Georges Gusdorf Le romantisme Tome II L'homme et la nature y l i PAYOT TABLE DES MATIÈRES I. L'HOMME ROMANTIQUE PREMIÈRE PARTIE : VALEURS, ÉTATS D'ÂME CHAPITRE PREMIER : LES ANTÉCÉDENTS Le Moi romantique, centre et enjeu de l'existence. Les étapes du Moi dans la culture d'Occident depuis la culture antique. Renaissance, Réformation, Classicisme ontologico-cartésien. Usure des absolus et dépérissement de l'ontologie. Dissolution du sujet : Locke. La statue de Condillac. Hume : une anthropologie de l'impersonnalité ; « Je n'existe pas » L'âge des Lumières tente de réduire l'homme à la raison. Vers l'universa­ lité dans l'uniformité. Axiomatisation de l'espace mental. Diminution capitale de l'individualité. Neutralisation du langage. Le citoyen du monde. L'humanité n'est qu'un univers du discours. L'ordre galiléen, espace de sécurité ; négation de la mort 7 11 CHAPITRE II : L'IDENTITÉ ROMANTIQUE Le Moi romantique du XVIIIe siècle : de Shaftesbury au Siurm und Drang. Sensibilité contre sensorialité. L'inversion des priorités. Fr. Schlegel : un contrepoids spirituel à la Révolution. Le Moi, point médian de la culture. L'ordre neurobiologique dans l'homme conditionne l'ordre du monde. Présence de la rose et langage des fleurs. Le sujet sans substance des Lumières et sa pathologie Le Moi de Rousseau comme présence. Le Je transcendantal de Kant, sujet sans substance, degré zéro de la vie personnelle. Biran : qu'est-ce que le moi? Conversion de Biran. Présence réelle de la substance. Un Colomb métaphysicien pour explorer l'espace du dedans. Ligne de rupture avec les Lumières. L'identité du Moi est un secret Maurice de Guérin contre Locke. Le point origine de la personnalité, donation ontologique. Le sentiment de l'existence. « Cénesthésie ». Les confins de l'esprit et du corps. Réhabilitation de l'ordre émotionnel et affectif. Le Moi comme fondement et point d'appui. De la psychologie à l'ontologie Schelling : l'ouverture de la conscience sur la surréalité de l'être. Du je transcendantal au moi ontologique par l'intuition intellectuelle. L'anonymat de Descartes. Novalis : misère de la psychologie. Vers la matrice du sens ... 16 20 24 28 694 TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE III : INTERMITTENCES ET CONTRADICTIONS Le moi restauré revendique le champ total de la présence au monde. La vertu d'originalité et de différence. Richter : « Je suis un moi. » Jacobi : une durée sans fin, infinité et finitude. La réalité humaine transcende l'intelligibi­ lité Incarnation dans l'histoire et incarnation dans la nature. Conscience comme émergence, espace des confins. Pas de critère unique de la vérité. Révélation de l'infini dans le fini ; vérité comme éclatement et signe de contradiction opposée au classicisme de l'harmonie Perfection dans la finitude opposée à contradiction et démesure. Les objecteurs de conscience à W. Meister. Le vœu de non parvenir. Les romantiques vieillissent mal. Plutôt mourir jeune ou s'absenter dans la folie. Le signe de l'échec. Pour une échelle graduée des romantiques. La vie et l'œuvre. Les Professeurs Typologie du moi romantique. Frédéric Schlegel, génie irrégulier et protéiforme. Tensions et contradictions. Une logique non aristotélicienne. Dandysme et pureté, satanisme et sainteté. La dénégation comme essence de la liberté. Phosphorescence et polarités, Clemens Brentano, Tieck Une eschatologie de la personnalité. Le mythe remédie à la nontransparence de la conscience. Expériences aux limites et désordre de la composition artistique ; mélange des genres, rhapsodies ; le roman. Màrchen. Incohérence, inconsistance esthétique, psychologique, sociale. Paradis, chaos, jeu. Le stade esthétique selon Kierkegaard et l'homme du divertisse­ ment. Don Juan et le Juif errant. Le cœur à rien. Fascination du religieux. . . 32 35 38 42 45 CHAPITRE IV : QUÊTE DU CENTRE ET ANTHROPOLOGIE NÉGATIVE F. Schlegel : « est artiste celui qui a son centre en soi-même. » Foyer des significations. Thème mystique du Centre chez Boehme. Médiateur. Excen­ tricité et quête du centre dans la Lucinde. Fusion des centres, l'amour; participation La quête du centre comme second mouvement, nostalgie de plénitude. L'instant, l'infini. Recentrement ontologique du moi et du monde. Le centre et la sphère en réciprocité d'être. Consubstantialité du moi et du non-moi. L'individu comme lieu d'irradiation du monde; le principe romantique d'individuation Une anthropologie négative corrélative de la théologie négative. Le Moi inidentifiable. Principe de raison insuffisante. Néant positif (Ungrund) au fondement de la personnalité. Faux procès du romantisme comme nihilisme. Le Gesamikunstwerk ou la plénitude du sens. Projet du chef-d'œuvre absolu. La confrontation avec l'infini est une initiation 52 56 60 CHAPITRE V : PENSÉE DE LA VIE ET PENTE DE LA RÊVERIE L'univers rationaliste exposé more geometrico. La pensée romantique veut être un savoir vivant de la vie. Fr. Schlegel. Remonter en deçà de la dissociation du moi et du non-moi. La révolution non galiléenne et la priorité de la biologie. Bichat et le primat de la physiologie. Evolution créatrice .... Illimitation de la conscience. La pente de la rêverie. Les vacances de l'esprit. Libération de l'authenticité refoulée. Régression aux origines. Amiel. Désimplication de la conscience rêveuse. Guérin : retour aux ori­ gines vitales. Mais le moi conserve son identité ; coalescence avec l'univers, non pas dissolution. Amiel : le milieu de la conscience est inconscient. Le pôle négatif Hugo sur le promontoire du songe. Expériences aux limites. Amiel : 66 70 TABLE DES MATIÈRES Dépouillement et plénitude. Contre la dissociation de l'humanité et de la vérité. La vérité romantique consubstantielle à l'expérience. La rêverie libère l'komo humanus. La conscience romantique en état d'apesanteur. Epiphanie de la surréalité du monde. Coalescence de la conscience et du monde. La vérité fait corps avec la réalité 695 73 CHAPITRE VI : GEMÙT, STIMMUNG, HARMONIES Gemiit intraduisible en français et peut-être en allemand. Origines mystiques : Eckhart, Boehme. Priorité du Gemiit sur l'entendement. Le « cœur » pascalien, lieu ontologique des valeurs dans l'homme. Animus et anima. Une lettre du Père Enfantin. Primauté de l'amour La vérité se dit aussi au féminin. Michelet : les deux sexes de l'esprit. Fr. Schlegel : l'instinct de la grandeur morale. Schleiermacher : noyau existen­ tiel de la présence au monde. Divination du sens humain. Novalis : le Gemiit dans l'architectonique de la perception. Le monde est Gemiit Slimmung : l'accord dans une acoustique de l'âme (Novalis). Modulations de la vie émotive. Rapports, correspondance, harmonies ont une signification cosmologique. Nombres et proportions dans la musique du réel. Ontologie du sentiment et modes de l'être personnel. Harmonie comme grâce. L'homme impose sa loi au paysage. Consonance et dissonance entre dedans et dehors L'homme est le maître du sens. Sensibilité. Senancour et l'au-delà de la sensation. La météorologie transférée du dehors au dedans ; le journal. La morale sensitive selon Rousseau. Biran et le sentiment de l'existence. Osmose entre dedans et dehors : Biran, Guérin Gemiit selon Novalis. Affinités de l'homme et de la nature selon Madame de Staël. Le lieu de l'enracinement de l'anthropo-cosmo-théologie romanti­ que. Henri d'Ofterdingen. La création du monde selon l'ordre poétique. Idéalisme magique La recherche de l'intégrité perdue. Slimmung comme sens universel : polarité, magnétisme dans la science romantique. Seraphita : l'univers des similitudes. Matière et esprit : l'unité des rapports. L'initiation et le retour à l'harmonie. Egarements de la raison. Pascal : les trois ordres Max Scheler : les a priori émotionnels. L'axiologie et l'expérience spirituelle des valeurs. La littérature de la sensibilité et ses sous-produits. Mystères de la simplicité et du merveilleux. Authenticité du sentiment. La femme médiatrice de la transcendance Occultation rationaliste des valeurs. Le domaine intérieur selon Hemsterhuis : 1' « organe », centre des valeurs. Saint-Martin : l'homme de désir. Gemiit et inversion des priorités chez Novalis La sympathie selon Scheler ; perception du monde comme organisme universel. La visée cosmologique unit sens intime et sens externe. Le foyer ontologique de l'existence ; une raison vitale. L'Encyclopédie de Novalis, plénitude du savoir. Libération du sens ; voyance. Sensibilité cosmique de la voyante de Prevorst. Voyance, poésie, science. Novalis, Baader, affiliation cosmique de l'être humain 78 81 86 90 94 98 102 107 111 CHAPITRE VII : SURABONDANCE DU SENS Pas assez de réalité pour la plénitude du sens. Non-coïncidence de l'espace du dedans et de l'espace du dehors. Le malentendu. Le romantique est un émigré à l'intérieur. La perte du sens est surabondance du sens. De Lamennais à George Sand. Manque de foi ou excès de foi 117 La rose de Condillac, la jonquille d'Oberman, la pervenche de Rousseau, la Fleur bleue de Novalis. Géométrisme morbide et aliénation vitale de l'intellectualisme. Monet et la gare Saint-Lazare 119 696 TABLE DES MATIÈRES Poésie, était second ou premier. Nerval chez les fous : Aurélia. Le Màrchen selon Novalis ; idéalisme magique, transmutation lyrique de l'uni­ vers, mode d'appréhension du réel, musique de l'imaginaire du sens captif. Le naturel et le merveilleux. Le Màrchen est l'art poétique du Romantisme. La Loge invisible ; miracle ; légende dorée 122 « La fantastique » selon Novalis ; imagination créatrice. Pluralité des mondes intérieurs. Le rêve devient monde. Les avenues du fantastique noir débouchent vers l'enfer. E. T. A. Hoffmann, l'ange du bizarre. L'écriture comme exorcisme. Magnétisme de la poésie 127 Un exotisme à l'intérieur du monde. Charles Nodier sur le fantastique, force de libération. L'aveuglement rationnel désenchante l'univers. Le renouveau mythique dans la conscience européenne 132 Rêve, cauchemar. La clef des songes romantiques. Le romantisme est une tentative pour sauver le sens. Heine surnaturaliste. Victor Hugo : Contemplation suprême ; surnaturalisme : « La nature trop loin. » Présence spatiale de la divinité. Intelligibilité de rupture ou rupture de l'intelligibilité 136 1 1 ' . i DEUXIÈME PARTIE : L'ÊTRE INCARNÉ CHAPITRE PREMIER : SITUATION DE L'HOMME DANS LA NATURE : ANTHROPOCOSMOMORPHISME Le romantisme, momisme psychobiologique, rompt avec la tradition qui confère à l'homme une position centrale, exorbitante du droit commun de la nature. L'idéalisme propose une vérité désincarnée, celle du sourd-muetaveugle. La conscience présuppose l'incarnation. Principe de raison insuffi­ sante. L'amour. L'homme est nature de part en part ; il ne domine pas le sens 143 qui le traverse Vérité en première personne : Michelet : mon livre m'a créé ; la France est une personne. Nietzsche : l'histoire est la conscience cosmique. Histoire naturelle intérieure de la terre (Steffens.) Totalorganismus du Cosmos ; l'être humain est un organe de cet organisme. L'histoire doit devenir nature. Sacralisation de la création évolutive. Non pas progrès, mais épanouissement 146 graduel Carus : manifestations de l'Urkraft, force vitale infinie. Communauté des significations de l'univers. Novalis : notre corps est un membre du monde. Ritter : la Terre existe en fonction de l'homme. Oken : le monde a pris forme dans l'homme. Baader : l'homme répétiteur de la divinité ; une mystique de l'incarnation. Réconcilier science et religion. Découvrir la parole de Dieu 149 incarnée dans l'univers Oken : l'homme est Dieu en forme charnelle. L'homme en tête de la procession numérique des êtres. Physiologie cosmique de l'homme. Stef­ fens : l'homme est l'accomplissement du sens de la création. Anthroposophie reliée à une théosophie. Charité cosmique. Vie et métamorphose de la Terre 152 dans l'anthropologie géologique, procession des vivants La conscience humaine, sommation du savoir en expansion cosmique. Histoire naturelle et histoire surnaturelle selon Steffens ; une dynamique eschatologique. Création selon la Genèse et devenir cosmique. Fechner : la Terre mère vivante. Vie spirituelle des plantes. Diversité des âmes dans 157 l'unité de la Création Le romantisme est une lutte pour le sens. Odyssées de l'âme dans la nature : Schubert, Carus. La conscience n'est pas homologue à l'âme. Conscience et inconscient. L'âme peut n'être pas consciente. Loi biogénéti­ que du spirituel. L'âme du monde 160 TABLE DES MATIÈRES 697 L'histoire naturelle est un cantique des degrés. Communauté des vivants. Une mythologie de la nature et de l'homme. Transfiguration de l'histoire naturelle en histoire sainte ; un nouveau symbolisme chrétien. Théocratie de 163 la science ; le Christ cosmique Un nouveau lieu métaphysique. Les sciences de la nature sont des sciences sans la nature. L'approche mythique du savoir. La physique des corps ne s'applique pas aux âmes. La présence spirituelle de l'homme déborde sa présence matérielle. Il faut combler le vide épistémologique béant. Hugo : le surnaturel n'existe pas ; la science n'a pas de limite. Le pire des anthropo166 morphismes est celui qui s'ignore CHAPITRE II : MORT — RÊVE — SURVIVANCE La mort comme dénouement du lien entre organisme et conscience. La mort romantique se rapproche de la vie. Une mort positive. Les grands cimetières sous la lune. Michelet contre l'école de la mort. La mort comme seuil. Suicides romantiques La transition entre la vie et la mort a lieu dans les deux sens. Les intermittences de la conscience pendant la vie. Mourir, dormir. Naissance et mort dans le métabolisme de la création. Oken : relativisation de la mort dans le Weltorganismus ; mutations, dissolutions, recompositions. La doctrine du Circulus selon Pierre Leroux et Victor Hugo. La création évolutive comme palingénésie Mort et survivance : le travail du deuil. La mort de l'autre m'arrive à moi. Novalis et la mort de Sophie ; l'expérience de la mort, du Journal aux Hymnes à la nuit. Célébration de la mort comme accomplissement, initiation. L'artiste d'immortalité et l'idéalisme magique Fascination de la nuit. La nuit fait le plein des significations ; nocturnes romantiques. Jean-Paul : la vision du Christ mort. Nuit de l'absence du sens et nuit de la présence. Lumière solaire ; irradiation lunaire Défense et illustration du rêve. Le rêve entre la veille et la totale nuit. Retour à l'organisme total (Ritter). On ne revient pas du rêve profond. Confins du sommeil, entre la vie et la mort. La vraie vie est absente. Jour nocturne et nuit diurne Schelling et la mort de Caroline. Conversion de l'absence en présence. Les âges du monde. La mort individuelle résorbée dans la liturgie cosmique. Immortalité personnelle ou impersonnelle. Nerval, commentateur de Goethe, et la question de la survivance. Le rêve, seconde vie. Aurélia, dérive onirique, odyssée initiatique Victor Hugo et la mort de Léopoldine. Conversion au spiritisme et vocation prophétique. Destinée des âmes et légende du genre humain. La Bouche d'Ombre : tout est plein d'âmes. Satan sera sauvé Michelet et la mort de Madame Dumesnil ; une embryologie générale en progression vers le haut. Biologie et histoire. Hymne à la vie. Auguste Comte et Clotilde. Du Cours au Système de politique positive. Clotilde sur les autels . . Chez les philosophes de la nature, l'évolution créatrice développe une dynamique ascensionnelle des formes vivantes. Vers le surhomme de l'avenir. Spiritualisme génétique de Schubert. L'existence à venir au cœur de la présente. La forme humaine nouveau départ dans la création La contre-offensive des anges depuis Swedenborg. Angélologie et anthro­ pologie. La mort, réintégration à la vie tellurique. Schubert intègre l'anthropologie à la cosmologie ascensionnelle. L'univers expose le mystère de Dieu. Carus : parcours de la conscience entre le fini et l'infini de l'inconscient divin L'eschatologie de la conscience selon Fechner et sa doctrine de la survivance. La mort est une maladie de passage, conduisant à la pleine conscience dans l'au-delà. Croissance de la vie dans l'humanité vers le 171 174 178 182 185 188 192 196 198 200 698 TABLE DES MATIÈRES triomphe du bien. Les anges planétaires. Le spiritisme, communication entre 204 les mondes. Esprits et visions CHAPITRE III : L'ANDROGYNE Privilège de la conscience claire dans la tradition philosophique. Pour les romantiques, la rationalité est un îlot dans l'immensité du réel. La conscience est marginale par rapport à l'inconscient. La vérité incommensurable avec le discours de raison. Fragment, communication indirecte Le savoir mythique, justification du rapport au monde, chiffre des profondeurs. Révélation du sens de la vie. L'androgyne, homme-femme dissocié à l'origine. L'insuffisance d'être, nostalgie et désir. Réhabilitation de l'amour Le romantisme prend au sérieux amour et sexualité. Schopenhauer : métaphysique de l'amour sexuel. Masculin et féminine reliés à la polarité cosmique. Schubert : célébration du désir. L'attraction des complémen­ taires, moteur de la vie L'androgyne : le couple est l'unité humaine. Platon et la Genèse. Les commentaires du Zohar. Tradition de la Cabale au romantisme, par Reuchlin, Paracelse, Boehme. Premier et second Adam, Eve et Sophia. Les deux chutes. Noces mystiques et sexualité humaine. Baader cabaliste Mâle et femelle dans la création cosmique. Eckartshausen : terra virginea. Gorres : l'hermaphrodisme sommet de la vie organique. J. W. Ritter et l'alchimie. La différenciation sexuelle s'applique au Cosmos entier. Balzac : Seraphitus-Seraphita Le paradigme de l'androgyne chez Jean Reynaud et dans le saintsimonisme ; le Dieu père et mère. Le féminisme romantique présuppose une ontologie sexuée. Guillaume Postel et le Messie femelle. L'archétype mythique de l'androgyne source d'intelligibilité. Ombre et lumière dans la vérité comme mystère. L'être n'est pas transparent à la conscience 210 212 215 217 222 224 CHAPITRE IV : GANGLIONNAIRE ET CÉRÉBRO-SPINAL La conscience est une composante du phénomène humain total. Présence au monde n'est pas image du monde. Perception extérieure et régulations internes. Le sens intime. Fechner : les plantes ont une conscience, en l'absence de système nerveux ; elles présentent une unité fonctionnelle. Degrés de conscience Conscience, vie et coordination des fonctions. Retombées végétatives de la conscience. Sympathique, parasympathique, système ganglionnaire. Primat du ganglionnaire selon Schubert. Le système romantique, terroir neurobiolo­ gique opposé à la prédominance du système cérébo-spinal au XVIIIe siècle . . . La cénesthésie de Reil. Biran entre l'introversion et l'extraversion. Coalescence du sens. L'aliénation baconienne, fuite en avant dans l'espace du dehors. La conscience romantique ne se laisse pas réduire à la raison. Retour du refoulé. Opposition polaire des deux systèmes nerveux. La femme ganglionnaire Opposition et compatibilité anthropologique des systèmes dans la genèse des espèces et des individus. Ontogenèse et phylogenèse. Le domaine végétatif englobe l'inconscient, le sommeil, les instincts. La prédominance cérébro-spinale n'est pas la règle, mais l'exception. Vers l'anthropologie contemporaine Microcosme et macrocosme : lumière et pesanteur (Schelling) en rapport avec la polarité des sexes. Magnétisme animal et magnétisme cosmique. Sensibilité tellurique. Loi du jour et passion de la nuit. Volontaire et involontaire. La conscience intellectuelle est un couronnement 228 230 233 236 238 TABLE DES MATIÈRES Les deux pôles culturels : ordre émotif et ordre discursif ; espace vital et univers du discours. L'ordre ganglionnaire est la dimension de l'incarnation. Carus : les fonctions organiques et la Psyché. Rythmes organiques et pulsations cosmiques. Restaurer la sensibilité cosmique Burdach : le couple magnétique androgyne. Hufeland : la sympathie comme sens d'intégration cosmique et communautaire, lien du Tout. L'aliénation intellectualiste, consécration de la Chute. Schubert : célébration de l'intelligibilité nocturne. L'harmonie originaire et sa disjonction Les Idéologues hostiles à la fascination de l'obscur : D. de Tracy 699 240 242 245 CHAPITRE V : LA MÉDECINE ROMANTIQUE Méconnaissance de la médecine romantique germanique. Une médecine de la totalité ; l'organisme au lieu du système. Le champ unitaire de l'intelligibi­ lité selon Michelet. Le corps et l'esprit non dissociables Philosophes et médecins ; une anthropologie médicale intégrée au Cosmos. Hahnemann et l'homéopathie. La médecine est une théorie et une pratique de l'incarnation. Science de synthèse et synthèse de sciences La Faculté de médecine dans l'Université. France-Allemagne. De Kant à Schelling. La science de l'organisme, foyer du savoir global. Schelling contre Kant. Une science générale de la nature organique L'organisme de Stahl et l'irritabilité de Haller. Sthénie et asthénie selon John Brown. Novalis disciple de Brown. Physiologie mathématique. La critique deBrown ... Schelling critique de Brown, promoteur d'une « médecine supérieure » a priori. Sensibilité et irritabilité. Les influences à l'œuvre dans l'organisme du monde. Pour une réforme des études médicales. Prototype (Urbild) de l'organisme L'œuvre de Burdach : panspiritualisme de l'organisme universel et physiologie du microcosme. Ringseis contre le matérialisme des Lumières. Médecine et révélation; l'organisme comme corps mystique. La science exacte doit céder le pas à la divination. Thérapeutique médicale et cure d'âme. L'organisme n'est pas un espace galiléen. Santé édénique et dégradation cosmique. Unité menacée Kieser : System des Tellurismus ; polarité du cérébral et du végétatif. Médecine romantique de la personne. Dignité ontologique de la maladie comme initiation. Pas de maladie strictement organique. Respect de la forme humaine Médecine supérieure de l'avenir selon Novalis. Médecin-magicien. Santé et salut, maladie et péché. Maîtrise du corps : l'homme doit être son propre médecin. Maladie, échappement au contrôle. Thaumaturgie : médecin et malade ne font qu'un. Mort comme initiation et guérison Positivité de la mort comme alliance avec la nature. Justinus Kerner. Inconscient et magnétisme. Mesmer. Avènement de la psychothérapie. Rôle de « l'imagination » et de la foi. Baader : le médecin et le prêtre. Guérison et cure. Maladie et péché. La santé est la transparence du corps à l'âme Ritter : la santé parfaite serait la mort. La santé comme valeur, risque ou régression. Le processus morbide comme organisme parasite. Lutte avec l'ange comme épreuve de vérité, initiation. Autothérapie. Le malade fait sa maladie et sa guérison. L'obstacle peut être un tremplin De la pathologie à la « grande santé ». Sublimation de la maladie. Claudel : les invités à l'attention. Nietzsche : par la maladie vers la raison Anthropologie et sociologie pathologiques. Une médecine des significa­ tions. La maladie en première personne et en troisième. La maladie comme expérience métaphysique. Le contexte social et culturel de la phtisie ou de la folie. L'époque comme genre de vie et genre de mort 247 250 252 254 257 261 266 268 272 277 280 282 700 TABLE DES MATIÈRES Défi pathologique et adaptation vitale. Modèles romantiques de la maladie. Style romantique de la maladie, de l'amour ou de l'argent. La signification n'est pas le beurre sur la tartine. Science positive et mythologie de la maladie. Il y a toujours des guérisseurs. La mort de Byron, science et 285 mythe La médecine de la personne souligne le fait primordial de l'incarnation. Le malade fait sa maladie. Exemple du magnétisme animal. Mesmer. Le fluide magnétique et la dualité matière-esprit. Influences cosmiques et parapsycho­ 288 logie Le romantisme a ouvert les portes de l'inconscient. Carus : la réalité humaine entre le supra-conscient et l'infra-conscient. Le règne de l'involon­ taire. Conflits, psychosomatique. Parasitisme, dissociations. L'aliénation mentale n'est pas un non-sens. Avènement de la psycho-pathologie. Le 290 malade mental comme sujet Pas de romantisme médical en France. Le médecin de campagne selon Balzac. Funérailles de Broussais. Le cas Koreff. Napoléon contre la médecine scientifique. Les oracles de la médecine moderne vus par Balzac. Traces de romantisme médical chez les Saint-Simoniens et les Fouriéristes. 293 Ravaisson et la médecine TROISIÈME PARTIE : HOMO ROMANTICUS CHAPITRE PREMIER : VÉRITÉ EN CONDITION HUMAINE La Krisis de Husserl (1935) et la révolution non galiléenne. Le Roman­ tisme ou la fin des illusions. Tour Eiffel, tour de Babel. Faillite des Lumières, faillite du progrès. L'homme romantique et le mauvais côté de l'histoire. L'homme des Lumières connaît le sens de la marche ; il laisse faire l'histoire L'homme romantique, en rupture de conformité, demande l'impossible. Une anthropologie réactionnelle. Personne déplacée dans le monde révolu­ tionnaire ou dans la civilisation industrielle de masse. A la recherche d'un nouveau contrat d'établissement. Contact perdu avec l'âme du monde. Pas de bonheur en gros Principe de la raison insuffisante. Non-transparence de la conscience. Sauver le sens de la vie personnelle. Le romantique sait qu'il meurt. La liberté c'est de se centrer sur soi-même. Le paradis de Dame Tartine et les romantismes dévoyés. Jouissance et métaphysique La condition humaine ou la non-intégralité de la vérité. La vérité ne fait pas cercle autour du sujet pensant. Excentricité du sens. Habitant des confins de l'Etre. Le sens au-delà des grilles, conscience ouverte. Une vérité au féminin ; destinée et cœur. L'accusation d'irrationalisme relativisée. Pensée négative n'est pas nihilisme Nietzsche, Dostoïevski et l'absence du sens. Oubli et restauration de l'Etre. Le danseur de corde sur l'Ungrund. Mais pas d'isolement radical. Je, Tu, Nous au sein d'une intelligibilité organiciste, fondement d'un intelligibilité existentielle. Josué contre le Cybernanthrope, une thérapeu­ tique de choc La vérité de l'homme n'est pas la vérité de Dieu. La force de gravitation spirituelle cloue au sol le vivant humain au sein de la maternelle totalité du monde. La condition humaine est le point d'engendrement de la vérité. Goethe : l'homme est le plus important des appareils de mesure ; bien des choses sont vraies qui ne se laissent pas compter 301 304 308 312 316 319 TABLE DES MATIÈRES Le principe d'analogie. Herder : toute vérité se réfère à l'analogie humaine. Novalis : le monde de l'homme est maintenu par l'homme. SaintMartin : expliquer les choses par l'homme. Toutes sciences sont sciences de l'homme. Nouvel humanisme 701 322 CHAPITRE II : IMAGINATION — MAGIE Le romantisme, reconquête de la liberté. Redécouverte de l'imagination créatrice. Tradition de l'imagination-magie : Paracelse, Boehme. Incarnation des puissances plastiques de l'âme. Confins du songe. Keats : sainte vérité de l'imagination. Le rêve d'Adam. Les visions de Blake ; le monde de l'éternité. Coleridge, néoplatonisme et Naturphilosophie Bildungskraft et Einbildungskraft, Phancasie, Baader. Imaginatio, Procreatio, Generatio, Visio. Un monisme de l'incarnation dans le sillage de l'évolution créatrice. Jean-Paul : la magie naturelle de l'imagination suscite un art poétique ; l'imagination batteuse d'or L'univers imaginaire de Gérard de Nerval ; éloge de la folie ; ce qu'on invente est vrai. Priorité du songe selon Hugo. Baudelaire : le gouvernement de l'imagination dans la dynamique spirituelle. Kosmetische Kraft (JeanPaul). Maurice de Guérin : l'imagination correspond à la puissance motrice de la vie personnelle dans son établissement cosmique ; systole et diastole. Le sens de la terre Novalis contre les cloisonnements de la psychologie; l'imagination, sens merveilleux ; la nature pétrifiée par enchantement. La physique est la doctrine de l'imagination ; alchimie du sens. André Breton : l'image est ce qui tend à devenir réel. Surréalisme et romantisme L'idéalisme magique, selon Novalis, dérivé de l'idéalisme premier de Dieu. Manipulation des significations, transmutations. Toute expérience est magie. Merveilleux et fantastique. Le Màrchen, anthropologie et cos­ mologie. Vision et prophétie, présence au monde. Notre histoire sainte est un Màrchen. La fantastique. Rêves nocturnes et rêves éveillés dans le romantisme v Reconquête du sens. Frédéric Schlegel : la nouvelle religion doit être magie ; mais le créateur humain demeure créateur au sein d'un espace de présence. L'existence humaine en transition dans le sillage d'une philosophie de la vie . . Schelling : la philosophie de l'identité, esprit et nature. L'Urphànomen de la vie associe conscient et inconscient. Frédéric Schlegel : le Cours de 1828. Philosophie de la vie et philosophie divine, science de la science. L'arbre de vie contre la tentation physicaliste. Présupposé commun du romantisme . . . L'approche romantique de la vie a le privilège de l'humilité. Une pensée en condition humaine. Dilthey : Kulturphilosoph et philosophe de la vie. Elucidation de l'expérience vécue, Erlebnis, l'idée de Weltanschauung. La tradition de la philosophie de la vie, des phénoménologues à Bergson L'homme romantique n'est pas mort II. LE SAVOIR ROMANTIQUE DE LA NATURE INTRODUCTION : LA NATURPHILOSOPHIE, RESTAURATION D'UNE SCIENCE TO­ TALE Le concept germanique de Naturphilosophie, expression privilégiée du romantisme allemand, n'a pas d'équivalent anglais ou français. Les romantismes non germaniques, privés de domaine scientifique, romantismes 325 330 333 337 340 345 347 353 356 702 TABLE DES MATIÈRES incomplets. Le romantisme est un savoir du monde. Faut-il réhabiliter la Naturphilosophie ? 359 L'histoire des sciences ne peut se contenter de suivre à la trace la seule vérité vraie. Humanité du cannibalisme. Sciences et savants romantiques : Werner, Ritter, penseurs cosmiques. Alexandre de Humboldt. Connaissance de l'œil. La Naturphilosophie maintient l'unité de la matière et de l'esprit, du visible et de l'invisible. Monisme de la présence au monde 363 L'univers du discours galiléen. Kant : la science réduite à l'obéissance de l'intelligibilité mathématique ; mouvements de la matière inerte dans l'espace-temps. Les grilles de la chose en soi. Kant premier des post­ kantiens. Le jeune Schelling; « la physique en grand ». Le début de l'ère romantique. L'hommage d'Alexandre de Humboldt 370 La Naturphilosophie, mentalité de rupture. Baader à Jacobi : une nouvelle physique pour une nouvelle métaphysique. Kant est mort. Le modèle euclido-galiléen définit le monde comme un no man's land. Procès de l'acosmisme intellectualiste. Goethe et la Farbenlehre. La mystification physicaliste : les chiens de Pavlov. Epistémologie de la restriction mentale . . 376 Le réel est un. Toute pensée émerge de la confusion vitale. La biologie cosmique en France ; Ravaisson, Bergson, Teilhard, Merleau-Ponty. Une pensée en situation de monde. L'idée de l'élucidation totale implique contradiction. La Naturphilosophie est une méta-physique, une logique de l'implication et de l'inclusion. La part de la divination 382 PREMIÈRE PARTIE : LES DOCTEURS CHAPITRE PREMIER : SCHELLING LE FONDATEUR Studium générale (1803), programme pour une université de plein exercice. Contre le phénoménisme mécaniste de Newton, en porte à faux sur un abîme insondable. Pour une science absolue de la Nature. La Naturphilosophie comme science des sciences. Le Philosophe-Roi de l'Université. La physique poursuit l'auto-intuition de l'absolu 387 CHAPITRE II : LES PREMIERS ADEPTES Le groupe de YAthenaeum en quête de la science intégrale. Novalis : toute science devient poésie. « La vérité totale n'est pas un total de vérités. » La « physique supérieure, systole et diastole de la vie divine. » Le savant inspiré Ritter, prototype du savant romantique. Goethe, opérateur de la liturgie de la physique, et la physique de l'avenir. Une généalogie de la Naturphilosophie. Un savoir initiatique, science conjointe de l'homme et du monde La poétique romantique passe par la physique. La physique dans l'Entretien sur la poésie de Frédéric Schlegel (1798). Novalis : la « fantas­ tique » ou doctrine de l'imagination ; pour une épistémologie de la science à faire. Physique et poésie selon Baader, Ritter, Herder. Alexandre de Humboldt : la Nature comme totalité. C. G. Carus : aux limites d'une théosophie Le savant romantique. Kielmeyer vu par Ritter. Misère et grandeur de Ritter. Démesure du créateur. Totalité et fragment. Le génie romantique, impatience brève. Le Witz,épiphanie de la vérité 399 404 410 TABLE DES MATIÈRES 703 CHAPITRE III : GOETHE, HERDER ET LA NATURPHILOSOPHIE Réserves à propos de Steffens. La relation de Goethe avec Schelling. La contemplation de la nature comme intuition de valeur. Le sage de Weimar garde une position indépendante par rapport à la biologie romantique Mais la Naturphilosophie est inconcevable en dehors des influences de Goethe et de Herder, restaurateurs ou instaurateurs d'une vérité cosmique. Les Ideen de Herder assurent la jonction entre philosophie de la nature et philosophie de la culture. La science au service d'une apologétique nouvelle. La divinité du Tout. Herder rétablit le paradigme du Cosmos. Monde physique et monde spirituel. Herder rompt avec Kant Monisme épistémologique, dynamisme, organicisme universel de Herder. Odyssée de la vie dans les espèces jusqu'à l'homme. Célébration de la création évolutive en progression vers un règne transhumain. L'histoire du salut incarnée dans la cosmologie. Un autre Discours sur l'histoire universelle. Epopée de la force vitale. Urkraft. Herder met en place le cadre de la Naturphilosophie Goethe, homme de science, théoricien de première main. Goethe avec Herder à Strasbourg (1770-1771) ; incompatibilité d'humeur avec le matéria­ lisme français. Le sentiment de la nature précède la science de la nature. L'Hymne à la Nature de 1783, et le thème de la création permanente à travers le renouvellement des formes Polarité, intensification, métamorphoses. L'Un et le Tout, l'Ame du Monde. Dévotion pour le Dieu de la nature. Naturalisation de la divinité et divinisation de la nature. L'agnosticisme de Goethe et la pensée négative . . . La méthodologie de Goethe et l'analogie cosmique. Goethe Augenmensch, auteur de la Farbenlehre. Le voyage en Italie (1786-1788) et la pensée de la morphologie. h'Urpflanze et ses métamorphoses. Urphaenomen et genèse des formes vivantes Ostéologie et anatomie comparée. Dynamisme ascensionnel de la nature dans la procession des formes vivantes. Goethe et les théoriciens de l'évolution. L'œuvre de Goethe contient le romantisme. Goethe et A. de Humboldt L'histoire de la vision du monde selon A. de Humboldt ; les horizons culturels se renouvellent d'âge en âge. Le rapport au monde romantique comme Zeitgeist, mutualité des significations. Les origines de l'ostéologie comparée de Goethe (1795). Les signes des temps préalables à la formulation par Schelling des principes de la Naturphilosophie (1797 et suiv.) Schelling entre Fichte et Goethe. Goethe et Schelling, histoire d'une désillusion. Schelling après la Naturphilosophie 415 419 424 430 435 439 445 450 455 CHAPITRE IV : LA CONSTRUCTION THÉORIQUE DE SCHELLING La première alliance de l'homme et du monde ou l'état de nature de la philosophie. Filière ascensionnelle de la création. La création ne s'achève pas avec l'homme. Identité de la nature et de l'esprit. La nature s'éveille à ellemême dans la pensée de l'homme. Vers l'unité absolue transphénoménale. . . 459 La part de l'expérience : a priori et a posteriori. Priorité ontologique du tout sur les parties. Impatience épistémologique de la Naturphilosophie ; l'inten­ dance suivra. Le spinozisme de la physique : nalura naturans et natura naturata. Retard épistémologique de la seconde sur la première. Entre la productivité et le produit. Suivre la création à la trace. Vers une eschatologie de l'épistémologie ; mais on ne peut négliger la science qui se fait 464 Déduction de la Nature. Le schéma kantien de la finalité du Tout. Animation interne de l'organisme universel. La logique s'incarne dans la physique. Nouvelle rhétorique de la science non galiléenne. Décrire la 704 TABLE DES MATIÈRES promotion des formes de la vie dans le langage de la science actuelle. Physique et transphysique ; les équivoques du langage Les essais de construction. Les trois puissances de la Naturphilosophie, dialectique ascensionnelle de la nature inorganique à la nature organique. Attraction, répulsion, pesanteur ; magnétisme, électricité, chimisme ; irritabilité, sensibilité, force productive. Logique imaginative et alchimie verbale. Une mythologie de la science. La philosophie de la Nature de Hegel ne vaut pas mieux que celle de Schelling La promotion des sciences de la nature et de la vie à la fin du XVIIIe siècle. Un nouveau matériel explicatif ; l'histoire naturelle devient science naturelle. Synthèse prématurée. Echange de modèles entre la science et la philosophie. La chimie quantitative et la théorie atomique, nouvelle Cabale. Analyse et synthèse. Vers la chimie organique. Respiration, combustion. Théorie de l'électricité. Un nouvel imaginaire prend son essor à partir des nouveaux concepts. Humboldt : les saturnales de la pensée abstraite 469 I . i ' i I 474 481 ' •, ( I I DEUXIÈME PARTIE : LES THÈSES I CHAPITRE PREMIER : BIOLOGIE Physiologie, Zoonomie, Organomie. Le néologisme Biologie : en Ailemagne K. F. Burdach (1800). En France Xavier Bichat (1801), Lamarck (1802). Treviranus (1802). Un nom nouveau pour la nouvelle science de la vie dans son ensemble (Wissenschaft vont Leben ou Philosophie zoologique). Différence des contextes culturels en France et en Allemagne 489 Lamarck, dans la tradition de l'âge des Lumières ; le transformisme part d'un minimum vital, la biologie romantique d'un maximum. Finalisme et spiritualisme romantiques. Troxler : la biologie est une biosophie 493 CHAPITRE II : LEBENSKRAFT — FORCE VITALE Du panvitalisme primitif à la physique des anciens, théorie de la nature vivante. La révolution mécaniste dévitalise le monde matériel. Traditions de l'animisme et du vitalisme, de Stahl à Montpellier. L'organisme. La physiologie de Haller : de la tonicité à l'irritabilité 500 Le vitalisme romantique fait commencer la vie avant la conscience. La médecine entre le spasme et l'atonie. John Brown et les oscillations de la force vitale ; troubles sthéniques et asthéniques. L'opium romantique et la vogue du brownisme. Novalis et Brown 506 Agnosticisme ou gnosticisme de la force vitale. Ame et Force vitale selon Fritz Medicus (1774). Une problématique des phénomènes vitaux. Le discours de Kielmeyer (1793), esquisse d'une biologie générale, combinatoire des forces de la vie; les lois de Kielmeyer et l'économie interne des organismes. Un nouveau modèle épistémologique 512 Le mémoire de Reil (1795). Entre scientisme et mysticisme, une phénoménologie des manifestations de la force vitale. Reil et Cabanis. L'articulation du physique, de l'organique et du mental 518 Magnétisme et électricité, nouvelle ressource épistémologique. Tradition de l'aimant dans la science, occulte ou non. L'attraction selon William Gilbert (1600). La philosophie magnétique des forces attractives (Kircher, 1643), aux confins du physique et du mental : sympathies, affinités, possédés et convulsionnaires 522 Le magnétisme religieux : l'affaire Gassner (1775). Mesmer et le magné- ' ! | ! . j i 1 i I ' v i | I , 1 ! TABLE DES MATIÈRES 705 tisme animal. Mesmer à Paris, ses succès et sa condamnation (1785). Récupération de l'agnostique thaumaturge Mesmer par le Romantisme et la Naturphilosophie 527 Le magnétisme, support cosmique de l'harmonie universelle. Mesmer est l'un des fondateurs de la psychothérapie. Domaine romantique du rêve, de l'hypnose, des télépathies, hallucinations, somnambulisme. Une phénomé­ nologie des dérèglements de la force vitale 534 L'électricité depuis Otto de Guericke (1663). Galvani : électricité et dynamisme vital (1791). Ritter (1798) : galvanisme universel, électricité animale. Conversion électrique de la Naturphilosophie. La synthèse des dynamismes chimique, magnétique et électrique; une philosophie univer­ selle 537 Magnétisme vital et âme du monde ; le magnétisme extrapolé en analogie cosmique. Une intelligibilité immanente à l'univers, coalescence de la matière et de l'esprit. Ritter et Novalis, poète et physicien, même langage. Le galvanisme dans l'Encyclopédie deNovalis 541 Vers l'électro-magnétisme : Oersted. Philosophie de la nature et science de la nature. La spécificité de la vie, mobilisme universel : Carus, Schleiermacher; la Philosophie de la Vie de Frédéric Schlegel (1828). Récurrences diaboliques dans la création divine ; le mal cosmologique 547 Une théocratie de la science : la théobiologie de Schlegel. La philosophie divine, science à la seconde puissance. Ouverture eschatologique de la Naturphilosophie chez Baader, Steffens, Carus, Schubert, Ennemoser. Essence divine de la force vitale. Troxler : de la biologie à la biosophie. Baader (1826) : solidarité de la science et de la foi. Théocosmomorphisme . . 552 CHAPITRE III : LA LÉGENDE DES ÊTRES Fondement théologique de l'évolutionnisme romantique. Mise en perspec­ tive historique de l'histoire naturelle. Mobilisation de la création biblique et temporalisation de la chaîne des êtres. Une épistémologie des confins et zones de passage entre les genres. Le transformisme au XVIIIe siècle 558 L'anatomie comparée et la doctrine de l'unité du plan de composition. L'odyssée de la vie dans la nature selon les Ideen de Herder ; généalogie des règnes de la nature. La perfectibilité comme croissance organique. La série ascendante des formes. Nature et culture dans un schéma unitaire. Herder et la science romantique 561 La biologie romantique, nouveau modèle, en rupture de l'intelligibilité établie. L'imagination libératrice. La nature, hiéroglyphe de la Parole. La science comme sens de la vie du savant. Autobiographies de savants. La vérité comme aventure. Les papiers posthumes de Ritter et de Novalis, histoire immédiate. Fragments : une vérité éclatée 567 Steffens, élève et continuateur de Schelling. Une « physique supérieure » qui transcende la science empirique. Retrouver l'Urtypus des Totalorganismus défini par le décret initial de Dieu ; mais l'englobant suprême nous englobe aussi nous-mêmes dans l'intelligibilité globale et inaccessible, matrice de tout sens. La Naturphilosophie, connaissance de la connaissance 573 Savoir objectif et intuition visionnaire. Néopythagorisme : les nombres nombrants et la Cabale romantique. Une mathématique universelle : Oken, Malfatti. Les chiffres cosmiques rythment les pulsations de l'organisme total. Les spéculations d'Ennemoser 579 Le Tellurisme de Kieser : cosmologie fondée sur la polarité magnétique. Continuité d'un règne à l'autre. La géognosie romantique (Werner) et la Vie de la Terre (Steffens). Carus : Lettres sur la vie de la Terre (1841). Panvitalisme d'Oken ; géobiologie de Ritter : la Terre est un homme. G. H. Schubert : les minéraux associés à l'histoire de la vie, inscriptions premières de la vie 586 706 TABLE DES MATIÈRES Prolongements contemporains de la philosophie de la nature. Savoir et croyance 594 CHAPITRE IV : CANTIQUE DES DEGRÉS De la géognosie à l'anthropologie, la procession des êtres. G. H. von Schubert : histoire de la nature et histoire de l'homme. Les puissances cosmiques, dimensions de la présence divine. Oken : actualisation physique de Dieu dans l'univers. Métaphysique comme métabiologie. L'Ether, matière, corps de Dieu, présence sacramentelle. Radicalisation cosmique de l'Incarnation. L'homme, exposant de la création totale De l'ordre tellurgique aux premières formes de la vie, confins du minéral et de l'organique. Métamorphose. Les fermentations et moisissures. Franz Unger : exanthèmes et pathologie végétale (1833). La botanique romantique et le côté nocturne de la science. Mousses, champignons, éponges Eschenmayer (1832) : une biologie générale de structure ternaire, l'homme au sommet. La forme humaine comme prototype. Dynamique ascensionnelle de la vie. L'imaginaire romantique à l'œuvre. Pas d'histoire de la vérité, ni des vérités. Coalescence du vrai et du faux. Schubert : la vie ne cesse de naître. Corpuscule vital et théorie cellulaire Récurrences goethéennes. Plénitude esthético-religieuse du savoir. La « physique supérieure » et les faits positifs. Oken : une épopée de la création évolutive. Le mucus marin et YUrschleim originaire. Morphologie cosmique comparée ; la plante et l'animal. Métabolisme des éléments, selon Steffens, à travers les règnes delanature Mythique sexuelle du Cosmos : Ritter, Schubert. Réverbérations symbo­ liques des significations. Symétries et compensations. Epanouissement progressif du sens dans la hiérarchie des vivants, jusqu'à la forme humaine et au-delà. Biosophie et théosophie 596 600 605 611 615 TROISIÈME PARTIE: LES ÉPIGONES CHAPITRE PREMIER : MICHELET ET LA BIOLOGIE ROMANTIQUE L'opposition massive du vrai et du faux ne s'applique pas à la science vivante. La Naturphilosophie n'a pas étouffé la biologie allemande. Le domaine français : Lamarck, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire 621 Michelet, Naturphilosoph méconnu. Les livres de nature ne sont pas des accidents de parcours. Bible de l'Humanité et Bible de la Nature, la dimension historique. Michelet et Herder. Sciences de la nature et sciences de Dieu. Une apologétique providentialiste, antimécaniste. Oraison funèbre de Broussais. Culture biologique et alliances de Michelet 624 Mort de M"* Dumesnil (1842). Survie, palingénésie dans le transformisme romantique. Embryologie et métamorphoses, transfiguration. Le Muséum, légende des millénaires ; hommage à Lamarck. Interconnection de l'histoire naturelle et de l'histoire historienne 629 Sympathie universelle ; épistémologie unitive. L'heureuse alternance entre l'histoire et la nature. Microcosme et macrocosme. Analogie organique de la mer. Physiologie de la terre. Michelet et la géobiologie de Steffens. Panvitalisme et panpsychisme de Michelet. La Nature est la forme de la vie divine 634 Sacralité de la vie, de l'archéologie à l'eschatologie. Michelet et la sexualité. TABLE DES MATIÈRES La mer de lait et la mucosité universelle, le protoplasme. La Mer, évangile naturiste ; nativité du hareng ; la mer, lieu de l'invention de la vie Charité cosmique de Michelet ; respect de la vie et son fondement ontologique. Unité et identité du Tout. Monisme. La philosophie de la nature n'est pas une religion de la nature 707 639 643 CHAPITRE II : LA BIOLOGIE ROMANTIQUE APRÈS LE ROMANTISME La réaction positiviste et scientiste aux excès de la Naturphilosophie. Survivance du finalisme et de l'animisme romantiques au milieu du xix5 siècle Totalisme de Johannes Miiller, « prêtre de la Nature ». Le vitalisme inductif de Claude Bernard, l'autonomie du vivant, le milieu intérieur. Irréductibilité de la vie Hermann Lotze : la finalité organique (1843). Les parties et le Tout. L'empirisme fait obstacle à une physiologie vraiment philosophique. Retour aux sources du romantisme : Mikrokosmus (1856-1864), synthèse néoherdérienne. L'Ame du Monde. Permanence de l'organicisme Origines de la psychologie dite scientifique. La loi de Weber (1851). Fechner et la psycho-physique (1860). Fechner, Naturphilosoph, théoricien d'un monisme animiste ; la loi de Weber, expression d'un mathématisme cosmique. Tout est plein d'âme. La science de la Nature régénère le christianisme Wundt, disciple respectueux de Fechner. Anthropologie et Volkeipsyckologie chez Wundt, étude du Zeitgeist dans la vie des peuples. La biologie romantique ne s'est pas perdue dans les sables du désert scientiste; prolongements ÉPILOGUE : APOLOGIE POUR LA NATURPHILOSOPHIE 646 648 653 657 663 669