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Réalités en Rhumatologie •N° 1 •Novembre 2007
씰Ostéoporose
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●Lors de la survenue d’une fracture à basse énergie (chute de
sa hauteur) en excluant le crâne, le rachis cervical, les doigts et
les orteils (NB : cela ne veut pas dire qu’il ne faille pas recher-
cher les facteurs de risque d’ostéoporose chez les patients ayant
subi un traumatisme à haute énergie, car la prévalence de l’os-
téoporose semble importante dans cette catégorie).
●Au stade préfracturaire lorsqu’une mesure de densité
minérale osseuse (DMO, g/cm2), mesurée par absorptiomé-
trie biphotonique à rayons X (ostéodensitométrie ou
DXA), révèle un T-score ≤ -2,5 en postménopause (définition
OMS) (NB : un Z-score < -2 en préménopause est habituelle-
ment retenu).
Ainsi, le terme “ostéoporose” ne pourra pas être utilisé devant
un aspect déminéralisé d’une pièce osseuse à la radiographie
standard ou en présence d’une fracture vertébrale dont l’ori-
gine ostéoporotique ne peut pas être affirmée sur la seule
radiographie standard.
L’épidémiologie des fractures chez la femme ménopausée
nous apporte des éléments de compréhension quant aux
mécanismes impliqués dans la maladie. Schématiquement, à
60 ans, le poignet est un site de prédilection des fractures péri-
phériques (incidence fracturaire annuelle d’environ
10 pour 1 000), car le réflexe de protection lors de la chute
l’expose en premier au contact avec le sol. A ce stade, les
réflexes neurosensoriels sont préservés.
Parallèlement, les fractures vertébrales se produisent souvent
à bas bruit, symbole de “l’ostéoporose voleur silencieux” de
cet os trabéculaire, en majeure partie indépendamment des
mécanismes de chute. Leur prévalence augmente régulière-
ment avec l’âge pour atteindre environ 20 à 25 % après 80 ans
(incidence fracturaire annuelle de 10 pour 1 000 à 50 ans à
environ 40 pour 1 000 après 85 ans). A cet âge, les réflexes
neurosensoriels ne sont plus performants et la force muscu-
laire des membres est diminuée ; la chute se produit plus sou-
vent lourdement sur le côté, mettant l’extrémité supérieure du
fémur (ESF) violemment en contact avec le sol et le fractu-
rant. Alors qu’à 70 ans, la prévalence de la fracture de l’ESF
est faible (incidence annuelle d’environ 5 pour 1 000), elle
augmente exponentiellement à partir de cet âge pour toucher
la moitié des femmes qui seront centenaires.
Il est à noter que la fracture du fémur signe la gravité de la
maladie, puisque quel que soit l’âge et quel que soit le sexe, il
existe déjà en moyenne une à deux fractures vertébrales asso-
ciées à ce stade. L’incidence de la fracture du poignet reste
stable au fil des décennies (10 pour 1 000 à 85 ans) car, comme
nous l’avons vu, le mécanisme de chute se modifie. Fait nou-
veau très important, il a été très récemment démontré que les
fractures périphériques et vertébrales sont associées à des alté-
rations de l’architecture corticale et trabéculaire périphérique
de façon partiellement indépendante de la DMO mesurée par
densitométrie osseuse [1]. La survenue d’une fracture du bas-
sin semble également signer la gravité de la maladie.
Le profil fracturaire masculin semble sensiblement identique
avec une proportion de fractures schématiquement trois fois
moindre, au moins sur le plan périphérique.
❚❚ LA DEMARCHE DE DEPISTAGE
En pratique, il est rarement possible de pouvoir dépister et
prendre en charge une ostéoporose au cours de la même
consultation. Il faut souvent une première consultation qui va
s’attacher à évaluer la maladie sur le plan clinique, biologique
ainsi que de l’imagerie, et une seconde qui va mettre en place
la prise en charge concrète de l’ostéoporose, non pharmaco-
logique et pharmacologique (fig. 1).
Quelle que soit la situation clinique : fracture à basse énergie
connue ou à rechercher, dépistage de l’ostéoporose au stade
non fracturaire, l’évaluation va porter sur certains paramètres
cliniques pertinents à prendre en compte (tableau I).
1. – Peser
Le poids est le paramètre clinique le mieux corrélé à la DMO.
Un poids inférieur à 48 kg (correspondant au quartile infé-