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CAMGESTION | Horizon fin décembre 2015 | Septembre 2015
La décélération économique en Chine et la dévaluation du yuan en août ont marqué les esprits. Pour
autant, la décélération chinoise n’est pas un fait nouveau et est accompagnée par le gouvernement
qui souhaite modifier le système de croissance en développant beaucoup plus le marché domestique.
Les craintes d’un ralentissement mondial fort nous paraissent excessives, l’activité économique étant
bien orientée aux Etats-Unis, le 1er moteur de la planète, et en Europe.
Aux Etats-Unis, le rebond économique s’est avéré nettement plus fort que prévu avec un PIB en
croissance de +3,7% en rythme annualisé au 2ème trimestre, après un 1er trimestre décevant (+0,6%).
La consommation des ménages (+3,1%) et l’investissement des entreprises (+5,2%) ont été
particulièrement dynamiques, tout comme les exportations (+5,2%) qui ont bien redémarré après les
grèves dans les ports au 1er trimestre. Les ménages américains sont plus confiants car le marché de
l’emploi est dynamique: le taux de chômage est à 5,1% en août et 1,8 million d’emplois ont été créés
depuis le début d’année. Le taux de participation (62,6%) interroge cependant car il est historiquement
bas. Les ménages bénéficient par ailleurs d’un pétrole bon marché qui augmente leur pouvoir d’achat.
Le marché immobilier, très dynamique ces derniers mois, draine la consommation des ménages qui
dépensent plus pour s’équiper. La Réserve Fédérale a ainsi légèrement révisé à la hausse ses
prévisions de croissance et anticipe désormais une croissance de 2,1% en 2015.
En zone euro, la reprise économique s’est poursuivie au 2ème trimestre (+0,4%) après déjà un bon 1er
trimestre (+0,5%). La BCE anticipe désormais une croissance de +1,4% pour l’ensemble de l’année.
L’Espagne se démarque une nouvelle fois avec un chiffre de croissance élevé (+1%). En Allemagne,
le PIB a continué à progresser avec une croissance de +0,4% au 2ème trimestre. Avec un euro qui
reste sur des niveaux faibles, les exportations allemandes ont significativement contribué à la
croissance, alors que la consommation domestique a continué d’évoluer positivement. La France a
déçu avec une croissance nulle, la consommation des ménages ayant à peine progressé et les
variations de stock contribuant négativement. L’Italie poursuit sa sortie de la récession avec un PIB en
progression de +0,3% au 2ème trimestre. Avec des données économiques encourageantes, notamment
l’inflexion à la baisse du chômage et un bond de la production industrielle de +2,7% en juillet, le
gouvernement italien a révisé à la hausse ses prévisions de croissance, anticipant désormais +0,9%
de hausse du PIB en 2015. Les indicateurs avancés sont par ailleurs très bien orientés en zone euro.
L’indice PMI composite de l’activité est ressorti à 54,3 en août, l’activité enregistrant sa plus forte
hausse depuis plus de 4 ans. La croissance s’accélère aussi bien dans le secteur des services que
dans l’industrie manufacturière. L’Espagne signe, de loin, les meilleures performances, enregistrant en
août sa 2ème plus forte hausse de l’activité depuis 8 ans et demi. En Allemagne et en Italie, la
croissance s’accélère et affiche également un rythme soutenu. Le rythme de la croissance demeure
en revanche décevant en France.
Contexte économique
Le ralentissement de l’économie chinoise et la baisse des prix des matières premières ont pesé sur
les perspectives de croissance mondiale et entrainé une révision à la baisse des anticipations
d’inflation. Conscientes de ces risques, les banques centrales restent très prudentes.
Aux Etats-Unis, la Fed a préféré rester prudente et reporter à nouveau la hausse des taux. Mme
Yellen veut en effet « être certaine que l’économie est vraiment rétablie ». En outre, les turbulences
sur les marchés liées au ralentissement chinois « pourraient peser sur l’activité et sur l’inflation à court
terme ». Mme Yellen a également précisé que «l’inflation a continué d’évoluer en-dessous de l’objectif
à long terme, reflétant en partie la baisse des prix de l’énergie et des importations ». Cette décision ne
surprend pas les marchés mais déçoit certains investisseurs qui n’en peuvent plus de l’incertitude
(« Fed up with the Fed ») et qui considèrent que l’activité économique est très bien orientée et qu’il est
temps que la Fed abandonne sa politique de taux zéro. La Fed a toutefois laissé entendre que le
début de la normalisation monétaire pourrait avoir lieu dès cette année. Mme Yellen n’a pas exclu
d’agir dès la prochaine réunion qui aura lieu fin octobre. L’ensemble de la courbe de taux américaine
est remontée à mesure que la hausse des taux directeurs se précise mais reste très contenue. Nous
anticipons une hausse de 25 points de base des rendements de la dette américaine à 10 ans à
horizon trois mois, anticipant que la hausse des taux directeurs va se répercuter sur les taux longs.
En zone euro, la BCE doit faire face à une inflation toujours très basse (à 0,1% en août), même si
l’inflation « core » (hors énergie et alimentaire) est sur des niveaux moins alarmants à 1% en août.
Elle a par conséquent confirmé lors de sa dernière réunion début septembre qu’elle était prête à aller
plus loin dans sa politique accommodante. Elle a joint la parole aux actes en annonçant plusieurs
assouplissements de son programme de QE. Lors de son lancement en mars dernier, celui-ci
permettait à la BCE d’acheter jusqu’à 25% de la taille d’une ligne d’obligations souveraines sur le
marché secondaire. Or ce seuil a été relevé à 33%. M. Draghi a par ailleurs insisté à plusieurs
reprises sur la possibilité pour la BCE d’ajuster à l’avenir le QE, soit en relevant la taille – fixée
actuellement à 60 milliards d’euros par mois -, soit en élargissant le périmètre d’actifs éligibles, ou
encore en prolongeant le programme au-delà de septembre 2016. La révision à la baisse des
anticipations d’inflation a pesé sur les taux longs. Les taux allemands à 10 ans ont ainsi reculé sur les
deux derniers mois, passant de 0,90% le 10 juillet (une fois la crise grecque réglée) à 0,65% le 16
septembre. Nous anticipons un maintien des taux longs sur ces niveaux, l’inflation très faible et la
croissance modérée ne plaidant nullement pour une hausse des taux.
Marchés de taux
Aux Etats-Unis, le taux de chômage est à 5,1% et les créations d’emploi
restent élevées
Aux Etats-Unis, l’ensemble de la courbe de taux est remontée à mesure
que la hausse des taux directeurs se précise mais reste très contenue
10/12 1/13 4/13 7/13 10/13 1/14 4/14 7/14 10/14 1/15 4/15 7/15
100
150
200
250
300
350
5
5.5
6
6.5
7
7.5
8
©FactSet Research Systems
Créations d'emplois non-agricoles (en milliers) Taux de chômage (Right)
1M 3M 6M 1Y 2Y 3Y 5Y 7Y 10Y 30Y
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0.5%
1%
1.5%
2%
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3%
Yield (%)
©FactSet Research Systems
United States Treasury Yield Curve
01/01/2015 - Yield 20/04/2015 - Yield 16/09/2015 - Yield