Georges Gusdorf Le romantisme

publicité
Georges Gusdorf
Le romantisme
Tome II L'homme et la nature
y
l
i
PAYOT
TABLE DES MATIÈRES
I. L'HOMME ROMANTIQUE
PREMIÈRE PARTIE : VALEURS, ÉTATS D'ÂME
CHAPITRE PREMIER : LES ANTÉCÉDENTS
Le Moi romantique, centre et enjeu de l'existence. Les étapes du Moi dans
la culture d'Occident depuis la culture antique. Renaissance, Réformation,
Classicisme ontologico-cartésien. Usure des absolus et dépérissement de
l'ontologie. Dissolution du sujet : Locke. La statue de Condillac. Hume :
une anthropologie de l'impersonnalité ; « Je n'existe pas »
L'âge des Lumières tente de réduire l'homme à la raison. Vers l'universa­
lité dans l'uniformité. Axiomatisation de l'espace mental. Diminution
capitale de l'individualité. Neutralisation du langage. Le citoyen du monde.
L'humanité n'est qu'un univers du discours. L'ordre galiléen, espace de
sécurité ; négation de la mort
7
11
CHAPITRE II : L'IDENTITÉ ROMANTIQUE
Le Moi romantique du XVIIIe siècle : de Shaftesbury au Siurm und Drang.
Sensibilité contre sensorialité. L'inversion des priorités. Fr. Schlegel : un
contrepoids spirituel à la Révolution. Le Moi, point médian de la culture.
L'ordre neurobiologique dans l'homme conditionne l'ordre du monde.
Présence de la rose et langage des fleurs. Le sujet sans substance des
Lumières et sa pathologie
Le Moi de Rousseau comme présence. Le Je transcendantal de Kant, sujet
sans substance, degré zéro de la vie personnelle. Biran : qu'est-ce que le
moi? Conversion de Biran. Présence réelle de la substance. Un Colomb
métaphysicien pour explorer l'espace du dedans. Ligne de rupture avec les
Lumières. L'identité du Moi est un secret
Maurice de Guérin contre Locke. Le point origine de la personnalité,
donation ontologique. Le sentiment de l'existence. « Cénesthésie ». Les
confins de l'esprit et du corps. Réhabilitation de l'ordre émotionnel et
affectif. Le Moi comme fondement et point d'appui. De la psychologie à
l'ontologie
Schelling : l'ouverture de la conscience sur la surréalité de l'être. Du je
transcendantal au moi ontologique par l'intuition intellectuelle. L'anonymat
de Descartes. Novalis : misère de la psychologie. Vers la matrice du sens ...
16
20
24
28
694
TABLE DES MATIÈRES
CHAPITRE III : INTERMITTENCES ET CONTRADICTIONS
Le moi restauré revendique le champ total de la présence au monde. La
vertu d'originalité et de différence. Richter : « Je suis un moi. » Jacobi : une
durée sans fin, infinité et finitude. La réalité humaine transcende l'intelligibi­
lité
Incarnation dans l'histoire et incarnation dans la nature. Conscience
comme émergence, espace des confins. Pas de critère unique de la vérité.
Révélation de l'infini dans le fini ; vérité comme éclatement et signe de
contradiction opposée au classicisme de l'harmonie
Perfection dans la finitude opposée à contradiction et démesure. Les
objecteurs de conscience à W. Meister. Le vœu de non parvenir. Les
romantiques vieillissent mal. Plutôt mourir jeune ou s'absenter dans la folie.
Le signe de l'échec. Pour une échelle graduée des romantiques. La vie et
l'œuvre. Les Professeurs
Typologie du moi romantique. Frédéric Schlegel, génie irrégulier et
protéiforme. Tensions et contradictions. Une logique non aristotélicienne.
Dandysme et pureté, satanisme et sainteté. La dénégation comme essence de
la liberté. Phosphorescence et polarités, Clemens Brentano, Tieck
Une eschatologie de la personnalité. Le mythe remédie à la nontransparence de la conscience. Expériences aux limites et désordre de la
composition artistique ; mélange des genres, rhapsodies ; le roman. Màrchen.
Incohérence, inconsistance esthétique, psychologique, sociale. Paradis,
chaos, jeu. Le stade esthétique selon Kierkegaard et l'homme du divertisse­
ment. Don Juan et le Juif errant. Le cœur à rien. Fascination du religieux. . .
32
35
38
42
45
CHAPITRE IV : QUÊTE DU CENTRE ET ANTHROPOLOGIE NÉGATIVE
F. Schlegel : « est artiste celui qui a son centre en soi-même. » Foyer des
significations. Thème mystique du Centre chez Boehme. Médiateur. Excen­
tricité et quête du centre dans la Lucinde. Fusion des centres, l'amour;
participation
La quête du centre comme second mouvement, nostalgie de plénitude.
L'instant, l'infini. Recentrement ontologique du moi et du monde. Le centre
et la sphère en réciprocité d'être. Consubstantialité du moi et du non-moi.
L'individu comme lieu d'irradiation du monde; le principe romantique
d'individuation
Une anthropologie négative corrélative de la théologie négative. Le Moi
inidentifiable. Principe de raison insuffisante. Néant positif (Ungrund) au
fondement de la personnalité. Faux procès du romantisme comme nihilisme.
Le Gesamikunstwerk ou la plénitude du sens. Projet du chef-d'œuvre absolu.
La confrontation avec l'infini est une initiation
52
56
60
CHAPITRE V : PENSÉE DE LA VIE ET PENTE DE LA RÊVERIE
L'univers rationaliste exposé more geometrico. La pensée romantique veut
être un savoir vivant de la vie. Fr. Schlegel. Remonter en deçà de la
dissociation du moi et du non-moi. La révolution non galiléenne et la priorité
de la biologie. Bichat et le primat de la physiologie. Evolution créatrice ....
Illimitation de la conscience. La pente de la rêverie. Les vacances de
l'esprit. Libération de l'authenticité refoulée. Régression aux origines.
Amiel. Désimplication de la conscience rêveuse. Guérin : retour aux ori­
gines vitales. Mais le moi conserve son identité ; coalescence avec l'univers,
non pas dissolution. Amiel : le milieu de la conscience est inconscient. Le
pôle négatif
Hugo sur le promontoire du songe. Expériences aux limites. Amiel :
66
70
TABLE DES MATIÈRES
Dépouillement et plénitude. Contre la dissociation de l'humanité et de la
vérité. La vérité romantique consubstantielle à l'expérience. La rêverie libère
l'komo humanus. La conscience romantique en état d'apesanteur. Epiphanie
de la surréalité du monde. Coalescence de la conscience et du monde. La
vérité fait corps avec la réalité
695
73
CHAPITRE VI : GEMÙT, STIMMUNG, HARMONIES
Gemiit intraduisible en français et peut-être en allemand. Origines
mystiques : Eckhart, Boehme. Priorité du Gemiit sur l'entendement. Le
« cœur » pascalien, lieu ontologique des valeurs dans l'homme. Animus et
anima. Une lettre du Père Enfantin. Primauté de l'amour
La vérité se dit aussi au féminin. Michelet : les deux sexes de l'esprit. Fr.
Schlegel : l'instinct de la grandeur morale. Schleiermacher : noyau existen­
tiel de la présence au monde. Divination du sens humain. Novalis : le Gemiit
dans l'architectonique de la perception. Le monde est Gemiit
Slimmung : l'accord dans une acoustique de l'âme (Novalis). Modulations
de la vie émotive. Rapports, correspondance, harmonies ont une signification
cosmologique. Nombres et proportions dans la musique du réel. Ontologie
du sentiment et modes de l'être personnel. Harmonie comme grâce.
L'homme impose sa loi au paysage. Consonance et dissonance entre dedans
et dehors
L'homme est le maître du sens. Sensibilité. Senancour et l'au-delà de la
sensation. La météorologie transférée du dehors au dedans ; le journal. La
morale sensitive selon Rousseau. Biran et le sentiment de l'existence. Osmose
entre dedans et dehors : Biran, Guérin
Gemiit selon Novalis. Affinités de l'homme et de la nature selon Madame
de Staël. Le lieu de l'enracinement de l'anthropo-cosmo-théologie romanti­
que. Henri d'Ofterdingen. La création du monde selon l'ordre poétique.
Idéalisme magique
La recherche de l'intégrité perdue. Slimmung comme sens universel :
polarité, magnétisme dans la science romantique. Seraphita : l'univers des
similitudes. Matière et esprit : l'unité des rapports. L'initiation et le retour à
l'harmonie. Egarements de la raison. Pascal : les trois ordres
Max Scheler : les a priori émotionnels. L'axiologie et l'expérience
spirituelle des valeurs. La littérature de la sensibilité et ses sous-produits.
Mystères de la simplicité et du merveilleux. Authenticité du sentiment. La
femme médiatrice de la transcendance
Occultation rationaliste des valeurs. Le domaine intérieur selon Hemsterhuis : 1' « organe », centre des valeurs. Saint-Martin : l'homme de désir.
Gemiit et inversion des priorités chez Novalis
La sympathie selon Scheler ; perception du monde comme organisme
universel. La visée cosmologique unit sens intime et sens externe. Le foyer
ontologique de l'existence ; une raison vitale. L'Encyclopédie de Novalis,
plénitude du savoir. Libération du sens ; voyance. Sensibilité cosmique de la
voyante de Prevorst. Voyance, poésie, science. Novalis, Baader, affiliation
cosmique de l'être humain
78
81
86
90
94
98
102
107
111
CHAPITRE VII : SURABONDANCE DU SENS
Pas assez de réalité pour la plénitude du sens. Non-coïncidence de l'espace
du dedans et de l'espace du dehors. Le malentendu. Le romantique est un
émigré à l'intérieur. La perte du sens est surabondance du sens. De
Lamennais à George Sand. Manque de foi ou excès de foi
117
La rose de Condillac, la jonquille d'Oberman, la pervenche de Rousseau,
la Fleur bleue de Novalis. Géométrisme morbide et aliénation vitale de
l'intellectualisme. Monet et la gare Saint-Lazare
119
696
TABLE DES MATIÈRES
Poésie, était second ou premier. Nerval chez les fous : Aurélia. Le
Màrchen selon Novalis ; idéalisme magique, transmutation lyrique de l'uni­
vers, mode d'appréhension du réel, musique de l'imaginaire du sens captif.
Le naturel et le merveilleux. Le Màrchen est l'art poétique du Romantisme.
La Loge invisible ; miracle ; légende dorée
122
« La fantastique » selon Novalis ; imagination créatrice. Pluralité des
mondes intérieurs. Le rêve devient monde. Les avenues du fantastique noir
débouchent vers l'enfer. E. T. A. Hoffmann, l'ange du bizarre. L'écriture
comme exorcisme. Magnétisme de la poésie
127
Un exotisme à l'intérieur du monde. Charles Nodier sur le fantastique,
force de libération. L'aveuglement rationnel désenchante l'univers. Le
renouveau mythique dans la conscience européenne
132
Rêve, cauchemar. La clef des songes romantiques. Le romantisme est une
tentative pour sauver le sens. Heine surnaturaliste. Victor Hugo : Contemplation suprême ; surnaturalisme : « La nature trop loin. » Présence spatiale de la
divinité. Intelligibilité de rupture ou rupture de l'intelligibilité
136
1
1
'
.
i
DEUXIÈME PARTIE : L'ÊTRE INCARNÉ
CHAPITRE PREMIER : SITUATION DE L'HOMME DANS LA NATURE : ANTHROPOCOSMOMORPHISME
Le romantisme, momisme psychobiologique, rompt avec la tradition qui
confère à l'homme une position centrale, exorbitante du droit commun de la
nature. L'idéalisme propose une vérité désincarnée, celle du sourd-muetaveugle. La conscience présuppose l'incarnation. Principe de raison insuffi­
sante. L'amour. L'homme est nature de part en part ; il ne domine pas le sens
143
qui le traverse
Vérité en première personne : Michelet : mon livre m'a créé ; la France est
une personne. Nietzsche : l'histoire est la conscience cosmique. Histoire
naturelle intérieure de la terre (Steffens.) Totalorganismus du Cosmos ; l'être
humain est un organe de cet organisme. L'histoire doit devenir nature.
Sacralisation de la création évolutive. Non pas progrès, mais épanouissement
146
graduel
Carus : manifestations de l'Urkraft, force vitale infinie. Communauté des
significations de l'univers. Novalis : notre corps est un membre du monde.
Ritter : la Terre existe en fonction de l'homme. Oken : le monde a pris forme
dans l'homme. Baader : l'homme répétiteur de la divinité ; une mystique de
l'incarnation. Réconcilier science et religion. Découvrir la parole de Dieu
149
incarnée dans l'univers
Oken : l'homme est Dieu en forme charnelle. L'homme en tête de la
procession numérique des êtres. Physiologie cosmique de l'homme. Stef­
fens : l'homme est l'accomplissement du sens de la création. Anthroposophie
reliée à une théosophie. Charité cosmique. Vie et métamorphose de la Terre
152
dans l'anthropologie géologique, procession des vivants
La conscience humaine, sommation du savoir en expansion cosmique.
Histoire naturelle et histoire surnaturelle selon Steffens ; une dynamique
eschatologique. Création selon la Genèse et devenir cosmique. Fechner : la
Terre mère vivante. Vie spirituelle des plantes. Diversité des âmes dans
157
l'unité de la Création
Le romantisme est une lutte pour le sens. Odyssées de l'âme dans la
nature : Schubert, Carus. La conscience n'est pas homologue à l'âme.
Conscience et inconscient. L'âme peut n'être pas consciente. Loi biogénéti­
que du spirituel. L'âme du monde
160
TABLE DES MATIÈRES
697
L'histoire naturelle est un cantique des degrés. Communauté des vivants.
Une mythologie de la nature et de l'homme. Transfiguration de l'histoire
naturelle en histoire sainte ; un nouveau symbolisme chrétien. Théocratie de
163
la science ; le Christ cosmique
Un nouveau lieu métaphysique. Les sciences de la nature sont des sciences
sans la nature. L'approche mythique du savoir. La physique des corps ne
s'applique pas aux âmes. La présence spirituelle de l'homme déborde sa
présence matérielle. Il faut combler le vide épistémologique béant. Hugo : le
surnaturel n'existe pas ; la science n'a pas de limite. Le pire des anthropo166
morphismes est celui qui s'ignore
CHAPITRE II : MORT — RÊVE — SURVIVANCE
La mort comme dénouement du lien entre organisme et conscience. La
mort romantique se rapproche de la vie. Une mort positive. Les grands
cimetières sous la lune. Michelet contre l'école de la mort. La mort comme
seuil. Suicides romantiques
La transition entre la vie et la mort a lieu dans les deux sens. Les
intermittences de la conscience pendant la vie. Mourir, dormir. Naissance et
mort dans le métabolisme de la création. Oken : relativisation de la mort dans
le Weltorganismus ; mutations, dissolutions, recompositions. La doctrine du
Circulus selon Pierre Leroux et Victor Hugo. La création évolutive comme
palingénésie
Mort et survivance : le travail du deuil. La mort de l'autre m'arrive à moi.
Novalis et la mort de Sophie ; l'expérience de la mort, du Journal aux Hymnes
à la nuit. Célébration de la mort comme accomplissement, initiation.
L'artiste d'immortalité et l'idéalisme magique
Fascination de la nuit. La nuit fait le plein des significations ; nocturnes
romantiques. Jean-Paul : la vision du Christ mort. Nuit de l'absence du sens
et nuit de la présence. Lumière solaire ; irradiation lunaire
Défense et illustration du rêve. Le rêve entre la veille et la totale nuit.
Retour à l'organisme total (Ritter). On ne revient pas du rêve profond.
Confins du sommeil, entre la vie et la mort. La vraie vie est absente. Jour
nocturne et nuit diurne
Schelling et la mort de Caroline. Conversion de l'absence en présence. Les
âges du monde. La mort individuelle résorbée dans la liturgie cosmique.
Immortalité personnelle ou impersonnelle. Nerval, commentateur de
Goethe, et la question de la survivance. Le rêve, seconde vie. Aurélia, dérive
onirique, odyssée initiatique
Victor Hugo et la mort de Léopoldine. Conversion au spiritisme et
vocation prophétique. Destinée des âmes et légende du genre humain. La
Bouche d'Ombre : tout est plein d'âmes. Satan sera sauvé
Michelet et la mort de Madame Dumesnil ; une embryologie générale en
progression vers le haut. Biologie et histoire. Hymne à la vie. Auguste Comte
et Clotilde. Du Cours au Système de politique positive. Clotilde sur les autels . .
Chez les philosophes de la nature, l'évolution créatrice développe une
dynamique ascensionnelle des formes vivantes. Vers le surhomme de
l'avenir. Spiritualisme génétique de Schubert. L'existence à venir au cœur de
la présente. La forme humaine nouveau départ dans la création
La contre-offensive des anges depuis Swedenborg. Angélologie et anthro­
pologie. La mort, réintégration à la vie tellurique. Schubert intègre
l'anthropologie à la cosmologie ascensionnelle. L'univers expose le mystère
de Dieu. Carus : parcours de la conscience entre le fini et l'infini de
l'inconscient divin
L'eschatologie de la conscience selon Fechner et sa doctrine de la
survivance. La mort est une maladie de passage, conduisant à la pleine
conscience dans l'au-delà. Croissance de la vie dans l'humanité vers le
171
174
178
182
185
188
192
196
198
200
698
TABLE DES MATIÈRES
triomphe du bien. Les anges planétaires. Le spiritisme, communication entre
204
les mondes. Esprits et visions
CHAPITRE III : L'ANDROGYNE
Privilège de la conscience claire dans la tradition philosophique. Pour les
romantiques, la rationalité est un îlot dans l'immensité du réel. La conscience
est marginale par rapport à l'inconscient. La vérité incommensurable avec le
discours de raison. Fragment, communication indirecte
Le savoir mythique, justification du rapport au monde, chiffre des
profondeurs. Révélation du sens de la vie. L'androgyne, homme-femme
dissocié à l'origine. L'insuffisance d'être, nostalgie et désir. Réhabilitation de
l'amour
Le romantisme prend au sérieux amour et sexualité. Schopenhauer :
métaphysique de l'amour sexuel. Masculin et féminine reliés à la polarité
cosmique. Schubert : célébration du désir. L'attraction des complémen­
taires, moteur de la vie
L'androgyne : le couple est l'unité humaine. Platon et la Genèse. Les
commentaires du Zohar. Tradition de la Cabale au romantisme, par
Reuchlin, Paracelse, Boehme. Premier et second Adam, Eve et Sophia. Les
deux chutes. Noces mystiques et sexualité humaine. Baader cabaliste
Mâle et femelle dans la création cosmique. Eckartshausen : terra virginea.
Gorres : l'hermaphrodisme sommet de la vie organique. J. W. Ritter et
l'alchimie. La différenciation sexuelle s'applique au Cosmos entier. Balzac :
Seraphitus-Seraphita
Le paradigme de l'androgyne chez Jean Reynaud et dans le saintsimonisme ; le Dieu père et mère. Le féminisme romantique présuppose une
ontologie sexuée. Guillaume Postel et le Messie femelle. L'archétype
mythique de l'androgyne source d'intelligibilité. Ombre et lumière dans la
vérité comme mystère. L'être n'est pas transparent à la conscience
210
212
215
217
222
224
CHAPITRE IV : GANGLIONNAIRE ET CÉRÉBRO-SPINAL
La conscience est une composante du phénomène humain total. Présence
au monde n'est pas image du monde. Perception extérieure et régulations
internes. Le sens intime. Fechner : les plantes ont une conscience, en
l'absence de système nerveux ; elles présentent une unité fonctionnelle.
Degrés de conscience
Conscience, vie et coordination des fonctions. Retombées végétatives de la
conscience. Sympathique, parasympathique, système ganglionnaire. Primat
du ganglionnaire selon Schubert. Le système romantique, terroir neurobiolo­
gique opposé à la prédominance du système cérébo-spinal au XVIIIe siècle . . .
La cénesthésie de Reil. Biran entre l'introversion et l'extraversion.
Coalescence du sens. L'aliénation baconienne, fuite en avant dans l'espace du
dehors. La conscience romantique ne se laisse pas réduire à la raison. Retour
du refoulé. Opposition polaire des deux systèmes nerveux. La femme
ganglionnaire
Opposition et compatibilité anthropologique des systèmes dans la genèse
des espèces et des individus. Ontogenèse et phylogenèse. Le domaine
végétatif englobe l'inconscient, le sommeil, les instincts. La prédominance
cérébro-spinale n'est pas la règle, mais l'exception. Vers l'anthropologie
contemporaine
Microcosme et macrocosme : lumière et pesanteur (Schelling) en rapport
avec la polarité des sexes. Magnétisme animal et magnétisme cosmique.
Sensibilité tellurique. Loi du jour et passion de la nuit. Volontaire et
involontaire. La conscience intellectuelle est un couronnement
228
230
233
236
238
TABLE DES MATIÈRES
Les deux pôles culturels : ordre émotif et ordre discursif ; espace vital et
univers du discours. L'ordre ganglionnaire est la dimension de l'incarnation.
Carus : les fonctions organiques et la Psyché. Rythmes organiques et
pulsations cosmiques. Restaurer la sensibilité cosmique
Burdach : le couple magnétique androgyne. Hufeland : la sympathie
comme sens d'intégration cosmique et communautaire, lien du Tout.
L'aliénation intellectualiste, consécration de la Chute. Schubert : célébration
de l'intelligibilité nocturne. L'harmonie originaire et sa disjonction
Les Idéologues hostiles à la fascination de l'obscur : D. de Tracy
699
240
242
245
CHAPITRE V : LA MÉDECINE ROMANTIQUE
Méconnaissance de la médecine romantique germanique. Une médecine de
la totalité ; l'organisme au lieu du système. Le champ unitaire de l'intelligibi­
lité selon Michelet. Le corps et l'esprit non dissociables
Philosophes et médecins ; une anthropologie médicale intégrée au Cosmos.
Hahnemann et l'homéopathie. La médecine est une théorie et une pratique
de l'incarnation. Science de synthèse et synthèse de sciences
La Faculté de médecine dans l'Université. France-Allemagne. De Kant à
Schelling. La science de l'organisme, foyer du savoir global. Schelling contre
Kant. Une science générale de la nature organique
L'organisme de Stahl et l'irritabilité de Haller. Sthénie et asthénie selon John
Brown. Novalis disciple de Brown. Physiologie mathématique. La critique
deBrown
...
Schelling critique de Brown, promoteur d'une « médecine supérieure » a
priori. Sensibilité et irritabilité. Les influences à l'œuvre dans l'organisme du
monde. Pour une réforme des études médicales. Prototype (Urbild) de
l'organisme
L'œuvre de Burdach : panspiritualisme de l'organisme universel et
physiologie du microcosme. Ringseis contre le matérialisme des Lumières.
Médecine et révélation; l'organisme comme corps mystique. La science
exacte doit céder le pas à la divination. Thérapeutique médicale et cure
d'âme. L'organisme n'est pas un espace galiléen. Santé édénique et
dégradation cosmique. Unité menacée
Kieser : System des Tellurismus ; polarité du cérébral et du végétatif.
Médecine romantique de la personne. Dignité ontologique de la maladie
comme initiation. Pas de maladie strictement organique. Respect de la forme
humaine
Médecine supérieure de l'avenir selon Novalis. Médecin-magicien. Santé
et salut, maladie et péché. Maîtrise du corps : l'homme doit être son propre
médecin. Maladie, échappement au contrôle. Thaumaturgie : médecin et
malade ne font qu'un. Mort comme initiation et guérison
Positivité de la mort comme alliance avec la nature. Justinus Kerner.
Inconscient et magnétisme. Mesmer. Avènement de la psychothérapie. Rôle
de « l'imagination » et de la foi. Baader : le médecin et le prêtre. Guérison et
cure. Maladie et péché. La santé est la transparence du corps à l'âme
Ritter : la santé parfaite serait la mort. La santé comme valeur, risque ou
régression. Le processus morbide comme organisme parasite. Lutte avec
l'ange comme épreuve de vérité, initiation. Autothérapie. Le malade fait sa
maladie et sa guérison. L'obstacle peut être un tremplin
De la pathologie à la « grande santé ». Sublimation de la maladie. Claudel :
les invités à l'attention. Nietzsche : par la maladie vers la raison
Anthropologie et sociologie pathologiques. Une médecine des significa­
tions. La maladie en première personne et en troisième. La maladie comme
expérience métaphysique. Le contexte social et culturel de la phtisie ou de la
folie. L'époque comme genre de vie et genre de mort
247
250
252
254
257
261
266
268
272
277
280
282
700
TABLE DES MATIÈRES
Défi pathologique et adaptation vitale. Modèles romantiques de la
maladie. Style romantique de la maladie, de l'amour ou de l'argent. La
signification n'est pas le beurre sur la tartine. Science positive et mythologie
de la maladie. Il y a toujours des guérisseurs. La mort de Byron, science et
285
mythe
La médecine de la personne souligne le fait primordial de l'incarnation. Le
malade fait sa maladie. Exemple du magnétisme animal. Mesmer. Le fluide
magnétique et la dualité matière-esprit. Influences cosmiques et parapsycho­
288
logie
Le romantisme a ouvert les portes de l'inconscient. Carus : la réalité
humaine entre le supra-conscient et l'infra-conscient. Le règne de l'involon­
taire. Conflits, psychosomatique. Parasitisme, dissociations. L'aliénation
mentale n'est pas un non-sens. Avènement de la psycho-pathologie. Le
290
malade mental comme sujet
Pas de romantisme médical en France. Le médecin de campagne selon
Balzac. Funérailles de Broussais. Le cas Koreff. Napoléon contre la
médecine scientifique. Les oracles de la médecine moderne vus par Balzac.
Traces de romantisme médical chez les Saint-Simoniens et les Fouriéristes.
293
Ravaisson et la médecine
TROISIÈME PARTIE : HOMO ROMANTICUS
CHAPITRE PREMIER : VÉRITÉ EN CONDITION HUMAINE
La Krisis de Husserl (1935) et la révolution non galiléenne. Le Roman­
tisme ou la fin des illusions. Tour Eiffel, tour de Babel. Faillite des
Lumières, faillite du progrès. L'homme romantique et le mauvais côté de
l'histoire. L'homme des Lumières connaît le sens de la marche ; il laisse faire
l'histoire
L'homme romantique, en rupture de conformité, demande l'impossible.
Une anthropologie réactionnelle. Personne déplacée dans le monde révolu­
tionnaire ou dans la civilisation industrielle de masse. A la recherche d'un
nouveau contrat d'établissement. Contact perdu avec l'âme du monde. Pas de
bonheur en gros
Principe de la raison insuffisante. Non-transparence de la conscience.
Sauver le sens de la vie personnelle. Le romantique sait qu'il meurt. La
liberté c'est de se centrer sur soi-même. Le paradis de Dame Tartine et les
romantismes dévoyés. Jouissance et métaphysique
La condition humaine ou la non-intégralité de la vérité. La vérité ne fait
pas cercle autour du sujet pensant. Excentricité du sens. Habitant des confins
de l'Etre. Le sens au-delà des grilles, conscience ouverte. Une vérité au
féminin ; destinée et cœur. L'accusation d'irrationalisme relativisée. Pensée
négative n'est pas nihilisme
Nietzsche, Dostoïevski et l'absence du sens. Oubli et restauration de
l'Etre. Le danseur de corde sur l'Ungrund. Mais pas d'isolement radical.
Je, Tu, Nous au sein d'une intelligibilité organiciste, fondement d'un
intelligibilité existentielle. Josué contre le Cybernanthrope, une thérapeu­
tique de choc
La vérité de l'homme n'est pas la vérité de Dieu. La force de gravitation
spirituelle cloue au sol le vivant humain au sein de la maternelle totalité du
monde. La condition humaine est le point d'engendrement de la vérité.
Goethe : l'homme est le plus important des appareils de mesure ; bien des
choses sont vraies qui ne se laissent pas compter
301
304
308
312
316
319
TABLE DES MATIÈRES
Le principe d'analogie. Herder : toute vérité se réfère à l'analogie
humaine. Novalis : le monde de l'homme est maintenu par l'homme. SaintMartin : expliquer les choses par l'homme. Toutes sciences sont sciences de
l'homme. Nouvel humanisme
701
322
CHAPITRE II : IMAGINATION — MAGIE
Le romantisme, reconquête de la liberté. Redécouverte de l'imagination
créatrice. Tradition de l'imagination-magie : Paracelse, Boehme. Incarnation
des puissances plastiques de l'âme. Confins du songe. Keats : sainte vérité de
l'imagination. Le rêve d'Adam. Les visions de Blake ; le monde de l'éternité.
Coleridge, néoplatonisme et Naturphilosophie
Bildungskraft et Einbildungskraft, Phancasie, Baader. Imaginatio, Procreatio, Generatio, Visio. Un monisme de l'incarnation dans le sillage de
l'évolution créatrice. Jean-Paul : la magie naturelle de l'imagination suscite
un art poétique ; l'imagination batteuse d'or
L'univers imaginaire de Gérard de Nerval ; éloge de la folie ; ce qu'on
invente est vrai. Priorité du songe selon Hugo. Baudelaire : le gouvernement
de l'imagination dans la dynamique spirituelle. Kosmetische Kraft (JeanPaul). Maurice de Guérin : l'imagination correspond à la puissance motrice
de la vie personnelle dans son établissement cosmique ; systole et diastole. Le
sens de la terre
Novalis contre les cloisonnements de la psychologie; l'imagination, sens
merveilleux ; la nature pétrifiée par enchantement. La physique est la
doctrine de l'imagination ; alchimie du sens. André Breton : l'image est ce
qui tend à devenir réel. Surréalisme et romantisme
L'idéalisme magique, selon Novalis, dérivé de l'idéalisme premier de
Dieu. Manipulation des significations, transmutations. Toute expérience
est magie. Merveilleux et fantastique. Le Màrchen, anthropologie et cos­
mologie. Vision et prophétie, présence au monde. Notre histoire sainte
est un Màrchen. La fantastique. Rêves nocturnes et rêves éveillés dans le
romantisme
v
Reconquête du sens. Frédéric Schlegel : la nouvelle religion doit être magie ;
mais le créateur humain demeure créateur au sein d'un espace de présence.
L'existence humaine en transition dans le sillage d'une philosophie de la vie . .
Schelling : la philosophie de l'identité, esprit et nature. L'Urphànomen de
la vie associe conscient et inconscient. Frédéric Schlegel : le Cours de 1828.
Philosophie de la vie et philosophie divine, science de la science. L'arbre de
vie contre la tentation physicaliste. Présupposé commun du romantisme . . .
L'approche romantique de la vie a le privilège de l'humilité. Une pensée en
condition humaine. Dilthey : Kulturphilosoph et philosophe de la vie.
Elucidation de l'expérience vécue, Erlebnis, l'idée de Weltanschauung. La
tradition de la philosophie de la vie, des phénoménologues à Bergson
L'homme romantique n'est pas mort
II. LE SAVOIR ROMANTIQUE DE LA NATURE
INTRODUCTION : LA NATURPHILOSOPHIE, RESTAURATION D'UNE SCIENCE TO­
TALE
Le concept germanique de Naturphilosophie, expression privilégiée du
romantisme allemand, n'a pas d'équivalent anglais ou français. Les romantismes non germaniques, privés de domaine scientifique, romantismes
325
330
333
337
340
345
347
353
356
702
TABLE DES MATIÈRES
incomplets. Le romantisme est un savoir du monde. Faut-il réhabiliter la
Naturphilosophie ?
359
L'histoire des sciences ne peut se contenter de suivre à la trace la seule
vérité vraie. Humanité du cannibalisme. Sciences et savants romantiques :
Werner, Ritter, penseurs cosmiques. Alexandre de Humboldt. Connaissance
de l'œil. La Naturphilosophie maintient l'unité de la matière et de l'esprit, du
visible et de l'invisible. Monisme de la présence au monde
363
L'univers du discours galiléen. Kant : la science réduite à l'obéissance de
l'intelligibilité mathématique ; mouvements de la matière inerte dans
l'espace-temps. Les grilles de la chose en soi. Kant premier des post­
kantiens. Le jeune Schelling; « la physique en grand ». Le début de l'ère
romantique. L'hommage d'Alexandre de Humboldt
370
La Naturphilosophie, mentalité de rupture. Baader à Jacobi : une nouvelle
physique pour une nouvelle métaphysique. Kant est mort. Le modèle
euclido-galiléen définit le monde comme un no man's land. Procès de
l'acosmisme intellectualiste. Goethe et la Farbenlehre. La mystification
physicaliste : les chiens de Pavlov. Epistémologie de la restriction mentale . . 376
Le réel est un. Toute pensée émerge de la confusion vitale. La biologie
cosmique en France ; Ravaisson, Bergson, Teilhard, Merleau-Ponty. Une
pensée en situation de monde. L'idée de l'élucidation totale implique
contradiction. La Naturphilosophie est une méta-physique, une logique de
l'implication et de l'inclusion. La part de la divination
382
PREMIÈRE PARTIE : LES DOCTEURS
CHAPITRE PREMIER : SCHELLING LE FONDATEUR
Studium générale (1803), programme pour une université de plein exercice.
Contre le phénoménisme mécaniste de Newton, en porte à faux sur un abîme
insondable. Pour une science absolue de la Nature. La Naturphilosophie
comme science des sciences. Le Philosophe-Roi de l'Université. La physique
poursuit l'auto-intuition de l'absolu
387
CHAPITRE II : LES PREMIERS ADEPTES
Le groupe de YAthenaeum en quête de la science intégrale. Novalis : toute
science devient poésie. « La vérité totale n'est pas un total de vérités. » La
« physique supérieure, systole et diastole de la vie divine. » Le savant inspiré
Ritter, prototype du savant romantique. Goethe, opérateur de la liturgie de la
physique, et la physique de l'avenir. Une généalogie de la Naturphilosophie.
Un savoir initiatique, science conjointe de l'homme et du monde
La poétique romantique passe par la physique. La physique dans
l'Entretien sur la poésie de Frédéric Schlegel (1798). Novalis : la « fantas­
tique » ou doctrine de l'imagination ; pour une épistémologie de la science à
faire. Physique et poésie selon Baader, Ritter, Herder. Alexandre de
Humboldt : la Nature comme totalité. C. G. Carus : aux limites d'une
théosophie
Le savant romantique. Kielmeyer vu par Ritter. Misère et grandeur de
Ritter. Démesure du créateur. Totalité et fragment. Le génie romantique,
impatience brève. Le Witz,épiphanie de la vérité
399
404
410
TABLE DES MATIÈRES
703
CHAPITRE III : GOETHE, HERDER ET LA NATURPHILOSOPHIE
Réserves à propos de Steffens. La relation de Goethe avec Schelling. La
contemplation de la nature comme intuition de valeur. Le sage de Weimar
garde une position indépendante par rapport à la biologie romantique
Mais la Naturphilosophie est inconcevable en dehors des influences de
Goethe et de Herder, restaurateurs ou instaurateurs d'une vérité cosmique.
Les Ideen de Herder assurent la jonction entre philosophie de la nature et
philosophie de la culture. La science au service d'une apologétique nouvelle.
La divinité du Tout. Herder rétablit le paradigme du Cosmos. Monde
physique et monde spirituel. Herder rompt avec Kant
Monisme épistémologique, dynamisme, organicisme universel de Herder.
Odyssée de la vie dans les espèces jusqu'à l'homme. Célébration de la
création évolutive en progression vers un règne transhumain. L'histoire du
salut incarnée dans la cosmologie. Un autre Discours sur l'histoire universelle.
Epopée de la force vitale. Urkraft. Herder met en place le cadre de la
Naturphilosophie
Goethe, homme de science, théoricien de première main. Goethe avec
Herder à Strasbourg (1770-1771) ; incompatibilité d'humeur avec le matéria­
lisme français. Le sentiment de la nature précède la science de la nature.
L'Hymne à la Nature de 1783, et le thème de la création permanente à travers
le renouvellement des formes
Polarité, intensification, métamorphoses. L'Un et le Tout, l'Ame du
Monde. Dévotion pour le Dieu de la nature. Naturalisation de la divinité et
divinisation de la nature. L'agnosticisme de Goethe et la pensée négative . . .
La méthodologie de Goethe et l'analogie cosmique. Goethe Augenmensch,
auteur de la Farbenlehre. Le voyage en Italie (1786-1788) et la pensée de la
morphologie. h'Urpflanze et ses métamorphoses. Urphaenomen et genèse des
formes vivantes
Ostéologie et anatomie comparée. Dynamisme ascensionnel de la nature
dans la procession des formes vivantes. Goethe et les théoriciens de
l'évolution. L'œuvre de Goethe contient le romantisme. Goethe et A. de
Humboldt
L'histoire de la vision du monde selon A. de Humboldt ; les horizons
culturels se renouvellent d'âge en âge. Le rapport au monde romantique
comme Zeitgeist, mutualité des significations. Les origines de l'ostéologie
comparée de Goethe (1795). Les signes des temps préalables à la formulation
par Schelling des principes de la Naturphilosophie (1797 et suiv.)
Schelling entre Fichte et Goethe. Goethe et Schelling, histoire d'une
désillusion. Schelling après la Naturphilosophie
415
419
424
430
435
439
445
450
455
CHAPITRE IV : LA CONSTRUCTION THÉORIQUE DE SCHELLING
La première alliance de l'homme et du monde ou l'état de nature de la
philosophie. Filière ascensionnelle de la création. La création ne s'achève pas
avec l'homme. Identité de la nature et de l'esprit. La nature s'éveille à ellemême dans la pensée de l'homme. Vers l'unité absolue transphénoménale. . . 459
La part de l'expérience : a priori et a posteriori. Priorité ontologique du tout
sur les parties. Impatience épistémologique de la Naturphilosophie ; l'inten­
dance suivra. Le spinozisme de la physique : nalura naturans et natura
naturata. Retard épistémologique de la seconde sur la première. Entre la
productivité et le produit. Suivre la création à la trace. Vers une eschatologie
de l'épistémologie ; mais on ne peut négliger la science qui se fait
464
Déduction de la Nature. Le schéma kantien de la finalité du Tout.
Animation interne de l'organisme universel. La logique s'incarne dans la
physique. Nouvelle rhétorique de la science non galiléenne. Décrire la
704
TABLE DES MATIÈRES
promotion des formes de la vie dans le langage de la science actuelle.
Physique et transphysique ; les équivoques du langage
Les essais de construction. Les trois puissances de la Naturphilosophie,
dialectique ascensionnelle de la nature inorganique à la nature organique.
Attraction, répulsion, pesanteur ; magnétisme, électricité, chimisme ; irritabilité, sensibilité, force productive. Logique imaginative et alchimie verbale.
Une mythologie de la science. La philosophie de la Nature de Hegel ne vaut
pas mieux que celle de Schelling
La promotion des sciences de la nature et de la vie à la fin du XVIIIe siècle.
Un nouveau matériel explicatif ; l'histoire naturelle devient science naturelle.
Synthèse prématurée. Echange de modèles entre la science et la philosophie.
La chimie quantitative et la théorie atomique, nouvelle Cabale. Analyse et
synthèse. Vers la chimie organique. Respiration, combustion. Théorie de
l'électricité. Un nouvel imaginaire prend son essor à partir des nouveaux
concepts. Humboldt : les saturnales de la pensée abstraite
469
I
.
i
'
i
I
474
481
'
•,
(
I
I
DEUXIÈME PARTIE : LES THÈSES
I
CHAPITRE PREMIER : BIOLOGIE
Physiologie, Zoonomie, Organomie. Le néologisme Biologie : en Ailemagne K. F. Burdach (1800). En France Xavier Bichat (1801), Lamarck
(1802). Treviranus (1802). Un nom nouveau pour la nouvelle science de la vie
dans son ensemble (Wissenschaft vont Leben ou Philosophie zoologique).
Différence des contextes culturels en France et en Allemagne
489
Lamarck, dans la tradition de l'âge des Lumières ; le transformisme part
d'un minimum vital, la biologie romantique d'un maximum. Finalisme et
spiritualisme romantiques. Troxler : la biologie est une biosophie
493
CHAPITRE II : LEBENSKRAFT — FORCE VITALE
Du panvitalisme primitif à la physique des anciens, théorie de la nature
vivante. La révolution mécaniste dévitalise le monde matériel. Traditions de
l'animisme et du vitalisme, de Stahl à Montpellier. L'organisme. La
physiologie de Haller : de la tonicité à l'irritabilité
500
Le vitalisme romantique fait commencer la vie avant la conscience. La
médecine entre le spasme et l'atonie. John Brown et les oscillations de la force
vitale ; troubles sthéniques et asthéniques. L'opium romantique et la vogue
du brownisme. Novalis et Brown
506
Agnosticisme ou gnosticisme de la force vitale. Ame et Force vitale selon
Fritz Medicus (1774). Une problématique des phénomènes vitaux. Le
discours de Kielmeyer (1793), esquisse d'une biologie générale, combinatoire
des forces de la vie; les lois de Kielmeyer et l'économie interne des
organismes. Un nouveau modèle épistémologique
512
Le mémoire de Reil (1795). Entre scientisme et mysticisme, une phénoménologie des manifestations de la force vitale. Reil et Cabanis. L'articulation
du physique, de l'organique et du mental
518
Magnétisme et électricité, nouvelle ressource épistémologique. Tradition
de l'aimant dans la science, occulte ou non. L'attraction selon William
Gilbert (1600). La philosophie magnétique des forces attractives (Kircher,
1643), aux confins du physique et du mental : sympathies, affinités, possédés
et convulsionnaires
522
Le magnétisme religieux : l'affaire Gassner (1775). Mesmer et le magné-
'
!
|
!
.
j
i
1
i
I
'
v
i
|
I
,
1
!
TABLE DES MATIÈRES
705
tisme animal. Mesmer à Paris, ses succès et sa condamnation (1785).
Récupération de l'agnostique thaumaturge Mesmer par le Romantisme et la
Naturphilosophie
527
Le magnétisme, support cosmique de l'harmonie universelle. Mesmer est
l'un des fondateurs de la psychothérapie. Domaine romantique du rêve, de
l'hypnose, des télépathies, hallucinations, somnambulisme. Une phénomé­
nologie des dérèglements de la force vitale
534
L'électricité depuis Otto de Guericke (1663). Galvani : électricité et
dynamisme vital (1791). Ritter (1798) : galvanisme universel, électricité
animale. Conversion électrique de la Naturphilosophie. La synthèse des
dynamismes chimique, magnétique et électrique; une philosophie univer­
selle
537
Magnétisme vital et âme du monde ; le magnétisme extrapolé en analogie
cosmique. Une intelligibilité immanente à l'univers, coalescence de la
matière et de l'esprit. Ritter et Novalis, poète et physicien, même langage. Le
galvanisme dans l'Encyclopédie deNovalis
541
Vers l'électro-magnétisme : Oersted. Philosophie de la nature et science de
la nature. La spécificité de la vie, mobilisme universel : Carus, Schleiermacher; la Philosophie de la Vie de Frédéric Schlegel (1828). Récurrences
diaboliques dans la création divine ; le mal cosmologique
547
Une théocratie de la science : la théobiologie de Schlegel. La philosophie
divine, science à la seconde puissance. Ouverture eschatologique de la
Naturphilosophie chez Baader, Steffens, Carus, Schubert, Ennemoser.
Essence divine de la force vitale. Troxler : de la biologie à la biosophie.
Baader (1826) : solidarité de la science et de la foi. Théocosmomorphisme . . 552
CHAPITRE III : LA LÉGENDE DES ÊTRES
Fondement théologique de l'évolutionnisme romantique. Mise en perspec­
tive historique de l'histoire naturelle. Mobilisation de la création biblique et
temporalisation de la chaîne des êtres. Une épistémologie des confins et zones
de passage entre les genres. Le transformisme au XVIIIe siècle
558
L'anatomie comparée et la doctrine de l'unité du plan de composition.
L'odyssée de la vie dans la nature selon les Ideen de Herder ; généalogie des
règnes de la nature. La perfectibilité comme croissance organique. La série
ascendante des formes. Nature et culture dans un schéma unitaire. Herder et
la science romantique
561
La biologie romantique, nouveau modèle, en rupture de l'intelligibilité
établie. L'imagination libératrice. La nature, hiéroglyphe de la Parole. La
science comme sens de la vie du savant. Autobiographies de savants. La
vérité comme aventure. Les papiers posthumes de Ritter et de Novalis,
histoire immédiate. Fragments : une vérité éclatée
567
Steffens, élève et continuateur de Schelling. Une « physique supérieure »
qui transcende la science empirique. Retrouver l'Urtypus des Totalorganismus
défini par le décret initial de Dieu ; mais l'englobant suprême nous englobe
aussi nous-mêmes dans l'intelligibilité globale et inaccessible, matrice de tout
sens. La Naturphilosophie, connaissance de la connaissance
573
Savoir objectif et intuition visionnaire. Néopythagorisme : les nombres
nombrants et la Cabale romantique. Une mathématique universelle : Oken,
Malfatti. Les chiffres cosmiques rythment les pulsations de l'organisme total.
Les spéculations d'Ennemoser
579
Le Tellurisme de Kieser : cosmologie fondée sur la polarité magnétique.
Continuité d'un règne à l'autre. La géognosie romantique (Werner) et la Vie
de la Terre (Steffens). Carus : Lettres sur la vie de la Terre (1841).
Panvitalisme d'Oken ; géobiologie de Ritter : la Terre est un homme.
G. H. Schubert : les minéraux associés à l'histoire de la vie, inscriptions
premières de la vie
586
706
TABLE DES MATIÈRES
Prolongements contemporains de la philosophie de la nature. Savoir et
croyance
594
CHAPITRE IV : CANTIQUE DES DEGRÉS
De la géognosie à l'anthropologie, la procession des êtres. G. H. von
Schubert : histoire de la nature et histoire de l'homme. Les puissances
cosmiques, dimensions de la présence divine. Oken : actualisation physique
de Dieu dans l'univers. Métaphysique comme métabiologie. L'Ether,
matière, corps de Dieu, présence sacramentelle. Radicalisation cosmique de
l'Incarnation. L'homme, exposant de la création totale
De l'ordre tellurgique aux premières formes de la vie, confins du minéral
et de l'organique. Métamorphose. Les fermentations et moisissures. Franz
Unger : exanthèmes et pathologie végétale (1833). La botanique romantique
et le côté nocturne de la science. Mousses, champignons, éponges
Eschenmayer (1832) : une biologie générale de structure ternaire, l'homme
au sommet. La forme humaine comme prototype. Dynamique ascensionnelle
de la vie. L'imaginaire romantique à l'œuvre. Pas d'histoire de la vérité, ni
des vérités. Coalescence du vrai et du faux. Schubert : la vie ne cesse de
naître. Corpuscule vital et théorie cellulaire
Récurrences goethéennes. Plénitude esthético-religieuse du savoir. La
« physique supérieure » et les faits positifs. Oken : une épopée de la création
évolutive. Le mucus marin et YUrschleim originaire. Morphologie cosmique
comparée ; la plante et l'animal. Métabolisme des éléments, selon Steffens, à
travers les règnes delanature
Mythique sexuelle du Cosmos : Ritter, Schubert. Réverbérations symbo­
liques des significations. Symétries et compensations. Epanouissement
progressif du sens dans la hiérarchie des vivants, jusqu'à la forme humaine et
au-delà. Biosophie et théosophie
596
600
605
611
615
TROISIÈME PARTIE: LES ÉPIGONES
CHAPITRE PREMIER : MICHELET ET LA BIOLOGIE ROMANTIQUE
L'opposition massive du vrai et du faux ne s'applique pas à la science
vivante. La Naturphilosophie n'a pas étouffé la biologie allemande. Le
domaine français : Lamarck, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire
621
Michelet, Naturphilosoph méconnu. Les livres de nature ne sont pas des
accidents de parcours. Bible de l'Humanité et Bible de la Nature, la
dimension historique. Michelet et Herder. Sciences de la nature et sciences
de Dieu. Une apologétique providentialiste, antimécaniste. Oraison funèbre
de Broussais. Culture biologique et alliances de Michelet
624
Mort de M"* Dumesnil (1842). Survie, palingénésie dans le transformisme
romantique. Embryologie et métamorphoses, transfiguration. Le Muséum,
légende des millénaires ; hommage à Lamarck. Interconnection de l'histoire
naturelle et de l'histoire historienne
629
Sympathie universelle ; épistémologie unitive. L'heureuse alternance entre
l'histoire et la nature. Microcosme et macrocosme. Analogie organique de la
mer. Physiologie de la terre. Michelet et la géobiologie de Steffens.
Panvitalisme et panpsychisme de Michelet. La Nature est la forme de la vie
divine
634
Sacralité de la vie, de l'archéologie à l'eschatologie. Michelet et la sexualité.
TABLE DES MATIÈRES
La mer de lait et la mucosité universelle, le protoplasme. La Mer, évangile
naturiste ; nativité du hareng ; la mer, lieu de l'invention de la vie
Charité cosmique de Michelet ; respect de la vie et son fondement
ontologique. Unité et identité du Tout. Monisme. La philosophie de la
nature n'est pas une religion de la nature
707
639
643
CHAPITRE II : LA BIOLOGIE ROMANTIQUE APRÈS LE ROMANTISME
La réaction positiviste et scientiste aux excès de la Naturphilosophie.
Survivance du finalisme et de l'animisme romantiques au milieu du
xix5 siècle
Totalisme de Johannes Miiller, « prêtre de la Nature ». Le vitalisme
inductif de Claude Bernard, l'autonomie du vivant, le milieu intérieur.
Irréductibilité de la vie
Hermann Lotze : la finalité organique (1843). Les parties et le Tout.
L'empirisme fait obstacle à une physiologie vraiment philosophique. Retour
aux sources du romantisme : Mikrokosmus (1856-1864), synthèse néoherdérienne. L'Ame du Monde. Permanence de l'organicisme
Origines de la psychologie dite scientifique. La loi de Weber (1851).
Fechner et la psycho-physique (1860). Fechner, Naturphilosoph, théoricien
d'un monisme animiste ; la loi de Weber, expression d'un mathématisme
cosmique. Tout est plein d'âme. La science de la Nature régénère le
christianisme
Wundt, disciple respectueux de Fechner. Anthropologie et Volkeipsyckologie chez Wundt, étude du Zeitgeist dans la vie des peuples. La biologie
romantique ne s'est pas perdue dans les sables du désert scientiste;
prolongements
ÉPILOGUE : APOLOGIE POUR LA NATURPHILOSOPHIE
646
648
653
657
663
669
Téléchargement