Formations basées sur les données probantes, sur l’expérience clinique
ou sur le « bon sens »
Le G.E.P.S. est un pionnier mondial dans la promotion des actions en prévention du suicide
basées sur la recherche. Né en 1969, neuf années après l’établissement de l’Association
internationale pour la prévention du suicide, le G.E.P.S. a tenu 38 journées d’études et de
partage, à l’occasion desquelles ses membres ont discuté de recherches et de programmes de
prévention du suicide. Maintenant, des milliers de cours et de formations en prévention du
suicide ont lieu à travers le monde pour effectuer des pratiques d’intervention et prévention qui
vont de l’écoute amicale par un bénévole à la psychanalyse traditionnelle. Malgré la grande
diversité culturelle, il est étonnant de constater qu’il y a relativement peu de diversité à l’égard
de certains aspects de la prévention du suicide. En général, tous s’entendent sur l’importance de
bien évaluer le risque suicidaire, même si les questions et méthodes d’évaluation peuvent varier.
Les méthodes d’intervention téléphonique tombent généralement dans deux catégories :
l’écoute active et les approches basées sur la résolution de problèmes. Il y a consensus sur les
bénéfices de l’usage des médicaments pour certains problèmes de santé mentale même si
chaque compagnie pharmaceutique essaie de nous convaincre qu’il faut choisir son produit
plutôt que celui de la concurrence. Cependant, il existe peu de données probantes permettant de
valider les choix d’intervention et encore moins de preuves que les formations dispensées
changent les comportements d’intervention de ceux qui les reçoivent.
Le présent congrès fait partie du nombre croissant d’événements dans lesquels les chercheurs,
planificateurs et intervenants ont l’occasion de se poser des questions fondamentales du type :
quelles sont les preuves que ce qu’on fait va prévenir les suicides et si on n’a pas ces preuves,
que doit-on faire pour en obtenir? Je suggère dans le cadre des discussions sur quelle formation
pour quelle intervention que nous n’oubliions pas les théories d’intervention lors de nos
discussions de ce qu’il faut faire. Les meilleures interventions ont une forte justification
théorique qui expliquent comment en faisant telle intervention on obtiendra l’effet escompté.
De plus, elles seront validées par des recherches empiriques. Finalement, les intuitions
cliniques doivent être en concordance avec ce qu’on fait. Actuellement, l’Association
internationale pour la prévention du suicide est en train d’entreprendre plusieurs démarches
pour faire en sorte que les meilleures pratiques en formation et en prévention du suicide soient
diffusées à travers le monde. L’un des buts formels du G.E.P.S. est de représenter les
réalisations nationales au sein de l’Association internationale pour la prévention du suicide
(IASP). Je vous félicite pour le programme impressionnant de ce congrès et je vous invite à
partager vos connaissances avec les membres de l’IASP à travers le monde.
Brian L. Mishara, Ph.D.
Président, Association internationale pour la prévention du suicide (IASP)
Professeur, Département de psychologie
Directeur, Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie (CRISE)
Université du Québec à Montréal