25.
Méthodesnon quantitativesdeméta-analyse
Parméthodesnon quantitativesnousdésigneronsdestechniquesdesynthèsequine
sintéressentpasàlatailledeleffet,mais seulementàson existence.Cestechniques
sontcependantduneutilitétoutàfait marginale enmédecinedanslamesureoù
lestimation delatailledeleffetestaumoinsaussi importantequeletestdesa
signification statistique.
25.1.Techniquespourlaméthodedesvotes
A)Codification
Deux classificationspeuventêtreutiliséespourcoderlesrésultatsdun essai.Dansla
première,troismodalitésdécrivent lexistence dunerelation positivesignificative,
négativesignificative et labsence derelation significative.Lesrésultatspeuvent
aussiêtre codésenrésultatspositifsetrésultatsnégatifs,sanstenircomptedela
signification statistiquedu résultat.Cettedernière classification nesebasedoncque
surlatendance du résultat,sanstenircomptedu teststatistique.
B)Testdes signes
Letestdes signespermetdetesterdefon simplelhypothèsenulle: leseffets
traitement mesurésdanskessaisindépendants sont tousnuls.Si letraitementna
réellementaucun effet(vraieffet traitementnul),laprobabilitédobtenirun résultat
positifestde0,5. Si levraieffet traitementestsupérieurà zéro, laprobabilitédob-
tenirun essaipositifestsupérieur0,5. Letestdes signesestdoncune application
du testnon paramétriquebinomialaux deux hypothèses:
Ho:¼=0,5
H1:¼>0,5
¼est laproportion dessaispositifsestimée à partirdu nombredessaispositifs
upar^¼=u=k.
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Méthodesnon quantitativesdeméta-analyse
Cetestconsiste à calculer,souslhypothèsenulle,laprobabilitédobtenirun
nombredessaispositifsaumoinségalà celuiquia étéobservé.Cetteprobabilité
estégale à laprobabilitéquelavariable aléatoire« nombredessaispositifs»Usoit
supérieure à lavaleurobservée u,cettevariable aléatoiresuivantsouslhypothèse
nulleuneloibinomialedeparamètre0,5etk:
U»B(0,5;k)
p=Pr (U¸u)
Exemple25.1 Sidansun groupede15 essais,10sontpositifs,il convientde cal-
culerlasommepdesprobabilitésdobserver10,11,12,13,14,15 résultatspositifs
sur15 essaisquand ¼=0,5.Latablesuivantedonnela distribution deprobabilité
duneloibinomialeB(0;5;15):
uPr (U=u)uPr (U=u)
0 0,0000 8 0,1964
1 0,0005 9 0,1527
2 0,0032 10 0,0916
3 0,0139 11 0,0417
4 0,0417 12 0,0139
5 0,0916 13 0,0032
6 0,1527 14 0,0005
7 0,1964 15 0,0000
ce quidonne:p=0,0916+0,0417+0,0139+0,0032+0,0005+0,0=0,1509.Cette
probabilité estsupérieureà 5%,il nestdoncpaspossiblederejeterlhypothèse
nulle.Lenombrederésultatspositifsobtenu estcompatibleavec uneprobabilité
dun demidobtenirparhasardunessaipositif.On nepeutpasdémontrerleffetdu
traitement.
Parcontre,si12 résultatspositifsavaientétéobtenus,la probabilitédobtenir
cetteproportion souslhypothèsenulle estp=0,0139 +0,0032 +0,0005 +0,0=
0,0176 qui,étant inférieureau seuil de5%, permetderejeterlhypothèsenulle etde
conclureàlexistence dun effet.
C)Estimationdun effetstandardiséavec laméthodedesvotes
Ledéveloppementquisuit,supposequeleskessaisregroupésdanslaméta-analyse
possèdent touslemême effectifetquelestaillesdesdeux groupes sont identiques
danstouslesessais,cest-à-direque:8i;nC
i=nT
i=n.Cettehypothèse estextrê-
mementrestrictive.Cependant,si leseffectifsnesontpastrop différents,il estpos-
sibledelesconsidérercomme étant touségaux àune« valeurmoyenne»[188].
Plusieurstypesde« valeurmoyenne»sontpossibles.HegdesetOlkin proposent
Techniquespourlaméthodedesvotes
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leffectifmaximum,minimumou lamoyenne arithmétique.Gibbons,OlkinetSo-
belrecommandent lutilisation du carrédelamoyennedesracines(«squaremean
root») [189]:
¹n=µpn1+:::+pnk
k2
Ce carrédelamoyennedesracinesest moinsinfluenparlesvaleursextrêmes
quelamoyenne arithmétique.Si leseffectifsdiffèrentdefon importantedun es-
saiàlautre,il nestcependantpasraisonnabledutiliserunevaleurmoyenne et il
devientnécessairedefaire appelàdestechniques spécialesdéveloppéespourcette
situation. LelecteurintéressésereporterlouvragedeCooperetHedges[190].
Lebutestdobtenirune estimation deleffet traitementuniquementàpartirdun
codagedichotomiquedu résultatdesétudes.Soit Tilestimation, inconnue, delef-
fet traitementdu i-ème essai.SicettevaleurTidépasselavaleurcritiqueC®(par
exempleC0;05 pourun seuil designification classiqu5%),lerésultatde cetessai
sera codé commesignificativementpositifetcommenégatifdansle cascontraire.
Ce codagepeutêtrereprésentéparunevariablebinaireXitelque:
Xi=1siTi>C®
Xi=0siTi·C®
Dénotonspar¼laprobabilité avec laquelle cettevariableXiprend lavaleur1:
¼=Pr (Xi=1)=Pr (Ti>C®)
1¡¼=Pr (Xi=0)=Pr (Ti·C®)
Apartirdun échantillon dekessais,¼peutêtre estiméparp=Pxi=k.Le
numérateurestsimplement lenombredessaisàrésultatsignificativementpositifet
ledénominateurlenombretotaldessais.Unintervallede confiance depsobtienten
utilisant lapproximation normaledelaloibinomiale.Lavariance dep,estestimée
parvar(p)=p(1¡p)/ket lesbornes supérieureset inférieuresdun intervallede
confianc100(1-®)sobtiennentpar:
p;p=p§z®=2rp(1¡p)
k(25.1)
z®=2représentelavaleurdeseuil critiquedelaloinormale.Pourun intervallede
confianc95%,z0;025 =1,96.
Lavaleurde¼dépend delavaleurdu vraieffet traitementµ.SiTestnormale-
mentdistribué avec commemoyenneµetcommevariance var (µ),laprobabilité¼
estunefonction deµ:
¼=Pr (T>C®)
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Méthodesnon quantitativesdeméta-analyse
=PrµT¡µ
var (µ)>C®¡µ
var (µ)
¼=1¡©µC®¡µ
var (µ)(25.2)
©désignelafonction dedistribution cumulativedelaloinormale.Enrésolvant
léquation (25.2), on obtient :
µ=C®¡var (µ)©¡1(1¡¼)(25.3)
Cette équation permetdetransformeruneproportion dessais significatifspo-
sitifsen valeurdeffetstandardisé(«effectsize»), donc enestimation quantitative
deffet traitement.Unintervallede confiance de cetestimateursobtientencalculant
avec (25.3)lesvaleursµetµquicorrespondentaux bornespetpobtenuesdaprès
(25.1).
25.2.Combinaison desdegrésdesignification
Leterme, valeurdep(«p-value»),estsynonymededegrédesignification. Les
degrésdesignification pidesessais sont touslerefletdu testdunemêmehypothèse
nulle,trèsgénérale etenvisagée danschaque essai : letraitementétudiéna aucun
effet.Lebutdu testestderejetercettehypothèsenullepouraccepterlhypothèse
alternativedelexistence deleffetdu traitement.Danslaréalisation dun essai,
lhypothèsenulle estformulée defon bien pluscirconstanciée (parexemplela
différence despressionsartériellesmesuréesdanslesdeux groupesestnulle),mais
elleréfèretoujoursauconceptgénéraldelexistence dun effetdu traitement.
Dansla combinaison desdegrésdesignification, lhypothèsenulle estqueleffet
traitementrecherchénexistedansaucun desessais:
H0:µ1=::: =µk=0(25.4)
lanotation µi=0représente, dunefon conceptuelle,linexistence deleffet
du traitement.Ilestpossibledetestercettehypothèsenulle,appelée aussihypothèse
« omnibus»etdobtenirunevaleurdeprattachée à cettehypothèse(«testom-
nibus»).Cependant,ce degrédesignification poseun problèmedinterprétation.
Pourabordercela,il estnécessairedefaireun rappelsurlinterprétation desdegrés
designification.
A)Rappelsurledegrédesignification
Lesinterprétationserronéesdu degrédesignification sontcourantes.Ilest inexact
dedirequeledegrédesignification mesurelaprobabilitéquelhypothèsedetravail
Combinaison desdegrésdesignification
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soit exacte, ou quelavaleurdepreprésentelaprobabilitéquelesrésultatsdelessai
soientdusàla chance.
Enfait,lavaleurdepest laprobabilitédobtenirun échantillon particulierdeva-
leurs souslhypothèsequeseulela chance (lesfluctuationsdéchantillonnage aléa-
toires)causecerésultat.Ilnesagit pasdelaprobabilitéquela chance donne ce
résultat,la chance donnantce résultatavec uneprobabilitéde1.
Un degrédesignification cumulésignificatifautorise à rejeterlhypothèsenulle
(25.4)età conclurequedansaumoinsun essai,leffetdu traitementnétait pasnul.
Enfait,il sagit plutôtduntestdhomogénéitédelabsence deleffet traitementdans
touslesessaisquun testdexistence deleffet traitemententantquetel.Néanmoins,
encasdetestsignificatif,il estpossiblede conclurequaumoinsdansun cas,le
traitementa euuneffetnon nul.
Laportée limitée desconclusionspossiblesrestreint lintérêtde cetteprodure.
Son principalavantagerestelapossibilitéderegrouperdesétudesayantenvisagé
destypesde critèresdiversetvariés.
B)Méthodesde combinaison
Deux typesdeméthodesde combinaison despexistent,cellesbaséesdirectement
surladistribution uniformedesp,etcellesquiutilisentdestransformationsdesp
[41,191].Lapremière catégorie exploitelefait quepourtoutes statistiquesdetest
continues,lesvaleursdesdegrésdesignification sontdistribuéesuniformément.Ces
techniques serattachentàlaméthodedesvotes(voirlasection 25.1).
Exemple25.2 Lescalculsnécessairesauxdifférentesméthodesprésentéescides-
sous sont illustrésà partirdesdonnéesfictives suivantes:
EtudesValeurdep
1 0,980
2 0,560
3 0,034
4 0,670
5 0,100
6 0,580
7 0,060
8 0,055
Méthodesbasées surla distribution uniforme
Ladistribution desdegrésdesignification psouslhypothèsenulle estuniformesur
lintervalle[0;1][44].
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