408 H. Wallerand et al.
KEYWORDS
Urinary bladder
neoplasms;
Monoclonal antiboby;
Proteine kinase
inhibitor;
Treatment associated
cancer;
Molecular biology;
Signal pathways
Summary Cancer is a complex disease characterized by a multitude of molecular and genetic
abnormalities affecting cell proliferation and differentiation, apoptosis, and mobility (invasion).
Each of these alterations represents a potential target for the development of targeted the-
rapy. These new therapies inhibit cell growth and are said to be ‘‘cytostatic’’ in contrast with
conventional ‘‘cytotoxic’’ chemotherapy. As a result of a better understanding of the mole-
cular biology of bladder cancers, various signalling pathways involved in both carcinogenesis
and tumour progression have been defined, and some of the key molecules in these pathways
have been isolated and can be used as prognostic markers and as potential therapeutic tar-
gets. Locally advanced, and/or metastatic bladder cancer, is characterized by mutations of
the p53 and retinoblastoma (Rb) genes, regulators of the cell cycle, which interact with the
Ras-mitogen activated protein kinase (MPAK) transduction pathway. Overexpression of tyrosine
kinase receptors, including EGFR, VEFGR and HER2/neu, is correlated with tumour progression
and activation of the phosphatidyl-inositol-3 kinase (PI-3K) pathway is involved in tumour inva-
sion and inhibition of apoptosis. Due to their molecular heterogeneity, optimal targeted therapy
of bladder cancers will require the combined use of several molecules. Modulation of signalling
pathways by these new molecules can restore chemosensitivity to cytotoxic drugs, which can
then be associated with targeted therapy.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Introduction
Avec plus de 300 000 nouveaux cas par an dans le monde,
le cancer de la vessie est le deuxième cancer urologique.
Deux groupes histologiques ont été définis, d’un côté les
tumeurs superficielles (70—80 % des tumeurs primitives ;
seules 10—20 % de progression) et de l’autre des tumeurs
d’emblée infiltrantes (20—30 %) avec moins de 50 % de sur-
vie à cinq ans. Les progrès réalisés dans la compréhension
des mécanismes moléculaires, impliqués dans la tumori-
genèse et la progression tumorale, ont permis d’attribuer
à cette dichotomie histologique, deux profils moléculaires
distincts reflétant un pronostic opposé pour ces tumeurs.
Ce phénotype moléculaire permet non seulement de défi-
nir le pronostic, la sensibilité aux traitements chimio- et/ou
radiothérapie mais aussi d’isoler de potentielles cibles molé-
culaires pour un traitement (Tableau 1). Alors que les agents
cytotoxiques ciblent l’ADN, les nouveaux agents cytosta-
tiques se focalisent sur des cibles spécifiques bloquant une
ou plusieurs fonctions indispensables au développement et
à la progression tumorale. Cette stratégie thérapeutique
oblige à cibler les tumeurs «candidates »pour un type
d’agent sur la base des anomalies moléculaires qu’elles
arborent. Le but de cet article est de présenter les avan-
cées thérapeutiques des traitements ciblés des tumeurs
infiltrantes de vessie.
Transduction du signal
Récepteurs à epithelial growth factor (EGF)
Epidermal growth fibroblast receptor (EGFR) (HER-1) et
HER-2/neu sont les récepteurs aux facteurs de croissance les
plus étudiés dans les tumeurs de vessie (TV) [1]. Ils font par-
tie d’une famille des protéines transmembranaires à activité
tyrosine kinase comprenant quatre membres : ErbB1/HER-
1/EGFR, ErbB2/HER-2/neu, ErbB3/HER-3 et ErbB4/HER-4.
L’activation des récepteurs à EGF se fait par homo- ou
hétérodimérisation, après fixation du ligand conduisant
à une autophosphorylation des résidus tyrosine kinase
intracellulaires. La cascade d’évènements cellulaires qui
suit implique plusieurs voies moléculaires dont les voies
PI3K/Akt et Ras/Raf/MAPK. L’activation de ces voies de
signalisation conduit à une activation de la prolifération
et de la survie cellulaire, de l’angiogenèse, de la pro-
gression tumorale, du développement de métastases et
à une résistance des cellules tumorales aux traitements
(Fig. 1).
EGFR
La surexpression EGFR, évaluée en immunohistochimie,
intéresse 31 à 48 % des TV [2]. Toutes les couches cellulaires
sont concernées par cette surexpression, ce qui augmente
le contact entre les cellules tumorales et EGF. Cette sur-
expression, corrélée au stade et au grade tumoral, est un
puissant facteur pronostique des TV avec une baisse de la
survie sans récidive dans cinq sur sept études et une baisse
de survie spécifique dans sept sur 11 études. Il a également
été démontré que la surexpression d’EGFR et de ses ligands
(EGF, TGF␣principalement) était un facteur pronostique
plus significatif que la surexpression d’EGFR seul.
Cela pourrait expliquer que la forte concentration d’EGF
activé, retrouvé dans les urines de rats porteurs de TV,
puisse expliquer la croissance tumorale et l’angiogenèse par
augmentation d’expression des facteurs pro-angiogéniques
vascular endothelial growth factor (VEGF), interleukine-8
(IL-8) et metalloprotéinases matricielles (MMP-2 ET-9) [3].
Les métastases de TV/EGFR+ surexpriment également le
récepteur, faisant d’EGFR une cible privilégiée des TV méta-
statiques. L’inhibition de la voie EGFR permet d’avoir en aval
un effet cytotoxique sur le cycle cellulaire en phase G1/S
en inhibant le couple cyclineE/cycline kinase dépendante 2,
une augmentation de l’expression de l’inhibiteur p27 mais
aussi une diminution des facteurs pro-angiogéniques VEGF,
IL-8 et ßFGF [4].
Deux stratégies se dégagent : les anticorps monoclo-
naux qui reconnaissent des sites antigéniques sur la partie
extracellulaire du récepteur et entrent en compétition avec
les ligands spécifiques pour la fixation sur le récepteur et
les inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) qui sont de petites