Les perspectives actuelles présentent les mêmes caractéristiques que des phases de
reprise antérieures succédant à de graves crises financières. À mesure que les impératifs
de réduction de l'endettement s’atténueront, la demande intérieure devrait se consolider
lentement, grâce au retour de la croissance de la consommation privée et au regain de la
formation brute de capital fixe dus à une amélioration globale des conditions de
financement et du climat économique. Étant donné les progrès accomplis ces dernières
années, le rythme de l’assainissement budgétaire devrait ralentir durant la période de
prévision. En 2014 et 2015, la demande intérieure devrait être le principal moteur de la
croissance, compte tenu des perspectives moins favorables pour les exportations de l’UE
vers le reste du monde.
Étant donné que l’évolution du marché du travail est toujours décalée d'au moins un
semestre par rapport à celle du PIB, la reprise de l’activité économique ne devrait se
traduire que progressivement par la création d’emplois. Cette année, le taux de chômage
est resté très élevé dans certains pays et l’emploi a poursuivi son déclin. Toutefois, les
conditions sur le marché du travail ont commencé à se stabiliser ces derniers mois, et l'on
peut s'attendre à une légère décrue du chômage, qui devrait revenir à 10,7 % dans l’UE et
à 11,8 % dans la zone euro d’ici à 2015, même si les écarts demeureront très importants
d'un pays à l'autre.
L’inflation des prix à la consommation devrait rester modérée à la fois dans l’UE et dans la
zone euro au cours de la période de prévision, avec des taux proches de 1½ %.
Les balances courantes des États membres vulnérables se sont nettement et
régulièrement améliorées ces dernières années. Grâce à des gains constants de
compétitivité des prix et à un renforcement de leurs secteurs d’exportation, un certain
nombre d’États membres vulnérables devraient enregistrer des excédents de leur balance
courante cette année.
Des efforts précoces et décisifs permettent un ralentissement de
l'assainissement budgétaire
La réduction des déficits publics devrait se poursuivre. En 2013, les déficits budgétaires
globaux devraient tomber à 3 ½% du PIB dans l’UE et à 3 % dans la zone euro, alors que
le ratio dette/PIB atteindra près de 90 % dans l’UE et 96 % dans la zone euro. Le déficit
budgétaire structurel, c’est-à-dire le déficit public corrigé des facteurs conjoncturels, des
interventions ponctuelles et autres mesures temporaires, devrait marquer le pas en 2013,
diminuant de plus d'½% du PIB dans les deux zones, en raison des mesures
d’assainissement mises en œuvre dans plusieurs États membres. Selon les projets de
budgets 2014 qui étaient disponibles à la date de clôture des prévisions, cette
amélioration devrait se poursuivre en 2014, mais à un rythme plus lent. Cela s’explique en
partie par le fait que certains États membres ont déjà atteint l'objectif à moyen terme qui
leur a été fixé pour le solde budgétaire structurel, ce qui devrait contribuer à orienter la
dette publique à la baisse.