Actes du 26
ème
Congrès International de l’AFM – Le Mans-Angers, 6 et 7 mai 2010
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s’engager dans la relation plus fortes que les autres (Gopalakrishna-Pillai et Sharma 2003). Un
client industriel aura donc d’autant plus de chance de développer une relation de long terme positive
qu’il fera notamment preuve de flexibilité et de solidarité envers son fournisseur (Bello et al. 2002,
Boyle et al. 1992, Noordwier et al. 1990). Ainsi, si l’on se réfère aux travaux de Kumar et al. (2003)
« l’intention du client de construire une relation avec une entreprise auprès de laquelle il achète un
produit ou un service » est fondamentale dans une relation de long terme. Ce second aspect est tout
aussi fondamental que le premier si l’on souhaite comprendre les mécanismes des relations et la
propension des clients à poursuivre un comportement d’achat vis-à-vis de l’un de ses fournisseurs.
2. Satisfaction, insatisfaction et poursuite de la relation
Il est admis par une grande partie des chercheurs comme des managers qu’un lien direct existe entre
la satisfaction du client et sa volonté de continuer la relation avec son fournisseur (Anderson et
Sullivan 1993, Eriksson et Vaghult 2000) ou sa fidélité envers ce dernier (Dick et Basu 1994, Oliver
1999). La satisfaction est une évaluation de court terme de la relation basée sur des expériences de
long terme (Fornell 1992, Ryu et al. 2007). Elle est à la fois forte -car construite sur les expériences
passées- et fragile -car remise en question à chaque nouvelle expérience. En effet, les sources
d’insatisfaction d’un client vis-à-vis de son fournisseur sont nombreuses (Oliver 1997, Richins
1987, Zeelenberg et Pieters 2004, Zeithaml et al. 1996) et « aucune entreprise ne peut satisfaire à
100% l’ensemble de ses clients tout le temps. Il y aura toujours de l’insatisfaction des clients »
(Fornell et Wernerfelt 1987).
Toute la question est alors de savoir comment un client réagit lorsqu’il est insatisfait. Richins
(1987), Oliver (1997) ainsi que Zeithaml et al. (1996) identifient trois possibilités (1) un
changement de fournisseur, (2) une plainte auprès du fournisseur, (3) un bouche à oreille négatif.
Zeelenberg et Pieters (2004) rajoutent une quatrième possibilité : l’inertie, qui correspond pour eux
aux clients qui ne changent pas leur comportement d’achat suite à l’insatisfaction. Par inertie, on
entend donc ici une opposition au changement de fournisseur et non pas une indifférence ou un