L’organisation de la prise en charge (soins, et
hôtelier)
Le premier aspect est l’impact d’une organisation
hiérarchique du soin très bien définie où le médecin
est en haut de la pyramide et le seul habilité au
diagnostic et traitement. Vient ensuite l’infirmière
pour réaliser la prescription et enfin l’aide soignante
pour tous les soins d’hygiènes autour du patient.
Il s’agit là d’une organisation descendante du soin et
de la prescription. Cette organisation s’illustre très
bien lors des transmissions. Il y a le premier cercle,
représenté par l’ordinateur (support mémoire et
traçabilité), le deuxième cercle représenté par les
infirmières qui échangent entres elles, le troisième
cercle composé des aides soignantes. Très souvent,
l’information va circuler du dernier cercle jusqu'au
premier et finalement rarement vers l’inverse.
Notons également qu’il manque ici un dernier cercle
constitué du personnel non soignant rarement ou pas
présent dans la boucle des transmissions et de soins.
Le temps dédier aux questions hors médico-
thérapeutiques est extrêmement restreint et surtout
non prévu par les temps de transferts des équipes et
les institutions.
Le deuxième aspect est un fonctionnement des
organisations du travail dissociant les soins, des
prestations hôtelières et d’animations. Pourtant IDE,
AS et ASH sont dépendants et leurs activités sont
étroitement imbriquées.
En soit, cette inter dépendance est un élément
difficile à organiser mais ce qui ressort, c’est un
défaut de coordination, d’anticipation du travail. Les
services coopèrent, mais ne sont pas, d’un point de vu
organisationnel, des collaborateurs, co-acteurs des
soins.
Pourtant toute personne intervenant dans une maison
de retraite est confrontée à « l’humanitude », les
projets de soins sont unanimes. Toutes les professions
dans un Ehpad sont et participent la relation de prise
en charge du résident.
Force de constater qu’il est difficile de sortir de la
notion technique du soin et difficile d’y intégrer la
pluridisciplinarité.
La reconnaissance institutionnelle de la bien
traitance a relevé le niveau d’exigence des pratiques.
Cependant, il y a un écart entre cette nouvelle
prescription du travail et la réalité des pratiques intra
et interprofessionnelles.
Souffrance au travail et conflits de logique
Cet écart est générateurs de souffrance et de mal être
au travail. C’est une niche pour le risque psychosocial
car il met en jeux des sentiments de non
reconnaissances, de non satisfactions
professionnelles, des injonctions contradictoires.
« J’ai le sentiment de ne pas pouvoir faire mon
travail comme je le devrais »
« Le soir quand je pars, j’ai le sentiment de ne pas
avoir fini »
« Quand sa sonne, des fois je n’y vais pas car je sais
que je n’ai pas le temps »
Ce n’est pas le manque de formation, d’outils ou de
motivation qui nous remonte, mais le sentiment d’un
manque de temps et d’incapacité à réaliser le travail
selon les règles de l’art. Le personnel évalue sa
situation de travail comme ne lui permettant pas de
réaliser l’ensemble des tâches dans le temps qui lui est
impartie et surtout telles qu’il devrait les réalisées.
Cette situation pose question, car pourquoi la la
nécessité de bien traitance devient un facteur de
dégradation des conditions de travail et de souffrance,
alors quelle enrichie le sens du travail ?
Une situation de travail dégradé s’inscrit dans un
processus où la personne n’arrive pas ou difficilement
à gérer ce qu’on lui demande. Elle va se mettre en
situation de tension donc de stress perçu.
Alors comment les établissements mettent-ils en
place l’humanitude si les organisations de travail, le
fonctionnement de l’institution et les relations inter
service ne sont pas dans une gestion transversale de
cette posture ?
Ce sera donc l’affaire de chacun d’assumer la mise
en œuvre de l’humanitude dans son travail. Institution
assumera la formation de ce qu’est un comportement
« humanitude ». L’humanitude devient plus une
question de comportements individuels qu’une
logique organisationnelle. Le salariés est évalué sur
son comportement dans son activité de travail sans
que l’organisation mette en œuvre les moyens
institutionnels et organisationnel pour.
Conclusion
Même si la dimension comportementale est
essentielle, l’acte de soin s’inscrit dans l’interaction
de plusieurs activités de travail. La dimension
organisationnelle, la pluridisciplinarité sont donc
fondamentales dans l’acte car elles vont permettre de
réguler des tensions, d’informer, d’anticiper sur le
travail.
La « bien traitance » ne peut pas être qu’une relation
entre un individu et un résident. Cela s’inscrit dans un
processus collaboratif et transversal de l’ensemble de
l’institution développant des moyens fonctionnels et
organisationnels pour faciliter cette relation. Il faut