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Dans tous les projets CRM, un des premiers besoins qu’expriment
nos clients est d’avoir une « vue unique du client ». Il y a beaucoup de
malentendus sur ce qu’est réellement cette fameuse « vue unique ».
Pour commencer, il est vraiment temps d’arrêter de dire et de croire que
tout doit absolument être interconnecté et que toutes les données qui
existent dans l’entreprise doivent apparaître dans le CRM !
L’objectif du CRM est de fédérer l’information utile – pas plus, mais pas
moins non plus – pour ceux qui sont en première ligne avec les prospects
et les clients. Il permet aussi d’automatiser les traitements et les ux pour
que les utilisateurs n’aient pas à s’en soucier et puissent se concentrer
sur ce qui crée de la valeur.
La création de passerelles entre le CRM et les autres systèmes de
l’entreprise contenant des informations sur les clients (logiciels de
gestion, ERP, bases de données et applications métier…) reste
une étape indispensable. Le choix des systèmes avec lesquels ces
passerelles doivent exister dépend donc fondamentalement de l’activité
de l’entreprise et de son organisation. Et une bonne raison d’y rééchir
sérieusement, c’est que plus il y a de passerelles, plus les projets coûtent
chers ! En revanche, ce qu’on oublie, c’est que les passerelles doivent
être bidirectionnelles : pour jouer un rôle actif, le CRM doit non seulement
pouvoir recevoir les informations d’autres systèmes mais aussi pouvoir
leur en envoyer, que ce soit pour actualiser des données de contact,
déclencher des processus (de relance ou de facturation, par exemple)
ou, au contraire, les freiner.
Unique ne veut pas dire exhaustif !
En fait, dans le concept de vue unique du client, la notion d’information
utile est beaucoup plus importante que l’exhaustivité. A défaut d’être
exhaustives (et en grande partie inutiles), les données de la base CRM
doivent vraiment être uniques : la démarche n’a de sens que si les
informations fournies par cette base de données deviennent la réfé-
rence pour toute l’entreprise. C’est aussi un moyen d’éliminer tout un
tas d’outils périphériques, en particulier un bon nombre de chiers Excel
où l’information client se perd, se duplique, se dégrade jusqu’à devenir
inutilisable.
Cette vue unique du client n’est pas pour autant monolithique : de même
que tout le monde n’a pas besoin des mêmes fonctionnalités logicielles
pour travailler, tout le monde n’a pas besoin des mêmes informations, ni
de la même profondeur d’information. Si ce qui apparaît dans l’interface
de l’utilisateur varie en fonction du métier, du périmètre géographique
ou du niveau hiérarchique, toutes les vues et les informations qu’elles
contiennent sont cohérentes et synchronisées parce qu’elles reposent
sur le même socle.
Pour être encore plus clair : ce sont les données qui doivent être
uniques. C’est justement cela qui permet de créer des vues person-
nalisées – autant qu’il en faut pour que chaque métier ait celle qui lui
convient – et de les faire évoluer, sans risque de perte d’information ni
atteinte à l’intégrité de la base.
Pour en nir avec les malentendus sur la
VUE UNIQUE DU CLIENT
Brendan Natral