Untitled - Théâtre du Beauvaisis

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L’auteur et son œuvre
L’auteur : Botho Strauss …………...……………………………… 3
Le théâtre de Botho Strauss ……………………………………….. 5
Propos de la pièce ………………………………………………….. 8
Le spectacle
Le metteur en scène : Benjamin Porée ..……………………………. 9
Notes d’intention ................................................................................ 10
Entretien avec Benjamin Porée …………………………………….. 14
Pour aller plus loin
Analyse de la représentation ………………………………………… 16
Pistes de lecture ……………………………………………………… 19
Pop Art et Réalisme capitaliste ………………………………………. 21
Sources iconographiques …………………………………………….. 25

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Né en 1944 à Naumburg an der Saale, alors en RDA, sa famille s’établie en RFA en 1950. Il
étudie la langue allemande, l’histoire du théâtre et la sociologie à Cologne et Munich tout en
travaillant comme figurant pour le théâtre Kammerspiele de Munich.
De 1967 à 1970, il travaille comme rédacteur et critique à la revue Theater Heute.
De 1970 à 1975, il collabore en tant que dramaturge – sous la direction de Peter Stein – à la
Schaubühne de Berlin. Il contribue aux productions, traduit ou adapte Ibsen, Labiche ou
Gorki, et se met rapidement à écrire ses propres pièces (La Trilogie du revoir, 1977 ; Grands
et Petits, 1978 ; Kalldewey, Farce, 1981 ; Le Parc, 1983 ; Chœur final, 1995) mais aussi des
romans (La Dédicace, 1977 ; Rumeur, 1980 ; Le Jeune Homme, 1984).
Il s’impose au public par ses fresques sur la solitude, l’enfermement, les situations
d’incommunicabilité. La distance entre ses pièces, romans, nouvelles est peu sensible, et ses
romans ont souvent été adaptés au théâtre.
Le choix de Berlin comme décor de la plupart de ses textes fait aussi de cette ville une
métaphore de la solitude humaine.
Il exprime moins les mouvements sociaux que l’anonymat des personnes dans la société
moderne. Les personnages sont souvent les victimes de leurs espoirs déçus. Le désespoir ne
conduit qu’à une lucidité malheureuse. Il est à la fois le reflet et le révélateur de son temps.
Il appartient à la famille des auteurs dramatiques contemporains que l’on associe souvent à la
tendance de la “nouvelle subjectivité” du théâtre allemand des années 1980 et 1990.
Le théâtre de la “nouvelle subjectivité” se dissocie par un rejet des autres formes théâtrales
présentes en Allemagne à son époque ; comme celui de l’engagement politique explicite au
théâtre dans le “théâtre documentaire”, ou bien de celui du théâtre populaire, ou engagé.

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Le théâtre de Botho STRAUSS présente lui l’individu à part, à travers son isolement des
autres, comme individu en perdition. Cette recherche et cette description du théâtre des
premières années se cristallise autour d’un corpus de trois pièces connues : Trilogie du revoir
en 1977, Grand et petit en 1978 et Le Parc en 1983.
Botho STRAUSS écrit Trilogie du revoir suite à l’adaptation des Estivants de GORKI qu’il
réalise en 1974.
Son travail a ainsi une grande influence sur le théâtre allemand et ses pièces sont notamment
montées par Peter Stein ou Luc Bondy. En 1989, il reçoit le pris Georg-Büchner, la plus haute
distinction littéraire en Allemagne, pour être “parvenu à transposer sur scène la vie
désorientée de notre société”.
Son œuvre dramatique est aujourd’hui reconnue dans le monde entier. Il est, avec Heiner
Müller, l’auteur dramatique allemand contemporain le plus joué en Europe. Il vit et travaille à
Berlin.

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Né en 1944, Botho Strauss a été critique à la grande revue dramatique allemande Theater
heute avant de collaborer comme dramaturge aux spectacles de la Schaubühne de Berlin,
dirigée par son ami Peter Stein. C'est pour lui qu'il adapta La Cagnotte de Labiche, jouée avec
un très grand succès au début des années 1970, et Les Estivants de Gorki, dans sa version
cinématographique. Son travail à la Schaubühne l'amène vite à écrire son propre théâtre, qui
devient, presque chaque année, l'événement de la scène berlinoise : après l'agitation de la fin
des années 1960, on découvre des formes inattendues, un regard nouveau qui décompose les
images, le langage d'une époque, d'une société et d'une individualité modernes, en fait
apparaître les fissures, les lapsus et les bégaiements pour les recomposer en grandes machines
pleines d'amertume et d'humour. C'est un théâtre du décalage, de l'étrangeté, qui s'attaque aux
clichés de comportement, aux attitudes imposées, et où les spectateurs allemands peuvent
reconnaître les tics, les expressions, les gadgets de la mode la plus instantanée. Bien entendu,
au-delà de cette acuité immédiate, le théâtre de Strauss met le doigt sur les blessures les plus
profondes des sociétés contemporaines, vues le plus souvent à travers les individus mêmes,
les rapports de couples et de groupes. Après Les Hypochondres (1971) et Visages connus,
sentiments mêlés (1974), La Trilogie du revoir (1976) et Grand et petit (1977), montés aussi
en France avec beaucoup de succès, décrivent, dans un jeu de construction assez
cinématographique, la rupture, la séparation et leur impossibilité, les vains efforts pour
accéder à l'autre. La farce Kalldewey (1981) touche à l'extrême actualité sociologique
allemande, traitée sur un mode grotesque et délirant. Avec Le Parc (1983), Strauss change de
style sinon de genre : il s'agit toujours de rapports de couples et de groupes, mais référés cette
fois aux plus anciennes mythologies et à la littérature, devenue mythe elle-même : l'Obéron et
la Titania de Shakespeare, sortis tout droit du Songe d'une nuit d'été, se mêlent aux humains
pour ressusciter en eux le désir et l'amour passés au rouleau compresseur de nos
sociétés ; mais ce sont les dieux qui se dissolvent, c'est le mythe qui est englouti par une
réalité qu'il prétendait régénérer. Le Parc manifeste, dans la complexité du jeu
kaléidoscopique des références, la tentation de l'ésotérisme que l'on retrouve dans les romans
de la même époque, comme Le Jeune Homme (1984). Présenté à Paris en 1992 dans une mise
en scène de Patrice Chéreau, Le Temps et la chambre renoue avec l'évocation de notre
modernité qui caractérisait les pièces antérieures, comme Grand et petit. Par la suite, Peter
Stein a mis en scène Le Fou et sa femme ce soir dans Pancomedia (2001), et Luc Bondy
Retour inattendu (2002) et Viol (2005).
La prose suit au fond, elle aussi, cette double ligne : l'observation d'un monde en
décomposition et recomposition, dont il s'agirait de retrouver les racines et de rêver
l'avenir ; c'est ce que font Couples, passants (1981), série de choses vues, de tableaux,
d'aphorismes, et Personne d'autre (1987), après les romans de la solitude impossible, plus
proches des thèmes du théâtre, tels La Dédicace (1977) et Raffut (1980). Création d'un univers
mythologique à la recherche de racines, Le Jeune Homme (1984) se présente, lui, comme un
roman d'initiation à miroirs et tiroirs renouant avec une grande tradition romantique. Avec son
style aigu, ciselé, extraordinairement inventif et cependant capable de toutes les parodies, le
moraliste qu'est au fond Botho Strauss a profondément renouvelé la prose allemande.
Source : Theatre-contemporain.net