un spectacle d`olivier martin

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UN SPECTACLE D’OLIVIER MARTIN-SALVAN
D’APRÈS ALFRED JARRY
FICHE TECHNIQUE
DURÉE 1H
Tsen Productions
Conception artistique
Olivier Martin-Salvan
D’après Ubu sur la butte et Ubu Roi d’
Alfred Jarry
Regard extérieur
Thomas Blanchard
Création collective
Avec
Thomas Blanchard
Robin Causse
Mathilde Hennegrave
Olivier Martin-Salvan
Gilles Ostrowsky
Scénographie et costumes
Clédat & Petitpierre
Composition musicale
David Colosio
Chorégraphie
Sylvain Riejou
Réalisation des costumes
Anne Tesson
Régie générale
Hervé Chantepie
Production
Tsen Productions
Coproduction
Le Festival d’Avignon
Le Quartz, Scène nationale de Brest
Le Théâtre en Beauvaisis, Scène nationale de l’Oise en préfiguration
Les Tréteaux de France, CDN
La Comète, Scène nationale de Châlons-en-champagne
La Pop
En partenariat avec
L’Odéon, Théâtre de l’Europe
Théâtre Gérard Philipe, CDN de Saint-Denis.
Remerciements
Annie Le Brun
Olivier Martin-Salvan est artiste associé
au Quartz, Scène nationale de Brest depuis septembre 2014
TOURNÉE JURA 2017
POLIGNY
SALLE DES FÊTES
MAR 7 FÉV > 20H30
LONS-LE-SAUNIER
LE BŒUF SUR LE TOIT
JEU 9 FÉV > 20H30
CHAMPAGNOLE
L’OPPIDUM
MER 8 FÉV > 20H30
DOLE
LE MANÈGE DE BRACK
VEN 10 FÉV > 20H30
L
ors de ses études au lycée de
Rennes
(1888-1891),
Alfred
Jarry rencontre un professeur de
physique, chahuté par les élèves,
Félix Hébert, surnommé Père Hébert,
Père Heb, Eb, Ébé, qui devient sa source
d’inspiration pour le personnage d’Ubu,
dont il écrira plusieurs versions.
Inventeur de la « Pataphysique », « science
des solutions imaginaires », Jarry jette la
pierre angulaire du mouvement littéraire
de l’absurde, dont Ubu est le personnage
central.
Le père Ubu assassine le roi Venceslas de
Pologne en prenant le pouvoir par la force.
Incapable de gouverner, il instaure un
pouvoir dérisoire et grotesque, fondé sur
des pulsions sanguinaires.
Le cycle d’Ubu est constitué de versions plus ou moins longues et enrichies de la pièce
Ubu roi (1896) : Ubu cocu, Ubu enchaîné (1900) et Ubu sur la butte (1901). Olivier MartinSalvan, dans son adaptation, s’est inspiré particulièrement d’Ubu roi et d’Ubu sur la butte,
dont certains passages ont été retravaillés. Ubu sur la butte est une version réduite
d’Ubu roi, en deux actes, et remaniée pour Guignol. En effet, cette pièce fut à l’origine
jouée par des marionnettes en 1901, au Théâtre des Quatz’Arts à Montmartre.
NOTE D’INTENTION D’OLIVIER MARTIN-SALVAN
U
bu sur la butte, j’ai été
immédiatement saisi par la
cruauté qui s’en dégage. Plus
encore que le fameux Ubu Roi,
cette version raccourcie, brusque, directe
m’a totalement enchanté. Le premier roi
meurt en vingt lignes et la guerre arrive
trois scènes plus tard !
En tant qu’acteur, je retrouve d’une
certaine manière l’endroit de jeu que nous
demande Valère Novarina quand nous
sommes en création : c’est-à-dire d’être
plus bêtes que ce que nous faisons et de
jouer comme des enfants qui officient
dans une « messe pour marionnettes ».
Ce texte à vif, sans fioriture, cet Ubu « pour marionnettes » justement, déchargé de
toutes psychologies résonne incroyablement aujourd’hui. Car ce personnage légendaire
d’Ubu apparaît ici encore plus violent et abrupt que dans l’original.
Ce spectacle, nous l’avons imaginé avec les acteurs comme un véritable terrain de jeu et
d’invention ! Cette œuvre à explorer comme une matière première, comme un diamant
brut à tailler sans polir...
En lecture, le texte dure à peine trente minutes. Nous avons donc tout l’espace de
le projeter dans sa fulgurance et de le faire respirer et vibrer à travers cet univers
pittoresque et inquiétant de l’aérobic et de la GRS inventé par les plasticiens Clédat &
Petitpierre.
Cette aventure conçue avec cette bande d’acteurs-créateurs (et actrice) se place donc
pour moi sur l’idée de réunion et de rencontre vers de nouveaux publics, dans la joie,
dans le plaisir de jeu, avec ce texte matériau puissant.
3
AVANT LA REPRÉSENTATION
1. UBU, UN PERSONNAGE GROTESQUE
Affiche pour la représentation d’Ubu roi
Alfred Jarry, 1896
Véritable portrait de Monsieur Ubu
Alfred Jarry, 1896
Analyser les dessins ci-dessus
- En quoi ces dessins pourraient-ils être ceux d’un enfant ? Avez-vous l’impression qu’Ubu
est dessiné de manière réaliste ?
- Quelles remarques pouvez-vous faire sur le personnage d’Ubu ? À quoi ressemble-t-il ?
Quel est son costume ?
- Quelle sonorité évoque le nom d’Ubu ? En quoi le personnage porte-t-il bien son nom ?
- Quels sont les accessoires qu’Ubu porte sur lui ?
- Dans l’affiche, quels autres éléments du décor apercevons-nous ? quels sont les autres
personnages présents et dans quelle position ?
Donnant à son dessin un aspect caricatural, Ubu est représenté avec un gros ventre (la
« gidouille »). La spirale du premier dessin, accentue l’effet démesuré de ce ventre grotesque
et lui donne un air méchant. Les traits du personnage sont à peine esquissés, à la manière d’un
dessin d’enfant. Le nom Ubu peut rappeler aussi le langage de l’enfance, un mot mal articulé.
Malgré l’aspect naïf de ces dessins, l’atmosphère évoque le massacre et la terreur : Ubu porte
toujours sur lui un couteau tranchant, prêt à tuer ceux qui s’en approchent. La maison en arrière
plan est en flamme et les deux personnages, agenouillés, prient pour rester en vie. Ubu peut
donc s’apparenter à la figure de l’ogre dans les contes, représentant le désir de dévorer et de
détruire. Bouffon, il n’en est pas moins sanguinaire.
Les dessins évoquent un personnage-marionnette. En effet, dans sa conception de l’art théâtral,
Jarry préconise un renouvellement du jeu de l’acteur, qui ne doit plus s’identifier au personnage,
mais au contraire, s’en distancier. Pour ce faire, le jeu dramatique doit renouer avec le port du
masque, la stylisation du jeu, permettant de dépouiller l’acteur de son identité. L’acteur doit
s’effacer derrière son rôle, par un jeu impersonnel. Rappelons que Jarry s’est beaucoup inspiré
du Théâtre de Guignol.
5
ATELIER
PLASTIQUE
ATELIER
PLASTIQUE
Demander aux élèves de créer leur propre représentation du personnage d’Ubu, à
Demander
élèves
créer leur
propre représentation
personnage
d’Ubu,
partir de
partir deaux
photos,
dede
dessins,
de collage…
Une attention du
particulière
devra
êtreàportée
photos,
de
dessins,
de
collage…
Une
attention
particulière
devra
être
portée
à
la
représentation
à la représentation du ventre, donnant à Ubu un aspect grotesque.
du ventre, donnant à Ubu un aspect grotesque.
POUR ALLER PLUS LOIN…
Voici des photos d’
, extraites du spectacle.
Vous semblent-elles correspondre aux dessins proposés par Jarry ? Pourquoi ?
2. LE TRAITEMENT DE L’ESPACE > UN PROBLÈME SCÉNIQUE
À partir d’Ubu roi, recherchez les lieux évoqués dans les didascalies.
- Quels problèmes de mise en scène cela pose-t-il ?
Le principal problème scénique que pose la pièce est le traitement de l’espace. En effet, de
nombreux lieux se succèdent et le metteur en scène doit trouver une solution face à ces nombreux changements de décors. Parmi les lieux, il est possible de citer la maison du Père Ubu,
la chambre du Père Ubu, le palais du roi, une caverne dans les montagnes, une maison de paysans, les fortifications de Thorn, la salle du conseil d’Ubu, le camp de Varsovie, l’Ukraine, une
caverne en Lituanie, la province de Livonie…
Voici ce que Jarry écrit, dans le programme de salle qu’il a conçu lors de la première représentation d’Ubu roi :
L’action se passe en Pologne, pays assez légendaire et démembré pour être ce Nulle Part,
ou tout au moins, selon une vraisemblable origine franco-grecque, bien loin un quelque
part interrogatif.
- Quelles solutions trouver pour mettre en scène les nombreux lieux évoqués dans Ubu
roi ? Imaginez un espace dans lequel pourrait se dérouler la pièce.
Le lieu de l’action d’Ubu roi n’a pas de réalité géographique, elle se déroule « Nulle Part ».
L’indétermination du l’espace peut laisser une plus grande liberté au metteur en scène pour
interpréter ce lieu.
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3. LE CHOIX SCÉNOGRAPHIQUE
Note d’Yvan Clédat & Coco Petitpierre sur la scénographie et les costumes
Lorsqu’Olivier Martin-Salvan nous propose le projet
, deux problèmes s’imposent
immédiatement à nous, comme autant de réjouissances à venir...
Premièrement un contexte itinérant de représentations hors théâtres, donc hors plateaux,
avec des espaces hétéroclites à investir chaque jour.
Deuxièmement un texte célèbre, dont le personnage principal dessiné par l’auteur luimême appartient visuellement à notre imaginaire collectif. La genèse du texte, les écrits de
Jarry sur le théâtre, nous confortent cependant dans l’idée qu’avec Ubu s’ouvre un grand
champ de liberté, et que rien n’est sacré... Ubu est brutal, dans une compétition violente,
les actions sont rapides et sommaires, l’énergie physique prédomine, le trône est vécu
comme un podium, les nations s’affrontent : et si Ubu évoluait sur un terrain de sport ?
Nous avons alors imaginé cet espace composé de modules de gymnastique tout en mousse,
comme un grand terrain de jeu, ou un ring à même le sol. Les spectateurs installés tout
autour de l’espace seront au plus près de la corporalité des acteurs. La drolatique diversité
des corps des comédiens réunis par Olivier sera quant elle révélée par des tenues moulantes
- entre le zentaï et la tenue de lutte – aux effigies des drapeaux nationaux. Des accessoires
et vêtements sportifs, shorts, peignoirs, balles, gants de boxe, casques de karaté... seront
autant d’atouts pour libérer l’énergie du grand guignol sanguinaire.
- Quels sont les choix de mise en scène ?
- En quoi le milieu du sport peut-il être une métaphore du pouvoir ?
- Analyser la graphie du titre
choisie par Olivier Martin-Salvan pour sa pièce. Quel
pays évoque-t-il ?
C’est le milieu du sport et plus particulièrement de la GRS (Gymnastique Rythmique et Sportive)
qui a été choisie par le metteur en scène et le scénographe.
Pour Olivier Martin-Salvan, le « décervelage » de notre société est représenté par le culte du
corps, le diktat de la minceur. Par ailleurs, certaines nations, comme la Russie, investissent
énormément dans le sport, afin de montrer leur puissance. La référence à l’Union Soviétique se
retrouve dans le titre, avec le « B » à l’envers, rappelant l’alphabet cyrillque.
La métaphore du sport comme prise de pouvoir, sur son propre corps et sur une autre nation
prend tout son sens à l’aune de la notion du « décervelage » auquel s’adonne Ubu, dans sa
pratique des exécutions publiques.
7
APRÈS LA REPRÉSENTATION
1. LE CHOIX D’UNE MISE EN SCÈNE QUADRIFRONTALE ET MODULABLE
À l’issue de la représentation, il est possible de demander aux élèves de dessiner le plan de la
mise en scène, en positionnant la scène et les spectateurs.
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- À votre avis, pourquoi avoir fait le choix d’une mise en scène quadrifrontale ?
- Quel effet cela provoque-t-il sur les spectateurs ? Les spectateurs voient-ils tous la même chose ?
Le choix d’une mise en scène quadrifrontale permet de rompre avec les codes habituels du
théâtre. En effet, il n’y a plus la rupture entre la scène et la salle, le « quatrième mur ». Le
public se trouve beaucoup plus rapproché des comédiens, qu’il peut observer à la loupe, dans le
moindre détail. Le corps de l’acteur est directement mis en jeu, jusqu’à l’épuisement du geste,
comme on peut le voir dans les compétitions sportives. Le spectateur, proche de la scène, peut
donc constater le travail physique. Il est possible de voir la représentation plusieurs fois, sans
voir les mêmes détails, selon le placement dans la salle.
Par ailleurs, le choix de l’espace quadrifrontal peut rappeler certains stades de sport. Le public,
face à face, regardant le même match-spectacle, est entraîné dans une ferveur commune.
Observez la photographie ci-dessous. Que permet la mise en place des tapis de gymnastique ?
Les matelas permettent de créer différents espaces scénographiques et donc de moduler l’espace
de jeu. Ils peuvent aussi servir d’accessoires ou de mobilier : table, banquette, cheval d’arçon…
La mise en scène d’Oliver Martin-Salvan se produit dans des salles qui ne sont pas forcément
dédiées au théâtre. Les décors sont ainsi plus facilement adaptables aux conditions de
représentation.
ATELIER DE JEU : UTILISER L’ESPACE DE LA SALLE DE CLASSE
ATELIER
DEpremier
JEU > UTILISER
L’ESPACE
DE LA SALLE
DE CLASSE
Demander
à un
groupe d’élèves
de reproduire
la configuration
du spectacle, de former
Demander
à
un
premier
groupe
d’élèves
de
reproduire
la
configuration
du spectacle,
un carré et de se positionner face à face, à la manière des spectateurs,
en essayant
de bouger
de former
un carré
et deet
seles
positionner
face
à face,
la manière
des(voir
spectateurs,
en un
le moins
possible
les tables
chaises. En
prenant
unà extrait
du texte
ANNEXE 1),
essayant
de
bouger
le
moins
possible
les
tables
et
les
chaises.
En
prenant
un
extrait
deuxième groupe d’élèves, plus restreint, se place au centre pour jouer la scène.
texte (voir
ANNEXE
1), un deuxième
groupe
d’élèves,
plus
restreint, se
place
audes
Cetdu
exercice
permettra
de travailler
l’occupation
de l’espace,
ses
conséquences
sur
le jeu
centre
jouer la
scène.
acteurs
etpour
la diffusion
des
répliques, par rapport à la situation du public dans la salle.
Cet
exercice
permettra
de travailler
l’occupation
ded’élèves,
l’espace,tour
sesàconséquences
le
L’exercice peut se répéter afin
de permuter
les groupes
tour acteurs etsur
spectajeu
des
acteurs
et
la
diffusion
des
répliques,
par
rapport
à
la
situation
du
public
dans
teurs.
la salle.
Il est
possible aussi de travailler la perception des spectateurs dans cette disposition particuL’exercice
peut se répéter afin de permuter les groupes d’élèves, tour à tour acteurs
lière.
et spectateurs.
Il est possible aussi de travailler la perception des spectateurs dans cette disposition
particulière.
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2. DE LA VIOLENCE AU COMIQUE > LE MÉCANISME DE LA PARODIE
Regarder la vidéo suivante de 0’25 à 1’08 (en cliquant sur l’image)
PÈRE UBU – MERDRE. Coup de bâton
LE ROI – Lâche, gueux, sacripant, mécréant, musulman !
PÈRE UBU – Tiens, pochard, soûlard, bâtard, hussard, tartare, calard, cafard, mouchard,
savoyard, polognard !
LE ROI – Au secours ! Je suis mort !
PÈRE UBU, roulant le Roi sur le devant du guignol avec le bâton. – Tiens, capon, cochon,
félon, histrion, fripon, souillon, polochon ! Est-il bien mort ? Eh aïe donc ! (Il l’achève.)
Me voici roi maintenant ! Il sort. (Ubu sur la butte, I,1)
- Que représente cette scène ?
- Comment qualifieriez-vous son rythme ?
- Quels éléments montrent la violence d’Ubu (didascalie, jeu des acteurs…) ?
La scène qui se déroule sous nos yeux est une scène de meurtre. Ubu tue le roi Venceslas afin
de prendre le pouvoir. La violence de l’action est accentuée à plusieurs niveaux : le rythme
s’accélère, avec la présence d’énumérations d’insultes (violence verbale), et d’une ponctuation
expressive alors qu’Ubu, dans la mise en scène, frappe le roi sans relâche (violence physique
« il l’achève »).
- Quel est le registre dominant de cette scène de meurtre ? est-ce habituel ?
- Ubu vous apparaît-il véritablement comme un personnage effrayant ?
- Qu’est-ce qui rend les personnages ridicules et grotesques ?
À la différence d’une tragédie classique ou d’un combat épique, la scène de meurtre revêt ici une
dimension comique et parodique. Le comique de mots est présent avec les insultes farfelues,
aux sonorités étonnantes. Le comique de situation permet la mise à mort d’un roi de manière
très condensée. Au niveau de la mise en scène, le choix des tuniques de gymnastiques, moulant
les corps à outrance, ainsi que des accessoires en mousse, renforce le caractère grotesque de
la scène. Tout ceci contribue à la mise en œuvre d’une parodie de régicide et d’une destruction
des codes.
10
ATELIER D’ÉCRITURE
ATELIER D’ÉCRITURE
À partir
d’und’un
texte
étudié
en classe,
au choix
du professeur,
il serait
possible
de proposer
À partir
texte
étudié
en classe,
au choix
du professeur,
il serait
possible
de pro-aux
élèves
une
réécriture
de
celui-ci
de
manière
parodique.
poser aux élèves une réécriture de celui-ci de manière parodique.
Le Le
butbut
dede
l’exercice
est
registre tragique
tragique (com(combat,
l’exercice
estdedetravailler
travaillerune
uneparodie
parodied’un
d’un texte
texte de
de registre
meurtre),
en utilisant
différents
procédésprocédés
de style comme
lacomme
transposition,
le décalage,
bat, meurtre),
en utilisant
différents
de style
la transposition,
le l’accudémulation
d’éléments
appartenant
au
registre
comique…
calage, l’accumulation d’éléments appartenant au registre comique…
ATELIER
DE DE
JEUJEU
: MISE
EN EN
VOIX,
MISE
EN JEU
ATELIER
> MISE
VOIX,
MISE
EN JEU
Proposer une mise en voix du texte en ANNEXE 2. Les élèves peuvent penser à une
Proposer
mise
du texte
en ANNEXE
élèves
peuvent penser à une mise en
mise enune
scène
enen
sevoix
servant
des éléments
de2.
laLes
salle
de classe.
scène
en
se
servant
des
éléments
de
la
salle
de
classe.
Le but de l’exercice est d’amplifier la dimension parodique de la mise à mort des
Le Nobles,
but de l’exercice
la dimension
parodique de la mise à mort des Nobles, en
en jouantest
surd’amplifier
les différents
types de comique.
jouant sur les différents types de comique.
POUR ALLER PLUS LOIN…
Passionné de vélo, Alfred Jarry a poussé son travail de parodie en désacralisant la Passion du
Christ, à travers un texte intitulé La Passion considérée comme une course de côte. La thématique
du sport permet de transformer cet épisode biblique tragique en épreuve comique. (ANNEXE 3)
3. DU JEU À L’IMAGE, QUELS CHOIX DE REGISTRE POUR LES REPRÉSENTATIONS D’UBU ?
Le cycle d’Ubu connaît un vif succès de mise en scène. Les plus grands metteurs en scène se
sont confrontés à la représentation d’Ubu.
- Comparer les affiches suivantes : que disent-elles du comportement d’Ubu ?
- Comment les affiches mélangent-elles les registres et permettent-elles d’illustrer les
différentes facettes du personnage d’Ubu ?
- Laquelle vous semble la plus appropriée ?
ATELIER
PLASTIQUE
:
ATELIER
PLASTIQUE
Concevoir une affiche. Demander aux élèves d’imaginer une affiche qui fasse écho au milieu
Concevoir
une
aux élèves
une affiche
qui les
fasse
écho au(cosportif
proposé
paraffiche.
Olivier Demander
MARTIN-SALVAN
et ded’imaginer
créer des collisions
entre
registres
milieu
sportif Travailler
proposé par
Martin-Salvan
de créer
des collisions
entre
les
mique,
tragique).
parOlivier
découpage
et collages et
à partir
d’articles
de presse,
photograregistres
(comique,
tragique).
Travailler
par
découpage
et
collages
à
partir
d’articles
phies, lettres, images.
de presse, photographies, lettres, images.
POUR ALLER PLUS LOIN…
Proposer une analyse comparative avec d’autres mises en scène d’Ubu, comme par exemple
celle de Michael Meschke (1964). (ANNEXE 4)
11
12
BIOGRAPHIES
ALFRED JARRY
auteur du cycle des Ubu
Né en 1873 à Laval et mort en 1907 à Paris, l’original et parfois scandaleux Alfred Jarry décline
en plusieurs pièces le personnage qui forge sa gloire au théâtre : Ubu roi, Ubu cocu, Ubu enchaîné
et Ubu sur la butte, qui moquent l’avidité, l’égoïsme et la bêtise du dictateur ventripotent.
Dans les romans qu’il écrit par ailleurs, notamment L’Amour en visites, Messaline ou Le Surmâle, le
père de la pataphysique hisse par l’absurde les traits humains jusqu’à l’automatisme, inventant
des pantins excessifs en toute chose, qu’il s’agisse de pouvoir, de chair ou de transgression de
l’ordre social.
(biographie extraite du programme de salle du Festival d’Avignon, 2015)
13
OLIVIER MARTIN-SALVAN
conception artistique et comédien
Artiste associé au Quartz - Scène nationale de Brest depuis septembre 2014.
Formé à l’École Claude Mathieu (2001-2004), il travaille dès sa sortie d’école avec Benjamin
Lazar (Le Bourgeois Gentilhomme de Molière avec Le Poème Harmonique / Vincent Dumestre) ;
Jean Bellorini et Marie Ballet (Un violon sur le toit de Joseph Stein, L’Opérette imaginaire de
Valère Novarina) ; Côme de Bellescize (Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès, Les errants de
Côme de Bellescize ) ; Claude Buchvald (Falstafe, d’après Henri IV de Shakespeare de Valère
Novarina) ; Marion Guerrero (Orgueil, poursuite et décapitation de Marion Aubert).
En 2006, il rencontre le metteur en scène et auteur Pierre Guillois avec qui il entame une série
de collaborations au Théâtre du Peuple à Bussang, puis en tournée (Noël sur le départ - 2006,
Le ravissement d’Adèle de Rémi De Vos - 2008, Le Gros, la Vache et le Mainate - 2010). En 2014,
toujours avec Pierre Guillois, il co-écrit et interprète Bigre, mélo burlesque créé au Quartz de
Brest.
Depuis 2007, il joue également dans les créations de Valère Novarina (L’Acte inconnu - Cour
d’honneur d’Avignon - 2007, Le Vrai Sang - Théâtre de l’Odéon 2011, L’Atelier Volant - Théâtre du
Rond-Point 2012).
Catalyseur d’équipes, Olivier Martin-Salvan reste interprète même lorsqu’il prend part à la
conception de spectacles, comme pour Ô Carmen, opéra clownesque mis en scène par Nicolas Vial
(plus de 180 représentations), Pantagruel mis en scène par Benjamin Lazar (135 représentations
- nominé en 2014 et 2015 pour le Molière du meilleur comédien dans un spectacle de théâtre
public), Religieuse à la fraise, créé avec Kaori Ito en 2014 aux Sujets à vif SACD/Festival d’Avignon
et plus récemment Ubu d’après Alfred Jarry, création collective présentée au Festival d’Avignon
In 2015, en tournée en 2017.
En janvier 2016, il créé au Quartz de Brest Fumiers mis en scène par Thomas Blanchard, en
tournée actuellement. Il joue dans Espæce, dernière création d’Aurelien Bory créée au Festival
d’Avignon 2016, en tournée actuellement.
photo © Giovanni Cittadini
14
ANNEXE 1
Ubu sur la butte acte I, scène 1
LE ROI, dans la coulisse – Hé, Père Ubu, Père Ubu !
PÈRE UBU, entrant – Eh ! voilà le roi qui me demande. (À part) Roi Venceslas,
vous courez à votre perte et vous serez massacré !
LE ROI, entrant de l’autre côté – Êtes-vous donc encore à boire, Père Ubu, que
vous n’entendez pas quand je vous appelle ?
PÈRE UBU – Oui, sire, je suis saoul, c’est parce que j’ai trop bu de vin de
France.
LE ROI – Comme moi ce matin : nous sommes gris, je crois, comme deux
Polonais.
PÈRE UBU – Enfin, Sire, que désirez-vous ?
LE ROI – Noble Père Ubu, venez près de moi à cette fenêtre, nous verrons
défiler les troupes.
PÈRE UBU, à part – Attention, voilà le moment ! (Au Roi.) On y va, monsieur,
on y va.
LE ROI, à la fenêtre – Ah ! Voici le régiment des gardes à cheval de Dantzick.
Ils sont fort beaux, ma foi.
PÈRE UBU – Vous trouvez ? Ils me paraissent misérables. Regardez celuici là-bas. (Criant par la fenêtre.) Depuis combien de temps ne t’es-tu pas
débarbouillé, ignoble drôle ?
LE ROI – Mais ce soldat est fort propre. Qu’avez-vous donc Père Ubu ?
PÈRE UBU – Voilà ce que j’ai ! Coup de tête dans le ventre.
LE ROI – Misérable !
16
ANNEXE 2
Ubu sur la butte acte I, scène 4
PÈRE UBU – Apportez la caisse à Nobles et le crochet à Nobles et le couteau
à Nobles et la trique à Nobles ! Ensuite, faites avancer les Nobles.
On pousse brutalement les Nobles.
MÈRE UBU – De grâce, modère-toi, Père Ubu.
PÈRE UBU – J’ai l’honneur de vous annoncer que pour enrichir le royaume je
vais faire périr tous les Nobles et prendre leurs biens.
NOBLES – TOUS – Horreur ! A nous, peuple et soldats !
PÈRE UBU – Amenez-moi le premier Noble et passez-moi la trique à Nobles.
Ceux qui seront condamnés à mort, je les passerai dans la trappe, ils tomberont
dans le sous-sol où on les massacrera. (Au Noble.) Qui es-tu, bouffre ?
LE NOBLE – Comte de Vitepsk.
PÈRE UBU – De combien sont tes revenus ?
LE NOBLE – Trois millions de rixdales.
PÈRE UBU – Condamné ! Coup de bâton.
MÈRE UBU – Quelle basse férocité !
PÈRE UBU – Second Noble, qui es-tu ? – Répondras-tu, bouffre ?
LE NOBLE – Grand-duc de Posen.
PÈRE UBU – Excellent ! Excellent ! Je n’en demande pas plus long. Dans la
trappe. (Coup de bâton.) Troisième Noble, qui es-tu ? Tu as une sale tête.
LE NOBLE – Duc de Courlande, des villes de Riga, de Revel et de Mitau.
PÈRE UBU – Très bien ! Très bien ! Tu n’as rien autre chose ?
LE NOBLE –Rien.
PÈRE UBU – Dans la trappe, alors. Quatrième Noble, qui es-tu ?
LE NOBLE – Prince de Podolie.
PÈRE UBU – Quels sont tes revenus ?
LE NOBLE –Je suis ruiné.
PÈRE UBU – Pour cette mauvaise parole, passe dans la trappe. (Coup furieux.)
Cinquième Noble, qui es-tu ? Tu as une bonne figure.
LE NOBLE – Margrave de Thorn, palatin de Polock.
PÈRE UBU – Ça n’est pas lourd. Tu n’as rien autre chose ?
LE NOBLE – Cela me suffisait.
PÈRE UBU – Eh bien ! Mieux vaut peu que rien. Dans la trappe mon ami.
– Qu’as-tu à pigner Mère Ubu ?
MÈRE UBU – Tu es trop féroce, Père Ubu.
17
ANNEXE 3
La Passion considérée comme une course de côte (1903)
Barrabas, engagé, déclara forfait.
Le starter Pilate, tirant son chronomètre à eau ou clepsydre, ce qui lui mouilla
les mains, à moins qu’il n’eût simplement craché dedans — donna le départ.
Jésus démarra à toute allure. En ce temps-là, l’usage était, selon le bon
rédacteur sportif saint Mathieu, de flageller au départ les sprinters cyclistes,
comme font nos cochers à leurs hippomoteurs. Le fouet est à la fois un
stimulant et un massage hygiénique. Donc Jésus, très en forme, démarra,
mais l’accident de pneu arriva tout de suite. Un semis d’épines cribla tout le
pourtour de sa roue d’avant.
On voit, de nos jours, la ressemblance exacte de cette véritable couronne
d’épines aux devantures de fabricants de cycles, comme réclame à des pneus
increvables. Celui de Jésus, un single-tube de piste ordinaire, ne l’était pas.
Les deux larrons, qui s’entendaient comme en foire, prirent de l’avance.
Il est faux qu’il y ait eu des clous. Les trois figurés dans des images sont le
démonte pneu dit « une minute ».
Mais il convient que nous relations préalablement les pelles. Et d’abord
décrivons en quelques mots la machine.
Le cadre est d’invention relativement récente. C’est en 1890 que l’on vit les
premières bicyclettes à cadre. Auparavant, le corps de la machine se composait
de deux tubes brasés perpendiculairement l’un sur l’autre. C’est ce qu’on
appelait la bicyclette à corps droit ou à croix. Donc Jésus, après l’accident de
pneumatiques, monta la côte à pied, prenant sur son épaule son cadre ou si
l’on veut sa croix.
Des gravures du temps reproduisent cette scène, d’après des photographies.
[…] Ils confondirent la croix du corps de la machine avec cette autre croix, le
guidon droit. Ils représentèrent Jésus les deux mains écartées sur son guidon,
et notons à ce propos que Jésus cyclait couché sur le dos, ce qui avait pour but
de diminuer la résistance de l’air.
[…]
Dans la côte assez dure du Golgotha, il y a quatorze virages. C’est au troisième
que Jésus ramassa la première pelle. Sa mère, aux tribunes, s’alarma.
Le bon entraîneur Simon de Cyrène, de qui la fonction eût été, sans l’accident
des épines, de le « tirer » et lui couper le vent, porta sa machine.
Jésus, quoique ne portant rien, transpira. Il n’est pas certain qu’une spectatrice
lui essuya le visage, mais il est exact que la reporteresse Véronique, de son
kodak, prit un instantané.
La seconde pelle eut lieu au septième virage, sur du pavé gras. Jésus dérapa
pour la troisième fois, sur un rail, au onzième.
Les demi-mondaines d’Israël agitaient leurs mouchoirs au huitième.
Le déplorable accident que l’on sait se place au douzième virage. Jésus était
à ce moment dead-head avec les deux larrons. On sait aussi qu’il continua la
course en aviateur… mais ceci sort de notre sujet.
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ANNEXE 4
Mise en scène d’Ubu roi de Michael MESCHKE (1964)
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CONTACT LONS
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03 84 86 03 03
dossier réalisé en janvier 2017 par
Clarisse Brugirard
professeure chargée de mission par la Délégation académique à l’action culturelle du
rectorat (Académie de Besançon) auprès du Service éducatif des Scènes du Jura
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