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SITUATION D’APPEL :
En service de psychiatrie d’admission adulte, Mathieu, 45 ans, patient psychotique et
François, 53 ans, hospitalisé pour troubles bipolaires : Mathieu est une personne s’exprimant
très régulièrement par la violence physique et/ou verbale.
Il a pour habitude de monopoliser la radio de la salle de détente. François s’énerve et
décide de couper le son de la radio. Mathieu, surpris, s’énerve à son tour, lui qui d’habitude
se fait respecter par tous les patients du service, qui le craignent beaucoup. Ce dernier
l’attrape, le secoue et le roue de coups de pieds.
Une patiente entre dans la pièce au moment de la bagarre, apeurée par la scène de
violence, elle court chercher du secours auprès des soignants. A ce moment-là, les infirmiers
et moi étions en train de préparer les traitements. Ce matin-là, l’équipe se composait de trois
infirmiers.
L’appel à l’aide de la patiente a bouleversé le bon déroulement de la matinée. Les
soignants sont alors emportés par la situation, le rythme s’étant accentué.
En ouvrant la porte, on découvre François plaqué contre le mur et Mathieu le frappant et le
menaçant verbalement de ne jamais recommencer.
Les infirmiers séparent les deux patients. Ils leurs demandent de s’expliquer quant à la
situation. Finalement, François se lance ; il explique comment les deux hommes en sont
venus aux mains. Mathieu, l’agresseur, ne nie pas. Selon lui, la bagarre se justifiait.
Après avoir écouté les faits relatés par les patients, chacun des deux infirmiers les a
pris à part.
François, considéré comme étant la victime, a été rassuré par l’infirmier. Ce dernier
lui a conseillé, si ce genre de situation était amené à se reproduire, de demander aux
soignants avant de toucher à la radio. De plus, le soignant a expliqué à François que la
meilleure attitude à adopter est d’appeler de l’aide avant de vouloir se défendre seul.
Mathieu est actuellement en chambre d’isolement, en raison de ses accès de
violence (ceci est une prescription médicale). Une fois dans sa chambre, l’infirmier et moi-
même étions présents car il est préférable de toujours être deux afin de pouvoir alerter en
cas d’incident.
Nous lui avons demandé d’expliquer son geste. L’infirmier lui a dit qu’il « était allé trop
loin, que ce n’est pas comme ça qu’il sortirait d’ici, que la prochaine fois, ça sera les
contentions ». L’infirmier lui a peu parlé afin de ne pas l’énerver davantage. Il a été enfermé
dans sa chambre pendant deux heures, comme l’indique la prescription médicale et le
protocole d’ « apaisement si agitation ». Il a mangé seul dans sa chambre pendant cinq jours