
FFA-24 mai 2011 
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EVOLUTION RECENTE DES CONCEPTS ET  
DE L’ORGANISATION DES SOINS ET DE LA PRÉVENTION 
 
 
 
 De la lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies... 
 
• Au début des années 70 apparaissent :    
-  les premières structures destinées à traiter l’alcoolisme par des mesures diétético-médicales 
(les  Centres  d’Hygiène  Alimentaire,  ancêtres  des  Centres  de  Consultations  en  Alcoologie 
Ambulatoire) dépendant le plus souvent d’associations,  
-  les  premiers  Centres  d’accueil  ou  de  post-cure  pour  toxicomanes  (ancêtres  des  Centres 
Spécialisés de Soins pour Toxicomanes, CSST) créés eux aussi par des associations mais 
également par des hôpitaux.  
Leur existence comme leur financement dépendent directement du Ministère de la Santé avec lequel 
ces organismes sont liés par convention. 
 
Parallèlement, en 1970, a été votée une loi spécifique créant la notion juridique d’ « usage illicite de 
stupéfiants »  qui  constitue  le  délit  d’usage  privé,  instaure  l’injonction  thérapeutique,  ouvre  des 
possibilités  de  soins  anonymes  et  gratuits  en  cas  de  volontariat  et  renforce  les  peines  contre  les 
trafiquants. 
 
Une circulaire du 14 mars 1972 attribue aux Secteurs psychiatriques la « lutte contre les maladies 
mentales,  l’alcoolisme  et  les  toxicomanies ».  En  1986  des  Intersecteurs  en  alcoologie  ou  en 
toxicomanie sont créés dans quelques départements. Les toxicomanies sont au devant de la scène 
et c’est dans ce champ que se créent le plus de structures, de façon souvent militante, généralement 
par des initiatives de professionnels du secteur social ou de la santé, de parents, d’élus, etc. 
 
• Au début des années 90, l’explosion de l’épidémie de SIDA et ses conséquences dramatiques ont 
bouleversé cette première phase d’organisation surtout dans le champ des toxicomanies.  
 
L’épidémie de SIDA a provoqué une double évolution :  
- d’une  part,  le  développement  d’actions  et  de  services  de  réduction  des  risques  par  des 
associations (Médecins Du Monde, Aides…) et des CSST (créés en 1992 par décret), dans 
un  premier  temps  pour  rendre  plus  accessible  l’accès  à  des  seringues  stériles,  puis 
rapidement  pour  offrir  un  accueil,  des  soins  et  des  aides  à  des  populations  souvent  très 
désinsérées et précarisées ;  
- d’autre  part  une  forte  médicalisation  avec  l’accès  aux  Traitements  de  Substitution  aux 
Opiacés  (AMM en 1995) (jusque là quasi impossible) en CSST pour la primo-prescription de 
méthadone et en médecine générale pour la Buprénorphine Haut Dosage, et avec la montée 
en  charge  de  soins  hospitaliers  à  l’intersection  de  la  problématique  d’usage  et  de 
complications somatiques. 
 
Depuis, de nouveaux services hospitaliers se sont impliqués et les premières équipes de liaison intra-
hospitalières ont commencé d'être mises en place à partir de 1996.  
De nouvelles actions de réduction des risques (bus méthadone, interventions en milieu festif...) mises en 
place par des  associations ont  également changé le paysage et  élargi  les cercles  d’acteurs  jusque là 
souvent très restreints. Elles ont montré la nécessité d’une adaptation permanente de ces actions aux 
évolutions des pratiques de consommation et des prises de risque. 
Le développement massif du recours aux traitements de substitution a mis en lumière le rôle joué par des 
médecins généralistes très actifs, notamment au sein de réseaux, dans l’accès aux soins et dans le suivi 
de patients dépendants. Ce rôle important de la médecine générale a été aussi mis en évidence pour le 
risque alcool et pour l’arrêt du tabac.