HISTORICITÉS DU 20E SIÈCLE
Quelques jalons sur une notion
Ludivine Bantigny
Presses de Sciences Po | Vingtième Siècle. Revue d'histoire
2013/1 - N° 117
pages 13 à 25
ISSN 0294-1759
Article disponible en ligne à l'adresse:
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http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2013-1-page-13.htm
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Pour citer cet article :
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Bantigny Ludivine, « Historicités du 20e siècle » Quelques jalons sur une notion,
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2013/1 N° 117, p. 13-25. DOI : 10.3917/vin.117.0013
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VINGTIÈME SIÈCLE. REVUE D’HISTOIRE, 117, JANVIER-MARS 2013, p. 13-25 13
Historicités du 20e siècle
Quelques jalons sur une notion
Ludivine Bantigny
Dans l’article qu’on va lire, Ludivine Bantigny
retrace la alogie du concept d’historici,
ses différentes clinaisons et ses enjeux pour
les sciences sociales en général et l’histoire en
particulier.
« L’impatience, se dirent Jérôme et Sylvie, est
une vertu du 20e siècle 1. » Sur les qualités pro-
pres à l’époque qu’ils vivaient dans un mélange
d’assurance et d’anxiété, les deux anti-héros
des Choses ne cessaient en effet de s’interroger :
« Peut-être étaient-ils d’emblée trop voraces :
ils voulaient aller trop vite » ; mais aussi « peut-
être étaient-ils trop marqués par le passé »
comme pouvait l’être « le monde dans lequel
ils trempaient ». De manière lancinante, tout
au long de son roman, Georges Perec plonge
ses personnages dans les incertitudes de leur
rapport au temps et à l’histoire. Certes, Jérôme
et Sylvie, en jeunes psychosociologues dans le
vent, lecteurs de L’Express et enquêteurs à leurs
heures, évoluaient dans ce milieu de la publicité
où règnent en maîtres « le culte de l’efficience,
de la modernité, de la complexité, le goût de
la spéculation prospective ». « Ils étaient donc
de leur temps. Ils étaient bien dans leur peau.
Ils n’étaient pas, disaient-ils, tout à fait dupes.
Ils savaient garder leurs distances ». Du moins
le pensaient-ils. Car, en même temps, « les
dangers les guettaient de toutes parts », « ils
(1) Georges Perec, Les Choses : une histoire des années soixante,
Paris, Julliard, 1964, Pocket, 1990, p. 73, 24, 82, 53, 75, 84-85
et 83.
avaient peur », et notamment peur de l’his-
toire. La guerre d’Algérie ne pouvait que fra-
casser leur quiétude déjà fragile ; elle vint les
marquer puis les happer. « Ce fut une épo-
que triste et violente », imprégnée d’« ave-
nir sombre ». Lorsque finalement le conflit
se dénoua, ne resta plus qu’« une fin languis-
sante, mélancolique, laissant derrière elle un
sentiment de vide, d’amertume, noyant dans
l’ombre les souvenirs. Du temps s’était traîné,
s’était enfui ; un âge était révolu ; la paix était
revenue, une paix qu’il n’avait jamais connue ;
la guerre s’achevait. Sept années d’un seul coup
basculaient dans le passé ». C’est à une tranche
de vie et d’histoire du 20e siècle que convie le
récit de Perec, d’ailleurs sous-titré Histoire des
années 1960. Mais il offre aussi, dans cet entre-
mêlement de rapidité et de modernité, d’ambi-
guïtés quant au passé et de doutes sur le futur,
d’écoulement lent du temps et d’événements
tragiques, une belle réflexion sur l’historicité
du siècle passé.
C’est donc à cette notion que le présent
numéro est consacré. Il vise certes à en cer-
ner les contours théoriques, mais aussi et sur-
tout à en tester la validité empirique. Il ne fera
donc pas l’économie d’une réflexion sur la
pertinence du concept, et ce texte se propose
d’y contribuer en conviant, sans prétention à
l’exhaustivité, celles et ceux à qui l’on doit sa
genèse, ses cheminements et ses utilisations 2.
(2) En ce sens, nous rejoignons Enzo Traverso lorsqu’il
insiste sur les acquis de l’histoire des concepts. « L’histoire des
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LUDIVINE BANTIGNY
Mais le souhait qui a présidé à la conception de
cette livraison porte avant tout sur sa mise en
œuvre, à partir d’études de cas s’attelant à l’ex-
ploration pratique de la notion et de ses décli-
naisons.
« Régimes » et « modalités »
de l’historicité
Pour qui réfléchit aujourd’hui à l’historicité, la
dette à l’égard des travaux de François Hartog
est évidemment grande. Voilà trente ans exac-
tement qu’il a importé et forgé en français l’ex-
pression « régimes d’historicité 1 ». Il s’agissait
alors pour lui d’évoquer l’œuvre de l’anthro-
pologue Marshall Sahlins, lequel avait conçu
la notion comme « modalité de conscience de
soi d’une communauté humaine 2 ». Ce com-
pagnonnage de l’histoire et de l’anthropolo-
gie, sur lequel il faudra revenir, s’est poursuivi
avec l’anthropologue Gérard Lenclud ; au côté
de ce dernier, François Hartog a approfondi sa
définition de la notion, comme « façon dont
une société dispose les cadres culturels qui
aménagent les biais au travers desquels son
passé l’affecte », « façon dont ce passé est pré-
sent dans son présent », « façon dont elle le
cultive ou l’enterre, le reconstruit, le constitue,
le mobilise » 3. On le comprend dans cette éla-
boration proposée en 1993, le cœur de l’ana-
concepts, écrit-il, me paraît aujourd’hui indispensable pour
rendre les historiens conscients des outils avec lesquels ils tra-
vaillent ; il faut savoir d’où viennent les concepts que nous uti-
lisons et pourquoi nous les utilisons, ceux-là et pas d’autres »
(Enzo Traverso, L’Histoire comme champ de bataille : interpréter
les violences du x x e siècle, Paris, La Découverte, 2011, p. 14).
(1) Son premier emploi date de la note critique intitulée
« Marshall Sahlins et l’anthropologie de l’histoire » (Anna-
les : économies, sociétés, civilisations, 6, novembre-décembre 1983,
p. 1256-1263). Voir Christian Delacroix, « Généalogie d’une
notion », in Christian Delacroix, François Dosse et Patrick
Garcia (dir.), Historicités, Paris, La Découverte, 2009, p. 29-45,
p. 29.
(2) Cité dans François Hartog et Gérard Lenclud, « Régi-
mes d’historicité », in Alexandru Dutu et Norbert Dodille
(dir.), L’État des lieux en sciences sociales, Paris, L’Harmattan,
1993, p. 18-38, p. 29.
(3) Ibid., p. 26.
lyse porte sur l’imbrication du passé et du pré-
sent, sur le passé vivant au présent. François
Hartog prolonge sa réflexion dans le livre qui
désormais fait date, Régimes d’historicité : pré-
sentisme et expériences du temps ; il y avance deux
acceptions, l’une restreinte comment une
société traite son passé et en traite »), l’autre,
reprise à Marshall Sahlins, dont l’extension
apparaît au contraire trop ample la moda-
lité de conscience de soi d’une communauté
humaine ») 4. L’avenir, ici, semble quelque peu
absent ou relégué au second plan. Enfin, dans
un article récent, François Hartog définit le
régime d’historicité comme « modalités d’ar-
ticulation des catégories du passé, du présent
et du futur 5 ». Entre-temps, Gérard Lenclud
a pour sa part souligné y saisir avant tout « un
schéma de cohabitation » entre passé et futur,
la « modalité générale, sujette à variation,
selon laquelle chaque présent historique relie
et valorise les dimensions temporelles du passé,
du futur et du présent » 6. Depuis, d’autres his-
toriens ont à leur tour exposé leur conception :
il s’agit, pour Patrick Garcia, de la « valeur
sociale affectée à chacun des temps (passé/pré-
sent/futur) 7 » ; ou bien encore, pour Jacques
Revel, du « rapport ou plutôt de l’ensemble
des rapports – qu’un acteur social ou une pra-
tique sociale entretient avec le temps et, éven-
tuellement, avec une histoire, ainsi que de la
manière dont ces rapports sont engagés dans
(4) François Hartog, Régimes d’historicité : présentisme et
expériences du temps, Paris, Éd. du Seuil, 2003, 2012, p. 29.
(5) François Hartog, « Historicité/régimes d’histori-
cité », in Christian Delacroix, François Dosse, Patrick Garcia
et Nicolas Offenstadt (dir.), Historiographies, t. II : Concepts et
débats, Paris, Gallimard, 2010, p. 766-771, p. 766. Dans la pré-
face à la réédition de Régimes d’historicité, François Hartog évo-
que « une façon d’engrener passé, présent et futur ou de com-
poser un mixte des trois catégories » (op. cit., p. 13).
(6) Gérard Lenclud, « Traversées dans le temps », Annales :
histoire, sciences sociales, 5, septembre-octobre 2006, p. 1053-
1084, p. 1070.
(7) Patrick Garcia, « Les régimes d’historicité : un outil
pour les historiens ? Une étude de cas : la “guerre des races” »,
Revue d’histoire du x i x e siècle, 25, 2002, p. 43-56, p. 43.
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HISTORICITÉS DU 20E SIÈCLE
un présent, qui peut être celui de la mémoire
mais tout autant celui de l’action », en somme
d’une « expérience du temps historique » 1.
On l’a vu avec Gérard Lenclud et le terme de
« cohabitation » qu’il emploie, le mot même de
« régime » renvoie, sous sa plume et sous celle
de François Hartog, à une composition, mar-
quée par des graduations, des oppositions et
des contradictions. Au sein d’un même régime
d’historicité, une « zone de turbulence » peut
se faire fort de troubler son apparente homo-
généité 2. En particulier, dans le passage d’un
régime à un autre surgissent des « chevauche-
ments » : « des interférences se produisent,
souvent tragiques » 3. C’est un levier essen-
tiel pour lutter contre ce que Michèle Riot-Sar-
cey nomme l’« uniformité postulée des pério-
des historiques », cette « univocité » prêtée au
passé ne pouvant que produire une « édifica-
tion réductrice » 4. Pour autant, la notion de
« régime » a ceci de perturbant qu’elle tend,
malgré les précautions prises à son sujet, à
figer une période dans son rapport au temps
et à l’histoire, à en cristalliser la domination, à
en réifier les traits. Elle fait écho à une institu-
tion organisée qui pourrait faire manquer les
contestations, négliger les interstices, omet-
tre la pluralité. Nous avons préféré ne pas la
retenir dans l’intitulé de ce dossier, par souci
de préserver les formes de coexistence, et donc
parfois de concurrence, qu’engage la notion
même d’historicité.
Nous ne suivrons pas non plus les sugges-
tions de Claude Calame et de Gérard Lenclud,
lorsqu’ils proposent de remplacer « histori-
cité » par « temporalité » 5. Ce dernier terme
(1) Jacques Revel, « Pratiques du contemporain et régimes
d’historicité », Le Genre humain, 35, 2000, p. 13-20, p. 16-17.
(2) François Hartog et Gérard Lenclud, op. cit., p. 36.
(3) François Hartog, Régimes d’historicité…, op. cit., p. 148.
(4) Michèle Riot-Sarcey, « Questionner l’histoire “à
rebrousse-poil” », EspacesTemps, 82-83, 2003, p. 7-13, p. 18.
(5) Claude Calame, « Pour une anthropologie des pratiques
historiographiques », L’Homme, 173, 2005, p. 11-45, p. 39 ;
nous paraît au fond trop vaste et donc trop
vague, tout à la fois englobant et réducteur. Il
est bien sûr question du temps ici, et donc de
la temporalité comprise comme temps vécu ;
en ce sens, le temps considéré n’est pas retenu
comme simple grandeur physique mécanique-
ment mesurable, dans sa durée et dans sa suc-
cession, temps civil du méridien ou de l’hor-
loge atomique. C’est à l’évidence un temps
individuel et social, conçu et perçu comme tel.
Mais la notion d’« historicité » enrichit celle
de « temporalité » : les agencements sociale-
ment construits qu’elle sous-tend créent, à par-
tir du présent, une culture du temps saisissant,
pour former une histoire, le passé, le présent et
le futur, dont les rapports eux-mêmes peuvent
être différemment ordonnés. Par là, ces prati-
ques témoignent d’une conscience historique
non seulement prégnante mais en elle-même
agissante.
L’historicité n’est donc pas tout à fait, ou en
tout cas pas seulement, « la richesse en événe-
ments d’une culture ou d’un processus cultu-
rel », pour suivre Claude Lévi-Strauss 6, ou « le
rapport général que les hommes entretiennent
avec le passé et avec l’avenir », comme l’écrit
Claude Lefort 7. Elle désigne la capacité qu’ont
les acteurs d’une société ou d’une communauté
donnée à inscrire leur présent dans une histoire,
à le penser comme situé dans un temps non pas
neutre mais signifiant, par la conception qu’ils
s’en font, les interprétations qu’ils s’en don-
nent et les récits qu’ils en forgent. Au fond, le
Gérard Lenclud, « Être contemporain : altérité culturelle et
construction du temps », in Jacques André, Sylvie Dreyfus-As-
séo et François Hartog (dir.), Les Récits du temps, Paris, PUF,
2010, p. 44-52, p. 45.
(6) Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale deux,
Paris, Plon, 1973, cité dans François Hartog et Gérard Len-
clud, op. cit., p. 24.
(7) Claude Lefort, « Société “sans histoire” et historicité »,
Cahiers internationaux de sociologie, 12, 1952, p. 91-114, rééd.
dans id., Les Formes de l’histoire : essais d’anthropologie politique,
Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines »,
1978, « Folio histoire », 2000, p. 65.
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LUDIVINE BANTIGNY
présent « garde l’initiative » ; le passé est fonc-
tion de la sélection historique que les sociétés
pratiquent selon leurs exigences présentes ; et
ce « passé n’est définitivement fixé que quand il
n’a plus d’avenir » 1. Contre toute rigidité donc,
l’historicité suppose une conscience mouvante
et changeante du passé et du futur, façonnée à
l’aune du présent. L’on suivra volontiers Fre-
dric Jameson lorsqu’il note :
« L’historicité n’est en fait ni une représentation
du passé ni une représentation du futur (bien que
ses diverses formes se servent de ces représenta-
tions) : elle peut, d’abord et avant tout, se définir
comme une perception du présent en tant qu’his-
toire ; c’est-à-dire comme une relation avec le
présent qui, d’une certaine manière, le défami-
liarise et nous autorise cette distance par rapport
à l’immédiateté qui est, à la fin, qualifiée de pers-
pective historique 2. »
La force de cette conscience historique vient
de ce qu’elle défatalise la temporalité comme
succession de durées et rend par même le
présent moins évident. Or, selon les termes
de Reinhart Koselleck, l’historicité qui traduit
cette « relativité (en perpétuel dépassement
de soi) de tout ce qui est historique » fonde la
« condition de possibilité de toute histoire » 3.
(1) Raymond Aron, Dimensions de la conscience historique,
Paris, Plon, 1961, 1964, p. 14 et 16.
(2) Fredric Jameson, « Postmodernism or the Cultural
Logic of Late Capitalism », The New Left Review, 146, juillet-
août 1984, p. 59-92, Durham, Duke University Press, 1991 ;
trad. fr., id., Le Postmodernisme ou la logique culturelle du capita-
lisme tardif, trad. de l’angl. par Florence Nevoltry, Paris, École
supérieure des Beaux-Arts, 2007, 2011, p. 396.
(3) Reinhart Koselleck, « Geschichte » (1975), in Arbeits-
kreis für moderne Sozialgeschichte, Geschichtliche Grundbe-
griffe : historisches Lexikon zur politisch-sozialen Sprache in Deuts-
chland, Otto Bruner, Werner Conze et Reinhart Koselleck
(dir.), Stuttgart, Klett-Cotta, 1972- ; trad. fr., id., « Le concept
d’histoire », in id., L’Expérience de l’histoire, éd. et préf. par
Michael Werner, trad. de l’all. par Alexandre Escudier avec la
collab. de Diane Meur, Marie-Claire Hoock et Jochen Hoock,
Paris, Gallimard/Éd. du Seuil, 1997, p. 132.
À la croisée de l’expérience
et de l’attente
On ne soulignera jamais trop l’importance
revêtue par la pensée de Reinhart Koselleck
pour toute réflexion sur l’historicité. Cel-
le-ci, au fond, pourrait être analysée comme le
point d’intersection du champ d’expérience et
de l’horizon d’attente tels qu’il les a définis 4.
Koselleck y a insisté : ce sont deux catégories
formelles et deux modes existentiels, celui de la
mémoire et celui de l’espoir, même si l’attente
est plus vaste que l’espoir et l’expérience « va
plus profond que la mémoire ». Il les considère
dans leur dimension métahistorique, comme
« prémisses anthropologiques », et dans leur
ancrage temporel, soit dans leurs évolutions 5.
Paul Ricœur s’était enthousiasmé pour le choix
de ces deux concepts, tant lui était apparue évi-
dente leur profonde justesse sémantique et
théorique 6. La notion d’expérience, écrivait-il,
possède « une amplitude remarquable : qu’il
s’agisse d’expérience privée ou d’expérience
transmise par les générations antérieures ou
par les institutions actuelles, il s’agit toujours
d’une étrangeté surmontée, d’un acquis devenu
habitus ».
(4) François Hartog explique qu’un régime d’historicité est
fonction des « types de distance et modes de tension » que
champ d’expérience et horizon d’attente entretiennent entre
eux (François Hartog, Régimes d’historicité…, op. cit., p. 39).
(5) Reinhart Koselleck, Vergangene Zukunft : zur Semantik
geschichtlicher Zeiten, Francfort-sur-le-Main, Suhrkamp, 1979 ;
trad. fr., id., Le Futur passé : contribution à la sémantique des temps
historiques, trad. de l’all. par Jochen et Marie-Claire Hoock,
Paris, Éd. de l’EHESS, « Recherches d’histoire et de sciences
sociales, 44 », 1990, p. 308-311. Ainsi Koselleck articule-t-il
« formalisation philosophique » et « portée empirique heu-
ristique », sa réflexion se faisant « contribution à une théorie
de l’expérience historique en général et de l’expérience histo-
rique moderne en particulier » (Alexandre Escudier, « “Tem-
poralisation” et modernité politique : penser avec Koselleck »,
Annales : histoire, sciences sociales, 6, novembre-décembre 2009,
p. 1269-1270).
(6) Paul Ricœur, Temps et récit, t. III : Le temps raconté, Paris,
Éd. du Seuil, 1985, 1991, p. 376.
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