Pays émergents : menace ou opportunité

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Interview
Investment Strategy
Date finale de rédaction 03/01/2013
Pays émergents : menace ou opportunité ?
Lors des exposés “Generation United”, nous avons rassemblé des jeunes et des moins jeunes afin d’avoir un
échange de vues sur le changement de rapports de forces dans le monde et le rôle des pays émergents.
Les pays émergents constituent-ils une menace pour notre prospérité ? Ou l’apparition d’une classe moyenne
en Chine, en Russie ou au Brésil représente-t-elle une opportunité ?
Nous avons posé la question à Isabelle Bohets, Investment Strategist chez Belfius Banque, qui a contribué à la
préparation des exposés.
Nous nous sommes également informés auprès de Jan Boudewijns et Philip Screve, qui gèrent pour Dexia
Asset Management les fonds en actions qui investissent dans les marchés émergents.
Els VANDER STRAETEN – Investment Strategy
► Comment pourrions-nous définir les
pays émergents ?
Isabelle BOHETS
« Il s’agit de régions qui, jusqu’à présent, étaient à la traîne en matière de développement
économique mais dont les perspectives sont bonnes. »
► Qu’entendez-vous par « à la traîne » ?
Isabelle BOHETS
« Le retard peut avoir différentes origines. C’est ainsi que les régimes communistes se
montraient très méfiants à l'égard de l’Occident, de sorte qu’ils fermaient leur économie
au commerce avec l’Europe de l’Ouest ou les États-Unis. En outre, les économies dirigées ne parvenaient généralement pas à utiliser efficacement leurs moyens, ce qui entraînait une faible productivité et un retard technologique. De même, la corruption entrave
souvent le développement économique, tout comme l’absence de discipline monétaire,
qui fait s’envoler l’inflation. Pensons aux périodes d’inflation galopante et de crises de la
dette en Amérique latine. La guerre est malheureusement aussi une raison empêchant
une économie de se développer. »
► Quels pays ont résolu ces
problèmes ?
Isabelle BOHETS
« Les pays émergents n’ont certainement pas encore gommé tous les problèmes, mais ils
s’y attellent et les perspectives économiques sont bonnes. L’acronyme BRIC est probablement évocateur pour les investisseurs. Ces quatre pays - Brésil, Russie, Inde et Chine
– ont été mis en avant en 2001 comme étant les pays ayant le plus de potentiel. Entretemps, ils sont le symbole du déplacement du pouvoir économique des “pays développés” vers les “pays en voie de développement ».
Jan BOUDEWIJNS
« Depuis les années 80, le vent a commencé à tourner. Globalement, la croissance économique était la même dans les pays développés et émergents. Au cours de la décennie
écoulée, la croissance moyenne dans les pays émergents a néanmoins fortement progressé, à un point tel que la croissance était trois fois plus importante dans les pays
émergents, essentiellement propulsée par les économies asiatiques, Chine en tête. Mais
attention : au milieu des années 90, de nombreux pays émergents ont dû faire face à une
crise sérieuse. En échange de l’aide du FMI, ils ont dû se serrer la ceinture (réduction de
la dette, dévaluations). En conséquence, le ratio d’endettement et la capacité de croissance de ces économies se portent dorénavant beaucoup mieux.
La Chine est à présent la deuxième plus grande économie au monde et détrônera probablement un jour les États-Unis. Pour certains économistes, cela arrivera déjà en 2025.
Mais je pense que cela ne se produira pas aussi vite ».
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► Cependant, les économistes
avertissent que l’économie ralentit en
Chine et que l’industrie chinoise doit
faire face à une surcapacité. La Chine
pourra-t-elle répondre aux attentes ?
Jan BOUDEWIJNS
« Je ne partage pas tout à fait le pessimisme de certains économistes. Les exportations
chinoises ont en effet souffert de la baisse de la demande de l’Occident. Mais les Chinois
commencent aussi à vendre de plus en plus de produits ayant une plus grande valeur
ajoutée (par ex. machines et électronique) à d’autres pays émergents. La part des exportations nettes dans le total du produit intérieur brut (PIB) baisse également. Il faut savoir
que les dépenses de consommation ne représentent actuellement que 35 % du PIB. Ce
chiffre devra augmenter à l’avenir. »
Philip SCREVE
« Le développement d’une sécurité sociale est capital dans ce cadre. Actuellement, les
Chinois épargnent énormément car il y a peu d’allocations sociales. D'ici 2015, les habitants des zones urbaines pourront cependant bénéficier d’un plan de pension financé par
les autorités et d’ici 2020, les habitants des campagnes devraient également en profiter.
Cette mesure stimulera certainement la consommation. Au cours des prochaines années,
les zones rurales feront également l’objet d’une attention accrue, vu que leur développement économique accusait un sérieux retard sur les régions côtières dynamiques. Le
changement de pouvoir qui s’opère actuellement en Chine, où le président Hu Jintao
cédera la place à Xi Jinping, sera très important pour la poursuite de ces réformes. »
► Assisterons-nous à un changement
draconien de politique ?
Jan BOUDEWIJNS
« Non. A court terme, il ne faut pas s’attendre à des mesures trop draconiennes. La stabilité (et surtout la stabilité sociale) est la principale préoccupation. Les réformes seront
progressives, mais elles sont nécessaires pour maintenir cette stabilité. De récentes déclarations des membres de la nouvelle équipe dirigeante indiquent clairement la volonté
de pratiquer des réformes. Le basculement vers une économie davantage axée sur la
consommation avait déjà débuté avec l’ancienne équipe au pouvoir et va se poursuivre.
Lors du congrès, le président actuel Hu a souligné que l’objectif était de doubler le volume
de l’économie entre 2010 et 2020, ce qui revient à une croissance moyenne de ± 7 % par
an. Il table également sur un doublement du revenu moyen des ménages pour éviter que
les inégalités sociales ne se creusent. »
Isabelle BOHETS
« La Chine a beau être la deuxième plus grande économie au monde, le revenu moyen
par habitant est encore toujours cinq fois plus bas qu’en Belgique. Pourtant, la Chine a
déjà fait du chemin. En vingt ans, le nombre de Chinois vivant dans la pauvreté absolue
est passé de 700 millions à moins de 200 millions. Pour la Banque mondiale, il y a pauvreté absolue lorsqu'une personne vit avec moins d’1,25 dollar par jour. »
► L’État reste important en Chine et il
maintient son emprise sur les secteurs
stratégiques comme l’énergie, la
finance, les médias et les
télécommunications.
Y voyez-vous un changement ?
Jan BOUDEWIJNS
« Non, là non plus, le changement n’est pas pour demain. Toutefois, les Occidentaux
sous-estiment souvent l’importance du secteur privé en Chine. Il représente déjà 80 % de
l’emploi et nous y retrouvons surtout des entreprises axées sur la consommation, les
exportations mais aussi les nouvelles technologies. Certains économistes se font du souci pour la santé du secteur financier. Je comprends, mais ne partage pas tout à fait leur
préoccupation. Les réformes ne faciliteront peut-être pas les choses pour les banques et
une augmentation des crédits à problèmes ou une diminution des marges sont possibles.
Mais il faut garder à l’esprit que tout le secteur bancaire est aux mains des autorités qui,
si nécessaire, ont les moyens financiers pour rectifier le tir. En outre, les banques chinoises sont assez solvables avec un ratio “loan/deposit” de 67 %. Nous pouvons toutefois
dire que le management progresse dans les entreprises chinoises et certainement dans
les entreprises publiques. La corruption est de plus en plus combattue : pensons au scandale qui a éclaboussé le haut fonctionnaire du parti, Bo Xilai, et est d'ailleurs un des principaux problèmes que le parti veut aborder, ne fût-ce que pour maintenir sa propre sécurité d'existence. »
Philip SCREVE
« La corruption est cependant un problème dans de nombreux pays émergents. L’Inde
connaît de très nombreuses procédures administratives lourdes, ce qui favorise la corruption. Et cependant, nous y trouvons des entreprises très rentables avec un bon management. L’Inde est devenue un centre mondial de services en matière de logiciels, technologie de l’information et pharmacie. Le grand problème de l’Inde reste sa piètre infrastructure : mauvaises routes, alimentation défaillante en électricité, etc. »
► Les pays BRIC ne sont-ils pas un
groupe très hétérogène ?
Isabelle BOHETS
« En effet, ces pays ont leurs caractéristiques propres. Ils ont cependant en commun une
diminution de la pauvreté extrême et l'apparition d’une classe moyenne qui aura plus
d’argent pour consommer. »
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Jan BOUDEWIJNS
« Dans ces quatre pays, les marchés financiers sont déjà assez bien développés. Même
si les investisseurs étrangers n’ont quasiment pas accès au marché chinois des actions.
De grandes entreprises publiques chinoises sont cependant cotées à la Bourse de Hong
Kong et d’autres entreprises chinoises sont domiciliées à Hong Kong, de sorte que leurs
actions sont accessibles aux étrangers. »
Philip SCREVE
« Pour moi, la Russie joue un peu cavalier seul dans le groupe. Elle dépend très fort de
ses revenus provenant du pétrole et les réformes ne semblent pas porter leurs fruits, ce
qui fait peur aux investisseurs internationaux. Après les privatisations chaotiques des
années 90, le Kremlin règne de nouveau sur le secteur pétrolier. Fin octobre, le géant
public du pétrole, Rosneft, a repris le producteur de pétrole TNK-BP à BP et à un groupe
d’oligarques russes. BP reste toutefois encore actionnaire et Rosneft a donc ainsi aussi
accès à son know-how et à sa technologie, ce qui est positif. À la suite de la reprise, Rosneft devient la plus grande compagnie pétrolière au monde.
Si les revenus du pétrole sont faciles, la Russie est par contre dépendante de l’étranger
pour quasiment tous les produits – même les fruits et les légumes. Les revenus du pétrole
sont en outre exprimés en USD. S’ils baissent, la banque centrale dévalue le rouble… ce
qui aide les finances publiques, mais effraie aussi les investisseurs internationaux. Et
pourtant, des initiatives privées locales voient le jour en Russie, qui sont couronnées de
succès (par ex. dans le secteur retail). »
► Comment le petit investisseur peut-il
profiter de l’arrivée de ces pays ?
Ou le risque est-il trop grand ?
Isabelle BOHETS
« Les spécificités de chaque pays et la liquidité parfois limitée rendent presque impossibles pour le petit investisseur les investissements dans les actions individuelles des pays
émergents. Nous conseillons dès lors à l’investisseur dynamique d’opter pour un fonds
qui investit dans des actions des marchés émergents. Lors d’un premier investissement
dans la région, il est préférable de choisir un fonds diversifié qui investit dans tous les
pays émergents. Donc tant en Asie, en Amérique latine, en Europe centrale et de l’Est, au
Moyen-Orient qu’en Afrique. »
Jan BOUDEWIJNS
« Le fonds très diversifié* Dexia Equities L Emerging Markets peut être une solution. Il
investit dans près de 130 entreprises, ce qui permet d’optimaliser la diversification du
risque. La position la plus importante dans le fonds (± 5 %) est celle dans Samsung Electronics, une société connue de tout le monde. La Corée du Sud est toujours considérée
comme un pays émergent, même si son développement est plus avancé, et elle accueille
différentes entreprises qui sont des opérateurs mondiaux dans leur secteur (technologie,
voitures, construction navale…). Les entreprises sud-coréennes représentent 15 % du
fonds. Avec près de 30 %, les actions chinoises et taïwanaises occupent la principale
position, suivies par le Brésil (10 %), l’Inde (7 %) et la Russie (6 %). »
Isabelle BOHETS
« Dans le passé, les pays émergents n’ont pas été épargnés par les crises financières, ce
qui a eu un impact sur les marchés des actions. Pour preuve, l’évolution de la valeur nette
d’inventaire (VNI) de Dexia Equities L Emerging Markets au cours de ces dix dernières
années. Mais ces pays ont entre-temps fourni de nombreux efforts pour assainir leurs
finances publiques. Les problèmes liés à la croissance ne sont cependant jamais exclus.
Le fonds a dès lors un niveau de risque de 7 (sur une échelle de 1 à 7). Quiconque envisage un investissement dans les marchés émergents a donc intérêt à avoir un horizon de
placement suffisamment long.”
* On entend par « fonds » les sicav, compartiments de sicav ou fonds communs de placement.
Évolution de la valeur nette d’inventaire (VNI) de Dexia Equities L Emerging
Markets (cap)
3
Prestations annuelles en EUR en % des 10 derniers exercices
(hors frais/taxes), calculées entre le 31/12 et le 31/12/
80 %
66,08 %
52,31 %
60 %
40 %
26,27 %
18,10 %
12,40 %
20 %
24,36 %
21,41 %
13,00 %
0%
-20 %
-17,39 %
-40 %
-60 %
2003
2004
2005
2006
2007
-51,56 %
2008
2009
2010
2011
2012
Rendements actuariels (calculés entre le 31/12 et le 31/12/2012)
A 1 an
A 3 ans
A 5 ans
A 10 ans
Depuis le
lancement*
13,00 %
4,90 %
-1,35 %
11,21 %
4,72 %
*date de lancement du fonds : 02/06/1994
Attention : les prestations du passé ne constituent aucune garantie pour les prestations futures. Vous pouvez suivre l’évolution de la VNI de ce compartiment sur
www.belfius.be ou dans la presse financière.
► Combien investir ?
Isabelle BOHETS
« La capitalisation boursière mondiale est une indication pratique. Fin 2010, elle s’élevait
à 13 %. Dans le portefeuille de référence, nous conseillons dès lors actuellement
d’investir au minimum 7 % et au maximum 17 % de la partie en actions dans les pays
émergents. »
Vous êtes intéressé?
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Belfius Direct Net.
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Dexia Equities L Emerging Markets en bref
Politique d’investissement
• Ce compartiment investit au moins deux tiers en actions d’entreprises situées dans les pays émergents ou y exerçant leur
activité principale. Ces pays se caractérisent par un système économique et financier moins développé que le nôtre, mais
par un potentiel de croissance plus important à long terme. L’univers d’investissement englobe les pays repris ou susceptibles d’être repris dans les grands indices représentatifs des marchés émergents. Le compartiment peut aussi investir
dans des valeurs similaires (comme des warrants et des obligations convertibles) ainsi que dans des liquidités ou des instruments du marché monétaire. En vue d’une bonne gestion du portefeuille, il peut également recourir de façon limitée
notamment aux options et futures.
• Les actions de ce compartiment s’adressent aux investisseurs souhaitant opérer une diversification à long terme de leur
investissement tout en acceptant de courir le risque propre aux fluctuations des « emerging markets » (marchés émergents) visé par la politique d’investissement.
Portrait d’investisseur
Dynamique
Unité monétaire
EUR
Durée
Pas de durée fixe
Souscription
Prix de souscription minimum
Pas de prix de souscription minimum, souscription à la valeur nette d’inventaire (VNI) du jour, chaque jour ouvrable bancaire
avant 12 heures (heure locale). Les souscriptions après 12 heures s’exécutent à la VNI du jour suivant.
La VNI peut être consultée sur www.belfius.be.
Type d’actions
Classe d’actions C & D : actions de capitalisation (plus-value potentielle, la VNI qui est versée en cas de vente peut être
plus élevée qu’en cas d’achat) et de distribution (dividende annuel possible en fonction des résultats).
Caractéristiques
Valeur nette d’inventaire
Chaque jour ouvrable bancaire – publication dans L’Écho et De Tijd, ainsi que sur www.belfius.be
Frais supportés par l’investisseur
Entrée
< 50 000 EUR : 2,5 %
50 000 EUR - 124 999 EUR : 1,75 %
125 000 EUR - 249 999 EUR : 1 %
≥ 250 000 EUR : 0,75 %
Sortie
Aucuns
Gestion
Max. 1,60 %
Risques
Il est rappelé à l’investisseur que la valeur de son investissement peut augmenter comme diminuer et qu’il peut donc recevoir moins que sa mise. L’investisseur doit être conscient du risque matériel suivant qui n’est pas nécessairement adéquatement pris en compte par l’indicateur : le risque lié aux marchés émergents.
De plus amples informations sont disponibles dans le document Informations clés pour l'investisseur ou sur
www.belfius.be/risques-investissements.
Indicateur synthétique de risque
Niveau de risque 7. Le niveau de risque mentionné reflète la volatilité de l'historique du fonds, où 1 représente le risque le
moins élevé et 7 le risque le plus élevé. Ce chiffre peut évoluer dans le temps (à la baisse et à la hausse) et le plus faible ne
signifie pas « sans risque ». La volatilité traduite par ce niveau de risque indique dans quelle mesure la valeur du fonds peut
fluctuer à la hausse comme à la baisse. De plus amples informations sont disponibles dans le document Informations clés
pour l'investisseur.
Fiscalité
Sur la base de la législation fiscale actuellement en vigueur, qui peut être sujette à modifications, le régime d'imposition pour
les investisseurs privés soumis à l'impôt belge des personnes physiques est le suivant :
• pour les parts de distribution : précompte mobilier : 25 % sur les dividendes, le précompte mobilier est libératoire
pour les parts de capitalisation et de distribution. La plus-value n’est pas soumise au précompte mobilier.
• taxe boursière (TOB) : 1,00 % (max. 1 500 EUR) lors du rachat des parts de capitalisation ou en cas de conversion des
parts de capitalisation en parts du même ou d’un autre compartiment.
Pour plus d'informations relatives au précompte mobilier et la Taxe sur les Opérations de Bourse (TOB), veuillez contacter
votre fournisseur de services financiers. Les investisseurs qui ne sont pas soumis à l'impôt belge des personnes physiques
doivent s'informer du régime d'imposition qui leur est applicable.
Prospectus
Le document Informations clés pour l’investisseur, le prospectus, la fiche de produit et les rapports périodiques les plus
récents sont disponibles gratuitement dans toutes les agences de Belfius Banque, qui assure le service financier de la sicav,
et sur www.belfius.be (Épargne et placements/Produits par catégorie/Fonds).
Il s’agit d’un document promotionnel, établi et distribué par Belfius Banque. Il ne comporte aucun conseil de placement et ne peut être considéré
comme tel. Il n’est pas non plus une recommandation et ne doit pas être interprété comme recommandation pour souscrire, ou comme un conseil
ou une recommandation pour effectuer une quelconque opération. Ce document n’est pas établi conformément aux dispositions relatives à la promotion de l’analyse indépendante dans le domaine des investissements et n’est pas soumis à l’interdiction de faire du commerce avant le diffusion
de l’analyse dans le domaine des investissements.
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