Yannick GOUNDEN Maitre de conférences en neuropsychologie 1 Système ventral, occipito-temporal (intrinsèques) Contours Luminance WHAT? Couleur Texture Système dorsal, occipito-pariétal (extrinsèques) Localisation Mouvement (« voie de l’action ») WHERE? Profondeur Orientation 2 1. Introduction 2. 3. Agnosies Agnosies visuelles: 1. Agnosies aperceptives 2. Agnosies associatives 3. Agnosies sur des objets spécifiques 4. 5. Autres agnosies Traitement spatial Troubles spatiaux Troubles du cortex pariétal postérieur 3 Gnosies (Freud, 1891) : Capacité de reconnaître, non spécifique à la modalité visuelle. Traitement des perceptions, qui conduit de la sensation brute à la (re)connaissance de notre environnement 4 « L’agnosie est la perte, liée à une atteinte cérébrale, de la capacité à identifier les stimuli de l’environnement à travers une modalité sensorielle perceptive donnée, en l’absence de trouble sensoriel ou de détérioration intellectuelle notable » Définition proposée par Freud (1891) OK 5 Agnosie : perte de la capacité à identifier les stimuli de l’environnement à travers une modalité perceptive donnée, liée à un dysfonctionnement cérébral en l’absence de : Trouble de la perception primaire sensoriel Trouble majeur des fonctions cognitives ou de détérioration intellectuelle globale Différentes formes d’agnosies Visuelles Spatiales Auditives Tactiles (astéréognosies) Gustatives (agueusie-non abordée dans ce cours) Olfactives (anosmie-non abordée dans ce cours) Corporelles 6 Agnosies Tactiles (Cx Somesthésique associatif) Agnosies Visuelles Agnosies Auditives (Cx Visuels associatifs, +/- (Cx Temporal, auditifs associatifs, G ou bilatéral) Temporal, D, G ou bilatéral) 7 Deux types de troubles des activités visuelles mis en évidence auprès de patients atteints de lésions occipitales : trouble de la perception et trouble de la reconnaissance (Lissauer, 1889) Deux grandes étapes de traitement. Plusieurs formes d’agnosies 8 Critères diagnostiques de l’agnosie visuelle Déficience de la perception et de la reconnaissance des stimuli proposés Absence de déficit visuel élémentaire d’intensité suffisante pour expliquer le trouble de reconnaissance Trouble limité à la seule modalité visuelle Absence d’autres troubles cognitifs majeurs (mémoire, langage,…) ou de détérioration intellectuelle globale Critères peu souvent respectés Attitude plus souple en clinique 9 Agnosie visuelle pour les objets ou images Agnosie visuelle prosopagnosie pour les visages : Agnosie visuelle achromatopsie pour les couleurs : Agnosie visuelle pour les lettres : alexie sans agraphie 10 Deux étapes de processus visuels complexes (Farah, 1992) : 1. Synthèse des activités visuelles (détection des contrastes, fréquences spatiales, orientation de lignes...) pour permettre l'identification de la forme de l'objet: interpréter les informations rétiniennes en "reconstruisant" la scène visuelle ⇒ Identification d’un objet Référence aux autres occurrences de l'objet, connaissances antérieures acquises (utilisation, histoire personnelle, son nom...) : Re-connaître, c'est connaître à nouveau ⇒ Reconnaissance de l'objet 2. Deux types de troubles des activités visuelles mis en évidence auprès de patients atteints de lésions occipitales : trouble de la perception et trouble de la reconnaissance (Lissauer, 1889) ⇒ Agnosies aperceptives / Agnosies associatives 11 12 13 14 15 Bilatérales et postérieures Occipito-temporales inférieures bilatérales diffuses ou localisées affectant les gyri lingual et fusiforme 16 17 1. 2. 3. Introduction Agnosies Agnosies visuelles 1. Agnosies aperceptives 2. Agnosies associatives 3. Agnosies sur des objets spécifiques 4. Autres agnosies 5. 6. Autres agnosies Traitement spatial Troubles spatiaux Troubles du cortex pariétal postérieur 18 Bilatérales et postérieures Occipito-temporales inférieures bilatérales diffuses ou localisées affectant les gyri lingual et fusiforme 19 Agnosie apercetive : troubles de la catégorisation perceptive (de la constance) des objets consécutifs à des lésions occipito-pariétales droites (Warrington et al., 1999) Le patient ne peut reconnaitre des objets à leur forme. Déficit des représentations structurales (mauvaise extraction des informations structurales)= Impossibilité à élaborer une représentation morphologique cohérente de l’objet Accès maximum au 2D ½ de Marr Différentes agnosies aperceptives 2.1.1. Agnosie de la forme : déficit des traitements perceptifs précoces 2.1.2. Agnosie intégrative : déficit des traitements perceptifs intermédiaires 2.1.3. Agnosie de transformation : déficit des traitements perceptifs tardifs 20 Etapes du traitement cérébral normal Echecs du traitement cérébral Traitement sensoriel Recherche de la cible Troubles praxiques Abs de saisie fovéale efficace de la cible Traitement perceptif précoce (2D) Extraction de primitives visuelles Agnosie de la forme Echec des perceptions en 3D Traitement perceptif intermédiaire (2.5D) Extraction de primitives visuelles Agnosie intégrative Perception en 2D mais échec des composants de l’intégration de la forme Traitement perceptif tardif (3D) Représentation de forme invariante et tridimensionnelle Agnosie de transformation Echec de la perception tridimensionnelle Traitement associatif Dénomination Patient conscient et en souffre. Vision des objets flous ou déformés (important d’exclure un problème visuelle) Comportement visuel pathologique : allongement des temps d’exploration visuelle ; recherche de différents points de vue sur les objets avant la décision Troubles modalité-spécifique : identification tactile possible Erreurs de type morphologique (ou visuelles) : confusion d’objets visuellement proches (ex : grillage paillasson) Influence du format : reconnaissance d’objets réels>photo>dessin au trait>silhouette Description déficitaire, vague : difficultés à voir les différentes parties composant les objets Dessin copié déficitaire : copie « servile » 22 Lésions : Bilatérales et postérieures Pariéto-temporo-occipitales diffuses ou localisées (gyri lingual et fusiforme) Etiologie : Infarctus territoires postérieurs Intoxication au monoxyde de carbone Tumeur Traumatisme crânien Co-morbidité : Achromatopsie Prosopagnosie Alexie sans agraphie 23 Agnosie de la forme : impossibilité d’extraire les différentes composantes du stimulus. Patient se comporte comme un aveugle mais identification sur entrée tactile préservée. Déficit massif touchant tous les types de stimuli visuels (objets, visages, lettres…) Le patient ne peut parvenir à élaborer des perceptions en deux dimensions. Le sujet perçoit une série de traits, de lignes, sans aucune information exploitable concernant la distance et l'orientation de ces lignes entre elles. Dessin copié et description impossible . Perception du mouvement, de la brillance, de la couleur 24 Exemples de dessins copiés du cas M (Besson & Greenberg, 1969) 25 Agnosie intégrative : Trouble hétérogène Impossibilité de regrouper des traits élémentaires au niveau local ou global ; impossibilité de réaliser une configuration d’ensemble, de faire un « tout » structuré ; problème de discrimination figure/fond Test de discrimination figure/fond 26 Agnosie de transformation: Impossibilité d’élaborer une représentation indépendante du point de vue Patient ne pouvant pas reconnaître/apparier un objet présenté sous différents angles Test d’appariement de vues différentes Plus l'objet présenté est vu sous un angle insolite et plus le sujet aura du mal à le reconnaître Un trouble de la perception tridimensionnelle de l'objet regardé. La perception reste dépendante de son angle de vision. 27 Présentation non Présentationcanonique canonique 1. 2. 3. Introduction Agnosies Agnosies visuelles 1. Agnosies aperceptives 2. Agnosies associatives 3. Agnosies sur des objets spécifiques 4. Autres agnosies 5. Traitement spatial Troubles spatiaux Troubles du cortex pariétal postérieur 29 30 31 32 Agnosie associative : déficit des représentations sémantiques, problèmes pour accéder aux représentations stockées La forme est bien analysée, le patient peut la comparer, la décrire, voir même la copier mais l'objet lui n'est pas reconnu. Le trouble peut concerner l'association du percept au concept sans que l'on puisse mettre en cause une altération du stock mnésique (problème d’accès au stock sémantique par voie visuelle). 33 Patient « anosognosique » : troubles mnésiques (j’ai oublié à quoi ça sert) ou perte du nom (je ne sais plus comment ça s’appelle) Comportement visuel normal Paraphasies sémantiques : confusion entre objets de même catégorie (ex : assiette fourchette) Erreurs de type fonctionnelle : attribution d’une fonction plausible mais inexacte (se passe sur la forme) Description et dessin copié sans anomalie 34 Lésions Typiquement de la région postérieure (occipito, temporo, pariétale) HG ou lésions bilatérales Etiologie Diverses ! Co-morbidité Achromatopsie (ou anomie des couleurs) 35 Stock des connaissances structurales préservé et accès possible : Dessin + (copie lente < sur ordre) Appariement visuel +/- (par approximation uniquement sur la base des informations perceptives ) Déficit d’accès aux connaissances sémantiques : Dénomination impossible : erreurs morphologiques Classement fonctionnel et catégoriel Définition par l’usage Trouble modalité-spécifique : reconnaissance par une autre voix sensorielle (tactile, auditive) possible 36 Exemple de copie de dessins 37 Jugement d’identité AGNOSIE APERCEPTIVE Incapacité à construire un percept visuel correct d’un objet (en l’absence de déficits sensoriels élémentaires) Déficit des étapes de traitements pré-catégoriels (qui empêche la mise en œuvre des processus de niveau supérieur) AGNOSIE ASSOCIATIVE Impossibilité d’associer un percept correctement perçu aux connaissances sémantiques stockées en mémoire Déficit des étapes de traitements visuels associatifs 39 Egalement appelé agnosie (a)sémantique On parle d'agnosies multimodales, car le déficit d'identification n'est pas toujours strictement limité à la sphère visuelle et peut intéresser la palpation ou l'audition. Quand on explore verbalement les acquis sémantiques du sujet, il est fréquent d'observer des altérations. Dégradation des connaissances sémantiques Dénomination impossible : erreurs sémantiques et persévératives Classement fonctionnel et catégoriel Définition par l’usage Trouble dans toutes les modalités sensorielles Infarctus cérébral post G (déactivation de l’aire 39) Associée à : agnosie tactile, auditive, anomie des couleurs et des visages, atteinte mémoire sémantique verbale 40 Etapes du traitement cérébral normal Echecs du traitement cérébral Traitement sensoriel Recherche de la cible Troubles praxiques Abs de saisie fovéale efficace de la cible Traitement perceptif précoce (2D) Extraction de primitives visuelles Agnosie de la forme Echec des perceptions en 3D Traitement perceptif intermédiaire (2.5D) Extraction de primitives visuelles Agnosie intégrative Perception en 2D mais échec des composants de l’intégration de la forme Traitement perceptif tardif (3D) Représentation de forme invariante et tridimensionnelle Agnosie de transformation Echec de la perception tridimensionnelle Agnosie unimodale Echec de l’association percept/concept Traitement associatif Agnosie multimodale Echec de l’association d’un sens et d’une fonction à la forme perçue Dénomination Aphasie optique La forme, la fonction et le sens sont reconnus, seul manque le mot Le patient est capable de parvenir à une perception exacte de l'objet, en connaît le sens, la fonction, mais ne parviens pas à en trouver le nom. Il ne s'agit en aucun cas d'une aphasie, car le stock et la représentation lexicale des objets sont préservés et l'objet pourra être dénommé correctement s'il est présenté par un autre canal sensoriel. Hypothèse lésionnelle: disconnection visuo-verbale qui pourrait concerner le lien entre le gyrus angulaire gauche (aire 39) et l'aire de Wernicke. 42 Cf. TD PEGV BORB VOSP 43 1. 2. 3. Introduction Agnosies Agnosies visuelles 1. Agnosies aperceptives 2. Agnosies associatives 3. Agnosies sur des objets spécifiques 4. Autres agnosies 5. Traitement spatial Troubles spatiaux Troubles du cortex pariétal postérieur 44 Prosopagnosie : agnosie visuelle affectant sélectivement la capacité d’identifier et de reconnaître des visages antérieurement familiers, en l’absence de toute autre altération des fonctions perceptives élémentaires ou cognitives (Bodamer, 1947) En grec, prosopon = visage ou personne 45 Patient conscient et se plaint Visages familiers (amis, famille), publics et sa propre image dans un miroir ne sont pas reconnus : le patient sait qu’il voit un visage mais ne reconnaît pas son identité Parfois impossibilité d’appendre de nouveaux visages ou de reconnaître des visages devenus familiers après la lésion (personnel hospitalier) Le déficit se limite aux visages ≠ agnosie pour les personnes : possibilité de reconnaître les personnes par d’autres informations (voix, démarche, silhouette, indices spécifiques…) 46 Lésions : occipito-temporales inférieures, unilatérales droites ou bilatérales (gyrus fusiforme droit) Co-morbidité : achromatopsie 47 Modèle de reconnaissance des visages de Bruce & Young (1986) Encodage structural Invariants physionomiques Unité de reconnaissance faciale (URF) Personne identifiée Informations biographiques sémantiques et épisodiques (NIP) Âge, émotions Visage particulier Visage familier Visage identifié Voix, démarche, parfum NOM 48 Possible… imaginer les visages familiers Distinguer visages d’autres objets Repérer des détails Distinguer les éléments individuels d’un visage mais pas la structure d’ensemble Impossible… Apparier des visages non familiers entre eux Reconnaitre des visages familiers Identifier l’âge ou le sexe sauf par des indices Interprêter les expressions 49 Possible… Apparier les visages non familiers (même vus de 3/4) Distinguer les visages d’autres objets ou animaux Copier des dessins de visages au trait Identifier le sexe (sans indice supplémentaire), expression du visage Identifier ses propres émotions Impossible… Formuler des jugements de familiarité sur les visages y compris le sien 50 Possible… Distinguer les visages familiers des non familiers Impossible… Fournir des informations sémantiques sur les personnes : atteinte des noeuds d’identité personnelle 51 Possible… Apparier des visages non familiers 2 à 2 : encodage structural correct Faire des jugements de familiarité sur les visages et les noms : unités de reconnaissance des visages intactes Impossible… Dénommer les visages célèbres Atteinte de la dénomination (anomie) 52 Agnosie visuelle des couleurs Alexie sans agraphie Alexie verbale 53 Agnosie des couleurs Trouble de la reconnaissance des couleurs Difficultés dans l’identification verbale, dans les épreuves de catégorisation non verbale (coloriage de dessins…) ≠ Anomie des couleurs : Incapacité à nommer les couleurs ou à les associer à leur nom : l’anomie des couleurs est un trouble du langage. Parfois lésion corps calleux 54 Peintre qui ne pouvait plus apprécier les couleurs… (Sacks, 1996) Prosopagnosie parfois associée Lésions occipito-temporales (V4) uni ou bilatérales 56 Synonymes : alexie agnosique, alexie pure, cécité verbale, alexie optique Déficit visuel : lecture plus perturbée que l’écriture (si écriture possible, se relire reste impossible). Lésions Occipito-temporale (gyrus angulaire) plus souvent gauche Partie inféro-médiale (ischémie de l’artère cérébrale postérieure gauche) Autres régions (hématome, traumatisme, tumeur) Co-morbidité Troubles légers de l’écriture Hémianopsie latérale homonyme droite Anomie des couleurs 57 Alexie globale Lecture des lettres et des mots impossibles Déficit massif rare (matériel verbal et musical) Lecture des chiffres et des sigles préservée Reconnaissance des lettres par stimulation somesthésique et kinesthésique Lecture auditive possible (reconstitution d’un mot après épellation) Alexie verbale Forme la plus fréquente Reconnaissance des lettre mais… …difficultés à lire un mot complet ▪ ▪ ▪ ▪ Lecture lettre par lettre (alexie lettre par lettre) Effet de longueur marqué (1 seconde par lettre) Tendance à deviner la fin des mots (contresens) Persévération (impression de voir toujours le même mot) Alexie littérale Lecture des mots > lettres : trouble de l’identification des lettres 58 1. 2. 3. Introduction Agnosies Agnosies visuelles 1. Agnosies aperceptives 2. Agnosies associatives 3. Agnosies sur des objets spécifiques 4. Autres agnosies 5. Traitement spatial Troubles spatiaux Troubles du cortex pariétal postérieur 59 Tableaux cliniques extrêmement variés Début souvent trompeur Trouble auditif d’origine cérébrale peut être pris à tort pour une aphasie ou un épisode psychiatrique Patient trouve que les sons de l’environnement sont anormaux, ne reconnait plus les voix de son entourage, se trompe dans l’identification des bruits de l’environnement Patients surpris par le caractère cacophonique et désagréable de la musique qu’il entend 60 Surdité corticale : impression d’être sourd. Parfois 1er stade d’un qui évoluera vers une agnosie auditive. Lésions bilatérales des radiations auditives Surdité verbale pure : l’impossibilité de comprendre le langage parlé, de répéter ou d’écrire sous dictée en l’absence d’autre signe d’aphasie Agnosie auditive : impossibilité de reconnaître et/ou d’identifier les bruits de l’environnement, et/ou de la voix (phonoagnosie) et/ou de la musique (amusie) que le malade déclare cependant entendre 61 Agnosies tactiles ou astéréognosies Incapacité de reconnaître par la palpation des objets Lésions des aires somesthésiques 62 Autotopoagnosie: l’incapacité à reconnaître les localisations sur son corps, sur une autre personne (hététopoagnosie) ou sur un modèle. La lésion est souvent pariétale postérieure gauche. L’agnosie digitale: un trouble de l’identification et de la localisation des doigts. Lésion: pariétal gauche ou droite (souvent dans un syndrome de Gerstmann). . ▪ Hémiasomatognosie consciente ou non consciente: le patient ne reconnaître comme sienne la moitié paralysée de son corps (le plus souvent le côté gauche). 63 1. 2. 3. Introduction Agnosies Agnosies visuelles 1. Agnosies aperceptives 2. Agnosies associatives 3. Agnosies sur des objets spécifiques 4. Autres agnosies 5. Traitement spatial Troubles spatiaux Troubles du cortex pariétal postérieur 64 Différents systèmes corticaux (extra-striés) sous-tendent différentes modalités de la vision Travaux de Mishkin (1982) sur le macaque et ceux de Milner et Goodale (1995) qui ont permis de dissocier deux systèmes visuels • BA 39 (gyrus supra marginalis : GSM) et BA 40 (gyrus angulaire : GA) fortement latéralisés 65 Système ventral, occipito-temporal Contours Luminance Couleur Texture Système dorsal, occipito-pariétal Localisation Mouvement Profondeur 66 La voie occipito-temporale (voie ventrale ou voie du QUOI?) Elle relie les aires striées (V1) / préstriées (V2, V3, V4) ET inféro-temporale Quoi? reconnaissance des objets et des visages (traitement de la forme et de la couleur) 67 La voie occipito-pariétale (voie dorsale ou voie du Où?) Elle relie les aires striées (V1) / préstriées (V2, V3, V4, V5) ET inféro-pariétales Où? traitement de la localisation spatiale des stimuli visuels (traitement des données spatiales et du mouvement) 68 Voie occipito-temporale (ventrale) = identification visuelle des objets Voie occipito-pariétale (dorsale) = localisation spatiale des objets 69 Les troubles spatiaux que certains appellent aussi « les agnosies spatiales », sont particulièrement handicapants. Ces pathologies se retrouvent impliquées préférentiellement dans les lésions pariétooccipitales bilatérales ou de l'hémisphère droit (la voie du " où", ou voie dorsale). 70 Troubles perceptifs spatiaux affectant les aspects élémentaires de la perception des éléments constitutifs des repères spatiaux. Par exemples: Localisation, discrimination de l’orientation, longueur, distances, mouvement; topographie; orientation; objets dans l'espace et par rapport au corps. Dans la plupart des observations anatomiques, des lésions bilatérales pariétales sont rapportées, mais s’observe aussi après lésion unilatérale droite (BA19) 71 Ataxie Optique (Perenin, & Vighetto, Brain, 1988) Perturbation des mouvements visuellement guidés de la main. Trouble spécifique de la coordination visuo-manuelle : trouble de la préhension des objets sous le contrôle de la vue, qui disparaît quand des informations proprioceptives ou tactiles peuvent être utilisées. 72 Perception du mouvement: Akinétopsie (Zihl et al., 1983) Le patient voit les choses à une place puis à une autre sans qu’il n’ait pu les voir entre les deux positions : vision stroboscopique. Lésion de l’aire V5 : hautes fréquences temporelle, basses fréquences spatiales : voie magnocellulaire 73 Trouble de l’orientation visuelle (Holmes, 1916) Errance du regard lors de la recherche d’un objet décelé en vision périphérique et difficulté à maintenir la fixation lorsque celle-ci est obtenue ‘par hasard'. Troubles de la localisation visuelle des objets entre eux et par rapport au sujet. Incapacité absolue à saisir un objet. 74 Paralysie psychique du regard (apraxie oculaire) Incapacité à déplacer volontairement son regard vers une cible périphérique pour l’amener au point de fixation. Altération des mouvements de poursuite de cible. Altération de la convergence sur un stimulus visuel approchant du sujet. Pas de paralysie oculomotrice : mouvements spontanés dans toutes les directions et réflexes 75 SIMULTAGNOSIE Les patients perçoivent et analysent normalement un objet isolé mais sont mis en difficulté lors de l’exploration d’une scène visuelle. Ils ne peuvent voir qu’un objet à la fois et sont incapables par conséquent d’apprécier les rapports existant entre les différents objets. A l’écrit les mots isolés sont généralement lus Lésion: pariétale postérieure bilatérale. 76 Ce traduit par une perception visuelle dénuée de relations spatiales Regroupe plusieurs troubles: simultagnosie, apraxie oculaire (paralysie psychique du ragard) et ataxie optique Si on place deux objets en face du patient, il ne pourra pas dire si l’un des objets est plus près de lui que l’autre ou s’ils sont à une distance égale Il y’a donc une véritable perte de la notion d’espace (exemple: le patient de Holmes ) 77 Difficultés à détecter, identifier ou s’orienter vers les stimuli nouveaux ou significatifs se présentant dans la moitié de l’espace controlatéral à une lésion cérébrale, sans que ce trouble soit explicable par un déficit sensoriel ou moteur. De façon caricaturale, nous avons l’impression que le patient présentant une négligence spatiale se comporte comme si une partie de l’espace n’existait plus. Pas un trouble ophtalmologique ni un trouble du traitement visuel. (différent d’une hémianopsie latérale homonyme ). 78 Prédominance hémisphérique droite des lésions : Cortex pariétal postéro-inférieur Cortex préfrontal dorso-latéral / gyrus cingulaire / aire motrice supplémentaire Régions sous-corticales : thalamus / noyaux gris centraux 79 Lésions provoquées par : AVC se traduisant par une ischémie (arrêt de l’écoulement sanguin) ou par hémorragie (écoulement hors des vaisseaux) .cf. cours sur le langage Traumatisme crânien. cf. cours sur le langage Tumeurs (comprime la matière cérébrale). cf. cours sur le langage. Maladies métaboliques (engendre une privation des nutriments indispensables au fonctionnement normal) 80 Déviation permanente de la tête et du regard vers le côté ipsilatéral à la lésion (semble attiré de façon magnétique). Ignorance des sollicitations venant du côté controlatéral à la lésion. Apraxie constructive et d’habillage Anosognosie 81 Impact sur de nombreuses activités élémentaires : Renverser des plats situés sur leur gauche ou oublier de manger les aliments à gauche dans l’assiette. Omettre de lire la page gauche d’un livre, ou de détecter des détails situés à gauche sur des dessins. Impact sur l'écriture, le dessin, les jeux. Tendance à tourner systématiquement vers la droite alors qu'il faudrait aller à gauche (peut aboutir à des déplacements circulaires) Collisions avec des objets alors même que le patient avait détecté ces objets quelques instants plus tôt. 82 Variables : d'un patient à un autre chez un même patient En fonction : de la nature des stimuli utilisés, de la modalité sensorielle (le plus souvent visuelle), du mode de réponse demandé, du référentiel spatial utilisé. 83 Concerne généralement la négligence d’objets situés à gauche. II existe toutefois une difficulté quant à la définition de l'espace gauche, qui varie selon le référentiel utilisé. Négligence centrée sur le corps (objets situés à gauche du patients) Négligence centrée sur l’objet (moitié gauche de l’objet) 84 Peut également affecter différentes sphères : Négligence de l’espace extra personnel Négligence de m’espace péri-personnel Négligence corporelle ou personnelle Défaut d’exploration de la moitié du corps controlatéral Dyslexie ou Dysgraphie de négligence Aspect moteur de la négligence Trouble dans l’utilisation de l’hémicorps controlatéral malgré une préservation de la force Négligence représentationnelle Affecte l'espace représenté, ou imaginé, indépendamment de la présence physique d'un ST 85 Incapacité à détecter un stimulus controlatéral à la lésion lorsque celui-ci est présenté simultanément à un stimulus ipsilatéral,alors que ce stimulus est détecté lorsqu'il est présenté isolément. L’extinction a été décrite dans toutes les modalités sensorielles, visuelles, auditives, tactiles ou olfactives. 86 Correspond à la perception ipsi- lésionnelle d'un stimulus qui est en fait controlatéral à la lésion. La forme la plus classique : lorsque l'on touche un patient du côté gauche et que le sujet prétend avoir été touché à un endroit grossièrement symétrique du côté droit. Alloesthésie rapportée dans d'autres modalités dans le domaine moteur allokinésie : ▪ un patient sollicité pour faire un mouvement avec son hémicorps contra lésionnel exécute le mouvement avec son membre ipsi lésionnel, ou encore tourne la tête vers le côté droit alors que l'on s'adresse à lui du côté gauche. 87 Absence de conscience de ses troubles. Par exemple, un patient présentant une hémiplégie massive peut vouloir se lever pour rentrer chez lui et chuter, sans comprendre le motif de sa chute, ni de son hospitalisation, et en niant totalement toute paralysie. Cette négation peut même persister après que l'examinateur ait démontré au patient son déficit. L’anosognosie est souvent associée à une méconnaissance de l'hémicorps contra-lésionnel, qui n'est plus reconnu par le sujet comme étant le sien (asomatognosie). 88 Épreuves visuo-perceptives Épreuves des figures enchevêtrées Tests de dénomination d’objets Tests de lecture 89 Épreuves visuo-graphiques Tests de barrage Barrage de ligne Test des cloches Barrage des étoiles Test de bissection de ligne Tests de dessins de mémoire ou en copie Écriture 90 91 92 93 94 95 96 Échelle de Bergego (1995) 1. Omission du côté gauche du corps lors de la toilette (lavage, rasage, coiffure, maquillage) 2. Mauvais ajustement des vêtements du côté gauche 3. Difficultés à trouver les aliments du côté gauche de l’assiette, du plateau, de la table 4. Oubli d’essuyer le côté gauche de la bouche après le repas 5. Déviation forcée de la tête et es yeux vers la droite 6. « Oubli » de l’hémicorps gauche (par exemple : bras ballant hors du fauteuil roulant, sous-utilisation des possibilités motrices) 7. Ignorance ou indifférence aux personnes ou aux bruits venant de l’hémi-espace gauche 8. Déviation dans les déplacements (marche ou fauteuil roulant) amenant le patient à longer les murs, les portes ou les meubles sur sa gauche 9. Difficultés à retrouver des trajets ou des lieux familiers lorsque le patient doit se diriger vers la gauche 10. Difficultés à retrouver des objets usuels lorsqu’ils sont situés à gauche Cotation de l’intensité du trouble : 0 : absent ; 1 : léger ; 2 : modéré ; 3 : sévère ; NV : non valide 97 Majorité des cas : tendance spontanée à la régression Récupération surtout rapide dans les premiers jours et semble atteindre un plateau à 3 mois. Quand la négligence est toujours installée après 32 mois, les chances de récupération spontanée sont faibles. 98 Rééducation Techniques de stimulation et de réentraînement de l’exploration visuelle Principe : le trouble de base est un déficit de l’exploration visuelle Pas de modèle théorique bien défini 99 Principes de la rééducation Travail d’orientation volontaire du regard Préalable indispensable : amener le patient à prendre conscience de son déficit, en le confrontant à ses erreurs et en lui expliquant l’origine. Composante spatiale forte des tâches utilisées contraignant à une orientation du regard vers la gauche Rééducation progression régulière en complexité Indices visuels à gauche largement utilisés, pour servir de point d’ancrage visuel Rôle actif du thérapeute (au début) Stimuler, guider et rythmer les mouvements d’exploration visuelle Progressivement, la stimulation externe diminue 100 lors de la toilette: se placer du côté atteint si le patient peut participer, placer les affaires de toilette du côté sain vérifier qu’il ait effectué sa toilette en totalité 101 lors des repas: annoncer le menu en montrant chaque plat excentrer le plateau peut aider le patient à le percevoir dans sa totalité S’assurer qu’aucun plat n’ait été laissé dans l’hémi espace négligé 102 Au niveau de l’environnement : placer les objets importants (sonnette, boisson, téléphone, urinal, calendrier…) du côté sain les objets stimulants (radio, télévision…) du côté atteint se placer du côté sain pour capter son attention se déplacer dans le champ visuel atteint pour le stimuler… 103 Ce n’est pas un trouble sensoriel ou purement moteur. Ne pas voir quelques choses, ne nous empêche pas de le chercher. Même si l’héminégligence est souvent visuel, elle ne concerne pas que cette modalité (l’audition, le goût, l’odorat…). Si le patient sous utilise son membre, c’est pas à cause d’un problème moteur. 104 Trouble spatial ? Pas qu’un trouble spatial. Ne concerne pas que le traitement de l’espace… 105 Trouble représentationnel? Amputation de la moitié de la représentation spatiale interne (Bisiach,1978) Expériences Bisiach : place du Dome à Milan. Mais la négligence représentionnelle est peu fréquente . 106 Trouble attentionnel Quelques exemples de théories attentionnelles: a. Inattention controlésionnelle (Brain, 1941 ; Critchley 1953) c. Déséquilibre entre les systèmes hémisphériques d’orientation de l’attention (Kinsbourne, 1977) d. Théorie prémotrice : Influence de l’intention de programmer un mouvement sur l’allocation de l’attention vers des objets (Rizzolatti et al., 1990, 1998, 1987) 107 Posner et Raichle (1987) : paradigme d’orientation de l’attention. 108 Posner et Raichle (1987) : paradigme d’orientation de l’attention. Résultats sans indice, les patients répondent plus rapidement lorsque la cible apparaît du coté ipsilatéral à la lésion / contralatéral, lorsque l’attention a été correctement indicée, pour de nombreux patient il y a pas ou peu de différence de temps de réaction entre les deux cotés i-e préservation de l’habileté à focaliser leur attention sur une cible lorsque celle-ci a correctement ete dirigée, lorsque l’attention a été incorrectement indicée et que la cible apparaît du coté contralatéral à la lésion les cibles peuvent être entièrement manquées ou les temps de réactions peuvent être fortement augmentés : augmentation du temps de latence. 109 Interprétation Résultats = conséquence d’une difficulté pour les patients à déplacer leur attention qui a précédemment été engagée. Importance du lobe pariétal dans les processus de désengagement de l’attention. 110 111 Yannick GOUNDEN [email protected] 112