1 + f2 + · · · + fn . [a,b] [a,x1 ] [x1 ,x2 ] [xn−1 ,b] Remarque: Les propriétés de linéarité, positivité et croissance de l’intégrale sont conservées lorsque la fonction à intégrer est continue par Z b morceaux. La notation f (x)dx est définie de la même façon que a précédemment pour une fonction continue par morceaux et la relation de Chasles reste valable. Exemple: () Compléments d’intégration 21 / 56 Attention : Certains résultats valables pour l’intégrale des fonctions continues ne sont plus vérifiés dès que la fonction à intégrer est seulement continue par morceaux ! On admettra le résultat suivant, valable uniquement avec pour les fonctions continues. Théorème Soit f une fonction continue positive sur un segment [a, b]. L’intégrale de f sur [a, b] est nulle si, et seulement si, f est nulle sur [a, b]. () Compléments d’intégration 22 / 56 Par contre, une fonction positive et continue par morceaux sur [a, b] peut être d’intégrale nulle sans être nulle sur tout le segment [a, b] () Compléments d’intégration 23 / 56 Plan 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 24 / 56 Valeur moyenne, inégalité de la moyenne À partir de maintenant, on suppose que a et b sont deux réels tels que a < b. Il faut bien noter que la plupart des résultats de la suite du cours sont faux si l’on ne fait pas cette supposition. () Compléments d’intégration 25 / 56 Définition Soit f une fonction continue par morceaux sur un segment [a, b]. On appelle valeur moyenne de f le nombre réel 1 µ= b−a Z b f (x)dx. a Remarque: La valeur moyenne µ de f est égale à la valeur de la fonction constante sur [a, b] qui a la même intégrale que f sur [a, b]. Autrement dit, c’est la longueur du côté du rectangle dont l’autre côté est [a, b] et qui a même aire que l’aire délimitée par la courbe représentative de f , l’axe (Ox) et les droites d’équations x = a et x = b. () Compléments d’intégration 26 / 56 Proposition Soit f et g deux fonctions continues par morceaux sur [a, b] et M un majorant M de |f | sur [a, b]. On a Z b Z b |g (x)|dx f (x)g (x)dx 6 M a a et en particulier, en choisissant pour g la fonction constante égale à 1, on obtient Z b 6 M · (b − a). f (x)dx (Inégalité de la moyenne) a Ceci donne une majoration naturelle de la valeur absolue de la valeur moyenne de f : Z b 1 |µ| = f (x)dx 6 M. b−a a () Compléments d’intégration 27 / 56 Inégalité de Cauchy-Schwarz Théorème Soit f et g deux fonctions continues par morceaux sur le segment [a, b]. On a 2 Z b Z b Z b 2 f (x)g (x)dx 6 f (x)dx g 2 (x)dx . a a a Démonstration. Soit f et g deux fonctions continues par morceaux sur [a, b]. Pour tout λ ∈ R, on pose Z P(λ) = b (f (x) + λg (x))2 dx = λ2 a Z b g 2 (x)dx + 2λ a Z + Z b f (x)g (x)dx a b f 2 (x)dx. a P est une fonction polynômiale en λ de degré inférieur ou égal à 2 et telle que ∀λ ∈ R, P(λ) > 0. () Compléments d’intégration 28 / 56 Z b g 2 (x)dx = 0, alors P est une fonction affine qui est toujours Si a positive. Donc P est une fonction constante et l’on a Z b f (x)g (x)dx = 0. On obtient donc a Z b f (x)g (x)dx Si =0= Z b 2 f (x)dx Z a a Z 2 b g 2 (x)dx . a b g 2 (x)dx 6= 0, alors P est un trinôme du second degré qui reste a positif sur R donc son discriminant Z b 2 Z f (x)g (x)dx − ∆=4 a b 2 f (x)dx a Z b 2 g (x)dx a est négatif ou nul. L’inégalité de Cauchy-Schwarz en découle immédiatement. () Compléments d’intégration 29 / 56 Plan 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 30 / 56 Définition Soit f une fonction continue sur [a, b] et n un entier strictement positif. Si l’on partage le segment [a, b] en n intervalles de même longueur à l’aide de la subdivision a + k b−a n k∈[[1,n]] , on appelle somme de Riemann correspondant à cette subdivision la somme n−1 b−aX Sn = f n k=0 () b−a a+k n Compléments d’intégration . 31 / 56 Remarque: 1 On peut également choisir pour somme de Riemann la somme n Sn0 b−aX = f n k=1 2 b−a a+k n qui revient à choisir l’extrémité de droite de chacun des segments de b−a pour tracer les rectangles. longueur n Dans les deux cas, une somme de Riemann est l’intégrale d’une fonction en escalier sur [a, b]. () Compléments d’intégration 32 / 56 Théorème La suite (Sn )n∈N des sommes de Riemann d’une fonction f continue sur [a, b] converge vers l’intégrale de f sur [a, b], autrement dit Z lim Sn = n→+∞ b f (x)dx. a Remarque: Ce résultat de convergence confirme que l’intégrale d’une fonction f sur [a, b] est l’aire algébrique sous la courbe représentative de f . () Compléments d’intégration 33 / 56 Grâce aux sommes de Riemann, il est possible de calculer des valeurs approchées d’intégrales mais cette méthode n’est pas très performante (en terme de rapidité de convergence). Cependant, les sommes de Riemann sont utiles pour trouver la limite de certaines suites. Si on prend a = 0 et b = 1, la somme de Riemann d’une fonction f s’écrit simplement n 1X f Sn = n k=1 k n Application: Calculer la limite de la suite (un )n∈N∗ définie par 2n P 1 ∀n ∈ N∗ , un = . p p=n+1 () Compléments d’intégration 34 / 56 Plan 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 35 / 56 Dans quelle situation ? La fonction f peut poser problème en une borne finie de l’intervalle d’intégration. On considère a et b deux réels avec a < b et f une fonction continue sur [a, b[ (resp. sur ]a, b]). Si f possède une limite finie en b (resp. en a), on peut prolonger f par continuité sur [a, b]. En notant f˜ le prolongement par continuité de f sur [a, b], on a alors Z b Z f (x)dx = b f˜(x)dx. a a Mais il peut arriver que lim f (t) ou lim f (t) n’existe pas ou est infinie ! t→a t→b Exemples: Peut-on définir 0+ ? R1 dt 0R t alors que la fonction inverse tend π/2 cos(1/t)dt alors que la fonction 0 vers +∞ en Peut-on définir to → cos(1/t) n’a pas de limite en 0 ? () Compléments d’intégration 36 / 56 L’intervalle d’intégration n’est pas borné. On considère une fonction f définie et continue sur un intervalle [a, +∞[ ou ] − ∞, b]. R +∞ dt R +∞ Exemple: Peut-on définir 1 tdt ? t ? Peut-on définir 0 () Compléments d’intégration 37 / 56 Intégrales convergentes ou divergentes Définition Soit f une application continue sur [a, b[ (où b > a, éventuellement Z b b = +∞). On dit que l’intégrale f (t)dt est convergente si et a Z x seulement si f (t)dt admet une limite finie lorsque x tend vers b. Dans a ce cas, on a Z Z b x f (t)dt = lim x→b a Z f (t)dt. a x Si la limite de f (t)dt lorsque x tend vers b n’est pas finie ou n’existe Z b f (t)dt diverge. pas, on dit que l’intégrale a a () Compléments d’intégration 38 / 56 Définition Soit f une application continue sur ]a, b] (où a < b, éventuellement Z b a = −∞). On dit que l’intégrale f (t)dt est convergente si et a Z b seulement si f (t)dt admet une limite finie lorsque x tend vers a. Dans x ce cas, on a Z Z b b f (t)dt = lim x→a x a Z f (t)dt. b Si la limite de f (t)dt lorsque x tend vers a n’est pas finie ou n’existe Z b pas, on dit que l’intégrale f (t)dt diverge. x a () Compléments d’intégration 39 / 56 Définition Soit f une application continue sur ]a, b[ (où a < b, éventuellement Z b a = −∞ et/ou b = +∞). Soit c ∈ ]a, b[. On dit que l’intégrale f (t)dt a Z c Z b est convergente si et seulement si les intégrales f (t)dt et f (t)dt a sont convergentes. Dans ce cas, on a Z b Z f (t)dt = a c Z f (t)dt + c b f (t)dt. a c Z Dans le cas contraire, on dit que l’intégrale b f (t)dt diverge. a () Compléments d’intégration 40 / 56 Exemples fondamentaux : les intégrales de Riemann Soit α un réel. Z . 1 L’intégrale dt est convergente si et seulement si α < 1. α 0 t Z +∞ 1 L’intégrale dt est convergente si et seulement si α > 1. α t . Plus généralement, soient a et α des réels. Z . dt L’intégrale converge si et seulement si α < 1. α a (t − a) Z +∞ dt L’intégrale converge si et seulement si α > 1. (t − a)α . Démonstration. Application: () Compléments d’intégration 41 / 56 Autres exemples : Z L’intégrale 1 ln(t)dt est convergente. 0 Z +∞ L’intégrale ln(t)dt est divergente. 1 Z L’intégrale +∞ e−αt dt est convergente pour tout réel α > 0. 0 () Compléments d’intégration 42 / 56 Théorème Soit f et g deux fonctions continues sur [a, b[ (resp. ]a, b], resp. ]a, b[) et λ un réel. Z b Z b Si les intégrales f (t)dt et g (t)dt convergent, alors l’intégrale a a Z b (f + λg )(t)dt est convergente. a () Compléments d’intégration 43 / 56 Intégrales des fonctions positives Dans ce paragraphe, on considère a et b réels ou ±∞. Théorème Soit f et g deux fonctions continues et positives sur [a, b[ (resp. ]a, b], resp. ]a, b[). On suppose que pour tout t ∈ [a, b[ (resp. ]a, b], resp. ]a, b[), on a f (t) 6 g (t), alors : Z 1 Si l’intégrale b Z g (t)dt est convergente, alors l’intégrale a 2 converge aussi. Z b Z Si l’intégrale f (t)dt est divergente, alors a () b f (t)dt a b g (t)dt diverge aussi. a Compléments d’intégration 44 / 56 Remarque: Si l’intervalle d’intégration est [a, b[ et que l’éventuel problème se situe en b, les résultats du théorème précédent restent valables si pour un certain c ∈ [a, b[, on a ∀t ∈ [c, b[, f (t) 6 g (t), c’est-à-dire si cette majoration est valable au voisinage de b. (La comparaison f (t) 6 g (t) sur tout l’intervalle d’intégration [a, b[ n’est pas toujours possible.) Exemples: Z +∞ étudier la convergence de l’intégrale 2 e−t dt. 0 Z étudier la convergence de l’intégrale +∞ 2 () Compléments d’intégration 1 + e−t dt. t 45 / 56 Théorème Soit f et g deux fonctions continues et positives sur [a, b[ (resp. ]a, b]) Z b telles que f ∼ g (resp. f ∼ g ). Alors les intégrales f (t)dt et a b a Z b g (t)dt sont de même nature, c’est-à-dire : a Z b Z b l’intégrale f (t)dt converge si et seulement si l’intégrale g (t)dt a a converge. Z b Z b l’intégrale f (t)dt diverge si et seulement si l’intégrale g (t)dt diverge. () a a Compléments d’intégration 46 / 56 Théorème Soit f et g deux fonctions continues et positives sur [a, b[ (resp. ]a, b]) telles que f = o (g ) (resp. f = oa (g )). b Z b Z b Si l’intégrale g (t)dt converge, alors l’intégrale f (t)dt converge a a Exemples: Z π/4 étudier la convergence de l’intégrale dt . tan(t) Z +∞ 1 étudier la convergence de l’intégrale sin dt. t 1/π 0 () Compléments d’intégration p 47 / 56 Intégrales absolument convergentes Définition Soit f une fonction continue sur [a, b[ (resp. ]a, b], resp. ]a, b[). On dit que Z b l’intégrale f (t)dt est absolument convergente si et seulement si Za b l’intégrale |f (t)|dt est convergente. a () Compléments d’intégration 48 / 56 Théorème Soit f une fonction continue sur [a, b[ (resp. ]a, b], resp. ]a, b[). Z b Si l’intégrale f (t)dt est absolument convergente, alors cette intégrale a est convergente. Z b b Z |f (t)|dt converge, alors Autrement dit : si a f (t)dt converge. a Z b |f (t)|dt à Utilité : si l’on arrive à prouver la convergence de l’intégrale a l’aide des théorèmes utilisant la comparaison des fonctions positives Z b (puisque |f | > 0), on aura prouvé la convergence de l’intégrale f (t)dt. a Z Exemple: étudier la convergence de l’intégrale 0 () Compléments d’intégration +∞ ln(t) dt. 1 + t2 49 / 56 Plan 1 Intégrale d’une fonction continue sur un segment 2 Intégrale d’une fonction continue par morceaux sur un segment 3 Inégalités classiques 4 Sommes de Riemann 5 Intégrales impropres 6 Intégration sur un intervalle quelconque () Compléments d’intégration 50 / 56 Remarque: Soit I un intervalle de R. L’intervalle I est de la forme ]a, b[, [a, b[, ]a, b] ou [a, b], les extrémités ouvertes de l’intervalle pouvant être Z +∞ ou −∞. On note aussi f l’intégrale (impropre si I n’est pas un I Z b segment) f (x)dx de f sur cet intervalle. a () Compléments d’intégration 51 / 56 Définition Soit I un intervalle de R qui n’est pas un segment et f une fonction continue par morceaux sur I . Z On dit que f est intégrable sur I si l’intégrale f (x)dx est absolument I convergente. Z Dans ce cas, on appelle intégrale de f sur I et l’on note f la valeur de I cette intégrale impropre. Remarque: 1 Les fonctions positives dont l’intégrale sur I converge sont donc intégrables. 2 Pour les fonctions qui changent de signe, il faut faire attention ! () Compléments d’intégration 52 / 56 Exemple: On considère la fonction f définie par f (x) = et f (0) = 1. 1 π/2 Z |f (x)|dx = 0 Donc 3 4 pour x 6= 0 La fonction f est continue et positive sur [0, π2 ] donc Z 2 sin x x π/2 f (x)dx converge 0 R π/2 f (x)dx est absolument convergente. f est intégrable en 0. R +∞ sin x En +∞, π/2 x dx diverge (admis), donc l’intégrale n’est pas absolument convergente. Donc f n’est pas intégrable en +∞. 0 Au final, f n’est pas intégrable sur [0, +∞[. R +∞ sin x Par contre, l’intégrale 0 x dx converge et vaut () Compléments d’intégration π 2 53 / 56 Proposition 1 Linéarité : Soit f et g deux fonctions continues par morceaux sur I et λ un nombre réel. Si f et g sont intégrables sur I , alors f + λg est intégrable sur I et l’on a Z Z Z (f + λg ) = f + λ g . I 2 I Relation de Chasles : Soit f une fonction continue par morceaux et intégrable sur deux intervalles I et J. Si I ∪ J est un intervalle et si I ∩ J est vide ou réduit à un point, alors f est intégrable sur I ∪ J et : Z Z Z f = f + f. I ∪J 3 I I J Soit f une fonction intégrable sur I . On a Z Z f 6 |f |. I () I Compléments d’intégration 54 / 56 Théorème (Changement de variable dans une intégrale impropre) Soit f une fonction intégrable sur un intervalle J et ϕ : I → J une bijection d’un intervalle I sur J, de classe C 1 sur I . On a : Z Z f = f ◦ ϕ |ϕ0 |. J I Autrement dit, en notant a, b les extrémités de I et a1 et b1 les limites de ϕ en a et b respectivement, on a : Z b1 Z f (t)dt = a1 b f (ϕ(u)) ϕ0 (u)du. a (le changement de variable est t = ϕ(u), la valeur absolue n’apparaı̂t plus !) () Compléments d’intégration 55 / 56 Remarque: 1 2 Le théorème assure que si f est intégrable sur J, alors f ◦ ϕ.ϕ0 est intégrable sur I . La disparition de la valeur absolue autour de ϕ0 s’explique par le fait que a1 6 b1 si ϕ est croissante et b1 6 a1 si ϕ est décroissante. Z Z b1 L’intégrale f (t)dt si ϕ0 > 0 et désigne son opposée, f désigne si ϕ0 < 0. () J a1 Compléments d’intégration 56 / 56