Après quatre siècles de crises, la crise finale ?
Au-delà de toute idéologie, depuis quatre cent ans, après plus d’une centaine de crises dont quatre
majeures, quatre révolutions et deux guerres mondiales, c’est le même scénario qui se répète
invariablement et procède du même mécanisme : engouement, emballement, crise de confiance et
finalement krach. Nous devrions donc savoir que le « marché », ne peut pas s’autoréguler, il
s’autodétruit inévitablement. La crise actuelle est le résultat d’une faillite intellectuelle majeure de
"spécialistes" qui soutiennent, contre toute évidence, l’infaillibilité du dogme de « l’autorégulation
du marché ». Leurs errements nous ont amenés là où nous sommes, néanmoins, cette crise sans
précédent peut être l’opportunité de s'interroger et de tenir compte des leçons de l’histoire.
La confiance base de l’économie
Le terme économie est apparu à la fin du XIVème siècle sous la plume du Français Nicolas Oresme.
Construit sur la racine grecque
oikonomia, il signifie «
administration de la maison » et
désigne la gestion de la vie
familiale. C’est la notion même de
gestion du «bon père de famille »
empreinte de prudence et de
générosité, Tout le contraire de la
témérité et de l’égoïsme.
Son acceptation la plus commune
aujourd’hui, n’apparaît qu’au
XVIIème siècle où l’économie est
essentiellement basée sur la confiance dans la production, puis l’échange des marchandises.
Dès le XIVème siècle, les commerçants deviennent de véritables
hommes d'affaires, ils achètent des chargements entiers de
navires et des lots de marchandises. Les foires sont l'âme du
commerce médiéval, elles se déroulent dans toutes l'Europe :
Londres, Reims, Troyes, Cologne, Leipzig, Genève... Les foires
durent plusieurs semaines selon un calendrier fixé à l’avance
afin que les foires se déroulent d’une façon continue, ainsi, le
marché reste actif toute l'année. Les affaires conclues au cours
de ces rencontres encouragent la production industrielle et
artisanale et stimulent les progrès techniques. Les marchands
banquiers de Gênes, de Florence ou de Venise, prospèrent et
développent la lettre de change déjà utilisée au XIIIème siècle par l’Ordre du temple.
En effet les lettres de change, les billets à ordre, les chèques, les créances, le crédit et les payements
à l'étranger ont été créés par l'Ordre des templiers devenu la première puissance financière de son
temps. L'essor de la lettre de change a été fulgurant au XIVe siècle avec le développement des
échanges à longue distance » La lettre de change permettait aux commerçants d’éviter le vol et le
transport d’or, et évitait des déplacements inutiles. Dès ce moment l’or circula moins entre les pays
d’occident. Ce moyen permet de payer une dette à distance, en passant par l'intermédiaire de deux
banquiers qui correspondent entre eux. La lettre de change introduisit le crédit. Au cours de cette
période, ce sont les riches familles italiennes, qui furent à l'avant-garde dans le domaine bancaire. Les
Médicis installent des succursales à Bourges, Lyon et en Angleterre, Le monde changeait, les villes
commerçantes croissaient au profit des riches bourgeois qui tenaient les rênes de l'économie. Ceci
contribua à la naissance des États modernes.
Début de la spéculation à grande échelle
Au début du XVIIème siècle les crises financières provoquées par la spéculation et la cupidité
conjuguée à la corruption, provoquent à une fréquence accélérée des crises avec des conséquences
économiques et sociales d’une ampleur croissante, crises d’autant plus graves que l’économie est
mondialisée.