Retour sur les prévisions de croissance de l`année 2003

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DP
Analyses
Économiques
N° 41 – Juin 2004
Retour sur les prévisions de croissance de l’année 20031
La croissance française en 2003, estimée à 0,5% dans les comptes nationaux annuels, a été très inférieure à la prévision de 2,5% sous-tendant le projet de Loi de Finances pour 2003. Cette erreur de prévision a été partagée parmi les prévisionnistes et a été observée également pour la zone euro dans son
ensemble. En revanche, les prévisions réalisées à l'été ou à l'automne 2002 pour les États-Unis ont finalement été atteintes voire dépassées, et la reprise au Japon a surpris par sa vigueur.
Pourquoi une telle erreur ? La réponse apportée ici en examinant le détail des révisions par rapport aux
prévisions officielles du PLF 2003 est triple :
• tout d'abord, les indicateurs conjoncturels n'ont commencé à signaler un possible retournement–
plutôt inhabituel en phase de reprise– qu'à l'été voire l'automne 2002 ;
• de plus, la dépréciation du dollar –non prise en compte dans les prévisions, qui sont traditionnellement réalisées à taux de change constants– a fortement pesé sur la croissance de la zone euro et de
la France ; par ailleurs, les prévisions avaient retenu, par convention, un scénario de résolution de la
crise irakienne sans conflit militaire ; néanmoins, la phase d’attente qui a précédé le conflit début
2003 a fortement pesé sur les comportements des agents économiques et a sans doute retardé le
rebond de l’activité qui n’est finalement intervenu qu’à l’automne 2003.
• enfin, la capacité de rebond autonome de la demande en France s'est révélée moins forte qu'attendu.
Dans un contexte de reprise vigoureuse en France et dans le monde, les prévisions intégraient un
certain rattrapage après l’absence de dynamisme de la demande des entreprises (investissement et
stocks) et des exportations observé au cours des années précédentes. Ce constat est d’ailleurs valable
aussi pour l’ensemble de la zone euro.
Un autre enseignement de ce retour sur les prévisions pour 2003 tient aux évolutions des prix. Si les
évolutions non anticipées des taux de change se sont bien traduites par une croissance plus faible que
prévu en France et dans la zone euro, les effets désinflationnistes de ces variations de change n'ont pas
été observés, du fait notamment de surprises d'inflation dans les secteurs de l'alimentation et des services.
1. Ce document a été élaboré sous la responsabilité de la Direction de la Prévision et de l’analyse économique et ne reflète pas nécessairement la position du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie.
1. Le ralentissement conjoncturel en France
et dans la zone euro fin 2002-début 2003 a
pris par surprise les prévisionnistes
Graphique 1b : évolution des prévisions
de croissance pour 2003
(OCDE)
OCDE : prévisions de croissance pour 2003
Les prévisions de croissance pour l'année 2003,
pour la France comme pour la zone euro, ont été
continuellement révisées à la baisse de l'été 2002
à l’automne 2003 (cf. graphiques 1). C'est le cas des
prévisions du Gouvernement, comme de celles des
organisations internationales ou de la Commission
Européenne, ou encore du «Consensus Forecasts». Au
total, la croissance du PIB en 2003 pour la France aura
été de 0,5% (d'après les comptes nationaux annuels
provisoires publiés le 27 avril 2004), contre 2,5%
prévu dans le Projet de Loi de Finances pour 2003.
Pour la zone euro, la croissance aura été de 0,4% contre 2,1% initialement prévu.
Aux États-Unis et en Asie, la croissance a en
revanche été plus en ligne, voire supérieure à la
plupart des prévisions de l'automne 2002. La nette
accélération de l'activité aux États-Unis au second
semestre 2003 a permis d'atteindre voire de dépasser
les prévisions initiales, alors que celles-ci avaient dans
un premier temps été révisées à la baisse à l'automne
2002. En Asie, la Chine a retrouvé des rythmes de
croissance très soutenus, et l'économie japonaise a
connu une reprise bien plus forte qu'anticipée.
L'année 2003 a ainsi été caractérisée par de forts
écarts de croissance entre les zones. Alors que la
plupart des prévisions de l'été et de l'automne 2002
décrivaient une croissance équilibrée de part et d'autre
de l'Atlantique, avec un écart de croissance entre ces
deux zones inférieur à 1 point, la croissance aux ÉtatsUnis aura en fait été de près de 3 points supérieure à
celle de la zone euro.
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Avril 2002
Octobre 2002
OCDE
Avril 2003
Etats-Unis
Zone euro
Octobre 2003
Réalisé
France
Graphique 1c : évolution des prévisions
de croissance pour 2003
(Commission Européenne)
Commission Européenne : prévisions de croissance pour 2003
4,0
(Taux de croissance annuel du PIB en 2003, en %)
1.1 Les prévisions de croissance pour 2003 ont
fortement varié au cours du temps, mais
c'est seulement dans la zone euro qu'elles
n'ont cessé d'être révisées à la baisse
(Taux de croissance annuel du PIB en 2003, en %)
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Avril 2002
Octobre 2002
Monde
Avril 2003
Etats-Unis
Zone euro
Octobre 2003
Réalisé
France
Graphique 1d : évolution des prévisions
de croissance pour 2003
(Consensus Forecasts)
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
Graphique 1a : évolution des prévisions
de croissance pour 2003
(Ministère de l'Économie et des Finances)
0,0
mars-02
sept-02
Monde
mars-03
Etats-Unis
Zone euro
sept-03
Réalisé
France
Minéfi : prévisions de croissance pour 2003
4,0
(Taux de croissance annuel du PIB en 2003, en %)
0,5
1.2 Une erreur de prévision concentrée sur la fin
2002 et le début de l'année 2003
3,5
3,0
En termes de profil trimestriel, c'est surtout à la fin de
l'année 2002 et au cours de la première moitié de
l'année 2003 que la croissance en France a été plus faible que prévu, comme l'illustre le graphique 2, à partir
des prévisions de la Commission européenne2. En
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Mars 2002
Sept 2002
Monde
Mars 2003
Etats-Unis
Zone euro
Sept 2003
France
Réalisé
2. Les prévisions accompagnant le PLF sont réalisées en moyenne
annuelle.
2
particulier, le recul du PIB observé au 4ème trimestre
2002 que font désormais apparaître les comptes trimestriels n'avait pas été anticipé.
Graphique 2 : croissance trimestrielle du PIB
français (Commission Européenne)
1,5
(taux de croissance trimestriels, en %)
Prévision automne 2002
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
2000 T1
2000 T3
Réalisé
2001 T1
2001 T3
2002 T1
Prévisions CE automne 2002
2002 T3
2003 T1
Pour la France, toutes les composantes de la demande
ont été affectées par des révisions importantes3
(tableau 1). Les variations de stocks et les exportations
contribuent particulièrement fortement à l'écart de
croissance : la contribution des stocks à la croissance
a été de –0,2 point contre +0,8 point prévu en septembre 2002 dans les prévisions du Ministère de
l'Économie et des Finances, et les exportations ont
reculé de 2,5% alors qu'une augmentation de 6,0%
était prévue. L'investissement des entreprises a reculé
de près de 2%, contre une hausse prévue de 3,0%. La
consommation des ménages s'est un peu mieux maintenue, mais a crû à un rythme de 1,4% au lieu des 2,4%
prévus. Au total, la reprise tirée par les exportations et
la demande des entreprises décrite par les prévisions
ne s'est pas enclenchée.
2003 T3
Prévisions CE printemps 2002
1.3 Les exportations et la demande des entreprises ont été très fortement révisées
3. Les écarts constatés sur la demande intérieure et les importations
sont évidemment en partie endogènes (une croissance plus faible se
traduit par moins de revenu donc moins de consommation, et par
un moindre effet accélérateur sur l'investissement et moins d'importations).
Tableau 1 : prévisions (PLF 2003) et réalisations
PLF 2003
Réalisé
Ecart
(taux de croissance annuel en %)
PIB
Demande intérieure hors stocks
Consommation des ménages
Formation brute de capital fixe
Sociétés et entreprises individuelles
Variations de stocks 1/
Exportations nettes 1/
Exportations
Importations
2,5
2,1
2,4
2,1
3,0
0,8
-0,4
6,0
8,1
0,5
1,4
1,4
-0,2
-1,9
-0,2
-0,7
-2,5
-0,1
-2,0
-0,7
-1,0
-2,3
-4,9
-1,0
-0,3
-8,5
-8,2
Emploi salarié, secteur marchand
1,1
0,0
-1,1
1,6
1,5
1,6
2,1
1,9
1,6
0,5
0,4
0,0
Pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages
Variation du taux d'épargne des ménages (en points)
2,3
-0,1
0,3
-0,9
-2,0
-0,8
PIB dans le monde
Etats-Unis
Zone euro
Demande mondiale de biens adressée à la France
Prix du baril de pétrole Brent (en US dollars) 2/
Taux de change euro / US dollar 2/
3,3
2,7
2,1
6,8
25,0
0,98
3,5
3,1
0,4
4,1
28,8
1,13
0,2
0,4
-1,7
-2,7
15%
15%
Indice des prix à la consommation
Indice des prix à la consommation, hors tabac
Inflation sous-jacente
1/ Contribution à la croissance du PIB.
2/ Ecarts relatifs
3
1.4 L'inflation a en revanche été plus élevée que
prévu
Malgré une croissance beaucoup plus faible que
prévu, l'inflation a été plus élevée, à 2,1% en moyenne
annuelle 2003 contre une prévision initiale de 1,6%
(soit 1,9% hors tabac contre une prévision initiale de
1,5%). Les plus fortes contributions sectorielles à cet
écart sont localisées dans l'alimentation et les services
et sont en partie compensées par une inflation plus
faible que prévu pour les produits manufacturés.
L'inflation sous-jacente a été en ligne avec la prévision, à 1,6% en moyenne annuelle, malgré une activité
plus faible et une désinflation importée liée aux évolutions des taux de change.
2. Trois éléments d'explication
2.1 Un retournement conjoncturel inattendu en
phase de reprise
Les prévisions économiques se fondent d'abord, pour
le trimestre en cours ou passé et le suivant4, sur les
informations conjoncturelles disponibles à la date de
la prévision (enquêtes de conjoncture, chiffres mensuels de production et de consommation de produits
manufacturés, données des douanes…). Une des
explications de l'erreur de prévision générale pour
2003 est que jusqu'à la fin juillet 2002, ces informations étaient plutôt bonnes : les enquêtes faisaient
apparaître une stabilisation, qui ne semblait qu'une
simple pause après une forte accélération. La reprise
enclenchée début 2002 semblait donc devoir se poursuivre, d'autant que le retard de demande accumulé
dans la zone euro et le bas niveau des taux d’intérêt
plaidaient pour un rebond marqué. Dans l'industrie, si
l'enquête de juin 2002 semblait marquer une pause,
c'est seulement à partir de septembre-octobre que le
risque d’un ralentissement marqué est apparu (cf. DPAE n°27). Le Rapport Économique, Social et Financier annexé au PLF 2003 soulignait d'ailleurs les risques à la baisse, liés aux «incertitudes géopolitiques», à
la faiblesse de la demande intérieure en Allemagne et
en Italie, et aux turbulences boursières (pages 7-8).
2.2 Une évolution défavorable des taux de
change et de l'environnement extérieur5
Graphique 3 : perspectives personnelles de
production des industriels
40
30
20
moyenne de long terme
10
0
-10
-20
Dernier point : septembre 2002
-30
1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
source : enquête de conjoncture de l’INSEE
La fin de 2002 et le premier semestre 2003 ont également été marqués par un contexte international défavorable. Les incertitudes géopolitiques liées à la guerre
en Irak ont pesé sur les échanges et sur la visibilité des
entreprises –peut-être aussi sur la confiance des
ménages– tout en tirant vers le haut le prix du baril de
pétrole (près de 29 USD en moyenne en 2003 contre
25 USD prévu). En Asie, le SRAS a bridé la reprise.
Ces facteurs externes se sont traduits par un ralentissement du commerce mondial, et des contributions
très négatives du commerce extérieur à la croissance
en France au premier semestre 2003. Au-delà, la détérioration des bilans des entreprises et le surinvestissement de la décennie 1990, notamment aux États-Unis,
ont probablement retardé la reprise de l'investissement et de l'emploi.
Au total, vus de France, ces facteurs «externes» se sont
traduits par une croissance de la demande mondiale
adressée à la France d'environ 4% en 2003 contre près
de 7% prévus à l'automne 2002. Les effets combinés
de ce choc de demande mondiale, du choc de taux de
change et du choc de prix du pétrole peuvent être estimés, à l'aide du modèle macro-économétrique
Mésange, à un peu plus de 1 point de croissance en
2003, après prise en compte des effets de bouclage
habituels (effets multiplicateurs et accélérateurs) :
½ point lié à la demande mondiale, ½ point lié au taux
de change6, et 0,1 point au prix du pétrole en dollars
(cf. tableau 2).
Un des faits marquants de l'année 2003 a été l'évolution des taux de change : l'euro s'est apprécié d'environ 10% par rapport au dollar dans la seconde moitié
de l'année 2002, et d'encore environ 20% en 2003.
Ces chocs auraient dû avoir également un impact globalement désinflationniste (d'environ ½ point), l'effet
des variations du taux de change l'emportant sur celui
du prix du baril de pétrole. Les craintes de déflation
dans la zone euro –entretenues au printemps 2003 par
la hausse du chômage, la persistance d'output gap
4. Les premiers résultats des comptes trimestriels sont disponibles
environ 50 jours après la fin du trimestre, une estimation précoce
du PIB étant depuis peu disponible une semaine avant.
5. Le chiffrage des effets sur la croissance des différents chocs non
anticipés est réalisé à l'aide du modèle macro-économétrique
Mésange.
6. Ceci ne représente pas l'effet total des variations du taux de change
sur la croissance en 2003, mais seulement la contribution des pertes
de compétitivité liées à l'appréciation de l'euro postérieure à la date
de la prévision : les effets retardés de l'appréciation de l'euro en
2002 étaient en effet pris en compte dans la prévision, et une partie
des effets défavorables des mouvements de change en 2003 est
intégrée dans l'effet «demande mondiale».
4
creusés, et la concurrence de pays à faibles coûts– ne
se sont toutefois pas matérialisées.
2.3 Une capacité de rebond de la demande moins
forte qu'escompté
Les évolutions des taux de change et de l'environnement extérieur ne suffisent pas à expliquer entièrement l'écart de 2 points entre la prévision et la
croissance observée en 2003. Les comportements de
demande des ménages et des entreprises ont également été moins dynamiques qu'escompté, ce qui contribue pour environ 1 point à l'erreur de prévision ( cf.
tableau 2 ci-dessous). En particulier, le fort rebond
technique des stocks inscrit en prévision (en partie lié
à la reprise de la demande intérieure et en partie à une
hypothèse de rattrapage) ne s'est pas produit. Au total,
le comportement plus prudent de stockage et d'investissement des entreprises a contribué pour environ
0,3 point à la révision de croissance, au delà de l'effet
accélérateur habituel.
La performance des exportations françaises a également été beaucoup moins bonne qu'anticipé. La prévision de l'automne 2002 tablait d'abord sur une
demande mondiale adressée à la France plus dynamique. Mais elle intégrait également un rebond autonome des exportations, lié à un rattrapage après le fort
ralentissement antérieur : «la progression des exportations de produits manufacturés observée au cours des
dernières années a été un peu inférieure à ce que laissaient attendre ses déterminants usuels (demande
mondiale et compétitivité). En 2002 et 2003, ce retard
serait partiellement compensé, avec une croissance
des exportations allant légèrement au-delà de ce que
suggèrent les évolutions de leurs déterminants habi-
tuels» (Rapport Economique Social et Financier,
page 44). Ce rattrapage ne s'est pas produit, ce qui a
contribué à hauteur de ½ point à l'erreur de prévision.
L’analyse de ce phénomène a fait l’objet du DP-AE
n°32 : «Comment expliquer les pertes récentes de
parts de marché de la France à l’exportation de produits manufacturés».
La faiblesse de la consommation des ménages est également allée au delà de ce que peut expliquer la moindre progression du revenu ou les évolutions des prix.
La prévision tablait sur le fait qu'«après trois années de
comportement prudent, les ménages devraient quelque peu réduire leur épargne l'an prochain (RESF,
page 33)». La persistance d'une prudence de la part des
ménages plus forte qu'anticipé explique ainsi environ
0,3 point de révision du PIB.
Au total, alors que les prévisions de l'automne 2002
retraçaient un scénario cohérent de reprise forte, en
France et dans le monde, cette dynamique s'est grippée fin 2002, du fait d'une conjonction de nombreux
facteurs défavorables : évolutions des taux de change,
incertitudes et manque de visibilité sur la situation
géopolitique mais aussi sur l'état des bilans des entreprises et les conséquences des chutes des bourses, difficultés liées au SRAS en Asie, etc… En particulier,
l’hypothèse d’un conflit militaire en Irak n’avait pas
été retenue dans le scénario central. Les prévisions
avaient retenu, par convention, un scénario de résolution pacifique de la crise irakienne ; or la phase de
forte incertitude précédent le début du conflit au printemps de 2003 a fortement pesé sur les comportements des agents économiques et a sans doute retardé
le rebond de l’activité qui n’est finalement intervenu
qu’à l’automne 2003.
Tableau 2 : contributions à la révision de croissance 2003
Croissance du PIB, prévision de l’autome 2002 (RESF)
2,5
Contributions à la révision
Environnement international et financier
–1,1
Demande mondiale
–0,5
Euro et pétrole
–0,6
Comportements modélisés
–1,0
Consommation des ménages
–0,3
Demande des entreprises (investissement et stocks)
–0,3
Exportations
–0,5
Importations
0,1
Finances publiques et autres facteurs
0,1
Croissance du PIB, comptes nationaux annuels
0,5
5
Ce chiffrage a été réalisé à l'aide du modèle macro-économétrique Mésange, qui est utilisé pour les prévisions. L’exercice
réalisé ici consiste, à partir du modèle, à distinguer ce qui relève des différentes variables de comportements. Ainsi, si on a
moins d’investissement que prévu, c’est en partie parce que la demande étrangère à été moins bonne, que la consommation
a été moins forte, et en partie parce qu’à demande donnée, le comportement d’investissement a été moins dynamique que
ce que suggèrent ses déterminants usuels. L’utilisation du modèle permet de restituer sa contribution à chaque facteur.
Lecture : la révision à la baisse de la demande mondiale par rapport aux prévisions a contribué pour 0,5 point à la révision
de 2 points de la croissance, après prise en compte des effets de bouclage habituels. Le comportement de consommation
inexpliqué par les déterminants usuels (revenu, inflation taux d'intérêt) a contribué à hauteur de 0,3 point à la révision de la
croissance.
3. Le scénario bas s’est-il réalisé ?
Compte tenu des aléas souvent bien identifiés au
moment des prévisions, le scénario central sous-tendant le PLF est souvent accompagné de scénarii alternatifs, illustrant notamment les risques associés aux
mouvements de taux de change. Le Rapport Economique Social et Financier de l'automne 2002 précisait
ainsi les effets à attendre d'une dépréciation du dollar
(prise conventionnellement égale à 10%) : «quels sont
les effets d’une dépréciation du dollar» (RESF tome I,
pages 48-49).
Si les évolutions des taux de change ont été plus proches de ce scénario, un point mérite toutefois d'être
souligné. Ce scénario supposait une réaction de la
politique monétaire qui compensait en partie l'effet
des changes. Or, l'inflation n'a pas baissé comme
l’aurait laissé attendre la faiblesse de la croissance et
l’effet de désinflation importée. Compte tenu de
l’abence de recul de l’inflation dans ce contexte de
moindre croissance, la baisse des taux d’intérêt a été
plus faible que celle inscrite dans les scénarios bas,
d’où un moindre soutien à la demande interne en zone
euro.
Selma MAHFOUZ
Directeur de la Publication : Jean-Luc TAVERNIER
Rédacteur en chef : Philippe GUDIN DE VALLERIN
Mise en page : Maryse DOS SANTOS
(01.53.18.56.69)
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