Dans un premier temps, je m’intéresserai au concept de violence au travail dans toutes ses
dimensions (physiques, verbales et psychologiques), avec à l’appui un cadre législatif et des
résultats statistiques ; ensuite, après avoir analysé la spécificité des Urgences, je développerai trois
grands axes de recherche : un premier sur l’analyse de l’influence de la violence sur le soignant, un
second sur le lien violence-syndrome d’épuisement professionnel, puis un dernier qui abordera la
prévention de cette violence, afin d’éviter qu’elle ne s’accroisse et ne se diffuse a l’ensemble de
l’institution. Enfin, après avoir formulé mon hypothèse de recherche, j’argumenterai mes choix
concernant la méthodologie de recherche, si mon travail devait se poursuivre.
Voici avant tout la situation à laquelle j’ai été confrontée, et qui a également motivé
l’écriture de ce travail de recherche.
Présentation de la situation
Cette situation se déroule lors de mon troisième stage de deuxième année, dans un service
d’accueil et de traitement des urgences. Il est 7h30 ce matin-là, les pompiers se présentent au bureau
de l’infirmière d’accueil, en compagnie d’une jeune femme d’environ 25 ans, Mlle C. Cette jeune
patiente est amenée aux urgences pour alcoolisation sur la voie publique. A son arrivée, elle semble
fermée, elle baisse la tête et aucune communication n’est possible. Elle verbalise uniquement une
réticence aux soins et tente une première fois de fuguer. Nous décidons alors de faire appel à
l’infirmière psy du service, dans l’espoir d’une prise en charge plus adaptée. Notre collègue arrive,
parle avec elle, lui explique le déroulement des soins et la jeune femme semble plus adhérente aux
soins. Nous la conduisons alors, formant un groupe autour d’elle afin d’éviter toute récidive de
fugue, dans un box où un médecin vient la voir.
Lors de l’entretien médical, nous laissons le médecin, un homme, seul avec elle. A ce moment, Mlle
C est adaptée dans la communication, malgré un ralentissement psychomoteur certainement dû à sa
consommation excessive d’alcool, d’après les dires du médecin. Pendant le temps de l’entretien
médical, nous faisons appel à l’équipe de sécurité de l’hôpital, redoutant d’autres tentatives de
fugue. Le médecin prescrit un bilan sanguin afin de doser l’alcoolémie. L’équipe sécurité arrive,
nous leur expliquons la situation et ils se postent devant le box, le temps pour nous de faire le soin
prescrit. Avec une collègue, nous nous rendons dans le box, expliquons le soin à la patiente qui est
d’accord. Ma collègue effectue le geste puis la patiente nous explique, calmement, ses antécédents
hospitaliers, nous dit qu’elle est suivie par un médecin à Tours... Son discours est par moments peu
cohérent. Nous sortons du box puis passons le relai à nos collègues de la sécurité.