neurologique sous-jacente bien définie comme la maladie de
Parkinson, la sclérose en plaques, le traumatisme de la moelle…
Mais l’instabilité vésicale est avant tout caractérisée par une défi-
nition urodynamique. Elle est conditionnée par l’existence de contrac-
tions involontaires du détrusor au cours de la phase de remplissage
lors de la cystomanométrie, qu’elles soient spontanées ou provoquées.
La difficulté d’utiliser une terminologie basée sur des définitions
et critères paracliniques est partagée par différents auteurs (34, 89, 90).
En effet, ces auteurs suggèrent que de nombreux patients pourraient
bénéficier d’un traitement médical réversible en première intention
après une évaluation simplifiée, afin d’impliquer au maximum dans la
prise en charge initiale un plus large panel de médecins et de toucher
un plus grand nombre de patients ; l’exploration urodynamique étant
réservée à une prise en charge de deuxième intention des cas particu-
liers.De plus, certains auteurs ont également soulevé d’autres pro-
blèmes quant à l’utilisation d’une terminologie urodynamique (12, 89)
:1. La cystomanométrie est un examen invasif qui nécessite la
participation de spécialistes rompus à ce type d’examens.
2. Compte tenu du taux de prévalence élevé de patients présen-
tant une vessie hyperactive dans le monde entier, une évaluation
urodynamique systématique ne semble pas économiquement réalisable
(coût ++).
3. La sensibilité pour la détection des contractions involontaires
du détrusor chez les patients présentant une instabilité vésicale est
faible. 60 à 80 % de ces patients ne sont pas dépistés par une cysto-
manométrie de routine, les contractions détrusoriennes n’apparaissent
alors que lors de tests de provocation ou lors d’enregistrements en
ambulatoire (nombreux faux négatifs).
4. Plus de 60 % de volontaires sains de toute pathologie fonc-
tionnelle vésicale présentent quant à eux des contractions involon-
taires lors des enregistrements ambulatoires (nombreux faux positifs).
5. Sur un même patient, l’interprétation varie au cours d’enregis-
trement ambulatoire prolongé.
Toutes ces considérations ont rendu nécessaire l’emploi de nou-
velles dénominations. Oubliés tous les concepts utilisés jusque-là :
– instabilités motrices sur sphincter fermé (responsables de syn-
dromes urgences-pollakiurie, d’impériosités) ou sur sphincter ouvert
(« urge incontinence » des anglo-saxons) ;
– instabilités sensorielles d’origine psychosomatique (les
patientes avec une anxiété maladive) sans substrat organique ; celles
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SYNDROME D’HYPERACTIVITÉ VÉSICALE