2
RÉFLEXION SUR L’EUTHANASIE
Le fondement de toute société humaine est le droit à la vie.
En vertu de quel droit des hommes peuvent-ils se permettre de voter
une loi qui permet de tuer leurs semblables ?
Il faut se méfier de l'idéologie humanitaire qui se cache derrière le fait
de vouloir voter une loi qui avance l’argument du droit à la dignité pour
mourir et qui au final, met en place un processus qui permettra à une
société de tuer ses semblables.
Ce projet de loi sur l’euthanasie est présenté uniquement sous l’angle
de la dignité pour mourir. Or, des solutions existent déjà et sont très
largement utilisées, pour abréger la souffrance possible en fin de vie.
Le débat n’est pas de légaliser l’euthanasie, mais de cesser que
l’euthanasie soit un sujet tabou.
Le risque d’une dérive existe !
L’euthanasie, si elle devenait la loi, peut devenir, une méthode brutale pour
éliminer quantité de gens dont le traitement aurait raté, ou qu’on ne voudra
plus soigner faute d’argent.
N’importe qui, après une erreur de diagnostic, ou après une chimiothérapie
qui n’a bien fonctionnée, ou pour faire de la place, pourra être éliminé par
euthanasie après avoir été poussé en fin de vie. Et placer une personne
avec des signes cliniques de fin de vie, c’est très simple :
Pour cela, il suffit de lui injecter par exemple, de la MORPHINE par
intraveineuse, pour provoquer des nausées. Ce qui entraine par une
anorexie, un arrêt total de l’alimentation. Ensuite, il suffit de bourrer le
patient de médicaments et de sédatifs afin de provoquer une dépression
respiratoire, pour le placer sous oxygène et en état de pré-coma. A la suite
de quoi, on informe les premières personnes de la famille pour dire que le
patient, qui ne s’alimente plus et qui est sous oxygène est en fin de vie, pour
les raisons de son hospitalisation. Ensuite, il suffit d’administrer en couche
finale, par seringue électrique et intraveineuse, sur une dizaine dheures, la
nuit, de façon fragmentée, mais en surdose, des produits qui servent aux
anesthésies générales, afin de provoquer un coma profond. Lequel coma,
provoque au final un accident cardiorespiratoire. Et en ne réanimant pas le
patient, on provoque le décès.
3
Les médecins sont impliqués dans des opérations, dans des traitements,
avec leurs patients. Ils peuvent être responsables de la dégradation de l’état
de leurs patients. Légaliser l’euthanasie reviendrait à autoriser un service à
avoir le droit d’exécuter quelqu’un. Avec pour seule explication à la famille :
«la personne était en fin de vie, parce qu’elle ne s’alimentait plus et était
sous oxygène».
Comprendre le contexte médical
Aujourd’hui la médecine est confrontée aux lois du marché, ce qui l’a pous-
se, comme toutes les entreprises à une nécessité d’industrialisation et de
gains de productivité. Mais, sans connaissance des savoirs-faires industriels
adéquats, le corps médical non formé à cet effet, se trouve confronté, pour
soigner des êtres humains, à devoir appliquer à la médecine, les logiques de
rendement qui sont appliquées à l’industrie.
Et recrutés à partir des filières scientifiques et mathématiques, les médecins
n’ont pas la compréhension humaine pour adapter de façon conforme à des
normes de sécurité, la médecine à une modernité industrielle.
Résultat d’un passage obligé difficile de modernisation, la médecine en pas-
sant du stade artisanal à un stade de médecine industrielle, a les plus gran-
des difficultés à appliquer les meilleurs soins. Cette entrée dans une ère
industrielle est en train de précipiter la médecine dans un processus de dé-
gradation, qui fait courir aux patients une nouvelle forme de risque dont on
n’a pas bien pris la mesure. Il y a en France, selon le rapporteur de la
République, en moyenne 980 accidents médicaux par jour.
Légaliser l’euthanasie reviendrait à absoudre, les fautes. Ce serait un crime
couvert par l’État.
L’autre très grave problème de cette médecine industrielle, c’est qu’elle est
poussée à multiplier à tout va, les actes payants, pour faire du chiffre d’af-
faire, parce qu’elle vit gracieusement sur le dos de l’État-Providence.
Les honoraires des médecins, les médicaments des laboratoires, les frais
d’examens et d’hospitalisations sont ponctionnés directement dans le porte-
monnaie de la Sécurité Sociale.
Il convient donc de porter le débat sur la place publique afin d’obliger la
médecine à acquérir un savoir-faire industriel qui soit moderne et respon-
sable en terme de qualité de soins et de dépenses.
Légaliser l’euthanasie reviendrait à cautionner une entrée de la médecine
dans une ère de traitement industriel des patients, l’euthanasie servant de
soupape de sécurité à toute cette industrie.
4
Les laboratoires engagent la médecine dans une impasse
L’objectif pour un laboratoire n’est pas tant de guérir, que d’être prescrit.
Le but premier des laboratoires vise à conquérir des marchés.
«Il y a dans le monde des milliards de dollars à gagner à partir de malades
en attente immédiate de traitements». Les laboratoires le savent.
Aujourd’hui, un laboratoire investi en moyenne 800 millions de dollars dans
le lancement d’un nouveau médicament. Mais, sur 800 millions, 600 millions
sont consacrés pour la promotion commerciale. C’est ce qui explique les
congrès, le pilonnage de la presse et les articles médicaux agressifs. Les
laboratoires vont même jusqu’à façonner de nouvelles maladies et mettre au
point des médicaments et vaccins préventifs, aussi inutiles que dangereux,
en s’appuyant sur le fait, que l’État paye.
Or, le constat aujourd’hui est que la recherche stagne. D’une part parce que
les laboratoires sont obnubilés par la rentabilité maximum. Et d’autre part,
parce que le principe du médicament ne vise pas à augmenter les défenses
immunitaires des patients traités, mais vise à les réduire. Les laboratoires
sont donc engagés dans une impasse.
Résultat, pour obtenir leurs marchés, les laboratoires sont engagés dans
des actions à grande échelle pour trafiquer l’information médicale dans un
simple but commercial. Ce qui expose nos sociétés à des abus de plus en
plus fréquents. On le voit avec des affaires, comme le Médiator, qui n’est
que la partie visible de l’iceberg.
La montée des grandes surfaces médicales
On assiste de plus en plus à une concentration des zones de traitements
des malades sous forme de «grandes surfaces médicales», afin de suppri-
mer l’offre concurrentielle, comme l’on fait les grandes surfaces avec les
petits commerçants. Le but est d’offrir aux clients toute la palette de soins
médicaux possible, du dépistage précoce aux soins lourds.
Ces «grandes surfaces médicales» se retrouvent en plus engagées comme
toutes les grandes entreprises modernes dans un processus d’efficacité et
de rentabilité maximum. Ce qui les pousse à produire de plus en plus d’ac-
tes médicaux avec un temps de travail de plus en plus rapide.
Résultat, le système entre dans une logique industrielle de dépistage et
d’examens en tous genres. Avec pour principaux modes de réponses :
prescrire à tour de bras des médicaments et/ou des actes chirurgicaux. Avec
des risques de dérives de dépistage, de vaccins et de traitements inutiles.
Mais, en plus, ces «grandes surfaces médicales» en viennent tout naturelle-
ment à tomber entre les mains de financiers formés dans le milieu des
grandes écoles.
5
L’objectif de ces nouveaux patrons du marché médical est de rechercher de
plus en plus le rendement et la rentabilité maximum. Et de concentrer tous
les services et tous les besoins, pour obtenir des gains d’échelles. Dans ces
cités-usines-sanitaires, situées souvent comme les grandes surfaces
commerciales, en périphérie des grandes villes, on trouvera même des
magasins de vente de layette pour la maternité, avec en bout de la chaîne,
la vente de cercueils.
Conclusion : la médecine dans sa quête d’industrialisation, n’a plus pour
centre d’intérêt le malade. Si un médecin souscrit personnellement à un
code d’éthique, les financiers qui dirigent ces centres sont eux soumis avec
leurs banquiers, à un code comptable. Et par la fragmentation des actes de
toute la chaîne de soins, chaque médecin ne devient plus que partiellement
responsable.
Dans ces «grandes surfaces médicales», l’argent des patients via leur
sécurité sociale, devient alors le souci premier de ces nouveaux directeurs
d’usines. La santé du patient devient alors secondaire.
Certes, la médecine dispose de matériels et de locaux modernes, mais dans
le même temps, tout un mouvement est en train de subordonner la vie
humaine à des notions de gains et de rentabilité.
Des gagneurs d’argents ont repérés une manne financière, qui leur fait
orienter la médecine et les soins, vers tout ce qui favorise la multiplication
des actes payants remboursés par la Sécurité Sociale et les assurances.
C’est pour cela que les intérêts financiers prennent le dessus sur la santé
publique, avec toutes les dérives que cela implique.
De plus en plus de médecins s’éloignent des meilleurs soins
Après 7 ans, voir 10 ans d’études, pour les médecins, le constat est totale--
ment déprimant. Leur vie professionnelle se résume à ne voir que des ma-
lades. Pour gagner leurs vies, les médecins ne soignent plus que sous une
approche problème-médicament.
Le médicament de laboratoire devient alors «la potion magique du méde-
cin». Soumis à la pression des lois du marché, le médecin qu’il le veuille ou
non, fait de l’abattage, pour les laboratoires et prescrit à tour de bras les
médicaments tant vantés par les visiteurs médicaux. Aujourd’hui, en France,
chaque médecin reçoit en moyenne 300 visiteurs médicaux par an, chargés
de l’encourager à prescrire toujours plus de médicaments chimiques.
La santé des laboratoires devient alors le souci premier de «ces nouveaux
médecins-guérisseurs», qui actionnent sans cesse le porte-monnaie de la
Sécurité-Sociale et qui vivent sur le dos d’un État-Providence qui paye leurs
honoraires.
6
L’AFSSAPS chargé de donner les autorisations de mise sur le marché tou-
che de l’argent comme prestataire de service auprès des firmes pharmaceu-
tiques. Le conflit d’intérêt est patent…
De nombreux médicaments chimiques introduits de façon trop rapide sur le
marché sont toxiques. 15 à 20% des médicaments n’ont même pas d’autori-
sation de mise sur le marché. Plusieurs études récentes tendent à montrer
que dans 98 % des cas de cancer et de cancer métastatique, la plupart des
chimiothérapies sont inefficaces. Les chimiothérapies qui ne sont pas bien
encadrées ne font que précipiter les patients en fin de vie.
Or, légaliser l’euthanasie, reviendrait à autoriser le gavage des patients de
produits chimiques plus ou moins nocifs et à éliminer ensuite ces mêmes
patients, parce qu’ils n’ont plus de défenses immunitaires. Cette logique pré-
cipite la médecine dans un cycle : diagnostic industriel - chimiothérapie
industrielle - euthanasie industrielle.
Cette médecine n’a rien de moderne. C’est une régression. De plus, elle
tend à vouloir vivre comme un parasite sur le dos de l’État en multipliant à
tout va les actes payants pour faire du rendement et du chiffre d’affaire.
Trop d’abus existent déjà. Toute personne classée en fin de vie par un ser-
vice clinique doit avoir le droit à bénéficier d’une chance, de voir son cas
analysé par des médecins indépendants à l’organisme qui le soigne, pour
valider ou non le diagnostic de fin de vie. Le droit à la dignité de l’être
humain, passe par le respect de son droit de vie.
****
En conclusion, le risque est donc l’orientation vers une médecine de
régression, où les patients vont de plus en plus tomber dans des traque-
nards médicaux, faits de dépistages, de traitements d’opérations et de
vaccins inutiles. Sans parler de l’absorption de quantité de médicaments
chimiques particulièrement nocifs. Conséquence de ce manque patent de
rigueur professionnelle, l’euthanasie pourrait servir dans de nombreux cas à
masquer les fautes. Et pour la société, la multiplication des dépenses, va
aboutir à ce que dans les années qui viennent, l’État ne puisse plus assurer
sa fonction sociale de prise en charge des soins pour tout le monde.
La loi française consacre le principe de l'inviolabilité du corps humain.
Elle classe l'euthanasie active comme un crime (meurtre avec préméditation).
Dans une société qui a aboli la peine de mort, ce droit d’euthanasie autorisé
par la loi serait une terrible régression. Aux États-Unis, un condamné à mort
est exécuté par l’injection en intraveineuse de produit anesthésique de type
tiopental, à l’aide d’une seringue électrique. L’euthanasie repose sur le
même principe d’injection de produit anesthésiant, par seringue électrique.
Nos sociétés, si elles n’ont pas la capacité à se ressaisir pour réformer la
médecine, pour qu’elle soigne mieux et qu’elle dépense moins, vont être
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!