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Une reprise relativement pauvre en emplois en perspective, mais une
poursuite de l'amélioration des finances publiques
La situation sur les marchés du travail européens continue à être contrastée, avec
des taux de chômage s'étageant de 4-5 % aux Pays-Bas et en Autriche à 17-21 %
en Espagne et dans les pays baltes. L'emploi dans l'UE s'est légèrement accru au
dernier trimestre 2010, sous l'effet d'embellies touchant tous les secteurs excepté
l'industrie et la construction. Compte tenu du décalage habituel entre croissances de
la production et de l'emploi, ce dernier devrait connaître cette année une modeste
amélioration, dans la zone euro comme dans l'UE. Pour le chômage, les prévisions
tablent sur un tassement d'environ un demi-point de pourcentage dans les deux
régions. Cependant, malgré le léger mieux observé depuis l'automne, la reprise
devrait à l'avenir être plutôt pauvre en création d'emplois.
La situation des finances publiques a commencé à se redresser l'année dernière.
Sous l'effet d'une croissance plus vigoureuse et de mesures de relance temporaires
arrivées à leur terme, le déficit public dans l'UE devrait se réduire, passant de
quelque 6,5 % du PIB en 2010 à environ 4,75 % en 2011 et 3,75 % en 2012, avec
une tendance globalement similaire quoique un peu moins prononcée au niveau de
la zone euro. Ces perspectives sont légèrement plus favorables que ce qui était
envisagé à l'automne. Dans les deux ensembles régionaux, les coupes dans les
dépenses constitueront l'essentiel de l'effort d'assainissement. L'évolution du rapport
dette/PIB reste en revanche sur une trajectoire ascendante sur la période de
prévision celui-ci atteignant en 2012 environ 83 % du PIB dans l'UE et 88 % dans la
zone euro.
Une inflation à la hausse
Sur la période à venir, il est à prévoir une hausse des prix à la consommation
relativement élevée, quoique nettement inférieure à celle observée lors de la
flambée de 2008. Principalement alimentée par la hausse des prix de l'énergie,
l'inflation mesurée par l'IPCH devrait atteindre en moyenne presque 3 % dans l'UE et
2,5 % dans la zone euro cette année, puis redescendre à respectivement 2 % et
1,75 % environ en 2012. Avec une économie tournant encore nettement au ralenti, la
hausse des salaires et l'inflation sous-jacente devraient rester contenues, ce qui
compenserait en partie la hausse des prix de l'énergie et des matières premières.
Des risques sur la croissance qui persistent dans un contexte toujours
plus incertain
Les bouleversements politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et les
répercussions sur l'économie du séisme et du tsunami au Japon alimentent les
incertitudes et constituent des risques susceptibles d'affecter l'activité économique
mondiale et, potentiellement, d'induire des taux d'inflation plus élevés et de
croissance plus faibles que ceux incorporés au scénario de base.
Les marchés financiers, en particulier certains compartiments d'obligations
souveraines, restent fragiles et des boucles de rétroaction négatives aux effets
dommageables ne peuvent être totalement exclues. Les tensions sur les marchés
des changes constituent aussi un risque.