Les choix de la chaîne
Les contingences techniques ont entraîné des coupes pas toujours souhaitables, mais inévitables :
lorsque les cassettes de l'enregistrement s'achèvent dans l'enceinte du tribunal, nous avons
un «trou», qui va de une minute dans le meilleur des cas à dix minutes dans le pire des cas. Il a fallu
adapter le découpage à cette pesante contrainte, car les trous entraînent des coupes au montage en
amont et en aval pour que le sens des phrases ne soit pas trahi. L'expérience du traitement du film
du procès Barbie nous sert : les lectures de pièces d'instruction, d'actes de renvois… sont écartées.
Les témoignages ont été conservés, en insistant sur la déposition et en écartant les questions, sauf
lorsqu'elles révélaient un point obscur ou éclairaient les informations précédentes. Les plaidoiries
des avocats des parties civiles sont longues et nombreuses. Nous avons choisi de les présenter dans
leur intégralité, pour ne pas nuire à la qualité du raisonnement et de l'argumentation. Ce choix a
pour conséquence d'écarter de nombreuses interventions, tout en respectant un équilibre entre les
plaidoiries qui portent directement soit sur les faits reprochés à Paul Touvier, soit sur les définitions
de crime de guerre et de crime contre l'humanité.
L'éclairage historique
Le dispositif retenu pour le procès Touvier est différent de celui mis en place pour le procès Barbie :
histoire propose, après un lancement assuré par Anne Sinclair, un rendez-
vous quotidien au début de chaque émission sous la forme d'une inter-
vention de quinze minutes assurée par un historien, un juriste ou un
journaliste chargé d'apporter un éclairage sur l'audience qui suit
(1h45 d'archives). Parmi les intervenants, des personnalités
(Simone Veil, Bertrand Poirot-Delpech), des historiens spécialistes
de la période (Jean-Pierre Azéma, Laurent Douzou, Jean-Noël
Jeanneney, René Rémond, Olivier Wieviorka, Annette Wieviorka),
des juristes (Pierre Truche, Jean-Olivier Viout) ou des journalistes
(Laurent Greilsamer, Pascale Froment, Marie-Françoise Masson). Il
ne s'agit nullement de commenter le procès mais d'apporter quelques
éléments de réflexion aux téléspectateurs.
Le comité éditorial
Présidé par Jean-Noël Jeanneney, par ailleurs président du conseil d'orientation des programmes
d'histoire, ce comité est composé de : Laure Adler, directrice de France-Culture, Jean-Pierre Azéma,
professeur des universités, Laurent Greilsamer, journaliste au Monde, Jean-Louis Nembrini, doyen des
inspecteurs d'histoire-géographie, René Rémond, de l'Académie française, président de la Fondation
nationale des sciences politiques, Henry Rousso, directeur de l'Institut d'histoire du temps présent
(IHTP), Pierre Truche, président honoraire de la Cour de cassation et de la Commission consultative
nationale des droits de l'homme, Simone Veil, Michel Zaoui, avocat.
Ce comité, mis en place en juin 2001, a pour mission de définir les principales orientations du
programme. Il peut pour partie se prévaloir de l'expérience acquise lors de la préparation du procès
Barbie, car il réunit de nouveau des personnalités de référence dans les domaines de l'histoire et
du droit, pour certaines déjà présentes l'an dernier sur le procès Barbie.
Une équipe d'historiens est chargée du travail de visionnage des archives et de préparation des
émissions,en suivant les principes énoncés par le comité éditorial. Placée sous la direction
de Dominique Missika, directrice de la rédaction de la chaîne, cette équipe comprend :
Jean-Claude Lescure, professeur des universités à Grenoble et à l'IEP de Paris, Agnès Chauveau,
maître de conférences à l'université Paris X-Nanterre, Frédéric Attal, maître de conférences
à l'université d'Orléans, assistés de Marie-Laure Pelosse, diplômée de l'IEP de Paris.