La déflation que nous connaissons en zone euro traduit le ralentissement
économique et la baisse du prix du pétrole (la composante énergie dans l’inflation
totale est de 10%), elle n’est pas encore le fait de ménages et d’entreprises qui
différent leurs dépenses pour cause d’anticipation de baisse des prix. Il convient
par ailleurs de noter que les forces désinflationnistes affectent de nombreux pays
développés (Etats-Unis, UK, Japon notamment).
Pour combattre la déflation qui guette la zone euro, la BCE a annoncé des
mesures concrètes lors de sa réunion du 22 janvier. La Banque Centrale
Européenne va acheter, au moins jusqu’à septembre 2016, 60 milliards d’euros
par mois d’obligations privées (ABS et « covered bonds », programmes déjà en
cours) et émises par des Etats, des agences nationales (KFW, ICO, Dexia, etc.)
et des agences supranationales (BEI, ESM, EFSF, CEE). Ce programme et celui
des TLTRO (estimé entre 300 et 400 millions d’euros) vont lui permettre de
réaliser largement son objectif d’atteindre une taille de bilan de 3000 milliards
d’euros. Concernant les TLTRO, la BCE a par ailleurs réduit le taux proposé de
0,15% à 0,05%. La force du QE à l’européenne réside dans son ampleur, le fait
que la BCE pourra acheter toutes les maturités (de 2 à 30 ans) et l’engagement
de la BCE à poursuivre ce programme jusqu’à ce que l’objectif d’inflation de 2%
soit atteint. Dans tous les cas, les mesures proposées par la BCE sont massives.
Elles devraient permettre d’agir sur la psychologie des marchés, de faire baisser
l’euro (effet sur l’inflation importée et les exportations) et de stimuler la demande
domestique.
Un autre facteur qui devrait contribuer à soutenir l’économie européenne en 2015
est la baisse du prix du pétrole. Elle résulte à la fois d’une hausse de la
production mais aussi de la baisse de la demande (le FMI considère que 20 à
35% de la baisse du prix du pétrole s’explique par la baisse de la demande).
A court terme, la baisse de l’or noir, par son ampleur, a été une source de
volatilité sur les marchés en pénalisant en bourse les entreprises du secteur. Elle
pourrait par ailleurs conduire certaines entreprises à annuler leurs
investissements (Shell avec Qatar Petroleum), mettre en difficultés certains pays
producteurs (cas du Venezuela) et contribuer à la baisse des prix en zone euro.
A long terme cependant, l’effet net de la baisse du prix du baril devrait être positif.
Le transfert de ressources des pays producteurs vers les pays consommateurs
résultant de cette baisse, va profiter aux pays qui sont les principaux
contributeurs à la demande mondiale. L’impact de la baisse survenue en 2014
devrait se matérialiser cette année et favoriser la consommation des ménages et
l’amélioration des marges des entreprises.
En zone euro, l’action de la BCE, la baisse de l’euro et du prix des matières
premières devraient soutenir l’économie cette année. Les acteurs économiques
et les investisseurs attendent désormais que les gros ajustements de ces
derniers mois (euro, pétrole, QE) se stabilisent afin d’intégrer ces nouvelles
hypothèses.
Dans ce contexte, quelles sont les classes d’actifs à privilégier en 2015 ?
Les obligations européennes et américaines vont-elles à nouveau créer la
surprise comme en 2014 ? Aux Etats-Unis, les taux US ont été d’abord soutenus
par l’abondance de liquidité, la recherche de valeurs refuge et l’excès d’épargne,
puis par l’absence de dérapage de l’inflation, alors que la reprise économique et
le changement de cycle monétaire auraient dû faire monter les taux longs. En
2015, ces facteurs seront de nouveau présents et devraient maintenir les taux
longs US à des niveaux proches ou légèrement supérieurs aux niveaux actuels.
La courbe des taux devrait continuer à s’aplatir avec la remontée des taux courts
qui suivra la hausse des taux directeurs décidée par la FED. Pour la Banque
centrale américaine, 2015 sera à nouveau une année importante. Après avoir mis
fin à l’expansion de son bilan en 2014, elle va devoir gérer la sortie de la politique
de taux 0% dans un contexte où le marché du travail est quasiment en situation
de plein emploi (situation favorable à une hausse des taux) et de baisse
d’inflation (situation qui milite pour le maintien de taux bas).
Nous devrions assister à un phénomène similaire d’aplatissement de courbe en
zone euro. Les taux longs devraient osciller entre leur niveau d’aujourd’hui et des
niveaux inférieurs. Les achats de dette souveraine de la BCE, le manque
d’inflation et une croissance économique atone devraient pousser les taux longs
de la zone vers des niveaux encore plus faibles. Nous sommes cependant
prudents sur la classe d’actifs compte tenu du niveau des taux et pensons que la
performance de 2014 ne se répètera pas.
Pour bénéficier des opportunités offertes par les obligations en Europe, il nous
semble pertinent d’investir au travers d’un fonds offrant un univers
d’investissement suffisamment large. Notre Sicav, CamGestion Obligations
Europe, offre une marge importante au gérant qui a la possibilité de s’exposer
aux obligations d’Etat et privées européennes, fixes ou variables, et de faire
varier sa sensibilité en fonction de ses anticipations. Elle a démontré par ailleurs
sa capacité à surperformer le marché dans un contexte de baisse des taux
(42,5% vs 26,1% pour son indice JP Morgan GBI Europe, sur 3 ans)*.
Les marchés actions devraient selon nous connaître un parcours proche de celui
de 2014, caractérisé par une volatilité importante, une belle résistance à un
contexte compliqué et une performance positive en fin d’année. Nous serons plus
prudents sur le marché américain qui pourrait être affecté par le changement de
cycle monétaire US, par des valorisations élevées et un dollar qui s’est renforcé.
Les premières publications des bénéfices par action pour le quatrième trimestre
2014 (10% des résultats publiés, 84% de surprises positives) n’ont pas été
saluées par un marché américain qui perd 0,26% au 23 janvier (S&P 500).
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* Source: CAMGESTION. Performance sur 3 ans arrêtée au 31/12/2014: 42,5% contre 26,1% pour l’indice de référence. Performance sur 5 ans arrêtée au 31/12/2014: 35,7% contre 41,3% pour l’indice de référence. Performance par année civile: 2010: -4,23%/4,52%, 2011: -0,56%/7,19%, 2012:
18,59%/9,35%, 2013: 4,87%/0,18%, 2014: 14,58%/15,11%. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.