Auto-évaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) en

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EPP
Final mars 2008
ALFEDIAM
(Association de Langue Française pour l’Etude du Diabète et des Maladies Métaboliques)
Auto-évaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) en diabétologie :
« Prise en charge du (de la) patient(e) diabétique de type 2 en échec de
contrôle glycémique sous traitement oral à visée antidiabétique »
Mars 2008
1
EPP
Final mars 2008
Groupe de travail de l’ALFEDIAM
Président du Groupe de travail
- Pr Alfred Penfornis, Besançon.
Rapporteur
- Dr Jean-Pierre Sauvanet, Paris.
Membres
- Pr Bernard Bauduceau, Saint-Mandé.
- Dr Gérard Chabrier, Strasbourg.
- Dr Fabrice Lagarde, Montargis.
- Pr Pierre Lecomte, Tours.
- Dr Réginald Mira, Antibes.
- Dr Michel Varroud-Vial, Corbeil-Essonnes.
2
EPP
1.
Final mars 2008
Introduction
L’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et la Haute
Autorité de Santé (HAS) ont actualisé, en novembre 2006, les recommandations de Bonne
Pratique : « Traitement médicamenteux du diabète de type 2 ». Ces recommandations
actualisées visent à normaliser la glycémie par l’obtention et le maintien quasi-permanent
d’un taux d’HbA1c < 6,5%, et à corriger l’ensemble des facteurs de risque
cardiovasculaires dans le but de prévenir (et traiter dès que nécessaire) la micro- et la
macroangiopathie diabétique.
La stratégie de normalisation glycémique repose sur une stratégie thérapeutique
définissant des objectifs plus stricts – visés précocement, avec des seuils d’intervention
mieux définis - par étapes successives (paliers de six mois, basé sur un contrôle tous les trois
mois du taux d’HbA1c), chaque étape, devant être mise en œuvre dès que les objectifs de
contrôle glycémique ne sont pas atteints lors de ces deux contrôles successifs d’HbA1c.
Dans le cadre de cette stratégie thérapeutique, il est indiqué que, si malgré le rappel et
si nécessaire, le renforcement des mesures hygiéno-diététiques (MHD) et une évaluation de
l’observance thérapeutique, et malgré une bithérapie adéquate aux doses maximales tolérées,
le taux d’HbA1c dépasse 7%, il est recommandé de recourir à une trithérapie orale ou
d’envisager une insulinothérapie précoce. L’insulinothérapie devient impérative dès que le
taux d’HbA1c est supérieur à 8%.
Il apparaît donc essentiel de sensibiliser les spécialistes en endocrinologie,
diabétologie et maladies métaboliques à l’importance de proposer un projet thérapeutique
adéquat pour traiter de manière optimale les patients atteint d’un diabète de type 2, dont le
taux d’HbA1c est supérieur à 7% sous traitement par une bi- ou une trithérapie orale à visée
antidiabétique.
2.
Promoteur
Association de Langue Française pour l’Etude du Diabète et des Maladies
Métaboliques (ALFEDIAM).
3.
Sources
•
AFSSAPS-HAS. Recommandation Professionnelle. Traitement médicamenteux du
diabète de type 2 (Actualisation). Novembre 2006. Recommandation de Bonne
3
EPP
Final mars 2008
Pratique (Synthèse, Recommandation et Argumentaire). Diabetes & Metabolism
2007;33(1-cahier 2):1S1-1S105. www.has-santé.fr
•
HAS. Indications et prescriptions d’une autosurveillance glycémique chez le patient
diabétique, 14 novembre 2007. www.has-santé.fr
•
Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) et/ou actualisation de l’AMM des
médicaments antidiabétiques concernés.
L’annexe 1 reprend les points, extraits de ces sources, justifiant les critères d’évaluation de
cette auto-évaluation.
4.
Patients concernés
Patients atteint d’un diabète de type 2, vus en consultation dans le cadre du suivi
habituel par le médecin spécialiste et/ou adressé par le médecin traitant du patient ou par un
médecin d’une autre spécialité, et dont le contrôle glycémique est insuffisant (taux d’HbA1c
> 8%) sous traitement par une bi- ou une trithérapie orale à visée antidiabétique.
5.
Professionnels concernés
Médecins spécialistes en endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques,
d’exercice libéral, hospitalier ou mixte.
6.
Sélection des dossiers
L’évaluation est rétrospective et porte sur 10 à 20 dossiers de patients diabétiques de
type 2 répondants aux conditions définies au § 4. Dans le cas où, après avoir décidé de la
mise sous insuline, vous avez revu le patient en plusieurs consultations rapprochées avant la
mise sous insuline (dans le cadre d’une éducation thérapeutique par exemple), vous pouvez
considérer qu’il s’agit là d’un processus de consultation unique.
Un an après cette évaluation initiale, une nouvelle évaluation rétrospective, portant sur
10 à 20 dossiers de nouveaux patients vus en consultation après l’évaluation initiale sera
effectuée, destinée à évaluer l’amélioration des pratiques professionnelles durant cette
période.
L’évaluation est individuelle. Il est toutefois possible de la compléter par une
discussion des pratiques professionnelles dans le cadre d’un (ou de) groupe(s) débattant des
résultats de d’évaluation et des mesures d’amélioration à apporter.
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EPP
7.
Final mars 2008
Objectifs de Bonnes Pratiques évalués
•
Questions 1, 2, 6 et 7 : Le (ou la) patient(e) répond t’il aux conditions définies pour
l’instauration d’une insulinothérapie (HbA1c > 8% sous bi- ou trithérapie orale).
•
Questions 3, 4 et 5 : L’éducation et les connaissances acquises par le (ou la) patient(e)
concernant sa maladie, ses conséquences et sa prise en charge sont elles suffisantes ?
Le dossier médical mentionne t’il ces points ?
•
Question 8 : Chez un (ou une) patient(e) ayant un diabète de type 2 et répondant aux
recommandations pour l’instauration d’une insulinothérapie, ces recommandations ont
elles été prises en compte ?
•
Questions 9 et 10 : Avez-vous interrogé le (ou la) patient(e) sur ses connaissances (ou
ses croyances) concernant l’insuline et avez-vous discuté avec lui (elle) des objectifs,
des bénéfices, des risques (notamment l’hypoglycémie) et des contraintes de
l’insulinothérapie ? Le dossier médical mentionne t’il ces points ?
•
Questions 11 et 12 : Avez-vous tenu compte des recommandations concernant
l’autosurveillance glycémique ? Avez-vous instauré et/ou optimisé l’autosurveillance
glycémique selon le schéma d’insulinothérapie et les éventuels traitements oraux
associés ? Le dossier médical mentionne t’il ces points ?
•
Questions 13, 14 et 15 : Le schéma d’insulinothérapie que vous avez instauré est t’il
en accord avec les recommandations ?
•
Questions 16 et 17 : Avez-vous réalisé une éducation thérapeutique du (ou de la)
patient(e), ou au minimum lui avez-vous donné une information de base sur la pratique
de l’injection d’insuline et sur le protocole d’adaptation des doses d’insuline ?
•
Questions 18 à 21 : Avez-vous délégué l’éducation à l’insuline à un tiers et/ou
prescrit au (ou à la) patient(e) les injections d’insuline par une infirmière à domicile ?
Dans ce cas, avez-vous fourni à ce tiers un document écrit contenant les informations
nécessaires sur le protocole d’insulinothérapie, les objectifs glycémiques et le
protocole d’adaptation des doses, en prenant en compte les caractéristiques du (ou de
la) patient(e), âge et activité notamment ?
•
Question 22 : Avez-vous expliqué au (ou à la) patient(e)) et à son entourage, les
signes cliniques et la conduite à tenir en cas de malaise hypoglycémique ? Le dossier
médical mentionne t’il ces points ?
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Final mars 2008
•
Question 23 : Avez-vous informé, par écrit, le médecin traitant de l’instauration de
l’insulinothérapie, en mentionnant les objectifs glycémiques et le protocole
d’adaptation des doses ?
•
Question 24 : Avez-vous organisé un rendez vous avec le (ou la) patient(e) pour le
suivi après l’instauration de l’insuline ? La date (ou le délai) de cette prochaine
consultation est t’elle indiquée dans le dossier médical ?
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
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FICHE DE RECUEIL (une fiche par dossier patient)
IDENTIFICATION du MÉDECIN : ………………………………….
Réponse : OUI,
NON,
Ou, NON APPLICABLE, dans ce dernier cas, uniquement si la question ne s’applique pas à ce
(ou à cette) patient(e) ou à votre pratique.
1. Quel était, le jour de la 1ère consultation, pour ce (ou cette) patient(e) :
a. le dernier taux d’HbA1c disponible ? Taux d’HbA1c : …… %.
b. datant de ….. mois.
c. l’âge du (de cette) patient(e) ? Age : …… ans.
d. la durée (ancienneté) de son diabète ? …… années.
2. Par quels traitements à visée antidiabétique, le (ou la) patient(e) était-il traité lors
de cette consultation ?
Insulinosécréteur (sulfamide hypoglycémiant ou glinide)
Metformine
Glitazone
Inhibiteur des alpha-glucosidases
Inhibiteur de la DPP-IV (gliptine)
Agoniste du GLP-1 (exénatide)
Rimonabant
Benfluorex
3. Vous êtes vous enquis auprès du (ou de la) patient(e), dès la 1ère consultation, de
ses connaissances sur les causes de sa maladie, et notamment sur l’existence
d’une détérioration progressive du diabète (en raison d’une carence progressive
en insuline) conduisant à une inéluctable escalade thérapeutique et au recours
fréquent à l’insuline au bout d’un certain nombre d’années d’évolution ?
Oui
Non
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Non applicable
4. Vous vous êtes enquis auprès du (ou de la) patient(e), dès la 1ère consultation, de
ses connaissances sur l’hémoglobine glyquée (HbA1c) : signification, nécessité de
son dosage tous les 3 mois et d’un objectif d’HbA1c < 7% ?
Oui
Non
Non applicable
5. Avez-vous évalué avec le (ou la) patient(e) ses habitudes de vie et notamment les
possibilités d’amélioration par la diététique et l’activité physique ?
Oui
Non
Non applicable
6. Vous êtes vous assuré de l’observance thérapeutique du (ou de la) patient(e) à ses
traitements à visée antidiabétique ?
Oui
Non
Non applicable
7. Le (ou la) patient(e) est t’il (elle) sous posologie maximale, ou tolérable, des
traitements antidiabétiques en bi- ou trithérapie ?
Oui
Non
Non applicable
8. Avez-vous prescrit une insulinothérapie ?
Oui
Non
Si, réponse Non :
Indiquez pour quelle(s) raison(s) ?
Raison(s) de non prescription d’une insulinothérapie :
…………………………………………………..
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Final mars 2008
Indiquez quel(s) traitement(s) vous avez prescrit dans ce cas (en incluant l’éventuel
renouvellement des traitements précédents) :
Insulinosécréteur (sulfamide hypoglycémiant ou glinide)
Metformine
Glitazone
Inhibiteur des alpha-glucosidases
Inhibiteur de la DPP-IV (gliptine)
Agoniste du GLP-1
Rimonabant
Benfluorex
Si, réponse Oui : continuez le questionnaire.
9. Si Oui, avez-vous demandé au (ou à la) patient(e) ce que signifie pour lui (ou elle)
le traitement par insuline ?
Oui
Non
Non applicable
10. Le (ou la) patient(e) a-t-il (elle) pu vous poser des questions sur les bénéfices, les
risques et les contraintes de ce traitement ?
Oui
Non
Non applicable
11. Le (ou la) patient(e) pratiquait t’il (elle) l’autosurveillance glycémique
(ASG) lors de la 1ère consultation ?
Oui
Non
Non applicable
12. Avez-vous instauré et/ou optimisé l’ASG : ex. le matin à jeun pour ajuster la
dose d’insuline du soir et avant le dîner pour juger l’effet des comprimés (en cas
de sulfamides hypoglycémiants associés).
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Oui
Non
Non applicable
13. Quelle insulinothérapie avez-vous instaurée ?
Indiquez le type d’insuline et le nombre d’injections
Glargine, une fois par jour
Détémir, une fois par jour
NPH, au coucher
Insuline humaine rapide, 1 à 3 fois par jour
Analogue rapide de l’insuline (asparte, glulisine ou lispro), 1 à 3 fois par jour
Pré-mélangées (Prémix), 1 à 3 fois par jour
Autre : _________________
14. Avez-vous expliqué au (ou à la) patient(e) l’intérêt de l’arrêt ou du maintien de la
thérapeutique orale ?
Oui
Non
Non applicable
15. En cas de maintien ou de prescription d’un traitement antidiabétique oral, en
association avec l’insulinothérapie, le (ou lesquels) avez-vous prescrit ?
Insulinosécréteur (sulfamide hypoglycémiant ou glinide)
Metformine
Glitazone
Inhibiteur des alpha-glucosidases
Inhibiteur de la DPP-IV (gliptine)
Agoniste du GLP-1
Rimonabant
Benfluorex
16. Avez-vous montré au (ou à la) patient(e) comment pratiquer une injection
d’insuline ?
Oui
10
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Non
Non applicable
17. Avez-vous expliqué le protocole d’adaptation des doses d’insuline au (ou à la)
patient(e) ?
Oui
Non
Non applicable
18. Avez-vous délégué l’éducation à l’insuline à un tiers ?
Oui
Non
Non applicable
Si, réponse Oui, à qui ?
Infirmière
Réseau
Autre : ________________
19. Avez-vous prescrit au (ou à la) patient(e) des injections d’insuline par une
infirmière à domicile ?
Oui
Non
Non applicable
Si, réponse Oui, pendant combien de temps ? …………..
20. Avez-vous fourni, à l’infirmière en charge de l’instauration du traitement, un
document écrit, concernant le protocole d’insulinothérapie et précisant les
objectifs glycémiques et le protocole d’adaptation des doses pour ce (ou cette)
patient(e).
Oui
Non
Non applicable
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21. En cas d’injection par une infirmière chez un (ou une) patient(e) de plus de 75
ans, avez-vous prescrit le forfait hebdomadaire de surveillance infirmier
Oui
Non
Non applicable
22. Avez-vous expliqué au (ou à la) patient(e) et à son entourage, les signes cliniques
et la conduite à tenir en cas de malaise hypoglycémique ?
Oui
Non
Non applicable
23. Avez-vous adressé une lettre au médecin traitant concernant l’instauration de
l’insulinothérapie, et mentionnant les objectifs glycémiques et le protocole
d’adaptation des doses chez ce (ou cette) patient(e) ?
Oui
Non
Non applicable
24. Avez-vous fixé un nouveau rendez vous au (ou à la) patient(e) pour le suivi après
l’instauration de l’insuline ?
Oui
Non
Non applicable
Si, réponse Oui, dans quel délai ? ……………..
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ANNEXE 1 : RÉFÉRENTIEL
§ 3. Stratégie thérapeutique pour obtenir la normalisation glycémique [1]
3.4. Échec de la bithérapie : l’HbA1c dépasse 7% après 6 mois ou plus de bithérapie
Il est alors recommandé :
soit un essai d’une trithérapie orale : metformine + insulinosécréteur + glitazone, bien
que cette association demande à être évaluée dans la durée (Accord professionnel).
L’objectif est d’obtenir une HbA1c inférieure à 7%.
Soit d’opter d’emblée (hors bithérapie incluant une glitazone) pour l'adjonction
d'insuline, injection unique d’une insuline intermédiaire (NPH) ou d’un analogue lent le
soir (Recommandation de grade C). L’autosurveillance glycémique devra alors être
introduite pour les patients qui ne la pratiquaient pas jusqu’alors.
3.5. Échec de la trithérapie : HbA1c ≥ 8%
Si, après plus de 6 mois de trithérapie orale maximale bien conduite, l’HbA1c reste supérieure
ou égale à 8%, il conviendra d’interrompre la rosiglitazone (cf. § contre-indications, AMM de
la rosiglitazone) et assurer le passage à l’insuline (Accord professionnel).
3.6. Insulinothérapie du diabète de type 2
Recommandations :
Il est recommandé en première intention l'adjonction à une bithérapie orale
d'une insuline au coucher, une intermédiaire (NPH) ou un analogue lent, en
respectant la contre-indication de l'association de la rosiglitazone et de
l'insuline (Recommandation de grade C).
L'insulinothérapie de première intention, consistant en une seule injection d'une insuline
intermédiaire ou d'un analogue lent, répond aux règles pratiques suivantes :
- dose initiale faible, habituellement de l'ordre de 10 à 12 unités ;
- autosurveillance glycémique comprenant dans tous les cas une glycémie au réveil plus
une glycémie en fin d'après-midi en cas d'association d'un sulfamide hypoglycémiant ;
- définition d'un objectif glycémique pour la glycémie au réveil, habituellement 0,80 g/l
à 1,20 g/l ;
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- information du patient sur la nécessité d'augmenter régulièrement la dose d'insuline et
sur le fait que la dose permettant d'atteindre l'objectif dépasse souvent 40 unités augmentation de la dose tous les 2 ou 3 jours suivant l'insuline (habituellement 2 jours avec la
NPH et la détémir et 3 jours avec la glargine) ;
- accompagnement par une infirmière pour l'augmentation de la dose chaque fois que
nécessaire.
En cas d'échec, une insulinothérapie intensifiée (2 à 4 injections par jour) doit être mise en
œuvre : par exemple, soit :
-
2 à 3 mélanges : intermédiaire + rapide ou + analogue rapide en pré-prandial, ou
-
une basale lente + 1 à 3 rapides ou analogues rapides en préprandial (Accord
professionnel). A ce stade, les insulinosécréteurs seront arrêtés. Par contre, la
metformine peut être poursuivie, en l’absence d’intolérance et de contre-indication,
dans l’objectif de limiter la prise de poids (Recommandation de grade B).
Recommandations :
A l’étape de l’insulinothérapie du diabétique de type 2, le recours à
l’expertise du diabétologue, débouchant sur une prise en charge coordonnée
médecin généraliste-diabétologue, doit être considéré en particulier si des
difficultés sont rencontrées. A l’étape de l’insulinothérapie fractionnée (> 1
injection), ce recours devient indispensable (Accord professionnel).
Place de l’association d’insuline et d’antidiabétiques oraux [1]
-
En première intention, lors de l'adjonction à une bithérapie orale d'une insuline
au coucher (insuline intermédiaire –NPH, ou un analogue lent), la bithérapie orale en
cours peut être poursuivie, en respectant la contre-indication de l'association de la
rosiglitazone et de l'insuline (Recommandation de grade C).
-
Au stade d’insulinothérapie intensifiée : une basale lente + 1 à 3 bolus d’insuline
rapides ou d’analogues rapides en préprandial, les insulinosécréteurs seront arrêtés.
Par contre, la metformine peut être poursuivie, en l’absence d’intolérance et de contreindication, dans l’objectif de limiter la prise de poids (Recommandation de grade B).
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§ 6.2. La mise en route de l’insuline : acceptation et éducation [1]
•
En dehors des situations d’urgence, la mise en route de l'insuline doit être préparée tôt
dans le cours de la maladie (dès la découverte, pour certains auteurs), il faut informer
le patient de l'inéluctable escalade thérapeutique médicamenteuse et du recours
fréquent à l'insuline au bout d'un certain nombre d'années d'évolution.
•
Les professionnels de santé doivent prendre en compte les croyances de santé
erronées, vaincre les résistances, expliquer que le passage à l'insuline n'est pas
synonyme d'un changement de nature du diabète et mettre l'accent sur les avantages à
court terme (allègement voire suppression du traitement médicamenteux et disparition
de l'asthénie quand elle est présente) et en termes de prévention des complications à
long terme ; ils doivent également mentionner le caractère non douloureux des
injections.
•
L'éducation thérapeutique lors de la mise en route de l'insuline comprend plusieurs
étapes obligatoires :
-
éducation à l'autosurveillance glycémique ;
-
éducation à l'injection d'insuline avec les étapes successives : préparation du stylo,
choix
du
lieu
d'injection,
injection ;
avec
l'insuline
NPH
(seule
ou
mélangée), l'étape d'homogénéisation de la suspension est indispensable. Son oubli
expose à des variations d'effet de l'insuline ;
-
éducation à l'adaptation des doses ;
-
éducation diététique si besoin ;
-
éducation concernant l'hypoglycémie.
En pratique, l'éducation peut être le fait de professionnels libéraux ou hospitaliers à partir du
moment où ils ont été formés dans ce domaine ; l'insulinothérapie est mise en route en
ambulatoire ou en hospitalisation.
§ 4.4. Observance médicamenteuse [1]
Dans le diabète de type 2, comme dans les autres maladies chroniques, l'observance
médicamenteuse est souvent médiocre. Cette mauvaise observance contribue à la dégradation
de l'équilibre métabolique (glycémique et lipidique) avec pour corollaire l’accroissement de
la fréquence des hospitalisations et des coûts de santé.
15
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Final mars 2008
Les déterminants de l'observance médicamenteuse sont multiples et sur lesquels il peut
s’avérer difficile d'agir. Il est ainsi nécessaire d’aborder systématiquement avec le patient ses
difficultés à suivre le traitement et d’en analyser les déterminants.
Diverses approches de ce problème doivent être mises en œuvre afin d’améliorer
l'observance : simplification du traitement chaque fois que cela est possible, adaptation au
rythme de vie, renforcement des informations, des conseils et de l'éducation du patient. Cette
observance doit être évaluée par les soignants aussi souvent que possible.
Indications et prescription d’une autosurveillance glycémique chez le
patient diabétique [1, 2] :
•
L’autosurveillance
glycémique
est
recommandée
chez
certains
patients
diabétiques de type 2 :
ceux traités de façon permanente par insuline ;
ceux chez qui l’insuline est envisagée à court ou moyen terme ;
ceux traités par insulinosécréteurs (sulfamides hypoglycémiants et
glinides, destinés à stimuler la sécrétion d’insuline) afin de rechercher
ou confirmer une hypoglycémie et d’adapter si besoin la posologie de
ces médicaments ;
ceux chez qui cette autosurveillance permettra de mieux apprécier les
effets de l’alimentation, de l’effort physique et du traitement.
•
Lors de la prescription d’un dispositif d’autosurveillance glycémique, il est
indispensable d’expliquer au patient les enjeux et d’organiser avec lui cette
autosurveillance : fréquence, fixation des horaires, objectifs glycémiques, mais
aussi décisions thérapeutiques à prendre en fonction des résultats.
Références
1. AFSSAPS-HAS.
Recommandation
Professionnelle.
Traitement
médicamenteux du diabète de type 2 (Actualisation). Novembre 2006.
Recommandation de Bonne Pratique. Recommandation. www.has-sante.fr
Diabetes & Metabolism 2007;33(1-cahier 2):1S7-1S25.
2. HAS. Indications et prescriptions d’une autosurveillance glycémique chez le
patient diabétique, 14 novembre 2007. www.has-santé.fr
16
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Final mars 2008
% de patients
% de patients
Indicateurs
Vos
Résultats
Référentiel
résultats du groupe
Nombre de patients inclus
Age moyen (écart type)
Durée moyenne du diabète (écart type)
HbA1c moyenne (écart type)
Traitement hypoglycémiant lors de la 1ère consultation
Insulinosécréteur (sulfamide hypoglycémiant ou glinide)
Metformine
Glitazone
Inhibiteur des alpha-glucosidases
Inhibiteur de la DPP-IV (gliptine)
Agoniste du GLP-1
Rimonabant
Benfluorex
interrogés sur leurs croyances
interrogés sur la signification de l’HbA1c
dont les habitudes hygiéno-diététiques ont été évaluées
dont l’observance a été évaluée
n’étant pas sous ADO à dose maximale
pour qui une insulinothérapie n’a pas été prescrite
En l’absence de prescription d’insuline, type de traitement prescrit :
Insulinosécréteur (sulfamide hypoglycémiant ou glinide)
Metformine
Glitazone
Inhibiteur des alpha-glucosidases
Inhibiteur de la DPP-IV (gliptine)
Agoniste du GLP-1
Rimonabant
Benfluorex
Aucun
% de patients interrogés sur leur représentation de l’insuline
% de patients pratiquant une autosurveillance glycémique (ASG)
% de patients pour qui l’ASG a été instaurée ou optimisée
Type d’insuline prescrite :
Glargine, une fois par jour
Détémir, une fois par jour
NPH, au coucher
Insuline humaine rapide, 1 à 3 fois par jour
Analogue rapide (asparte, glulisine, lispro) 1 à 3 fois/jour
Pré-mélangées (Prémix), 1 à 3 fois par jour
Autre : _______________
à qui la nécessité de maintenir les ADO a été expliquée
à qui vous avez démontré la technique d’insulinothérapie
à qui vous avez expliqué l’adaptation des doses
pour qui vous avez délégué l’éducation
pour qui vous avez prescrit des injections par infirmière
pour qui vous avez remis un protocole écrit à l’infirmière
âgés de plus de 75 ans à qui vous avez prescrit un forfait infirmier de
surveillance à domicile
à qui vous avez expliqué la CAT en cas d’hypoglycémie
pour qui vous avez adressé une lettre explicative à son médecin traitant
à qui vous avez fixé un rendez-vous de suivi dans un délai < 1mois
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