Figure 1. La spirale de la dénutrition de la personne âgée.
Le calcul du Mini-nutritional Assessment (MNA)1effectué ini-
tialement a été abandonné au vu des résultats variables d’un
jour à l’autre à l’interrogatoire d’un même patient (soit par
des troubles cognitifs, soit par négligence de l’alimentation
par le patient, soit par l’incapacité du patient à répondre de
façon précise aux questions) et des discordances à l’interro-
gatoire du patient et du conjoint (ou de l’aide à domicile).
Le poids antérieur n’a pu être recueilli que lorsque le patient
avait déjà été hospitalisé dans l’unité auparavant.
Les patients présentant un syndrome néphrotique, une in-
suffisance hépatocellulaire sévère ou une entéropathie exsu-
dative devaient être exclus (aucun des patients hospitalisés
ne présentait une de ces pathologies).
Les différents paramètres mesurés l’ont été de la façon sui-
vante :
– poids sur une chaise pèse-personne étalonnée ;
– taille soit donnée par le patient s’il la connaissait ou par
mesure de la hauteur talon-genou ;
– calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC) à l’aide d’une
calculatrice ;
– dosage des protéines sériques et de l’albumine sérique sur
le même prélèvement, le lendemain de l’admission du pa-
tient dans le service.
Les cas pour lesquels nous avons un comparatif antérieur
sont les patients qui ont été hospitalisés dans le service à
plusieurs reprises et dont les mesures et prélèvements ont
été réalisés dans les mêmes conditions et sont donc compa-
rables. Aucun des patients n’a pu donner son poids anté-
rieur de façon précise et aucun poids n’a été retrouvé dans
les dossiers ou les courriers antérieurs (en dehors des pa-
tients déjà hospitalisés dans le service de court séjour gé-
riatrique).
Les patients ont été classés en 4 groupes principaux2:
– pas de dénutrition : albumine supérieure ou égale à 35 g/L ;
– dénutrition modérée : albumine entre 30 et 35 g/L ;
– dénutrition sévère : albumine entre 25 et 30 g/L ;
– dénutrition grave : albumine inférieure à 25 g/L avec deux
sous-groupes : grave réversible : (entre 20 et 25 g/L) et grave
irréversible au-dessous de 20 g/L.
Les taux d’albumine ont ensuite été comparés avec l’IMC et
le taux de protéines. La comparaison avec la perte de poids
n’a pu être effectuée que pour un très petit nombre de pa-
tients en raison des difficultés à connaître le poids antérieur,
ce qui rend les données obtenues difficiles à exploiter. Dans
la littérature gériatrique, il n’y a pas dénutrition si l’IMC su-
périeur ou égal à 21, dénutrition modérée entre 21 et 19,
dénutrition sévère et grave si l’IMC est inférieur à 19. Les
chiffres retenus pour la comparaison avec le taux de protéi-
nes sériques sont les normes du laboratoire (normal entre
66 et 87 g/L, hypoprotidémie au-dessous de 66 g/L).
Résultats
Les 200 patients inclus avaient une moyenne d’âge de 83 ans
(sex ratio de 1 homme pour 3 femmes).
– La moitié (52 %) des patients avaient un poids compris
entre 50 et 70 kg (répartition des poids figure 2), 21 % un
poids inférieur à 50 kg et 27 % un poids supérieur à 70 kg.
– Selon l’IMC, 30 % des patients étaient dénutris (IMC < 21),
22 % si l’on prend comme limite l’IMC à 20, norme Anaes.
Le taux de protéines est très variable mais seuls 28 % des
patients avaient un taux inférieur à 66 g/L.
1. Cette évaluation clinique se fait à l’aide d’une grille de 18 items à cotation
variable dont le score maximum est égal à 30. Au-dessus de 24, l’état nutri-
tionnel est considéré comme satisfaisant ; il y a risque de malnutrition entre
17 et 23,5 points, et mauvais état nutritionnel au-dessous de 17.
2. Ces normes, retenues par la plupart des acteurs de santé, diffèrent de
celles de l’Anaes pour laquelle le seuil de dénutrition est à 30 g/L.
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avril 2010MÉDECINE
THÉRAPEUTIQUES
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