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IFPS BESANÇON - SOINS INFIRMIERS - PROMOTION 2010-2013
Travail d’initiation à la recherche - Mémoire de fin d’études
En quoi les savoir-faire expérientiels de l’IDE
facilitent-ils l’adhésion du patient adulte
lors de la mise en place d’une ETP en service de diabétologie ?
UE 3.4 S6 – UE 5.6 S6 – UE 6.2 S6
COURTE épouse COURTE-QUILLET Claire
FAVIER Marylise
LESEIGNEUR Héloïse
PETITJEAN épouse CHAMPEMONT Carine
Sous la direction de Mme BLONDELLE
31/05/2013
IFPS BESANÇON - SOINS INFIRMIERS - PROMOTION 2010-2013
Travail d’initiation à la recherche - Mémoire de fin d’études
En quoi les savoir-faire expérientiels de l’IDE
facilitent-ils l’adhésion du patient adulte
lors de la mise en place d’une ETP en service de diabétologie ?
UE 3.4 S6 – UE 5.6 S6 – UE 6.2 S6
COURTE épouse COURTE-QUILLET Claire
FAVIER Marylise
LESEIGNEUR Héloïse
PETITJEAN épouse CHAMPEMONT Carine
Sous la direction de Mme BLONDELLE
31/05/2013
REMERCIEMENTS
Pour ce travail de recherche, nous tenons à remercier les deux infirmières du service
de diabétologie qui nous ont accordé du temps pour répondre à nos questions ;
Mme Blondelle, notre professeur de guidance, pour son soutien et ses conseils ;
Les différents professionnels rencontrés lors de notre dernier stage qui ont pu nous
orienter dans notre réflexion ;
Nos proches, pour leur coopération de relecture et d’aide informatique, leur soutien et
leurs encouragements lors des moments de doute.
4
Sommaire
INTRODUCTION...................................................................................................................... 6
1
2
DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DÉPART ............................... 8
1.1
La situation ........................................................................................................................ 8
1.2
Le questionnement............................................................................................................ 9
1.3
La question de départ ....................................................................................................... 9
LA PHASE EXPLORATOIRE ................................................................................................... 12
2.1
L’éducation thérapeutique.............................................................................................. 12
2.1.1
Définition ........................................................................................................................ 12
2.1.2
Législation ..................................................................................................................... 13
2.1.3
Guide méthodologique .................................................................................................. 13
2.2
Les savoirs et compétences de l’infirmière .................................................................. 14
2.2.1
Définition du rôle infirmier .............................................................................................. 15
2.2.2
La compétence .............................................................................................................. 16
2.2.3
Le savoir expérientiel..................................................................................................... 17
2.3
L’adhésion du patient ..................................................................................................... 18
2.3.1
Définition ........................................................................................................................ 18
2.3.2
L’adhésion dans un programme thérapeutique ............................................................. 18
2.4
Les entretiens exploratoires .......................................................................................... 19
2.4.1
Les professionnels rencontrés ...................................................................................... 19
2.4.2
Analyse des entretiens .................................................................................................. 19
2.5
2.4.2.1
Environnement posture ......................................................................................... 19
2.4.2.2
Contenu ................................................................................................................. 20
Les concepts dégagés .................................................................................................... 21
2.5.1
2.5.1.1
Définition ................................................................................................................ 21
2.5.1.2
Législation.............................................................................................................. 22
2.5.1.3
L’annonce du diagnostic ........................................................................................ 22
2.5.1.4
Le travail de deuil .................................................................................................. 23
2.5.2
3
L’annonce du diagnostic ................................................................................................ 21
L’écoute ......................................................................................................................... 24
2.5.2.1
Définition ................................................................................................................ 24
2.5.2.2
Objectif................................................................................................................... 24
2.5.2.3
L’écoute et l’éducation thérapeutique .................................................................... 25
LA QUESTION DE RECHERCHE ............................................................................................. 28
3.1
Enseignements issus de la phase exploratoire ........................................................... 28
3.2
La question de recherche ............................................................................................... 29
3.3
Les hypothèses ............................................................................................................... 30
CONCLUSION ....................................................................................................................... 32
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 34
ANNEXES ............................................................................................................................. 39
5
INTRODUCTION
6
INTRODUCTION
Nous avons décidé de traiter de l’éducation thérapeutique (ETP) dans ce travail de fin
d’étude, en raison des difficultés rencontrées lors de séances d’éducation, par chacun de
nous, dans nos stages. En effet, la formation infirmière nous a apporté la base théorique de
l’éducation thérapeutique, mais celle-ci reste insuffisante pour nous permettre de réaliser,
dans un premier temps, des séances éducatives efficaces pour le patient. Nos diverses
expériences, nous ont permis d’identifier que la connaissance des pathologies et de leurs
traitements mais aussi surtout l’attitude du soignant sont primordiaux dans le déroulement
des séances.
Notre choix s’est porté sur l’éducation thérapeutique du patient diabétique, en raison
de la fréquence de cette pathologie. Elle peut se rencontrer dans toutes les structures ou
services de soins. En effet, nous nous destinons à un métier où l’on est de plus en plus
susceptible de prendre en charge des patients atteints de maladies chroniques1. De plus,
l’Etat soutien l’expansion de l’éducation thérapeutique afin de limiter les complications dues
aux maladies chroniques, ce qui permet une diminution des frais alloués à la santé.
1
Annexe 1
7
1 DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DÉPART
8
1
1.1
DE LA SITUATION PROFESSIONNELLE A LA QUESTION DE DÉPART
La situation
Mme Thérèse, 81 ans, est hospitalisée pour réduction de sa fracture du col du fémur
par pose de prothèse intermédiaire de hanche le 14 août 2012. Mme Thérèse est mariée
depuis 56 ans et a 4 enfants. C’est une personne vive et curieuse, qui paraît 10 ans de
moins que son âge. Elle ne présente pas de surpoids, 1,65 pour 55kg, et a mesuré jusqu’à
1,70 avant de se tasser avec l’âge et l’ostéoporose. En juillet 2012, il lui a été diagnostiqué
un cancer du sein hormono-dépendant, de bon pronostic. Elle reste pour cela plus
longtemps à l’hôpital (les patients bénéficiant d’une pose de PIH, sans complications, sortent
en général au bout de 8 jours), afin de poursuivre ses séances de radiothérapie pendant
encore une semaine, car elle habite à plus de 60km. En effet, il est moins fatigant pour elle
de rester sur place plutôt que de faire chaque jour 120km en ambulance en position
allongée, la position assise en voiture étant déconseillée pendant plus de 2 mois. Le 23 août
2012, à J+9 de l’opération, je reprends avec elle les consignes permettant de limiter, si elle
les respecte, le risque de luxation de la hanche dans les semaines qui suivent. Ces
dernières ont déjà été données par l’équipe soignante (médecins, kinésithérapeute, IDE) et
concernent spécifiquement l’entrée et la sortie du lit, la marche sur terrain plat, la descente et
la montée des escaliers.
Je me suis assurée la veille que Mme Thérèse serait disponible le lendemain matin
pour réaliser une séance d’éducation thérapeutique, notamment concernant ses soins et la
visite de ses proches.
Lors de cette séance, j’ai pris connaissance dans un premier temps de la disponibilité
de Mme Thérèse (état d’esprit, préoccupations, inquiétudes, fatigue, douleur…), par des
questions simples. Dans un second temps, j’ai évalué ses connaissances relatives à la pose
de la prothèse de hanche et les précautions à prendre pour éviter la luxation, en reprenant
avec elle les explications et les consignes données dans un livret fourni par le service.
A l’issue de la séance (environ une demi-heure), j’ai interrogé Mme Thérèse : pour
chacune des situations (sortir et entrer dans le lit, marche en terrain plat, montée et descente
d’escalier), elle répondait correctement. Elle semblait avoir bien compris pourquoi il était
important d’avoir un pied d’appel différent.
Afin d’évaluer la portée de mon intervention, je suis revenue le lendemain matin et je
l’ai questionnée sur les différentes situations auxquelles elle devrait faire face
prochainement. Il s’est avéré que ce n’était pas très clair dans son esprit.
9
1.2
Le questionnement
Mme Thérèse s’est cassé récemment le col du fémur (10 jours). A-t-elle eu
suffisamment de temps pour accepter son changement de situation et comprendre la
nécessité de modifier son comportement ?
Mme Thérèse a appris un mois et demi auparavant qu’elle était atteinte d’un cancer
du sein. Malgré le bon pronostic des médecins, son état psychologique/émotionnel est-il
favorable à une séance d’apprentissage ? Quels sont les moyens du soignant pour évaluer
l’état psychologique/émotionnel du patient ?
En quoi le vieillissement physiologique, tant cognitif que physique (baisse de la
mémoire, assimilation plus lente, difficultés dans l’organisation et l’utilisation des données,
difficultés à utiliser des stratégies nouvelles, fatigue, raideurs articulaire, diminution de la
masse musculaire au dépend de la masse adipeuse, diminution de la proprioception…) peutil avoir un impact sur les capacités d’apprentissage ?
En quoi le vécu, le mode de vie, le niveau socio-éducatif, la personnalité, l‘état
psychologique (étapes du deuil, émotions, ressentis, mécanisme de défense, stratégies
d’adaptations…), peuvent-ils influencer l’apprentissage de nouveaux comportements ?
Comment peut-on faire pour évaluer au mieux la disponibilité d’une personne pour la
mise en place d’une séance d’éducation thérapeutique ?
Comment l’infirmière priorise-t-elle les soins dans sa journée afin de planifier des
temps d’éducation thérapeutique suffisants ?
En quoi l’existence d’un protocole au sein d’un service peut-il faciliter la mise en place
d’une
éducation
thérapeutique
(organisation,
réglementation,
législation
de
l’ETP,
financement) ?
Comment les connaissances du soignant au regard des pathologies favorisent-elles
l’adhésion du patient à l’ETP ?
En tant qu’étudiantes, nous recevons une formation théorique en cours que nous
mettons en pratique en stage. Comment le manque d’expérience peut-il être limitant dans
l’évaluation des ressources ou freins de la patiente, dans l’organisation et la réalisation des
séances d’éducation ?
1.3
La question de départ
De ce questionnement découle notre question de départ :
En quoi les savoir-faire expérientiels de l’infirmière (IDE) facilitent-ils l’adhésion du patient
adulte lors de la mise en place d’une ETP en service de diabétologie ?
10
Dans ce travail nous allons nous concentrer plus précisément sur le côté soignant. En
effet, nous cherchons à savoir si l’expérience personnelle du soignant et les acquis de celuici peuvent influencer l’adhésion du patient au programme thérapeutique. Il nous semblait
difficile d’effectuer des recherches concernant le côté patient, en effet, il ne nous était pas
possible d’en interroger.
Notre travail de recherche sur ce thème s’arrêtera à l’élaboration de la question de
recherche et à la formulation d’hypothèses. Nous serons au préalable dans une démarche
exploratoire basée sur la clarification d’un cadre théorique puis sur quelques entretiens.
11
2 LA PHASE EXPLORATOIRE
12
2
LA PHASE EXPLORATOIRE
Nous allons tout d’abord définir l’éducation thérapeutique, décrire le cadre législatif et
définir les modalités de sa mise en place. Ensuite, nous aborderons les compétences et
savoirs propres à l’infirmière. Enfin, nous définirons en quoi consiste l’adhésion du patient.
2.1
2.1.1
L’éducation thérapeutique
Définition
L’éducation thérapeutique est une notion jeune. En effet, ce terme découle de
l’éducation à la santé.
L’éducation à la santé concerne la population en bonne santé de manière générale, il
n’y a donc pas de conséquences immédiates et néfastes, mais des objectifs généraux qui
ont pour but d’éviter des problèmes de santé (prévention des drogues, tabagisme, sida,
alimentation équilibrée…). Elle peut être dispensée par des professionnels de la santé ou
non.
A contrario, l’éducation thérapeutique des patients, officialisée par l’Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) en tant que « éducation thérapeutique du malade », ne peut
être mise en œuvre que par des professionnels de santé formés. Cette éducation
thérapeutique vise à éduquer une personne atteinte de maladie chronique ou présentant de
réels facteurs de risques, dans le but d’avoir un meilleur contrôle sur la maladie et de mieux
réagir face à des crises aiguës, tout en augmentant la qualité de vie. L’urgence de
l’apprentissage va donc se confronter aux besoins des réaménagements psychologiques
induits par la maladie chronique.
Définition selon l’OMS : l’éducation thérapeutique vise à aider les patients à acquérir
ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une
maladie chronique.
Elle s’adapte à chaque patient et leur permet de mieux gérer leur maladie à travers
un processus d’acceptation accompagné par un infirmier. Celui-ci a alors un rôle de soignant
éducateur. Elle a pour finalité de les aider à comprendre leur maladie et leurs traitements, et
à prendre conscience des responsabilités de leur prise en charge, par l’autogestion des
soins et la mise en avant de leur capacité d’adaptation.
13
2.1.2
Législation
L’éducation thérapeutique a été définie par l’OMS en 1998, et reprise par la Haute
Autorité à la Santé (HAS) et l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé
(INPES).
Ce n’est qu’en 2001 qu’elle est instituée en France dans le Plan National d’Education
à la Santé (PNES). Elle visait l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de
maladies chroniques.
La loi du 4 mars 2002 affirme le droit de toute personne d'accéder aux informations
relatives à sa situation de santé [...] et d'être reconnue comme un acteur partenaire de sa
santé avec les professionnels.
En 2007 l’éducation thérapeutique s’intéresse moins à la maladie mais plus aux
personnes malades.
Par la suite, en 2009, on assiste à une vraie reconnaissance de l’éducation
thérapeutique. La loi Hôpital Patient Santé Territoire (HPST) a fait de l'éducation
thérapeutique une composante à part entière du Code de la santé publique aux articles
L.1161-1 à L.1161-42, reconnaissant ainsi toute l'importance de cette approche.
Tout en recommandant de s'appuyer sur l'existant, cette loi propose plusieurs
mesures. Elle préconise notamment de développer la recherche sur l'éducation
thérapeutique et considère qu'il est "primordial" de renforcer la formation des professionnels
de santé en la matière. Celle-ci doit être introduite dans le cursus de formation de tous les
personnels médicaux et paramédicaux.
De plus, un guide méthodologique, publié par la HAS en lien avec l’INPES, sert de
référentiel aux modalités de mise en œuvre de tels programmes qui s’appliquent à l’hôpital
ou hors du milieu hospitalier.
2.1.3
Guide méthodologique
L’élaboration des programmes d’éducation thérapeutique peut se faire par
l’intermédiaire des professionnels médicaux et paramédicaux, mais aussi par les
associations de patients. L’HAS encourage le partenariat entre les professionnels de santé
et les associations de patients. Cette collaboration permet un partage d’expériences de la
maladie et des traitements, un échange sur les préoccupations quotidiennes, la résolution de
problèmes et les ressources disponibles.
2
Annexe 2
14
L’HAS est à l’origine de recommandations en trois items sur l’éducation thérapeutique
du patient : « Définition, finalités et organisation » ; « Comment proposer et réaliser
l’éducation thérapeutique » ; « Comment élaborer un programme spécifique d’une maladie
chronique ». Cela dans le but de guider les professionnels de santé et assurer une qualité de
prise en charge des patients.
L’éducation thérapeutique fait réellement partie de la prise en soins car elle est
complémentaire et indissociable des traitements et de la prévention des complications. Les
différentes étapes de l’éducation thérapeutique sont clairement définies par la HAS.3
Cette dernière définit par ailleurs les compétences à acquérir par le patient qui
peuvent être regroupées sous 2 items : compétences d’autosoins et compétences
d’adaptation.4
Elle définit également en partenariat avec l’INPES les compétences nécessaires aux
professionnels de santé pour mettre en œuvre l’éducation thérapeutique et les repartit en 4
groupes :
Compétences relationnelles : Communiquer de manière empathique, recourir à
l’écoute active, choisir des mots adaptés, reconnaître les ressources et les difficultés
d’apprentissage, permettre au patient de prendre une place plus active au niveau des
décisions qui concernent sa santé, ses soins personnels et ses apprentissages. Soutenir la
motivation du patient, tout au long de la prise en charge de la maladie chronique.
Compétences pédagogiques et d’animation : Choisir et utiliser de manière adéquate
des techniques et des outils pédagogiques qui facilitent et soutiennent l’acquisition de
compétences d’autosoins et d’adaptation, prendre en compte les besoins et la diversité des
patients lors des séances d’ETP.
Compétences méthodologiques et organisationnelles : Planifier les étapes de la
démarche d’ETP (conception et organisation d’un programme individuel d’ETP négocié avec
le patient, mise en œuvre et évaluation), recourir à des modalités de coordination des
actions entre les services et les professionnels de santé, de manière continue et dans la
durée.
Compétences biomédicales et de soins : Avoir une connaissance de la maladie
chronique et de la stratégie de prise en charge thérapeutique concernées par le programme
d’ETP, reconnaître les troubles psychiques, les situations de vulnérabilité psychologique et
sociale.
2.2
3
4
Les savoirs et compétences de l’infirmière
Annexe 2
Annexe 3
15
2.2.1
Définition du rôle infirmier
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : "La mission des soins infirmiers
dans la société est d'aider les individus, les familles et les groupes à déterminer et réaliser
leur plein potentiel physique, mental et social et à y parvenir dans le contexte de
l'environnement dans lequel ils vivent et travaillent, tout cela en respectant un code de
déontologie très stricte. Ceci exige que les infirmières apprennent et assurent des fonctions
ayant trait au maintien et à la promotion de la santé aussi bien qu'à la prévention de la
maladie. Les soins infirmiers englobent également la planification et la mise en œuvre des
soins curatifs et de réadaptation, et concernent les aspects physiques, mentaux et sociaux
de la vie en ce qu'ils affectent la santé, la maladie, le handicap et la mort. Les infirmières
permettent la participation active de l'individu, de sa famille et de ses amis, du groupe social
et de la communauté, de façon appropriée dans tous les aspects des soins de santé, et
encouragent ainsi l'indépendance et l'autodétermination. Les infirmières travaillent aussi
comme partenaires des membres des autres professions impliquées dans la prestation des
services de santé. Le rôle et les compétences sont mentionnés dans le code de la santé
public.5
Le groupe de travail du Comité d’entente des formations infirmières et cadres,
Association française des directeurs de soins, validé par Guy Le Boterf (2005) a défini les
compétences infirmières comme il suit :
-
élaborer et mettre en œuvre un projet de soins individualisé,
-
gérer les activités de soins,
-
réaliser les soins techniques,
-
réaliser les coins éducatifs individualisées ou collectifs,
-
conduire des soins relationnels, notamment une relation d’aide et/ou de soutien
psychologique avec le bénéficiaire,
-
former les stagiaires et les nouveaux arrivants,
-
contribuer à la valorisation et à l’évolution de l’exercice professionnel.
Patricia Benner, en 1995, définit les compétences de l’Infirmière Diplômée d’Etat,
plus spécifiquement dans le cadre de la relation avec le patient en tant que : dimensions
cognitives, intuitives et affectives, se développant par le temps et les expériences
rencontrées. L’acquisition des compétences suppose un élément de maturation, ainsi qu’un
apport de connaissances peut favoriser mais ne peut pas court-circuiter.
Description de 5 stades à travers lesquels l’infirmière doit passer : la novice, la
débutante, l’infirmière compétente (2 à 3 ans d’expérience), la soignante performante (le
5
Annexe 3
16
savoir acquis lors d’expériences antérieures devient transférable à de nouvelles situations),
l’experte (5 ans d’expériences qui permettent de prendre des décisions rapides et sûres).
2.2.2
La compétence
D’après Guy Le Boterf 6 , être compétent, c’est être capable de gérer des situations
complexes et instables.
En effet, une compétence n’est pas seulement une somme de savoirs, savoir faire et
savoir être7. Ce n’est pas un état mais un processus, un lien reliant une combinaison de
ressources (connaissances, savoir-faire), une action, une contribution à un résultat (soins,
services) pour un bénéficiaire (patient).
Il n’est plus attendu aujourd’hui d’un professionnel qu’il réalise une succession de
tâches scrupuleusement décrites, lui laissant peu de place à la réflexion et à la prise de
décision comme c’était le cas dans la taylorisation. La prescription est un point de repère, un
cadre pour une tâche à effectuer. L’opérateur ne sait pas d’avance quelle situation il va
rencontrer et doit s’adapter au cas par cas. Le savoir faire n’est alors que le degré le plus
élémentaire de la compétence. La prescription est plus un objectif à atteindre. Face aux
aléas, le professionnel prend des initiatives et des responsabilités. L’application des
procédures n’est pas toujours efficace car incomplète.
Agir avec compétence c’est également savoir interagir avec autrui : une compétence
prend appui sur des corps de savoirs élaborés socialement, souvent en dehors du travail. La
motivation, le contexte sont aussi importants que la disposition à un savoir agir. Il est
nécessaire de pouvoir se référer à une norme collective.
La disposition à agir est également un processus, la compétence n’est pas que des
ressources. Avoir des compétences et agir avec des compétences sont deux choses
différentes : on attend d’un professionnel qu’il propose et mette en œuvre une démarche
mais également qu’il construise la méthode de travail appropriée à la singularité du cas à
traiter. Il doit sélectionner les éléments pertinents dans un répertoire de ressources et les
organiser.
Les compétences requises sont différentes des compétences réelles. Si la
compétence requise est la partition, la compétence réelle est l’interprétation : il n’y a pas une
façon de faire mais autant de façons que d’interprètes.
Il y a finalement trois facteurs composant une compétence : le savoir agir (combiner
et mobiliser les ressources) ; le vouloir agir (motivation et contexte) ; le pouvoir agir
(organisation le permettant).
6
7
Construire les compétences individuelles et collectives, pp49-111.
Annexe 1
17
2.2.3
Le savoir expérientiel
Le savoir expérientiel est un processus mis en place lors d’expériences similaires qui
se répètent. Cela consiste à « utiliser » les expériences vécues, en faisant ressortir des
éléments ou des objets qui ont été consciemment analysés comme étant favorables ou non
adaptés dans les expériences passées, et à intégrer ces données au cours des expériences
à venir. En effet, le savoir ainsi accumulé permet d’améliorer l’activité réalisée et de mener
ainsi au mieux l’expérience future. Ce processus d’apprentissage expérientiel permet de
donner un sens au vécu et de construire des connaissances utiles par la suite.
Pour Kolb, l’apprentissage expérientiel a une double relation : d’une part il tire son
savoir des expériences vécues, et d’autre part, il se confirme dans les expériences en cours.
Kolb conçoit le processus d’apprentissage expérientiel en quatre phases : phase
d’expérience concrète, phase d’observation réfléchie (prise de recul de l’expérience vécue),
phase de conceptualisation abstraite (réflexion sur l’expérience vécue, amenant à modifier
des principes ou des règles), et phase d’expérimentation active (utilisation du nouveau savoir
dans une nouvelle expérience). Ces phases sont cycliques et se répètent à chaque
expérience.
A travers ces quatre phases, nous adoptons des attitudes8 et des conduites propres à
chacun. En effet, nous analysons différemment chaque expérience vécue, selon nos
capacités cognitives ainsi que nos conduites de gestion. Les capacités cognitives
correspondent aux attitudes et conduites cognitives. Les attitudes cognitives se traduisent
par la tendance à agir d’une certaine façon face à la situation d’apprentissage expérientiel.
Les conduites cognitives sont les manières d’agir de l’apprenant face à sa situation
d’apprentissage expérientiel. Enfin, les conduites de gestion correspondent à la prise de
recul et à la manière d’analyser les conduites et les attitudes cognitives lors de la situation
d’apprentissage expérientiel. Ces trois éléments sont propres à chacun et à chaque
situation. Selon Kolb, l’application efficace des attitudes cognitives et des conduites propres
à chacun permettent d’optimiser le processus du savoir expérientiel.
Nous avons donc recherché à travers ce travail si l’expérience acquise de l’infirmière
pratiquant de l’éducation thérapeutique en service avait pu l’aider au fil de sa pratique. Et
ainsi, comment elle avait pu l’identifier comme aidante ou non dans ses nouvelles
expériences de mise en place d’éducation thérapeutique.
8
Annexe 1
18
2.3
2.3.1
L’adhésion du patient
Définition
L’adhésion du patient « fait référence à une implication active du patient, à un
traitement mutuellement acceptable » (Haynes, 1978, in Deccache, 1994).
L’adhésion propose une approche centrée sur l’interaction soignant/soigné dans une
perspective de négociation autour du traitement. En effet, l’adhésion évoque des processus
intrinsèques tels que les attitudes et la motivation des patients à suivre leur traitement. De
plus, l’adhésion thérapeutique est un comportement soumis à des facteurs psychologiques
et environnementaux fluctuants. C’est un processus progressif et changeant qui nécessite
une équipe formée à l‘éducation thérapeutique, une coordination des soins optimale et un
suivi régulier par les différents acteurs de santé, accepté et respecté par le patient. Quelle
que soit la modalité de prise en charge, l’adhésion thérapeutique repose sur la qualité de la
relation thérapeutique, sur les compétences de soignants en termes de connaissances et
d’organisation des soins ainsi que sur la nécessité d’une cohésion et d’une cohérence entre
professionnels de santé.
De plus, selon Carl Rogers « l’apprentissage est conditionné par la présence d’un
certain nombre d’attitudes positives dans la relation qui s’instaure entre celui qui facilite
l’apprentissage et celui qui apprend».
Les étapes de l’adhésion ont été modélisées par J. Prochaska et Di Clemente (autour
de 1985) et sont reprises lors de l’étude du cycle motivationnel. 9
2.3.2
L’adhésion dans un programme thérapeutique
L’HAS, dans "la structuration d’un programme d’éducation thérapeutique du patient
dans le champ des maladies chroniques", met en avant que pour « favoriser l’implication du
patient et soutenir sa motivation, il faut rechercher avec le patient, les modalités de gestion
personnelle de la maladie, adaptées à sa situation ». C’est à dire « tenir compte de ses
demandes de son et/ou ses projets, permettre au patient de s’approprier le programme
d’ETP, l’aider à hiérarchiser ses priorités d’apprentissage et de changements en tenant
compte du temps nécessaire au patient pour réaliser ses changements, soutenir les
pratiques d’auto-évaluation gratifiantes pour le patient ». Le soignant va donc accompagner
le patient à définir les compétences à acquérir et au préalable élaborer le diagnostic éducatif.
9
Annexe 4
19
Celui-ci permet de formaliser un partenariat entre le patient et le ou les professionnels de
santé, sous la forme d’un engagement oral ou écrit, qui renforcera l’alliance thérapeutique.
Enfin, il permet d’identifier les besoins et attentes du patient, d’appréhender les différents
aspects de la vie et de la personnalité du patient, d’évaluer ses potentialités, de reconnaitre
la manière de réagir du patient, d’identifier ses freins et ressources personnelles et sociales
ainsi que la réceptivité du patient et de ses proches à l’ETP. Ainsi, l’expression des attentes
et avis du patient va favoriser sa participation aux décisions, qui doit être encouragée en
utilisant une démarche d’aide au choix ou de révélation de ses préférences.
Nous avons donc essayé de comprendre comment lors d’une éducation
thérapeutique, les infirmières trouvent les moyens de favoriser l’adhésion du patient au
programme thérapeutique à travers leurs expériences et leurs acquis.
2.4
Les entretiens exploratoires
2.4.1
Les professionnels rencontrés
Ayant choisi de traiter l’adhésion du patient dans le cadre de l’éducation
thérapeutique, nous avons interrogé des infirmières dans un service de diabétologie. En
effet, c’est dans ce service que l’éducation thérapeutique est mise en place depuis de
nombreuses années. Ainsi nous avons pu rencontrer une infirmière débutante sur cette
pratique et une infirmière ayant de longues années d’expériences, notre objectif de départ
étant d’identifier ce que le savoir expérientiel pouvait avoir comme influence sur l’adhésion
du patient lors de la mise en place de l’éducation thérapeutique.
Dans le cadre de notre recherche, nous avons entrepris des entretiens10 directifs
ouverts, avec des questions ouvertes afin de laisser la liberté aux personnels soignants de
s’exprimer sur le sujet.
2.4.2
2.4.2.1
10
Analyse des entretiens
Environnement posture
Annexe 5
20
Les entretiens se sont déroulés dans un bureau du service de diabétologie. Ils ont
duré un peu plus de 50 minutes chacun et ils n’ont été interrompus par aucun facteur
extérieur. L’environnement était propice à l’échange : calme, luminosité et température
adéquates. Nous étions deux étudiantes lors de chaque entretien, l’infirmière était assise
face à nous derrière un bureau.
Posture des infirmières : les deux infirmières n’avaient pas la même attitude.
L’infirmière non expérimentée se tenait enfoncée dans son fauteuil, en retrait. Elle butait sur
ses mots et employait beaucoup l’expression « euh… », ne parlait pas très fort. L’infirmière
expérimentée, également assise dans son fauteuil, avait les bras posés sur le bureau et se
tenait bien droite. Elle était « présente », dans le sens où elle était plus imposante. Elle
parlait de façon fluide et audible, cherchait peu ses mots, de façon volubile. La posture de
l’infirmière non expérimentée semble traduire un manque d’assurance, de confiance qui
pourrait correspondre à son manque d’expérience. En revanche, l’infirmière expérimentée
semble avoir davantage confiance en elle et sa posture semble correspondre à un autre
niveau d’expérience.
2.4.2.2
Contenu11
Lors des deux entretiens, les deux infirmières abordent l’adhésion du patient de façon
différente. En effet, concernant les facteurs interférant l’adhésion, l’infirmière non
expérimentée désigne du côté des patients divers éléments, à savoir : la peur, l’angoisse, le
stress, la douleur, la non acceptation, le bouleversement des habitudes de vie, la lassitude,
l’idée de contrainte, la différence générationnelle et l’âge. L’infirmière expérimentée pointe
quant à elle les problèmes sociétaux préexistants et amplifiés par le diabète, la maladie
chronique, le sentiment de ne pas se sentir écoutés.
Elles ont une vision commune concernant le choc de l’annonce du diagnostic et la
résistance au changement.
Concernant les facteurs favorisant l’adhésion, les deux infirmières parlent de la
confiance et de la motivation ; en revanche, l’infirmière expérimentée approfondit ses propos
en y ajoutant la liberté du patient à parler, le temps accordé, la valorisation et
l’encouragement, la possibilité de négocier et la décision incombant au patient.
Du coté soignant, à propos des freins limitant l’adhésion, l’infirmière non
expérimentée indique le manque de temps, l’organisation du service. De son côté, l’infirmière
expérimentée parle de la difficulté au changement des habitudes soignantes, du fait d’être
11
Annexe 6
21
trop directif, dans la confrontation, le jugement, et d’être plus dans la technique que dans le
relationnel.
Pour les facteurs favorisants l’adhésion, l’infirmière non expérimentée indique
l’attention, la remise en question, le professionnalisme, un ton serein, la patience, la relation
d’aide. L’infirmière expérimentée parle de la formation de tous les professionnels, la
connaissance de la pathologie, la connaissance du patient et de son vécu.
Elles s’accordent sur la négociation, l’environnement, le temps, l’écoute, l’attitude,
l’expérience, la formation spécifique à l’éducation thérapeutique, les capacités relationnelles,
les réunions d’équipe et l’annonce du diagnostic adaptée. Néanmoins, l’infirmière
expérimentée insiste davantage sur l’écoute en spécifiant bien que celle-ci est centrée sur le
patient de façon globale. Elle développe tout ce dont elle a besoin pour connaître son patient
(modèle bio-psycho-social) quand l’infirmière non expérimentée ne fait que nommer les
moyens favorisant l’expression du patient.
Après nous être entretenues avec ces professionnelles, plusieurs éléments favorisant
l’adhésion du patient se démarquent : l’annonce du diagnostic et l’écoute. En effet,
l’infirmière débutante s’est rendu compte dans l’analyse de son expérience qu’elle ne laissait
pas la liberté aux patients de s’exprimer, qu’elle ne prenait pas le temps de les écouter et
que cela n’était finalement pas aidant pour la suite de la prise en soins. Pour l’infirmière
expérimentée, il est essentiel d’écouter les patients s’exprimer sur leurs craintes afin de
mieux les connaître, les comprendre et ainsi d’établir une meilleure relation soignant-soigné,
favorisant l’adhésion du patient au programme d’éducation thérapeutique. Dans les deux
entretiens, l’annonce du diagnostic a été un élément important de la prise en charge du
patient dans l’amorce de l’éducation thérapeutique. En effet, au fil de leurs expériences, elles
se sont rendues compte que lorsque l’annonce du diagnostic n’était pas faite de façon
adaptée au patient, il était alors plus difficile pour les soignants de mettre en place une
éducation thérapeutique.
Nous allons donc les développer ci-dessous les deux éléments clés de nos
entretiens : l’annonce du diagnostic et l’écoute.
2.5
2.5.1
Les concepts dégagés
L’annonce du diagnostic
2.5.1.1 Définition
22
Diagnostic (Larousse) : Temps de l'acte médical permettant d'identifier la nature et la
cause de l'affection dont un patient est atteint.
Annonce de diagnostic : dans le cadre médical, fait de transmettre au patient les
interprétations des différents symptômes, tests et contrôles permettant d’identifier la
pathologie dont il est atteint, son évolution, les traitements possibles avec les résultats
attendus et les risques encourus.
2.5.1.2 Législation
La loi du 4 mars 2002 du Code de la Santé publique relative aux droits des malades
et à la qualité du système de santé, redéfinit le droit d’accès du patient à son dossier de
soins personnel.
Selon les articles L1111-2 et L1111-7 :
-
Toute personne a le droit d'être informée sur son état de santé ;
-
Cette information est délivrée au cours d'un entretien individuel ;
-
La volonté d'une personne d'être tenue dans l'ignorance d'un diagnostic ou d'un
pronostic doit être respectée, sauf lorsque des tiers sont exposés à un risque de
transmission ;
-
La présence d'une tierce personne lors de la consultation de certaines
informations peut être recommandée par le médecin ;
-
Toute personne a le droit d’accès à l’ensemble des informations concernant sa
santé.
La loi du 4 mars 2002 ou les plans cancer et Alzheimer12, montrent la volonté
gouvernementale de prendre en charge un évènement qui, s’il est mal réalisé ou dans des
conditions inadaptées, peut majorer la difficulté de l‘entrée dans la maladie et par
conséquent l’adhésion du patient à son traitement.
2.5.1.3 L’annonce du diagnostic
L’annonce du diagnostic est vécue par le patient comme un moment inoubliable.
L’impact de l’annonce et les conditions dans lesquelles celle-ci est faite, va être déterminant
pour la suite de son parcours de soins. Elle nécessite un cadre et un accompagnement
12
Annexe 7
23
relationnel adapté. Les critères de qualité de l’annonce du diagnostic ont été établis par les
malades et la Ligue nationale contre le cancer lors du plan cancer 2003-2007.13
L’annonce du diagnostic est toujours réalisée par le médecin qui suit le patient. C’est
un point de départ qui démarre un processus dynamique sur le plan relationnel et
thérapeutique. Pour cela, le temps de consultation long et spécifique à l’annonce permet de
favoriser l’ancrage de la relation entre les soignants et le patient.
Le travail effectué par le Réseau des malades de la Ligue en 2001 aboutit à une grille
de recommandations sur le dispositif d’annonce du diagnostic : l’importance du lieu de
l’annonce, le temps consacré, l’attitude du médecin vis-à-vis du patient et de la maladie dans
le contexte de la consultation, l’information délivrée et la façon dont celle-ci est amenée, la
place des proches… De plus la dimension relationnelle soignants-patient a une grande
importance lors de l’annonce du diagnostic d’une maladie chronique : elle conditionne les
suites de la prise en soins. En effet, l’écoute et la disponibilité soignante permet d’établir une
relation de confiance qui, quand elle est associée à un cadre sécurisant et à la qualité de
l’information donnée, permet d’accompagner le choc de l’annonce.
2.5.1.4 Le travail de deuil
Le travail de deuil commence à la suite de la perte d’un être cher, d’un objet ou d’un
état de santé. Le travail de deuil se définit par plusieurs étapes. C’est un sentiment de
tristesse associé à la perte, à la souffrance et considéré comme un processus de délivrance.
Les travaux d'Elisabeth Kübler-Ross font retenir cinq étapes du deuil : choc; déni; colère;
marchandage; dépression; acceptation.14
Les cinq phases ne sont pas systématiquement linéaires, la personne va à son
rythme dans ce processus de deuil, elle peut revenir à une phase antérieure. Le travail de
deuil est un moment où les émotions et les sentiments sont très présents et il est souvent
nécessaire de pouvoir parler et de se sentir écouté.
L’annonce d’un diagnostic confronte le patient à un changement brutal lié à sa santé,
avec des perturbations dans ses habitudes de vie, dans sa projection à l’avenir, ce qui va
amener le patient dans un processus où il doit faire le deuil de sa bonne santé. Il existe alors
deux chemins possibles lors du travail de deuil selon Anne Lacroix : un processus
d’intégration, vers l’acceptation de la maladie ; ou alors un processus de distanciation. Il y a
alors le risque d’échec du travail de deuil dans lequel le changement d’état de santé est mis
à distance et non accepté. Lors de l’annonce du diagnostic, le soignant doit être vigilant
quant aux réactions psychiques et émotionnelles du patient afin de pouvoir adapter son
13
14
Annexe 7
Annexe 7
24
comportement. Cette évaluation et adaptation seront facilitées par l’expérience, en affutant
les capacités d’analyse et de réponses appropriées aux situations.
Ce travail de deuil va donc être important pour la suite de la prise en soins du malade
et notamment pour l’adhésion du patient au programme d’éducation thérapeutique. Le temps
d’annonce du diagnostic va donc être le point de départ d’un processus relationnel et
thérapeutique.
2.5.2
L’écoute
2.5.2.1 Définition
Il y a deux façons d’écouter : écoute passive et écoute active.
L’écoute passive est une écoute simple sans vérification du contenu, le récepteur a
seulement un rôle de contenant.
L’écoute active est une écoute attentive et centrée sur celui qui parle. Le récepteur a
une attitude (communication15 non verbale : posture corporelle, regard, positionnement
soignant-soigné, gestuelle, environnement), une disponibilité (disponibilité psychique,
organisation et planification des soins) et une authenticité (honnêteté et connaissance de soi
pour aller à la rencontre de l’autre) qui permettent à l’émetteur de se sentir respecté, reconnu
et entendu. Il utilise également des techniques de communication comme la reformulation
(vérification du contenu en reformulant) ou le reflet (nommer les sentiments exprimés), afin
de s’assurer de la bonne compréhension du discours, sans porter de jugement ou
d’interprétation. Dans l’écoute active, le soignant écoute avec ses représentations et son
histoire, il doit donc réussir à ce décentrer de lui-même, à se différencier de ses émotions,
désirs ou préoccupations, pour se recentrer sur le soigné. L’acceptation et la connaissance
de soi, qui permet de repérer ses fonctionnements, ses émotions, ses représentations, ses
capacités et limites, sont indispensables au soignant, pour pouvoir entendre, comprendre et
accepter l’autre. Elle nécessite donc, un apprentissage d’outils et de pratique qui sont
abordés en formation, et améliorés par un travail sur soi, l’expérience et l’analyse de la
pratique.
2.5.2.2 Objectif
15
Annexe 1
25
L’écoute va permettre à l’émetteur de structurer sa pensée en exprimant ce qu’il
pense : « …le langage ne sert pas seulement à communiquer ce qu’on sait, il sert aussi à
découvrir ce qu’on pense vraiment, la plupart du temps il faut parler pour penser. » Jacques
Piveteau (Formateur d’enseignants, de cadres d’entreprise et de formateurs). L’écoute active
va ainsi permettre à l’émetteur de prendre conscience de certains éléments ou de trouver
une solution aux problèmes rencontrés.
L’écoute active est un des piliers de la relation d’aide16, avec l’empathie17,
l’authenticité,
le
respect,
la
confiance,
la
congruence18
et
l’attention
positive
inconditionnelle.19 Carl Rogers (psychologue Américain) définit la relation d’aide comme une
relation dans laquelle « l’un au moins des deux protagonistes cherche à favoriser chez
l’autre la croissance, le développement, la maturité, un meilleur fonctionnement et une plus
grande capacité à affronter la vie. »20. Pour Rogers, tout individu est porteur du potentiel
suffisant pour trouver sa propre réponse à ses difficultés.
2.5.2.3 L’écoute et l’éducation thérapeutique
L’écoute est primordiale, elle est considérée comme la pierre angulaire de l’éducation
thérapeutique.
En
effet,
elle
s’intéresse
à
l’ensemble
des
facteurs
organiques,
psychosociaux et environnementaux qui interagissent dans l’évolution de la personne
atteinte de maladie chronique.
Quand il n’y a pas réellement d’écoute, le soignant impose ses règles sans connaitre
réellement le patient, il impose juste des règles à suivre. Le patient est donc soumis à un
changement qu’il subit. Cela conduit à une relation paternaliste du type « directioncoopération » qui ne favorise pas l’autonomie.
Pour Jean François Malherbe, l’écoute dans l’éducation thérapeutique permet une
relation entre le soignant et le soigné afin de progresser sur le chemin de l’autonomie. Elle
permet au soignant d’être « celui qui doit découvrir avec l’autre ce qui est le mieux pour lui ».
Sans l’écoute du patient, ce schéma ne peut se faire, le patient ne peut donc pas évoluer
dans son histoire de vie.
L’écoute est encore qualifiée de « rapprochement », concept connu des sciences
psychologiques et sociales qui tend à se développer en santé publique et qui fait ses
preuves en éducation thérapeutique. En effet, l’éducation thérapeutique permet de
16
Annexe 1
Annexe 1
18
Annexe 1
19
Annexe 1
20
Carl Rogers, Le développement de la personne p.27
17
26
rapprocher ses acteurs car elle rapproche l’éducation du soin, le patient au soignant, mais
aussi le patient à lui-même, aux autres personnes qui ont le même problème de santé.
27
3 LA QUESTION DE RECHERCHE
28
3
3.1
LA QUESTION DE RECHERCHE
Enseignements issus de la phase exploratoire
Nos connaissances magistrales et nos recherches sur l’éducation thérapeutique nous
ont donné une vision très cartésienne de son organisation, sa réalisation, son évaluation, à
travers une législation récente. Dans la réalité des entretiens, il apparait que la pratique n’est
pas aussi stricte que la théorie. En effet, les infirmières n’ont pas connaissance de cette
législation spécifique ni des recommandations pour la mise en œuvre de l’éducation
thérapeutique par les guides de la HAS et l’INPES.
Dans la pratique, l’infirmière expérimentée cherche peut-être plus à s'adapter au
patient plutôt que d'appliquer stricto sensu des protocoles ou guides à chaque situation, du
fait de ses connaissances méthodologiques.
Avant nos recherches théoriques, nous avions des représentations concernant
l’apprentissage par l’expérience : nous pensions que le fait de pratiquer était l’un des
facteurs nous permettant d’améliorer notre habilité. L’approfondissement de nos recherches
nous a permis d’appréhender le sujet avec plus de précision. En effet, il ne suffit pas de faire
pour s’améliorer. Il est nécessaire de prendre du recul face à des situations nouvelles, de les
analyser afin d’en faire ressortir les invariants pour pouvoir les transférer dans d’autres
circonstances (boucle expérientielle de Kolb, construire les compétences de Guy Le Boterf).
De ce point de vue, l’entretien avec l’infirmière expérimentée valide l’idée suivante :
un infirmier peu expérimenté et motivé peut être meilleur qu’un infirmier expérimenté si ce
dernier n’a pas la volonté de s’améliorer.
Les connaissances approfondies de la pathologie et du traitement (connaissances
théoriques préalables et connaissances concrètes acquises lors de la pratique au quotidien)
sont indispensables pour réaliser une éducation thérapeutique de qualité et rendre ainsi
l'infirmière plus disponible pour le patient. En effet, cela lui permet d'être plus à l'écoute, sans
être perturbée par certaines questions que pourrait lui poser le patient auxquelles elle ne
pourrait pas répondre.
D’après l’infirmière expérimentée, c’est non seulement un moyen de renforcer la
confiance et la relation soignant-soigné, mais aussi de répondre aux craintes du patient et
d'adapter son comportement face à celui-ci. Tous ces paramètres permettront ainsi de
renforcer l'adhésion du patient au programme thérapeutique.
29
Nous pensions que pour faire adhérer un patient à l’ETP, nous devions être dans le
faire, l’agir alors que l’infirmière expérimentée insiste beaucoup sur le fait que nous devons
être dans l’attente de la décision et de la motivation du patient à être acteur de sa prise en
soins. Elle insiste beaucoup sur la qualité de l’écoute et la mise en confiance du patient.
L’expérience va améliorer l’écoute en permettant de se détacher de la procédure et
de se concentrer alors sur ce que montre et exprime le patient.
L’annonce du diagnostic tient une place importante dans l’adhésion du patient en
ETP. En effet c’est une amorce qui conditionne l’adhésion du patient à sa prise en charge
future. Les deux infirmières ont insisté sur ce point en expliquant que si l’annonce est
adaptée, l’adhésion du patient en sera facilitée. Le patient va se sentir en confiance et
soutenu par les professionnels de santé.
L’expérience permet d’adapter l’approche du patient et la façon d’appréhender
l’annonce de diagnostic avec le médecin. Au cas où l’annonce du diagnostic n’aurait pas été
adaptée, l’expérience de l’infirmier peut contribuer à favoriser l’adhésion du patient grâce à
des éléments transférables issus de situations similaires.
3.2
La question de recherche
Nous avons observé à travers les entretiens que l’expérience peut permettre :
- de prendre en compte le patient et d’être à son écoute,
- de valoriser son expérience pour mieux maîtriser la manière de faire des séances d’ETP,
- d’avoir une connaissance fine de la pathologie et du traitement,
- l’infirmier doit connaître la façon dont le patient a pris en compte l’annonce du diagnostic.
La connaissance de l’ensemble de ces éléments doit favoriser l’adhésion du patient.
Il nous semble intéressant d’identifier plus précisément comment l’expérience du soignant
joue un rôle dans l’élaboration d’une posture, d’un comportement et d’une communication
verbale adaptés aux situations. En effet, nous nous interrogeons sur le fait que l’expérience
peut faire évoluer l’attitude du soignant.
Voici donc notre question de recherche :
En quoi le savoir-faire expérientiel du soignant influence son attitude et lui permet
d’avoir un comportement adapté face au patient diabétique pour favoriser son adhésion lors
de la mise en place de l’éducation thérapeutique ?
30
3.3
Les hypothèses
L’attitude est une expression mentale non observable, une prédisposition à se
comporter de telle ou telle façon face à une situation donnée, avec une personne donnée et
dans un temps donné. C’est la manière de réagir que l’on a face aux aspects du monde qui
nous entoure. C’est une variable, elle s’exprime à travers le comportement de la personne
(voix, gestes, posture du corps, …) et s’adapte à l’environnement qui entoure la personne21.
L’attitude n’est pas innée, elle est acquise. Dans la mise en place de l’éducation
thérapeutique et afin de favoriser l’adhésion du patient au programme thérapeutique,
l’infirmière adapte son comportement à la personne soignée, et donc son attitude.
Le savoir-faire expérientiel acquis au fil des années de pratique de l’infirmière lui
permet d’optimiser son attitude et ainsi de mieux adapter son comportement à chaque
situation qui se présente.
A l’obtention du diplôme, l’infirmière a peu d’expériences. La motivation, l’attention
portée à la pathologie, les enseignements qui peuvent être tirés des différentes ETP,
l’échange de pratiques avec d’autres professionnels, lui permettent d’acquérir plus
facilement une posture et un comportement adapté vis-à-vis de tout patient en ETP.
21
Stoezel (1982)
31
CONCLUSION
32
CONCLUSION
Ce travail de fin d’études nous a permis de prendre conscience de l’étendue des
attitudes que l’infirmier doit mobiliser pour améliorer l’adhésion du patient lors des séances
d’éducation thérapeutique. Nous faisons l’hypothèse qu’il pourra, par la suite, transférer ces
attitudes à d’autres soins. En effet, le soignant va développer par l’expérience la compétence
de combiner ses ressources (savoir, savoir faire et savoir être) pour adapter sa prise en
charge à chaque situation différente.
La suite de ce travail aurait permis de mieux identifier le processus d’acquisition de
savoirs expérientiels à partir d’une étude plus approfondie basée sur nos hypothèses.
Pour autant, nous avons pu identifier à travers ce travail de réflexion l’importance de
remettre en question notre pratique, de prendre du recul et d’analyser les situations
rencontrées pour mieux appréhender les expériences à venir. Le savoir expérientiel ne prend
tout son sens que s’il est croisé avec des éléments d’ordre conceptuel. Ce qui peut
permettre de conscientiser son apprentissage passé et futur.
33
BIBLIOGRAPHIE
34
BIBLIOGRAPHIE
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www.sfsp.fr
http://storage.canalblog.com/55/65/70893/80764074.pdf (consulté le 15.05.2013)
36
ANNEXES
37
Annexe 1 : définitions
Page 6, note (1) : Les maladies chroniques sont définies par le Haut Conseil de la Santé
Publique par la présence d’un état pathologique de nature physique, psychologique ou
cognitive, appelé à durer, avec une ancienneté minimale de trois mois, ou supposée telle et
ayant un retentissement sur la vie quotidienne comportant au mois l’un des trois éléments
suivants : une limitation fonctionnelle des activités ou de la participation sociale ; une
dépendance vis-à-vis d’un médicament, d’un régime, d’une technologie médicale, d’un
appareillage ou d’une assistance personnelle ; prévention particulière pouvant s’inscrire dans
un parcours de soins médico-social.
Page 16, note (6) Savoir : Le savoir désigne toutes les composantes acquises par nos
apprentissages mais aussi façonné par nos expériences. Le savoir est donc individuel, se
fait par rapport aux différentes situations que tout individu rencontre. On ne peut donc pas
toujours le transmettre, mais il peut être transféré dans les situations que l’on rencontre.
Savoir-faire : Il dépend du savoir, la capacité physique à retranscrire notre savoir dans les
situations rencontrées. Dans le domaine de la psychologie cognitive, le savoir faire se
caractérise par la capacité à retranscrire les procédures : on sait ce qu’il y a à faire dans un
cas donné, on applique ce qu’il faut faire (exemple : protocoles). C’est être capable
d’analyser une situation et d’agir en respectant les règles. Le savoir-faire nécessite une
capacité d’observation, d’analyse et d’action dans une situation donnée.
Savoir être : Il touche au domaine de l’affect, il est relié à notre personnalité, à nos valeurs,
et à notre façon d’appréhender les situations. Il est orienté par rapport à notre approche de
l’autre, notre comportement en société, nos réactions.
Ces différents savoirs sont liés entre eux : l’un ne va pas sans l’autre, dans le sens où nos
actions dans une situation donnée sont influencées par notre éducation (savoir), notre
capacité à analyser, à réutiliser nos connaissances dans nos actions (savoir-faire), et la
façon de le faire et les comportements que l’on adopte (savoir être), mais aussi aux
connaissances didactiques enseignées, le passage par l’école, les apprentissages, les
connaissances empiriques, les savoirs expérientiels en termes de connaissances issues de
l’expérience.
Page 17, note (8) Le psychologue Bloch définit l’attitude comme un « état de préparation
dans lequel se trouve un individu qui va recevoir un stimulus ou donner une réponse et qui
oriente de façon momentanée ou durable certaines réponses motrices ou perceptives,
certaines activités intellectuelles ».
Page 25, note (15) La Communication : le modèle cybernétique : décodage par le
soignant de l’information donné par le patient : liens entre les éléments de la communication
verbale et non verbale et les éléments du contexte, possibilité que l’IDE interprète l’info par
38
l’intermédiaire de ses représentations, émotions, mécanismes de défense… et la déforme,
donc importance de l’écoute active dans le soins.
(16) Le Robert définit la relation comme « tout ce qui dans l’activité d’un être vivant implique
une interdépendance, une interaction, dés lors qu’une modification de l’un entraîne une
modification de l’autre.», de plus il définit l’aide par « l’action d’intervenir en faveur d’une
personne en joignant ses efforts aux siens.» On peut donc en conclure que la relation d’aide
est une relation de soutien mise en place par le soignant, en réponse à la demande du
soigné.
Selon Jacques Salomé (Relation d’aide et formation à l’entretien, Lille, presses universitaire,
1993) la relation d’aide est une relation de soutien et d’accompagnement dans laquelle la
soignante aide le malade « à opérer son ajustement personnel à une situation à laquelle il ne
s’adapterait pas sans le soutien ou sans apport d’un tiers ».
(17) L’empathie est une attitude de compréhension : le soignant va se saisir de la situation
que vit le soigné, sans se mettre à la place de celui-ci, et ainsi éviter d’être affecter des
mêmes sentiments.
(18) La congruence est la façon de se comporter en harmonisant les ressentis, les pensées,
le discours, le comportement verbal et non verbal : le soignant adopte un comportement en
accord avec lui-même.
(19) La considération positive est le sentiment de respect et de confiance manifesté par le
soignant, afin d’amener le soigné à se percevoir dans toute sa valeur et sa dignité.
39
Annexe 2
(2) HPST articles L.1161-1 à L.1161-4 :
Article L1161-1
Créé par LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 - art. 84
L'éducation thérapeutique s'inscrit dans le parcours de soins du patient. Elle a pour objectif
de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en
améliorant sa qualité de vie. Elle n'est pas opposable au malade et ne peut conditionner le
taux de remboursement de ses actes et des médicaments afférents à sa maladie. Les
compétences nécessaires pour dispenser l'éducation thérapeutique du patient sont
déterminées par décret.
Dans le cadre des programmes ou actions définis aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3, tout
contact direct entre un malade et son entourage et une entreprise se livrant à l'exploitation
d'un médicament ou une personne responsable de la mise sur le marché d'un dispositif
médical ou d'un dispositif médical de diagnostic in vitro est interdit.
Article L1161-2
Créé par LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 - art. 84
Les programmes d'éducation thérapeutique du patient sont conformes à un cahier des
charges national dont les modalités d'élaboration et le contenu sont définis par arrêté du
ministre chargé de la santé. Ces programmes sont mis en œuvre au niveau local, après
autorisation des agences régionales de santé. Ils sont proposés au malade par le médecin
prescripteur et donnent lieu à l'élaboration d'un programme personnalisé. Ces programmes
sont évalués par la Haute Autorité de santé.
Article L116-3
Créé par LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 - art. 84
Les actions d'accompagnement font partie de l'éducation thérapeutique. Elles ont pour objet
d'apporter une assistance et un soutien aux malades, ou à leur entourage, dans la prise en
charge de la maladie. Elles sont conformes à un cahier des charges national dont les
modalités d'élaboration et le contenu sont définis par arrêté du ministre chargé de la santé.
Article L1161-4
Créé par LOI n°2009-879 du 21 juillet 2009 - art. 84
Les programmes ou actions définis aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3 ne peuvent être ni
élaborés ni mis en œuvre par des entreprises se livrant à l'exploitation d'un médicament, des
personnes responsables de la mise sur le marché d'un dispositif médical ou d'un dispositif
médical de diagnostic in vitro ou des entreprises proposant des prestations en lien avec la
40
santé. Toutefois, ces entreprises et ces personnes peuvent prendre part aux actions ou
programmes mentionnés aux articles L. 1161-2 et L. 1161-3, notamment pour leur
financement, dès lors que des professionnels de santé et des associations mentionnées à
l'article L. 1114-1 élaborent et mettent en œuvre ces programmes ou actions.
Compétences nécessaires pour dispenser l'éducation thérapeutique du patient : « Art.D.
1161-1.-L'éducation thérapeutique du patient peut être dispensée par les professionnels de
santé mentionnés aux livres Ier et II et aux titres Ier à VII du livre III de la quatrième partie du
présent code. « Elle peut être assurée avec le concours d'autres professionnels. « Les
membres des associations agréées conformément à l'article L. 1114-1 et des organismes
œuvrant dans le champ de la promotion de la santé, la prévention ou l'éducation pour la
santé peuvent participer à l'éducation thérapeutique du patient dans le champ déterminé par
les cahiers des charges mentionnés à l'article L. 1161-2 et à l'article L. 1161-3. « Art.D.
1161-2.-Pour dispenser l'éducation thérapeutique du patient, les professionnels mentionnés
à l'article D. 1161-1 disposent des compétences suivantes : « 1° Compétences
relationnelles ; « 2° Compétences pédagogiques et d'animation ; « 3° Compétences
méthodologiques et organisationnelles ; « 4° Compétences biomédicales et de soins. Le
référentiel déclinant ces compétences et les conditions nécessaires à leur acquisition sont
fixés par arrêté du ministre chargé de la santé. »
(3) Les étapes de l’ETP :
1ère étape élaborer un diagnostic éducatif : connaissance du patient (personnalité, réceptivité,
environnement social et familial, ressources et freins personnels, connaissance de la
maladie), identification de ses besoins, attentes et projets.
2ème étape définir un programme personnalisé en priorisant les apprentissages : établir avec
le patient les compétences à acquérir en lien avec le projet
3ème étape planifier et mettre en œuvre les séances : coordination des différents acteurs,
sélection des méthodes et techniques qui seront utilisées
4ème étape évaluation des compétences acquises : évaluer avec le patient ce qu’il sait, ce
qu’il a compris, ce qu’il sait faire et ce qu’il reste à acquérir pour lui proposer d’autres
séances de suivi ou de renforcement.
41
Annexe 3
(5) Les compétences d’autosoins sont les décisions que le patient prendra dans l’intention
d’intervenir sur les effets de la maladie sur son état de santé : soulager les symptômes ;
prendre en compte les résultats d’une autosurveillance, d’une automesure ; adapter des
doses de médicaments ; initier un autotraitement ; réaliser des gestes techniques et des
soins ; mettre en œuvre des modifications à son mode de vie (équilibre diététique, activité
physique, etc.) ; prévenir des complications évitables ; faire face aux problèmes occasionnés
par la maladie ; impliquer son entourage dans la gestion de la maladie ; des traitements et
des répercussions qui en découlent.
Les compétences d’adaptation sont selon l’OMS «les compétences personnelles et
interpersonnelles, cognitives et physiques qui permettent à des individus de maîtriser et de
diriger leur existence, et d’acquérir la capacité à vivre dans leur environnement et à modifier
celui-ci» : se connaître soi-même ; avoir confiance en soi ; savoir gérer ses émotions et
maîtriser son stress ; développer un raisonnement créatif et une réflexion critique ;
développer
des
compétences
en
matière
de
communication
et
de
relations
interpersonnelles ; prendre des décisions et résoudre un problème ; se fixer des buts à
atteindre et faire des choix ; s’observer, s’évaluer et se renforcer.
(6) le rôle IDE
Le rôle propre. L'article R.4311-3 du code de santé publique dispose que "relève du rôle
propre de l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité
de la vie et visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution
d'autonomie d'une personne ou d'un groupe de personnes. Dans ce cadre, l'infirmier a
compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il
juge nécessaires
conformément aux dispositions de l'article 5 ci-après. Il identifie les besoins de la personne,
pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les actions
appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l'équipe
soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé de la
conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers."
Le rôle sur prescription : Outre les actes et activités visés aux articles 11 et 12, l'infirmier
est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d'une prescription médicale qui,
sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit en application d'un
protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par un médecin :…
42
Annexe 4
Note (9)
Etapes de l'adhésion selon modèle Proschaska
Entrée
Sortie
RUPTURE
Pré-intention
Maintien
Intention
Action
Détermination
Etape de pré-intention : Inviter le patient à s’exprimer sur sa prescription médicale, répondre
aux questions, et donner des informations simples.
Etape de l’intention : Explorer avec le patient les bénéfices et les inconvénients du
traitement.
Etape de détermination : Préparer le terrain, voir si le patient veut, peut et se sent prêt.
Etape de l’action : Soutenir la motivation du patient, explorer les incidents rencontrés,
renforcer les connaissances et faire le point.
Etape du maintien : Identifier les acquis, anticiper les baisses de motivation, les prévoir….
Si la motivation n’est pas soutenue, elle peut s’essouffler et mener à la phase de rupture.
43
Annexe 5 : Grille d’entretien
Depuis combien de temps travaillez-vous dans le service ?
Depuis combien de temps mettez-vous en place des séances d’ETP ?
Racontez-moi vos débuts en ETP ? Et maintenant ?
Quelles ont été vos difficultés et facilités lors des premières séances ?
Avez-vous toujours ces difficultés ou avez réussi à y remédier et si oui par quels
moyens ?
Face à une situation difficile par rapport à l’adhésion du patient, qu’avez-vous mis en
évidence du côté patient ? Du côté soignant ? Concernant la relation soignantsoigné ?
Quelles capacités infirmières utilisez-vous lors de la mise en place d‘une ETP ? Ontelles évolué avec votre pratique ?
Lesquelles selon vous facilitent ou freinent l’adhésion du patient lors de cette ETP ?
Plus généralement qu’est-ce qui favorise ou nuit à l’adhésion du patient ?
Comment s’organise la mise en place de l’ETP au sein de l’équipe pluridisciplinaire
(rôle de chacun) ?
A quel moment de la prise en charge du patient proposez-vous une ETP ?
Pourquoi ?
Quelles conditions doivent-être réunies lors de la mise en place d’une ETP favorisant
l’adhésion du patient ? Comment pouvez-vous les influencer ?
Quelles stratégies le service met-il en place pour améliorer la qualité de la prise en
charge ?
Quels écarts observez-vous entre vos connaissances théoriques et votre expérience
du terrain ? Pourquoi ?
Evalueriez-vous l’efficacité des ETP proportionnellement à votre expérience dans ce
domaine ?
Que vous a apporté l’évolution des pratiques en ETP depuis que vous exercez ?
Avez-vous reçu une formation spécifique ? Si oui, que vous a-t-elle apporté ?
Utilisez-vous les guides et recommandations de l’HAS et INPES ?
44
Annexe 6
Analyse entretien 1
Patient
Freins
Facteurs
favorisants
Résistance au changement
Peur
Non acceptation
Lassitude
Angoisse
stress
Choc à l’annonce
Idées de contraintes
Douleur
Habitude de vie
Différence générationnelle
Age
Entretien motivationnel
Confiance
Motivation
Processus externes
Processus internes
Soignant
Manque de temps
Organisation du service
Stéréotype
Environnement
Temps
Formation
Outils
Réunion d’équipe
Bilan annuel
Ecoute
Attitude
Relation d’aide
Attention
Remise en question
Ton serein
Patience
Capacités relationnelles
Professionnalisme
Outils
Capacités relationnelles
45
Analyse entretien 2
Patient
Annonce du diagnostic
Problèmes autres que la maladie
(financiers, sociaux, familiaux,
Freins
professionnels…) amplifiés par le
diabète
Maladie chronique
Ne pas se sentir écouté
Difficulté au changement
Soignant
Difficulté au changement, aux
habitudes
Etre directif
Confrontation
Jugement
Etre plus technicienne, ne pas
adhérer au relationnel
Tous formé quel que soit le
niveau (secrétaire, ASH,
Facteurs favorisants
Laisser liberté de parler
diététicienne, AS, IDE,
Temps accordé
médecins)
Cadre environnemental : calme,
Maîtrise du sujet, connaissance
non dérangé
de la maladie
Patient valorisé, rassuré,
Négociation
encouragé
Répéter, reformuler, faire
Volonté
répéter
Motivation
Temps à l’écoute
Négociation
Expérience
Patient qui décide
Connaissance du patient, de
son vécu
Aimer le relationnel
Légende
Processus externes
Processus internes
Outils
Capacités relationnelles
Hypothèses
1- Entretien 1 : soignant avec manque d’expérience, dissocie outils et connaissances ;
Entretien 2 : soignant expérimenté ne dissocie pas outils et connaissances ;
Les 2 sont indispensables pour mener à bien une ETP ?
2- En fonction de l’expérience du soignant, les facteurs favorisants et les freins ne sont
pas identifiés de la même façon :
-
Le soignant expérimenté identifie les freins chez le patient comme des processus
externes ;
46
-
Le soignant moins expérimenté identifie davantage les freins comme des
processus internes ;
-
Or, il est impossible ou difficile de modifier des processus externes alors qu’il est
possible d’agir sur des processus internes.
Le soignant expérimenté ne mettra pas dans les freins les processus internes car
il les a identifié et va les utiliser comme facteurs favorisants, pour la mise en place
d’une ETP.
3- L’expérience ne permettrait l’atteinte d’objectifs que par un investissement dans la
relation d’aide lors d’une ETP.
L’expérience pour la mise en place d’une ETP n’a de valeur que si le soignant a
les capacités relationnelles et le goût pour ce type de soins.
4- L’adhésion du patient est favorisée par le tout premier contact de qualité (secrétaire
lors de la prise de rdv, annonce diagnostic du médecin…) réalisé dans le service,
d’où la formation faite à tous les professionnels, pour avoir le même discours, une
cohérence dans les interventions auprès du patient.
Si le premier contact est de qualité, l’adhésion du patient n’en sera que meilleure.
5- Au début des années 2000, on observe une évolution des pratiques : auparavant, on
tentait de modifier le mode de vie du patient quant aux conséquences de la maladie
alors que désormais le traitement de la maladie est adapté au mode de vie du
patient.
De ce fait, l’adhésion semble facilitée car il y a un peu moins de contraintes pour
le patient, notamment alimentaires.
6- Les facteurs externes (problèmes personnels autre que la pathologie : financiers,
sociaux, professionnels, familiaux…) ont une influence sur l’adhésion du patient.
Ecouter le patient sur sa vie en général, ne pas le réduire à une pathologie lui
permettrait d’évacuer les problèmes qui le perturbent pour se concentrer sur le
problème médical.
La notion essentielle pour favoriser l’adhésion du patient serait pour le soignant
expérimenté : l’écoute
7- Le patient atteint de maladie chronique doit modifier son comportement. Il est suivi
pour cela sur la durée.
Une bonne prise en charge dès le départ permet une meilleure autonomie, moins
de complication, d’où des économies pour la société.
8- L’expérience est indispensable pour débuter l’etp : une expérience minimum d’1 an et
une formation spécifique sont requises pour les soignants avant de pouvoir
commencer l’etp dans le service de diabéto
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Annexe 7
(12) Le plan cancer 2003-2007 (mesure 40) met en place le dispositif d’annonce,
spécifique à l’annonce de pathologies cancéreuse (Evaluation de ce dispositif en cours, plan
cancer 2009-2013). L’annonce s’articule autour de 4 points forts :
-
Un temps médical : annonce faite par le médecin, avec une décision thérapeutique
présentée et expliquée au malade. Celle-ci, comprise et acceptée par le malade, lui
sera ensuite remise sous forme d'un programme personnalisé de soins (PPS).
-
Un temps d'accompagnement soignant : après la consultation médicale, en règle
général un infirmier, qui reprend avec le malade ce qui a été compris, le déroulement
des soins et e réoriente si nécessaire vers d’autres professionnels.
-
L'accès à une équipe impliquée dans les soins de support : assistant social,
psychologue, kinésithérapeute, nutritionniste...
-
Un temps d'articulation avec la médecine de ville.
Le plan Alzheimer 2008-2012 (mesure 8) met également en place un dispositif d’annonce
spécifique
(HAS :
Maladie
d’Alzheimer
et
maladies
apparentées
:
annonce
et
accompagnement du diagnostic, Septembre 2009) :
-
Il est recommandé que le médecin spécialiste qui a établi le diagnostic, sur la base
d’un bilan et de critères diagnostiques validés, l’annonce de façon explicite.
-
Le patient est informé le premier de son diagnostic. À sa demande, cette annonce est
partagée avec une personne de son choix.
-
Il est recommandé que le médecin traitant soit informé avant qu’il ne revoie le patient
et que le compte rendu de la consultation d’annonce du diagnostic lui soit envoyé.
-
L’annonce est un processus spécifique qui doit s’accompagner d’une proposition d’un
plan de soins et d’aides.
(13) Critères qualité annonce du diagnostic :
-
Disposer de temps pour mener les consultations d’annonce
-
Etre disponible professionnellement
et
psychologiquement
pour
écouter,
expliquer, accompagner le malade au bon moment.
-
Proposer des interlocuteurs complémentaires avant ou après la consultation
d’annonce faite par le médecin pour mieux répondre aux différents besoins et
attentes du malade.
-
Mettre à disposition des malades, des informations sous forme écrite,
audiovisuelle ou électronique.
-
Accueillir le malade dans des locaux dignes et conviviaux.
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(14)Les étapes du deuil : Choc, déni : au moment de l’annonce de la perte, la personne
refuse d'y croire. Les émotions semblent pratiquement absentes. Ensuite la réalité de la
perte s’installe.
Colère : sentiment de colère face à la perte. C’est une période ou il y a beaucoup de
questionnements.
Marchandage : phase faite de négociations.
Dépression : phase plus ou moins longue caractérisée par une grande tristesse, des remises
en question, de la détresse.
Acceptation : Dernière étape : la réalité de la perte est comprise et en voie d’acceptation. La
personne réorganise sa vie en fonction de la perte.
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